Philippe de Liedekerke

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Philippe de Liedekerke
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Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Bruxelles
Nom de naissance
Philippe, Enguerran, Albert de Liedekerke
Surnom
Claudius, Scipion, Théo , Philippe Levain, Collie , Désiré, Valentin , Prosper, Iago
Nationalité
Belge
Formation
Activités
Famille
Conjoint
Esther Molloy (1917-2001)
Autres informations
A travaillé pour
Conflit
Distinctions

Le Comte Philippe de Liedekerke, né à Londres le et mort à Bruxelles le , était un résistant et un agent de la Sûreté de l'État durant la Seconde Guerre mondiale particulièrement actif de 1942 à 1945. Il entame, après guerre, une carrière diplomatique.

Royale Union des Services de Renseignement et d'Action

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Le Comte Philippe, Enguerran, Albert de Liedekerke est né à Londres le , fils du Comte Raoul de Liedekerke et de Marie de Grunne. Officier[1], ingénieur civil issu de la Faculté Polytechnique de l'École Royale Militaire, lieutenant d'artillerie en , il est fait prisonnier à l'issue de la Campagne des 18 jours mais parvient à s'évader et regagne Bruxelles[2]. Il part pour Londres le [3] où il arrive le 13 octobre 1941 et entre à la Sûreté de l'État le . Il épouse à Londres Esther Molloy le .

Action comme membre de la Sûreté de l’État[modifier | modifier le code]

De 1942 à 1945, il fut parachuté à trois reprises en Belgique occupée pour trois missions complémentaires. Il sera reconnu après-guerre comme capitaine ARA (Agent de Renseignements et d'Action).

Mission Herzelle[modifier | modifier le code]

La mission de Philippe de Liedekerke s'est déroulée du au . L'objectif principal de la mission était la « quête d'informations sur les mouvements de Résistance et la prise de contact avec les sphères influentes ». La formulation de l'ordre de mission du Special Operations Executive (SOE), daté du , est assez particulière: 1.To discover the sentiments of Royalist and Right-Wing organisations in Belgium; 2.To find out how the Anti-German and Pro-Allied elements among such organisations can most usefully be employed.[4] Pendant son retour en Angleterre, il sera arrêté et interné en Espagne, notamment dans le camp de concentration de Miranda.

Mission Claudius-Tybalt[modifier | modifier le code]

La mission s'est déroulée du au . Philippe de Liedekerke (Claudius) est alors Major ARA. Il est parachuté avec son radio, Alfred Blondeel alias Pointer. André Wendelen (Tybalt) sera parachuté le avec son radio Jacques Donneux (Hillcat) ; ils rejoignent Liedekerke à Bruxelles. L'objectif de la mission était double : « la coordination de l'aide aux réfractaires et la liaison avec Londres pour les directives du gouvernement aux différents groupes de Résistance ».

Mission Iago[modifier | modifier le code]

La mission s'est déroulée du au . Pour cette mission, Philippe de Liedekerke porte le nom de code "Scipion". L'objectif était l'organisation en collaboration avec les groupes de résistance d'Anvers, notamment les dockers, de la préservation des installations portuaires afin d'en faire bénéficier les alliés le plus rapidement possible après D-day.

Des trois missions, c'est la « mission Claudius-Tybalt » qui eut le plus grand impact sur le plan politique, économique et social. En effet, elle eut un rôle important sur le plan de la « go slow policy »[5] prônée par Londres pour freiner autant que faire se peut l'effort de guerre allemand. Philippe de Liedekerke (Claudius) et André Wendelen (Tybalt) étaient chargés par le gouvernement belge exilé à Londres de prendre contact avec les grandes organisations de résistance, et plus particulièrement avec Fernand Demany, chef du Front de l'Indépendance (FI)[5]. La mission Claudius-Tybalt était d’ailleurs intitulée officiellement "mission FIL", d’après la dénomination complète de Front de l’Indépendance pour la Libération du Pays. Sur les indications de William Ugeux, directeur du Service de Renseignements et d’Actions à la Sûreté de l'État à Londres, Philippe de Liedekerke (Claudius) pris contact en septembre avec Raymond Scheyven, un jeune docteur en droit bruxellois et directeur de la Banque Allard. Sous le nom de code "Socrate", Scheyven devint le représentant gouvernemental chargé de distribuer et de surveiller l’emploi des fonds mis à la disposition des mouvements de résistance par le gouvernement exilé à Londres et plus spécifiquement la coordination du financement de l’aide aux réfractaires au service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Le , Claudius-de Liedekerke rencontra pour la première fois Victor Michel, président de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), afin d'intégrer les responsables de la JOC dans le réseau Socrate. Victor Michel fut alors mis en relation avec Scheyven. En fait, dès fin 1942, Arnould de Liedekerke agissant sur les instructions de son frère Philippe avait accompli une mission d'information auprès de Victor Michel afin de connaître la situation pour ce qui concernait le nombre de jeunes réfractaires au STO en Belgique occupée, mais aussi sur les moyens à mettre en œuvre pour leur venir en aide. Le Service de Renseignements et d’Actions (SRA) à la Sûreté de l'État à Londres tissait donc à distance un réseau de contacts à établir entre des résistants de la première heure qui devint rapidement opérationnel. Parachuté le , André Wendelen (Tybalt devenu Hector I) seconde le réseau Socrate jusqu'au .

André Wendelen et Philippe de Liedekerke sont les seuls agents belges des services de Renseignements et d'Actions (ARA) à avoir été parachutés à trois reprises en Belgique occupée et à être retournés en Grande-Bretagne.

Après la guerre[modifier | modifier le code]

Mis à la disposition du Ministère des Affaires Etrangères en , Philippe de Liedekerke entama une carrière diplomatique. Le Comte Philippe de Liedekerke meurt à Bruxelles, le .

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles-Albert de Behault, 1940, trois frères et un ami s'évadent de Belgique, ANRB, Bulletin n° 299, juillet 2019, pp. 53-77.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Matricule 37200
  2. Marie-Pierre d'Udekem d'Acoz, Pour le roi et la patrie: la noblesse belge dans la Résistance, Éditions Racine, 2002, p. 229, (ISBN 9782873862879)
  3. Charles-Albert de Behault, op. cit, pp. 53-77.
  4. Most Secret SOE document of 14 February 1942: General Instructions for T.1500. Dossier de Liedekerke au CEGES.
  5. a et b Verhoeyen E. Le gouvernement en exil et le soutien clandestin aux réfractaires. In : Le travail obligatoire en Allemagne 1942-1945. Actes du Symposium du Centre de Recherches et d’Études Historiques de la Seconde Guerre Mondiale (CREHSGM), Bruxelles – Octobre 1992.

Articles connexes[modifier | modifier le code]