Phare de Ras Thyna

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Phare de Ras Thyna
(ar) طينة
Phare de Thyna (2016).
Localisation
Coordonnées
Baigné par
Localisation
Histoire
Mise en service
Architecture
Hauteur
44 m
Hauteur focale
55 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Équipement
Portée
24 NMVoir et modifier les données sur Wikidata
Feux
Fl(2) W 10sVoir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
ARLHS
Amirauté
E6359Voir et modifier les données sur Wikidata
NGA
Carte

Le phare de Ras Thyna est un phare situé près de l'ancienne cité antique de Thaenae, l'actuelle ville de Thyna (dépendant du gouvernorat de Sfax en Tunisie).

Les phares de Tunisie sont sous l'autorité du Service des phares et balises de la République tunisienne (SPHB)[1].

Description[modifier | modifier le code]

Le phare des Ras Thyna[2] est un feu de quatrième ordre qui est mis en service en mai 1895. Il est l'un des derniers phares construits pour la signalisation de la côte sud de la Tunisie. Il est érigé sur un promontoire nommé Ras Thyna, à environ quinze kilomètres au sud-ouest de Sfax.

C'est une tour effilée conique, avec galerie et lanterne, de 44 mètres de haut. Elle est attachée à une maison de gardiens de deux étages. La tour est peinte en blanc avec trois larges bandes horizontales rouges et la lanterne est rouge. Il émet, à une hauteur focale de 55 mètres au-dessus du niveau de la mer, deux éclat blancs toutes les dix secondes, visibles jusqu'à 43 kilomètres.

Importance en histoire de l'architecture[modifier | modifier le code]

L'emplacement retenu pour la construction du phare se situe dans une zone très basse, entourée de hauts-fonds très étendus du côté de la mer et d'un vaste marécage vers la ville de Sfax, praticable seulement par temps sec. De plus, la région ne présente pas de carrières de pierres, ni des maçons ou des tailleurs[3].

En 1869, fort de l'expérience récente de l'ingénieur français François Coignet dans la première construction du phare de Port-Saïd, à l'entrée du canal de Suez, réalisé par coulage de béton fabriqué avec les matériaux collectés sur place[4], l'ingénieur français Régnoul, responsable de la construction, décide d'une construction uniquement en béton en utilisant les cailloux des environs, le sable disponible sur la côte, de l'eau de mer et des ciments de l'usine Lafarge du Teil. Un massif de béton est d'abord formé, puis la tour proprement dite du phare est dressée jusqu'à 42 mètres de hauteur en superposant des anneaux cylindriques prémoulés de 1,08 m de hauteur (correspondant à six marches de l'escalier en colimaçon de la tour)[3]. Contrairement à la progression laborieuse du phare de Port-Saïd, où les anneaux étaient construits petit à petit sur la tour en montant et démontant un coffrage en banches dans lesquelles le mélange était tassé puis laissé séché[4], la construction du phare de Ras Thyna se fait avec des anneaux coulés indépendamment dans des moules, puis assemblés : c'est la première construction en béton préfabriqué de l'histoire. Le phare est ainsi achevé dans les délais records de six mois (décembre 1894 à avril 1895) et devient le plus haut bâtiment en béton pur de l'époque. Le phare de Taguermess est ensuite construit par le même ingénieur avec la même technique[3].

Pour les bâtiments au pied du phare destinées à accueillir les gardiens, ils sont construits en réutilisant des pierres de taille de l'ancienne cité romaine de Thenae[3].

Identifiant : ARLHS : TUN009 - Amirauté : E6359 - NGA : 21836.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Services des phares et balises », sur sphb.defense.tn (consulté le )
  2. « Les phares et balises », sur sfax1881-1956.com (consulté le )
  3. a b c et d Jean-Christophe Fichou, « La signalisation maritime en Tunisie (1881-1920) ou les phares de la présence coloniale », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 128,‎ (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.6982, lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b Claudine Piaton, « Les phares d'Égypte : laboratoire et conservatoire de l'ingénierie européenne du xixe siècle », ABE Journal: Architecture beyond Europe, no 5,‎ (ISSN 2275-6639, DOI 10.4000/abe.704, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Lien connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) « Ras Thyna Light », sur lighthousedigest.com (consulté le ).
  • (en) « Lighthouses of Tunisia », sur unc.edu (consulté le ).
  • (en) « Tunisia », sur wlol.arlhs.com (consulté le ).
  • (en) « Tunisien », sur listoflights.org (consulté le ).