Philippe Berkane

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Philippe Berkane
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Amokrane BerkaneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité

Philippe Berkane (né Amokrane Berkane), né le 11 novembre 1910 à Michelet (Algérie), aujourd’hui Aïn El Hammam en Kabylie, et mort vraisemblablement au mois d' à Saint-Girons (France) ou à proximité tué par les Allemands et/ou des supplétifs français à leur service est un interprète traducteur juré auprès des tribunaux et agent de la Sipo-SD de Saint-Girons. Il est adhérent du parti populaire français à Saint-Girons.

Biographie[modifier | modifier le code]

Philippe Berkane[1],[2],[3],[4] est né le 11 novembre 1910 à Michelet (Algérie), aujourd’hui Aïn El Hammam, Kabylie. Avec son épouse ou compagne, Kaloudja Aliche, il a un fils, Étienne André Berkane né à Michelet le 27 mars 1934 (mort le 9 février 2006 à Sens (Yonne[1]).

Tarbes[modifier | modifier le code]

Philippe Berkane s’installe en métropole entre 1934 et 1935. Il habite en 1935 à Tarbes (Hautes-Pyrénées). Il a une concubine, Olympe Valentine Sournet (née à Tarbes, le 15 avril 1917 et morte à Cannes (Alpes-Maritimes), le 21 novembre 1997). Ils ont une fille Mireille, née le 22 janvier 1935 à Tarbes. Il est interprète et traducteur juré (de l’arabe) auprès du tribunal de Tarbes[1].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

D’après sa carte d’identité, établie le 28 février 1943, il habite à Vielle-Aure (Hautes-Pyrénées). Plus tard, accompagné d'Olympe Sournet et de ses deux enfants, il s’installe à Vicdessos (Ariège)[1].

Le 27 janvier 1944, il s’établit à Saint-Girons (Ariège). Il y vit avec Olympe Sournet et ses enfants dans un meublé, au 11 avenue Maréchal Foch[1].

Collaborationniste[modifier | modifier le code]

A Saint-Girons (Ariège), Philippe Berkane commence sa carrière » de collaborationniste[1].

Il devient membre du parti populaire français (PPF) à Saint-Girons. Ce parti collaborationniste y crée la plus importante section de ce département. Le PPF met en place, à partir de 1944, à la demande du Gauleiter Fritz Sauckel, des Groupes d’action pour la justice sociale (GAJS), pour veiller à la protection des familles des membres de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), de la Waffen SS et des travailleurs français en Allemagne[1].

Il fait partie de la police auxiliaire, la « Stosstrupp » aux ordres d’Horst Heberstreit, chef de la Sipo-SD de Saint-Girons[1].

Philippe Berkane devient un tueur qui terrorise le Couserans et le Comminges[1].

Il bénéficie d’une certaine autonomie. Il a de plus, la confiance du capitaine Walter Dreyer, chef de la Douane allemande (Zollgrenzshutz) de Saint-Girons, un nazi, de l’Abwehr, très lié à Horst Heberstreit. De fait, Dreyer est le vrai chef de la police allemande, de par ses contacts avec les tueurs du GAJS et des autres supplétifs de la « Stosstrupp »[1].

Philippe Berkane reçoit 4 000 fr. mensuels d’émoluments (plus les primes). Il fait main basse sur les biens de ses victimes dont il visite les domiciles. Il mène un grand train de vie[1].

Il aurait exécuté au moins une quinzaine de personnes[1].

Il repère l’activité d’Adrien Berné passeur d’Urau (Haute-Garonne), tué par les Allemands le 17 mai 1944[1].

Philippe Berkane s’intéresse au maquis FTPF de Betchat (Ariège) contre lequel il intervient directement ou indirectement à plusieurs reprises[1].

Il est en contact étroit avec Jean-Pierre Frédéric Aldebert, un ancien ingénieur des Arts-et-Métiers de soixante-quatre ans, photographe à Salies-du-Salat (Haute-Garonne), au 42 avenue de la Paix. Aldebert est un collaborationniste affilié à la Milice. Berkane et Aldebert terrorisent les populations de la basse vallée commingeoise du Salat, multipliant vexations et exactions contre les habitants, s’enrichissant grâce à leurs rapines. Des maquisards Francs-tireurs et partisans (FTPF) de Betchat décident de liquider Aldebert. Le 18 mai 1944, ils tuent par erreur Joaquina Otto, née Rausa qui habite l’appartement situé juste au-dessus de celui d’Aldebert[1].

Philippe Berkane obtient des codes destinés à la réception d’un parachutage reçus par Claude Salmon, de l’Organisation de résistance de l'Armée (O.R.A.) et agent du réseau Alliance domicilié à Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Il informe les Allemands de Saint-Girons. Le 10 juin 1944, Claude Salmon, passager d’une moto pilotée par Aimé Loubon, est de retour d’une mission à Saint-Girons. Ils sont arrêtés par la division Das Reich, menant une action contre le maquis FTPF de Betchat (Ariège). L’information recueillie par Philippe Berkane serait à l’origine de la capture et de l'exécution sommaire par les Allemands à Martres-Tolosane (Haute-Garonne)[1].

À Saint-Martory, Armande Lasseras (connue comme Armande Lasserre), agent du réseau Françoise , recoit à son café les candidats au passage vers l’Espagne envoyés par la Toulousaine Marie-Louise Dissart alias Françoise. Dénoncée, Armande Lasserre est arrêtée et torturée par Philippe Berkane et doit sa vie à l’intervention d’un notable de la commune, affilié à la Milice[1].

Le 27 mai 1944, avec Roger Vidali, du Parti populaire français (PPF) de Saint-Girons, il prend en filature, dans cette ville, trois agents du membre du réseau Gallia en mission dans le Couserans : André Guillaumot, Yvette Garrabé et Yves Ouvrieu. Avec Vidali, il abat Garrabé et Ouvrieu et blesse Guillaumot qui, torturé à la Sipo-SD de Saint-Girons de Saint-Girons puis interné à la prison Saint-Michel de Toulouse, embarque dans cette ville dans le train fantôme et est fusillé le 1e août 1944 à Souge (Gironde)[1].

Disparition[modifier | modifier le code]

Au début de juillet 1944, Philippe Berkane est évincé des rangs des auxiliaires de la Sipo-SD saint-gironnaise. Il disparait[1].

Le 27 décembre 1945, Olympe Sournet est condamnée pour « complicité de trahison » à trois ans de prison par la cour de Justice de l’Ariège, à l’indignité nationale et à 10 ans d’interdiction de séjour dans le département de l’Ariège. Elle se marie le 15 avril 1953 à Agadir (Maroc) avec Henri, Jean, Vital Praxède. Elle meurt à Cannes (Alpes-Maritimes) le 21 novembre 1997[1].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]