Portail:Guerre froide/Sélection

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le monde en 1980, polarisé entre les deux superpuissances (URSS et États-Unis). Les États non-partisans sont les non-alignés. La République populaire de Chine s'éloigne de l'URSS après la rupture sino-soviétique à la fin des années 1950.

La guerre froide se caractérise par une organisation bipolaire du monde :

Ces appellations montrent la nature géographique, économique et idéologique de cette bipolarisation des relations internationales. Chacun des deux mondes a cherché à renforcer sa puissance et sa cohésion en créant des organisations transnationales de nature politique, économique ou militaire.

La possession de l'arme nucléaire par les États-Unis et l'URSS, la capacité qu'elle leur a donné de détruire le monde, la course aux armements qui en est résultée de peur de laisser l'autre camp prendre un avantage décisif sont aussi une caractéristique unique de la guerre froide. Des alliances militaires ont été organisées par les deux superpuissances afin de renforcer les liens avec leurs alliés et d'améliorer les capacités opérationnelles de mise en oeuvre des armements nucléaires et conventionnels.

Le mouvement des non-alignés a constitué la tentative la plus spectaculaire de pays d'Asie et d'Afrique, ayant souvent acquis leur indépendance de fraîche date, pour échapper à cette bipolarisation et faire entendre une autre voix[3]. Ce mouvement ne s'est toutefois jamais constitué en une force politique très organisée et unie autour de choix politiques clairs, ne serait-ce que de par l'appartenance de certains de ses acteurs à l'un des deux blocs.

  1. Les pays suivants, en proie à des insurrections communistes internes, jouèrent également un rôle majeur pendant la guerre froide en s'alliant aux États-Unis et/ou au Royaume-Uni : Royaume du Laos, République khmère, République du Viêt Nam (Sud-Viêt Nam), Corée du Sud, Honduras, Guatemala, Bolivie et Fédération de Malaisie.
  2. Les pays suivants jouèrent un rôle majeur lors de la guerre froide en s'alliant à l'URSS et/ou à la République populaire de Chine : Corée du Nord, Cuba, République démocratique du Viêt Nam (Nord-Viêt Nam), Kampuchéa démocratique, République populaire du Kampuchéa, République populaire démocratique lao, République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud), République populaire mongole, République populaire d'Angola, République populaire du Bénin, République populaire du Congo, République populaire démocratique d'Éthiopie, République populaire du Mozambique, République démocratique somalie, Jamahiriya arabe libyenne et l'Égypte de Gamal Abdel Nasser dans le cadre du processus de décolonisation des puissances occidentales.
  3. Les pays les plus actifs de ce mouvement ont été l'Inde, le Maroc, l'Égypte, l'Indonésie, le Pakistan, Cuba, l'Afrique du Sud, l'Iran, la Malaisie, ainsi que l'ex-Yougoslavie puis la République populaire de Chine à partir des années 1960

Géopolitique de la guerre froide en Europe :

C'est en Europe que la notion de blocs a trouvé sa forme la plus aboutie tant au plan géographique, que politique, économique ou militaire. Dès 1946 Churchill dénonce la séparation de l'Europe en deux par un rideau de fer à l'Est duquel tous les pays sont inféodés à l'Union soviétique. Les nombreuses conférences de la paix en Europe entre 1945 et 1955 ne permettront pas d'aboutir à un accord sur l'avenir de l'Allemagne entre les anciens alliés de la Seconde Guerre mondiale.

Dès lors, à partir de 1947, afin de renforcer leurs liens politiques et de répondre aux enjeux de développement économique, chacun des deux blocs montera des organisations intergouvernementales, parmi lesquelles :

Au plan militaire, deux alliances de grande ampleur ont vu le jour, qui ont englobé tous les pays d'Europe et de l'Atlantique Nord à l'exception de quelques pays restés neutres comme la Suisse, l'Autriche ou la Finlande :

  • L'Alliance atlantique en 1949 créée après le blocus de Berlin par les Soviétiques et répondant au désir des européens de bénéficier d'un engagement fort des États-Unis dans la défense du continent.
Drapeau de l'OTAN.

États-Unis  Canada  République française  République fédérale allemande[1]  Royaume de Belgique  Royaume des Pays-Bas  Royaume-Uni  Royaume du Danemark  Islande  Royaume de Norvège  Royaume d'Espagne[2]  République portugaise[3]  République italienne  République hellénique[4]  République turque 

  1. L'Allemagne de l'Ouest (RFA) rejoindra l'OTAN en 1955.
  2. 1939-1975 : Espagne franquiste dirigée par Francisco Franco. L'Espagne ne rejoindra l'OTAN qu'en 1982 après chute du régime franquiste et la restauration de la démocratie sous la monarchie de Juan Carlos Ier et sous le gouvernement de Felipe González.
  3. 1933-1974 : Estado Novo dirigé par António de Oliveira Salazar. Il s'agit de l'un des membres fondateurs de l'OTAN avec les États-Unis, la France, le Canada et le Royaume-Uni en 1949.
  4. 1944-1973 : Royaume de Grèce, prend fin avec l'établissement de la dictature des colonels dirigée par Geórgios Papadópoulos. La Grèce rejoindra l'OTAN en 1951, en même temps que la Turquie.
  • Le Pacte de Varsovie créé en 1955 en réaction à l'entrée de la RFA dans l'Alliance Atlantique.
Logo du Pacte de Varsovie.

Union des républiques socialistes soviétiques  République populaire de Bulgarie  République socialiste de Roumanie  République populaire de Hongrie  République démocratique allemande  République populaire de Pologne  République populaire socialiste d'Albanie[1]  République socialiste tchécoslovaque.

  1. jusqu'au début des années 1960; après la rupture sino-soviétique, le pays s'est allié à la République populaire de Chine maoïste et se retire du bloc soviétique, adoptant ensuite un positionnement autarcique.



Géopolitique de la guerre froide en Asie :

Si en Europe, la guerre froide a été le résultat direct des politiques menées par les deux Grands, il en a été tout autrement en Asie où les initiatives locales fortement teintées de nationalisme ont été le vecteur premier de l'affrontement entre le monde occidental et le monde communiste. La Chine populaire et la République socialiste du Viêt Nam sont nées de l'action de mouvements communistes et nationalistes qui ont combattu sans le soutien direct de l'Union soviétique. Cependant l'idéologie marxiste et la méfiance profonde de Mao Zedong à l'égard des États-Unis le conduiront à une alliance claire avec les soviétiques, choix dont découlera largement l'histoire de la guerre froide en Asie.

Staline n'apportera son soutien à Mao Zedong qu'une fois sa victoire assurée et il n'apportera sa caution à l'attaque de la Corée du Sud par le Nord qu'après de longues hésitations, sous peine de perdre son image de leader de la révolution mondiale, conduisant les États-Unis à intervenir dans une guerre longue et coûteuse qui allait faire craindre aux occidentaux qu'elle ne soit en fait que le prélude à une attaque des soviétiques en Europe, contribuant ainsi notablement au renforcement des arsenaux nucléaires et conventionnels des américains.

Les États-Unis avaient dès la fin de la Seconde Guerre mondiale affirmé leur contrôle total du Japon, en faisant au fil des années un allié et un partenaire économique majeur, indiquant clairement à l'URSS qu'ils ne toléreraient pas qu'elle tente de s'opposer à cette situation. En revanche dans le reste du Sud-Est asiatique, la politique américaine a été plus hésitante, entre encouragement à la fin de la colonisation, refus de perdre les débouchés économiques de cette partie du monde, mais sans pour autant tenter d'y installer un bloc aussi solide que celui formé avec l'Europe de l'Ouest.

En savoir plus sur la guerre civile chinoise, sur la guerre de Corée ou la rupture sino-soviétique.