Pierre Scalberge

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Pierre Scalberge
Biographie
Naissance
Vers 1592
Sedan
Décès
Nationalité
Française
Activité
graveur, peintre, tapissier, marchand d'art
Période d'activité
Père
Mathieu Scalberge
Mère
Sarah Botté
Fratrie
Frédéric Scalberge
Conjoint
Marie Le Tellier

Pierre Scalberge né à Paris en 1592 et mort à Sedan en 1640, est un artiste peintre, graveur et marchand d'art français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Scalberge est né vers 1592 à Sedan. Il est le fils de Mathieu Scalberge, peintre à Paris, et de Sarah Botté[1].

Après un séjour à Rome entre 1618 et 1621[1], il est nommé peintre ordinaire du roi, puis valet de chambre du roi en 1631.

En 1632, il fait un atelier au Louvre avec son frère, Frédéric Scalberge, où ils peignent cinq travées sur les premières poutres et croisées du pavillon situé au bout de la Grande galerie du Louvre[2].

Très en lien avec les grands artistes de son temps, on retrouve en 1633 parmi ses témoins de mariage, outre son frère, Abraham Bosse ou Guillaume Berthelot[2]. Son frère a d'ailleurs collaboré avec Simon Vouet pour peindre les paysages de certaines de ses œuvres[1].

Il est enseveli le au cimetière des Saints-Pères à Paris à l'âge de 48 ans[1].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Saint Jean-Baptiste recueillant de l'eau dans une coupe, gravure de Pierre Scalberge d'après Giuseppe Cesari d'Arpino, 27.5x21cm, British Museum, 1637,

A sa mort, Pierre Scalberge laisse derrière lui cent-soixante tableaux et de nombreuses planches gravées et feuilles, dont le nombre n'a pas été estimé au moment de son décès. Parmi ceux-là, on retrouve vingt-deux tableaux de sa main, représentant des sujets mythologiques, religieux, ainsi que deux tableaux figurant des enfants, et deux autres, des fruits[3]. Si ce nombre de tableaux de sa main retrouvés au moment de son décès est si faible, c'est qu'une grande part de son activité consistait en réalité à acheter et revendre des œuvres d'art peintes par d'autres artistes[4]. Pierre Scalberge a principalement peint des toiles de petit format destinées à des amateurs. Le seul tableau qu'on lui attribue aujourd'hui avec certitude est une Charité romaine (huile sur cuivre, vendue par Sotheby's à New York le 8 janvier 1981, lot n°121) sur laquelle sont inscrits son nom et la date. Un Naufrage de sa main inspire un poème à Georges de Scudéry qu'il publie dans Le Cabinet en 1646[5].

Parmi les planches qu'on lui attribue, de nombreuses reprennent des iconographies religieuses (Adam et Eve, Descente de croix...), mais aussi des thèmes mythologiques (notamment ses illustrations du Livre des Amours de Vénus, Scola d'Amore, publié chez Ciartres en 1638) et antiques (notamment son cycle des Douze actions de Marc-Aurèle sur un cheval). Il a également retranscrit dans des gravures de nombreuses toiles italiennes, parmi lesquelles la Descente de croix de Raphaël, le Jugement de Salomon du même artiste ou encore Diane tirant au papejai du Dominiquin[3]. En lien avec les plus grands collectionneurs de son temps - en témoigne sa transcription en gravure de la Bataille de Constantin de Raphaël destinée au grand collectionneur Roger du Plessis -, Pierre Scalberge a joué un rôle fondamental dans la diffusion de ces chefs-d'œuvre italiens, étant souvent le premier à transcrire ces toiles en gravures, contribuant à rendre disponible cet immense répertoire figuratif et contribuant à ériger ces artistes en Maîtres de la peinture pour tous les Français.

Cette gravure de Scalberge d'après Raphaël représente un champ de bataille sur les deux-tiers inférieurs de l'image. Dans le tiers supérieur est figuré un ciel, sur lequel se détachent deux anges, des banières hérissées de croix, quatre trompes et la silhouette d'une montagne dans le lointain. Sur le champ de bataille, les corps des hommes en armures s'entremêlent avec ceux des chevaux qui se cabrent. Au premier plan, un cavalier en désarçonne un autre à sa droite d'un coup de lance. Tandis que l'homme tombe de sa monture, le cheval se cabre et lance au spectateur un regard affolé.
La Bataille de Constantin contre Maxentius, d'après Raphaël, Bibliothèque universitaire de Leyde

Style[modifier | modifier le code]

Qualifiant son style, Martine Vasselin parle de manière “libre et pittoresque”, avec un “dessin assez peu respectueux des originaux”, ajoutant que “Ses planches, légèrement mordues, parfois terminées au pointillé” comportent des personnages aux “expressions outrées”[6].

Estampes conservées[modifier | modifier le code]

  • Saint Jean-Baptiste recueillant de l'eau dans une coupe, 1637, gravure d'après Giuseppe Cesari d'Arpino, 27,5 x 21 cm, British Museum (consulter en ligne)
  • Mise au tombeau, 1638, gravure d'après Jacopo Bassano, 26 x 32 cm, British Museum (consulter en ligne)
  • Mise au tombeau, 1637, gravure d'après Raphaël, 40,9 x 41 cm, British Museum (consulter en ligne)
  • Vénus apprenant à lire à l'Amour, 3e planche de la Scola d'amore (série de 20 planches), 1638, 19,3x14,2cm, British Museum (consulter en ligne)
  • Vénus apprenant à lire à l'Amour, 3e planche de la Scola d'amore (série de 20 planches), 1638, 18,7x13,9cm, eau-forte, Musée des Beaux-Arts de Nancy[7](consulter en ligne)
  • Jardin du roi pour la culture des plantes médicinales, 1636, estampe, Musée du Louvre, département des arts graphiques (consulter en ligne)
  • La Bataille de Constantin au Pont Milvius, d'après Raphaël, 66x170cm (dimensions une fois les quatre planches assemblées), eau forte, BNF (consulter en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Alexandre Pierre François Robert-Dumesnil, Le peintre-graveur français : Catalogue raisonné des estampes gravées par les peintres, t. III, Paris, Hachette BNF, , 358 p. (ISBN 2014441235)
  2. a et b Robert Le Blant, Actes du 103e Congrès national des sociétés savantes, Nancy et Metz, 1978. Archéologie et histoire de l'art, Paris, (lire en ligne), « "Les Scalberge, Peintres et graveurs du XVIIe siècle" », p. 297-311
  3. a et b Minutier Central, Inventaire après décès de Pierre Scalberge
    cité par Robert Le Blant dans "Les Scalberge. Peintres et graveurs du XVIIe siècle", 1980, Paris, p.299
  4. Marianne Grivel, Le commerce de l'estampe à Paris au XVIIe siècle, Genève, , p. 408-409
  5. Georges de Scudéry, Le cabinet ([Reprod.]) / de M. de Scudéry, (lire en ligne)
  6. Martine Vasselin, Raphaël et l'art français (catalogue d'exposition), Paris, , p. 218
  7. S. Herman, Estampes françaises du XVIIe siècle. Une donation au musée des beaux-arts de Nancy, Paris,

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Stéphan Loire, “Pierre Scalberge (vers 1592-1640) et la peinture italienne”, in L’Estampe au Grand Siècle, P. Fuhring et al., Paris 2010, Ecole nationale des Chartes, BNF, pp. 193-210

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Ressources relatives aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :

Mentions de Pierre Scalberge dans les Archives nationales françaises, dans le portail néerlandais d'Histoire de l'art RKD, au Louvre, à la Royal Academy, au British Museum et des œuvres vendues par Artprice.