Philippe Joseph Allard

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Philippe Joseph Allard
Médaille à l'effigie de Joseph Allard.
Biographie
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Décès
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Famille
Enfants
Alphonse Allard (d)
Clemence Allard (d)
Victor AllardVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Château Allard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Philippe Joseph Allard, dit Josse Allard, né à Bruxelles le et mort à Uccle le , est un orfèvre et directeur de la Monnaie royale de Belgique [1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Philippe Joseph (Josse) Allard, né à Bruxelles en 1805, est le troisième enfant d'une fratrie de cinq, issue de Martin Joseph Allard, cordonnier[2], né le et décédé le , et de Marie Françoise Josèphe Alexandrine Smeesters qui s'étaient mariés à Bruxelles[3] en 1798.

Sa famille fut admise à la bourgeoisie de Bruxelles le 18 février 1755.

Il épouse à Bruxelles[4] en 1830 Jeanne Mélanie Ipperseel, fille d'un négociant bruxellois.

Joseph ou Josse Allard a exercé son métier de bijoutier et d'orfèvre au 28 rue des Fripiers jusqu'en 1851, son poinçon représentait les lettres J et A, séparées par une flèche[5].

Josse Allard fut directeur de la Monnaie royale de Belgique de 1846 à 1877[6]. D'autres membres de sa famille furent nommés par l'État à ce poste : son fils aîné Alphonse Allard, orfèvre, bijoutier, joaillier et affineur, né le 13 novembre 1831, fut nommé directeur de la Monnaie de 1878 à 1891. Son autre fils Victor Allard né le 22 juin 1840, fut nommé quant à lui directeur de la fabrication de la Monnaie, et devint en outre bourgmestre d'Uccle de 1895 à 1903 ainsi que directeur puis vice-gouverneur de la Banque Nationale de Belgique de 1905 à 1912[7].

Il bâtit sa fortune tant sur la frappe de la monnaie que sur la banque familiale.

Le mausolée Allard à Uccle

Joseph Allard fit également édifier le plus grand monument funéraire de Belgique pour lui et ses descendants[8]. Ce mausolée, d’inspiration néo-romane et dominant tout le cimetière du Dieweg à Uccle fut réalisé en 1878 par l’architecte Ghys. Il est composé d’une chapelle et d’une crypte de 70 caveaux s’étendant sur 160 m2 dont une trentaine sont actuellement occupés.

Le château Allard à Uccle

Joseph Allard racheta un domaine sur lequel il fit bâtir en 1860 un castel en style néo-renaissance par le célèbre architecte Jean-Pierre Cluysenaar. Ce fut un des premiers édifices en Belgique où la pierre blanche de France fut utilisée. Le château était composé de multiples tours élancées et de nombreuses girouettes. Au décès de Joseph, il fut estimé à 200 000 F de l’époque (environ 6,1 millions d’euros). Son fils Victor Allard le transformera en demeure de prestige à grands frais.

L’intérieur du castel était composé notamment d’un somptueux escalier à double rampe dont la cage d’escalier était en marbre blanc, d’une vaste salle à manger pouvant contenir 200 personnes et un salon luxueusement meublé.

Le parc du château mesurait 13 ha. Il était composé d’une orangerie, d’un potager, d’un château d’eau, d’un gazomètre, d’un jardin d’agrément et de six étangs. À la mort de Victor Allard en 1912, le domaine fut estimé à 727 136 F (environ 22,1 millions d’euros). Il restera dans la famille jusqu’en 1958 date à laquelle le château fut détruit et des lotissements furent construits sur le domaine.

Joseph Allard fut Directeur de la monnaie, officier de l'ordre de Léopold, Commandeur du Nombre de l'Ordre d'Isabelle la Catholique, Officier de l'ordre de la couronne d'Italie, Chevalier des ordres du Danemark de NS le Christ, de Charles III du Metjidié[9]. Patriarche de la famille, Joseph Allard fut à l’origine du succès financier de la famille. À sa mort, son fils Victor Allard reprit ses affaires.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La rue Allard, ebru.be
  2. Antoine Massin, Bruxelles. Qui est Qui en 1812. D'après les registres du recensement de la population de la Mairie de Bruxelles, Bruxelles, 1997, tome I, pp. 6 : "ALLARD Martin - Âgé de 39 ans - Epoux SMEESTERS Françoise - Cordonnier - Domicilié Section 5 - Marché-aux-Tripes 1127 - Né à Bruxelles - 4 garçons". Xavier Duquenne, L'avenue Louise à Bruxelles, Bruxelles, chez l'auteur, 2007 note 528, p. 246 : « La famille a été anoblie avec titre de baron en 1929. Dans la haute société, même parfois après 1970, on ne manquait pas de rappeler l'activité des Allard dans la fabrication et le commerce de la chaussure ; on chuchotait, entre autres, qu'après leur avoir si longtemps tendu le pied, on peut bien leur tendre la main. À Bruxelles, l'industrie de la chaussure était pratiquée vers 1775 par Pierre François Allard (A.E.R.B., E.B., registres, 92, au 12 octobre 1772 ; cartons, 511, soumission agréée le 15 décembre 1778) ; en 1870, le chausseur Watrigant, fabricant et détaillant à la Montagne de la Cour, 73, était successeur de la maison Allard de la rue des Fripiers (Almanach du commerce et de l'industrie, années 1851, 1862 et 1871. Au reste, l'ascension des Allard dans la fabrication monétaire et la finance prit appui sur leur activité en orfèvrerie ».
  3. Bruxelles, acte de mariage n° 316 du 5 mars 1798. Martin Joseph Allard, né le 22 juillet 1771 à Bruxelles, y résidant, à la rue du Ballon, 26 ans, cordonnier, est le fils de Pierre François Allard, résidant à Bruxelles, à la rue de la Magdeleine, cordonnier, et de Jeanne Kautsz, décédée. Marie Françoise Josephe Alexandrine Smeesters, née le 25 janvier 1769 à Bruxelles, 29 ans, résidant à Bruxelles, à la rue de Terre Neuve, est la fille de Jean François Smeesters, résidant à Bruxelles, Terre Neuve, peintre, et d'Elisabeth Françoise Stevens, décédée. Les témoins étaient Marie Spinnael, 25 ans, résidant à Bruxelles, à la rue des Pierres, Jean Baptiste Coppin, 24 ans, résidant à Bruxelles, rue du Ballon, tailleur, Bernard Coppin, 37 ans, résidant à Bruxelles, au Vieux Marché aux grains, marchand de tabac, Pierre François Allard, père du marié, 66 ans.
  4. Bruxelles, acte de mariage n° 395 du 28 juin 1830. L'acte de mariage étant passé peu avant la Révolution belge, les prénoms son néerlandisés conformément à la loi. Le marié, Philippus Josephus Allard, né le 27 février 1805 à Bruxelles, y résidant, orfèvre, est le fils de Martinus Allard, 55 ans, résidant à Bruxelles, propriétaire foncier, et d'Alexandrina Francisca Smeesters. La mariée, Joanna Melania Ipperseel, née le 13 janvier 1810 à Bruxelles, y résidant, sans profession, est la fille de Philippus Ipperseel, 45 ans, résidant à Bruxelles, négociant, et de Maria Helena Vanhoebroeck. Les témoins étaient Philippus Ipperseel, père de la mariée, Edouardus Allard, frère du marié, 28 ans, résidant à Bruxelles, bottier, Gustavus Allard, frère du marié, 26 ans, résidant à Bruxelles, avocat et Martinus Allard, père du marié.
  5. Lire : Jonkheer Walter van Dievoet, Dictionnaire des Orfèvres de Bruxelles au XIXe siècle, Louvain, 2003, p. 24.
  6. Dictionnaire biographique des médaillés, monnaie, pierres précieuses, et joint-graveurs, menthe-maîtres, & c, ancienne et moderne:. Avec des références à leurs œuvres, BC 500-AD 1900. Vol. V: RS / comp. par L. Forrer. Bibliothèque numérique Numis (RAD) - sites.google.com / site / digitallibrarynumis
  7. Jonkheer Walter van Dievoet, Dictionnaire des Orfèvres de Bruxelles au XIXe siècle, Louvain, 2003, p. 25.
  8. Voyage insolite au Dieweg, geocaching.com
  9. Fiche de Philippe Joseph Allard, guydherbemont.com

Sources[modifier | modifier le code]

  • Éric Meuwissen, Richesse oblige — La Belle Époque des Grandes Fortunes, Bruxelles, Racine, 1999

Articles connexes[modifier | modifier le code]