Pierre Evrat

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Pierre Léon Evrat
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Saint-Dié
Sépulture
Nationalité
française
Autres informations
Domaine
industriel du textile (confection), élu républicain de la commune de Saint-Dié (adjoint du maire Léon Jacquerez), résistant, maire de Saint-Dié
Grade militaire
commandant à l'issue de la Grande Guerre (croix de guerre, légion d'honneur), colonel au centre de mobilisation

Pierre Léon Évrat, né le à Saint-Dié et mort le dans sa ville natale, est un industriel du textile français, travaillant dans la confection de vêtements, maire de Saint-Dié au moment de la Libération, en particulier du 3 mars 1944 à sa démission du 6 février 1945. D'un point de vue militaire, formé préalablement en officier de réserve dans divers bataillons de chasseurs à pied, il était commandant d'infanterie au sortir de la fin de la Grande guerre[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Léon Évrat est le fils de Jean Baptiste Paul Évrat, dit "Paul Evrat", manufacturier déodatien (1838-1920) et de Marie Antonine Erismann (née vers 1839-1905). Il est né 51 rue Haute à Saint-Dié le 19 juillet 1873[2]. Pierre a vécu son enfance entre deux sœurs, l'aînée Henriette Alexandrine, née en 1871 et la cadette Jeanne Joséphine, née en 1880 : la première a épousé en mai 1895 Charles François Raymond Pierrat, (futur) capitaine d'artillerie, originaire d'Hurbache et la petite dernière, un brillant officier d'infanterie revenu de sa campagne malgache en décembre 1902, Charles Fernand Barrard, qui deviendra en commandant la 13e division d'infanterie, le célèbre "général Barrard"[3].

Un bourgeois républicain[modifier | modifier le code]

Pierre est éduqué au collège de garçons de Saint-Dié. Il travaille ensuite à la manufacture de vêtements de son père. Il accomplit son service militaire au bataillon de chasseurs à pied. Il continue sa formation militaire, devenant officier de réserve. Pierre-Léon Evrat, ancien sous-officier d'infanterie, est nommé le 4 janvier 1896 sous-lieutenant de réserve au 91e régiment d'infanterie[4].

Il épouse une jeune femme issue d'une famille bourgeoise ancienne de Saint-Dié, Marie-Paule Miette (1877-1957)[5]. Le couple a eu sept enfants, dont cinq seulement Paul, Madeleine, Simone, Andrée et Nicole ont vécu bien au-delà de leurs primes enfances.

Service militaire[modifier | modifier le code]

Lorsque le Grande Guerre éclate en 1914, Pierre Evrat est affecté au 43e régiment d'infanterie territorial, acceptant un rétrogradation au simple grade de sergent. Au fil des combats, l'engagé obtient trois citations sur des terrains locaux, et réintègre sa fonction d'officier.

Pierre Evrat, chef de bataillon depuis mai 1916 au 43e territorial d'infanterie est nommé au titre de chevalier de la légion d'honneur, début mai 1917[6]. Il possède le grade de commandant d'infanterie au 43e RIT au sortir du conflit mondial, avant d'investir dans une usine de confection de vêtement, installée rue Haute[7]. Honoré de la croix de guerre, il termine sa carrière au poste de colonel du centre de mobilisation d'infanterie. Il reçoit le titre d'Officier de la Légion d'honneur par décret du 7 juillet 1933. Son exemple militaire et civil a marqué l'éducation et la vie de son fils aîné Paul Evrat[8].

Industriel et édile au service de sa ville natale[modifier | modifier le code]

Suivant les traces de son père, élu conseiller républicain à Saint-Dié, Pierre Evrat s'engage dans la vie politique en 1919, participant à la vie municipale[9]. D'esprit calme et bonhomme, de plus en plus apprécié des administrés, il est constamment réélu. En juin 1929, les conseillers Ferry et Evrat, respectivement par 23 voix et 21 voix, sont élus pour siéger à la commission d'administration du bureau de bienfaisance de Saint-Dié[10]. Pierre est un conseiller municipal assidu, cet homme d'ordre est en outre nommé à la commission rurale (dénommée précisément "sections, forêts et chemins ruraux") de la vaste commune, mais aussi dans celles plus urbaines des "achats de terrains", des "lotissements pour HBM", de gestion des "places du marché", de la "crèche municipale", des "écoles ménagères" et de la "discipline et des employés municipaux"[11].

En juillet 1933, le concours fédéral de tir se déroule à Saint-Dié, regroupant 98 délégations sportives au stand de Grattin (sic) dès 5 heures du matin. Le président de la société de tir locale, François Heck, y accueille de bon matin les délégations de tireurs, en compagnie de son président honoraire, Pierre Evrat[12]. Durant toute la journée, Pierre Evrat représente aussi le maire Louis Burlin, empêché par d'autres obligations. Ainsi à midi, Pierre Evrat véritable maître de cérémonie avec l'écharpe tricolore accueille les participants du concours à l'hôtel de Ville.

Le dimanche 5 mai 1935, le conseiller sortant Pierre Evrat obtient sur la liste d'entente républicaine locale, conduite par le maire sortant, Louis Burlin, 1790 voix, soit le plus grand nombre de voix parmi cette liste en ballotage[13]. Léon Jacquerez est élu maire de Saint-Dié le 18 mai 1935, après le retrait de Louis Burlin. En 1939, le conseiller municipal est nommé directeur du centre d'accueil, à ce titre, il prend en charge le flux des 100000 évacués alsaciens, principalement des régions de Saverne et de Strasbourg, dont les convois transitent par Saint-Dié. Une tâche harassante, il est sur la brèche jour et nuit. Sa foi et son esprit charitable ont d'abord été loués par ces anciens réfugiés. Mais il ne faut nullement oublier la fibre sociale préexistante de Pierre Evrat, membre fondateur du crédit immobilier, qui s'est occupé longtemps du bureau de bienfaisance avant d'en être son président[14]. Pierre Evrat, front haut, lorgnons campés sur un nez fin et droit, vous fixait d'abord avec sérieux de ses yeux clairs, dévoilant un regard scrutateur et vif. Le premier abord était un peu froid, mais au fil de la discussion, son sourire s'esquissait dès qu'il était en mesure de donner une réponse circonstanciée et nette à son interlocuteur[15]. Ainsi cet homme sensible et bon avait toujours reçu avec respect les sans-foyers, les mutilés et handicapés, les veuves ruinées et pendant cette dernière guerre, les veuves provisoires.

En février 1941, Pierre Evrat est nommé adjoint au maire, chargé des rapports avec l'occupant. Il participe à dix commissions ou sous-commissions dans le conseil municipal formé en avril 1941 : "Assistance" (bureau de bienfaisance avec Meckert et Souchal), "Instruction publique" (école ménagère), "Travaux, Finances et voirie", "Achat de terrains", "Eau, gaz et électricité", "Hygiène" (Bains municipaux) et "abattoirs, marché et octroi" (commission d'achat, abattoirs, place du marché)[16]

Léon Jacquerez, maire de Saint-Dié, propose sa démission fin février 1944. Son principal adjoint, Pierre Evrat est élu maire par le conseil municipal le 3 mai 1944[17]. Le 9 juin 1944, Pierre Evrat, ses adjoints Souchal et Ulrich, l'ancien maire Léon Jacquerez et le commandant des sapeurs-pompiers Eugène Pasquet sont arrêtés, incarcérés à la prison de La Vierge à Épinal, puis à Nancy[18]. Ils sont relâchés six jours plus tard, le 15 juin alors qu'ils étaient conduits à un convoi vers l'Allemagne[19]. Pierre Evrat et l'ancien maire de Saint-Dié, Léon Jacquerez, septuagénaires, auraient été libérés, en raison de leur grand âge et plus certainement de leur faible mobilité, en juin 1944[20].

Le maire en exercice reprend ses fonctions, car la Gestapo, dont il a vu les sinistres geôles, n'a apparemment rien trouvé de répréhensible, tout en le surveillant. En octobre et novembre, il doit organiser l'exode des habitants rive droite, disposant de rares consignes des autorités allemandes. Le voici affairé avec ce qui reste de son équipe municipale à des tâches insolvables de ravitaillement et d'hébergement. Sa déportation le 8 novembre 1944, parmi les dernières, est tardive, sa famille connaît les brutalités nazies.

La Libération laisse une situation dramatique à Saint-Dié en grande partie dévastée. Le sous-préfet, recevant des consignes strictes et autoritaires d'évacuation, voire de fortes invitations à partir, des populations sinistrés, prend ombrage des directives du maire, qui prend à cœur un réel sauvetage de la Ville et fait appel à l'esprit d'initiative de ses concitoyens. Des sanctions pleuvent sur le maire et sa petite administration, ce qui provoque la démission du principal responsable Pierre Evrat, entravé dans l'exercice de ses fonctions, le 6 février 1945. Il est remplacé par Gaston Colnat, ancien professeur d'allemand et président du comité de la Libération, qui estime injuste le sort réservé à son prédécesseur valeureux.

En 1945, Pierre Evrat cède, non pas la direction de l’usine de confection, mais l'ensemble de ses parts à son fils Paul, qui a restructuré la manufacture textile depuis les années trente. Le recensement de 1936 indique déjà qu'il n'est apparemment qu'un simple employé de l'entreprise de son fils, le patron manufacturier Paul Evrat[21]. La famille comptant six personnes physiques habite 34 rue Haute[22].

Décès et obsèques populaires du 17 mai 1947[modifier | modifier le code]

Pierre Evrat décède le mardi 13 mai 1947 à 16 heures en son domicile. En un quart d'heure, la rue Haute à la chaussée défoncée, encore encombrée de moellons et de gravats, bruit de la rumeur du décès de celui qui, disait-on, se portait bien mieux la veille. Une demi-heure plus tard, une grande partie de la ville a déjà appris ce trépas. La presse du mercredi matin rapporte la triste nouvelle, à savoir La Liberté de l'Est et L'Est Républicain[23]. Du mardi soir au samedi matin, jour des obsèques, la rue Haute au voisinage du domicile du défunt assiste à des allées et venues continuelles, de visiteurs officiels ou de la famille, de déposants de gerbes et de fleurs. Le matin du samedi 17 mai, d'imposantes obsèques sont célébrées à l'échelle de la Ville entière[24].

Le 17 mai 1947 à 9 h 15, la levée du corps a attiré une gigantesque foule endeuillée aux abords de la maison Evrat. Le corbillard attelé est chargé de fleurs. La clique des sapeurs-pompiers en uniforme, porteuse du grand drapeau de la ville, est présente au pied du domicile, commandée par le commandant Pasquet. L'Harmonie municipale au grand complet les a rejoint, alors que le défilé se forme, avant d'entamer des marches funèbres durant la déambulation programmée en ville. Les enfants des écoles portent les gerbes excédentaires. Les collégiens du collège de garçons suivent derrière deux immenses gerbes aux armes de la Ville, tenues par deux agents municipaux. Le clergé déodatien est conduit par l'archiprêtre, le curé Noël, recteur de la paroisse. Les cordons du poêle sont tenus respectivement par le maire Colnat, le représentant du sous-préfet, Antoine, le conseiller municipal Souchal, l'industriel Duval, le juge du tribunal Louis, le directeur de la caisse d'épargne Leromain, l'adjoint Villaume et le docteur Pétry. Suit ensuite le brigadier-chef Arthur Ancel, porteur du coussin arborant les principales décorations du défunt, rosette d'officier de la légion d'honneur et croix de guerre[25]. En fin de cortège, conduit par le fils aîné du défunt, Paul Evrat, les orphelines de l'hospice, le personnel de la maison Pierre Evrat, les membres de la société de la légion d'honneur, les officiers et anciens combattants familiers du défunt, le sous-préfet, l'ancien maire Léon Jacquerez, les magistrats et membres du barreau de Saint-Dié, le conseiller général Goguel, le conseil municipal de Saint-Dié, le corps médical, le personnel communal, les présidents des différentes sociétés de la Ville, la légion Vosgienne, la Sidi Brahim derrière leur drapeau, et la foule des Déodatiens assistant à l'enterrement de "Papa Evrat"[26]. Lentement, sur une chaussée défoncée, le cortège emprunte la rue Jacques Delille, puis la rue Stanislas avant de s'arrêter devant les ruines de l'ancien hôtel de ville à l'angle de la rue Thiers. Devant les pierres amoncelées et quelques arcades relictuelles de l'édifice disparu, le silence en mémoire des victimes de la Guerre et de la destruction de Saint-Dié est réclamé par une "sonnerie aux champs". Clique des pompiers et harmonie municipale s'allient pour jouer la marche funèbre de Chopin devant l'immense espace vide qu'offre la remontée vers la cathédrale en ruine. L'église Notre-Dame-de-Galilée est bien trop petite pour accueillir une notable fraction du cortège, la foule s'installe sur les abords en ruines[27]. Dès le Libera nos Domine, avant la sortie de la petite église, la foule impatiente gagne le quai du Torrent et grimpe vers le cimetière de la rive droite, pour s'installer en haut des abords de la tombe ouverte. Cinq discours et hommages sont prononcés sur la tombe, d'abord M. Schwab président de la banque populaire des Vosges rappelle l'énergie du chef d'entreprise et l'action économique de l'ancien élu de la République, vice-président de la banque populaire des Vosges et de la caisse d'épargne, censeur de la banque de France, ensuite le commandant Kiener s'exprime au nom des anciens combattants. Vient alors la parole de la municipalité de Gaston Colnat et du sous-préfet Chevrier. En fin, la foule reste avec la famille Evrat, pour un dernier hommage.

Odonymie[modifier | modifier le code]

Le lundi 19 mai, soit deux jours après les obsèques grandioses, la rue Haute dans un état pitoyable est l'objet d'une attention exceptionnelle de la mairie, les moellons les plus encombrants sont enlevés[28]. Il reste presque partout des grabats et surtout les caniveaux, s'ils existent encore, sont hors d'usage, d'où un spectacle de marigots après les averses.

Une rue de Saint-Dié, la rue Pierre-Evrat inaugurée le 8 juillet 1951 en reprenant le tracé de l'ancienne rue Haute, entre l'ancien cours du Robache désormais canalisé, en voie d'être couvert, et la croupe boisée de la raide colline nommée le "Raing" préserve son nom et prénom localement[29]. La clique des sapeurs-pompiers est au garde à vous, et la foule reste dans un impressionnant silence, lorsque l'ancien adjoint Souchal, mandaté par la mairie pour la cérémonie et le discours officiels, découvre les plaques de la nouvelle rue, Madame veuve Evrat coupant le ruban tricolore. Puis la fanfare du 31e BCP entame la Marseillaise pour une joyeuse déambulation de la foule. Mené par une délégation en armes du 3e BCP, le cortège part de la place Jules-Ferry, gagne par la rue Pierre-Evrat la rue Stanislas, et revient par la rue Thiers à son lieu de départ[30].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Base Roglo pour ses indications généralistes et sa généalogie sommaire. Sa date de décès est confirmée par le Journal d'un rue-Hautier.
  2. La naissance de Pierre Léon figure sur les tables décennales 1873-1882 reconstituées à la va-vite le 20 juillet 1873, probablement le jour de la déclaration. Les données de l'état-civil reconstitué sont sur la base Roglo.
  3. Base Roglo : Voir les entrées "Henriette Alexandrine Evrat" (1872-1963) et "Jeanne Joséphine Evrat" (1880-1971). La découverte de la grande île, de sa géologie singulière, et surtout de sa faune et sa flore endémique, par l'intermédiaire de l'oncle Barrard ont captivé le jeune Paul Evrat, fils aîné de Pierre.
  4. Journal officiel du 4 janvier 1896, Ministère de la Guerre : Réserve, Nomination au grade de sous-lieutenant, page 54.
  5. Généalogie étendue également disponible sur la base Roglo
  6. L'Est Républicain, 7 mai 1917, rubrique Vosges évoquant sa nomination.
  7. Le dimanche 28 août 1921, les deux commandants du 43e RIT, les déodatiens Hugueny et Evrat, sont honorés à Celles-sur-Plaine à la fin d'une tournée de commémoration avec remise des croix de guerre aux communes de Nompatelize, Celles-sur-Plaine, Moyenmoutier, Ménil et Châtas et rappel des glorieux combats du col de la Chipotte. L'Est Républicain, lundi 29 août 1921, Rubrique Vosges, Les Localités vosgiennes à l'honneur, page 3. En réalité, en 1919, Pierre Evrat possède le grade de lieutenant-colonel de réserve.
  8. Notons la différence sensible, Paul Evrat a contribué essentiellement à la vie associative (préparation militaire, sports, société philomatique vosgienne...), bien plus qu'à la politique locale.
  9. Son père, Paul Evrat, souvent cité P. Evrat, est un défenseur d'une ligne dure, très économe des finances publiques de la Ville. Par exemple, son soutien à L. Lamblé, autre conseiller de l'opposition, L'Est Républicain, 23 mai 1891. En mai 1892, avec 925 voix (26 voix de moins que le candidat populaire Prosper Antoine), il fait partie des quatorze conseillers élus, tous républicains, de la seconde section de Saint-Dié. L'Est Républicain, 3 mai 1892, rubrique Vosges Saint-Dié (victoire républicaine).
  10. L'Express de l'Est et des Vosges, 2 juin 1929.
  11. Ibidem
  12. L'Express de l'Est et des Vosges, 24 juillet 1933, rubrique Saint-Dié : Concours fédéral de tir. Son fils Paul Evrat, vice président de la société de tir, figure parmi les tireurs et l'équipe de juges à Gratin.
  13. Il reçoit 405 voix de plus que Louis Burlin, dont la popularité s'est érodée. L'Est Républicain, lundi 6 mai 1935, troisième page, rubrique Les élections municipales dans la région, Vosges
  14. Pierre Souchal, discours du 8 juillet 1951 à l'inauguration de la rue Pierre-Evrat, Dossier philomate (Journal d'un rue-Hautier).
  15. Portrait brossé par son ancien adjoint Pierre Souchal, ibidem.
  16. L'Express de l'Est et des Vosges, 13 avril 1941, page Saint-Dié, commissions municipales dans le nouveau conseil.
  17. Albert Ohl des Marais, Histoire chronologique de la ville de Saint-Dié. L'arrêté de réorganisation du corps municipal de Saint-Dié est pris plus tardivement par l'Etat français le 4 avril 1944. Pierre Evrat, premier adjoint, est nommé en remplacement de Léon Jacquerez maire démissionnaire. Paul Emile louis, conseiller municipal, est nommé adjoint au maire. Journal officiel du 6 avril 1944, Maires et adjoints au maire, page 1003.
  18. Ils le sont en compagnie d'un Monsieur dénommé Ruotte, que le chroniqueur Jean-Louis Mongel qualifie plus tard de « mouchard à la solde des Allemands » car il ne sera nullement inquiété en dernier ressort et rentrera à Saint-Dié. Gérard Antoine, Les Déodatiens célèbres, tapuscrit collectant les données SPV. Georges Baumont mentionne déjà Ruotte en personnage douteux, placés parmi les responsables arrêtés de la mairie. L'arrestation du 9 juin ne semble avoir aucune raison, et reste incompréhensible de l'avis de Georges Baumont, Saint-Dié-des-Vosges des origines à nos jours, 1960, page 423.
  19. Messieurs Eugène Pasquet, les adjoints Souchal et Ulrich sont déportés, Ulrich ne reviendra pas, Gérard Antoine, ibidem
  20. Journal de Léon Jacquerez, maire de Saint-Dié
  21. Recensement de Saint-Dié en 1936, Archives des Vosges.
  22. La grande maison Evrat abrite en mai 1936 le couple des parents, Pierre né en 1873 et Paule-Marie née en 1877, Paul Evrat né en 1899 le fils divorcé, Madeleine Evrat née en 1900, fille la plus âgée, employée de l'entreprise, Nicole Evrat née en 1908 sans profession, et Marie-Madeleine Vial, petite-fille.
  23. La Gazette Vosgienne ne paraît que le samedi matin, mais livre un grand article.
  24. Article de la Liberté de l'Est, inséré dans le dossier philomate sur la rue Haute. Il s'agit d'une des plus importantes manifestations populaires de l'après-guerre immédiat, une des dernières témoignant de la civilisation de l'attelage à Saint-Dié, montrant le respect vis-à-vis de l'institution municipale, qui dépasse la cadre strictement urbain et mobilise pratiquement l'arrondissement, et au-delà.
  25. Articles sur les obsèques de Pierre Evrat, La Liberté de L'Est, L'Est Républicain et La Gazette Vosgienne. Le cortège qui suit est organisé, non pas en files continues, mais en groupes séparées et organisations distinctes, arborant emblèmes et distinctions.
  26. Reprenant ce qu'il avait entendu dans la foule jouxtant le cortège, le premier magistrat profère ces ultimes mots populaires sur la tombe: "Adieu Papa Evrat".
  27. La messe de l'archiprêtre n'est suivie à l'intérieur que par la famille, les notables invités et quelques personnes autorisées venues de la foule. L'harmonie municipale joue à l'élévation.
  28. Journal d'un rue-Hautier, opus cité. Une des raisons probables est le jugement de personnalités extérieures venues se placer dans le cortège des obsèques du maire.
  29. Références philomates. Dossier sur la rue Haute devenue la rue Pierre Evrat, discours de l'adjoint Souchal inclus.
  30. Il s'agit de l'ancienne place où trônait la statue de Jules Ferry qui, agrandie et nivelée, forme plus tard l'actuelle place de Général de Gaulle, étendue depuis le parvis de la cathédrale Notre-Dame, aujourd'hui dédié à Jean-Paul II.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dossier philomate sur la rue Haute après guerre (Journal d'un habitant -anonyme- de la Rue Haute dit "Journal d'un rue-hautain", sur le thème de la Reconstruction de cette rue entre fin 1944 et 1951, cahier d'écolier manuscrit sans pagination, photocopié par double page en A3 incluant plans et photographies, illustrations par collage comprenant des articles de La Liberté de L'Est, en particulier sur le défunt maire Pierre Evrat, notamment sa nécrologie et ses obsèques)
  • Notice Pierre Evrat, maire de St-Dié arrêté par les Allemands, Bulletin SPV, LXXIII, p. 138, 139.
  • Pierre Evrat lors de la destruction de la ville en novembre 1944, in Bulletin SPV LXXVII, p. 72, 75, 79, 87, 88, et LXXVII, p. 51, 67
  • Manuscrit de la médiathèque de Saint-Dié : cote 921 Jean Prouvé (1901-1984) : Correspondance professionnelle relative à la reconstruction de Saint-Dié, en particulier f. 28-29. Lettre de Pierre Evrat à Gaston Colnat, Maire de Saint-Dié.

Liens externes[modifier | modifier le code]