Potentiel de Rydberg-Klein-Rees

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Le potentiel de Rydberg-Klein-Rees, en abrégé potentiel RKR, est un potentiel interatomique de molécules diatomiques basé sur une approche semi-classique, recalé sur un spectre rovibrationnel mesuré. Il est dû à Ragnar Rydberg[1],[2] et Oskar Klein[3] qui l'ont mise au point (1932) et Albert Lloyd George Rees[4] qui a proposé une méthode d'approximation numérique (1947).

La méthode a été généralisée au domaine quantique grâce à une approche perturbative par Kosman et Hinze (1975)[5].

Du potentiel au spectre[modifier | modifier le code]

Figure 1 - Principe de la méthode RKR.
Figure 2 - Quantification. est la profondeur du puits de potentiel.

Dans l'approximation Brillouin-Kramers-Wentzel l'équation de Schrödinger s'écrit :

où :

La solution est recherchée sous la forme suivante :

En reportant dans l'équation de Schrödinger on obtient :

Compte tenu de la valeur de on peut négliger le premier terme de cette équation dont la solution est alors :

En dérivant cette expression et en reportant dans l'équation de Schrödinger on obtient une solution à l'ordre 1 de la fonction d'onde :

Cette approximation n'est pas bonne dans le voisinage des points tournants (points C1 et C2 de la figure 1) où . Toutefois une approximation linéaire locale du potentiel est possible : la solution correspondante est une fonction d'Airy.

La condition de quantification est que l'intégrale de Q entre C1 et C2 soit un multiple demi-entier de π[6].

est le nombre quantique vibrationnel.

Il s'agit d'une équation sur les valeurs propres illustrée sur la figure 2 :

Du spectre au potentiel[modifier | modifier le code]

Il existe diverses méthodes permettant de remonter au potentiel à partir de la donnée du spectre[7]. Elles sont basées sur deux types d'approche.

Potentiel modèle[modifier | modifier le code]

La première méthode consiste à utiliser un potentiel analytique comme le potentiel de Dunham basé sur un développement autour de la position d'équilibre définie par . Ce potentiel s'écrit :

De même :

La condition de quantification devient :

Les coefficients s'expriment en fonction des constantes spectroscopiques[8]. En ne retenant que les premiers termes du développement on reconnait le potentiel de Morse. Cette méthode a l'avantage de donner une expression analytique du potentiel mais est d'une précision limitée au grandes valeurs de r.

Approche directe[modifier | modifier le code]

On utilise aujourd'hui un calcul direct basé sur l'approche de Klein et Rees après avoir levé les singularités apparaissant dans les expressions[7]. Ce calcul permet d'obtenir les points tournants par de simples quadratures.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) R. Rydberg, « Graphische Darstellung einiger bandenspektroskopischer Ergebnisse », Zeitschrift für Physik, vol. 73, nos 5-6,‎ , p. 376-384 (DOI 10.1007/BF01341146)
  2. (de) R. Rydberg, « Über einige Potentialkurven des Quecksilberhydrids », Zeitschrift für Physik, vol. 80, nos 7-8,‎ , p. 514-524 (DOI 10.1007/BF02057312)
  3. (de) O. Klein, « Zur Berechnung von Potentialkurven für zweiatomige Moleküle mit Hilfe von Spektraltermen », Zeitschrift für Physik, vol. 76, nos 3-4,‎ , p. 226-235 (DOI 10.1007/BF01341814)
  4. (en) A. L. G. Rees, « The calculation of potential-energy curves from band-spectroscopic data », Proceedings of the Physical Society, vol. 59, no 6,‎ , p. 998-1008 (DOI 10.1088/0959-5309/59/6/310)
  5. (en) Warren M. Kosman et Juergen Hinze, « Inverse perturbation analysis: Improving the accuracy of potential energy curves », Journal of Molecular Spectroscopy, vol. 56, no 1,‎ , p. 93-103 (DOI 10.1016/0022-2852(75)90206-4)
  6. (en) M. S. Child, Semiclassical Mechanics with Molecular Applications, Oxford, Oxford University Press, , 433 p. (ISBN 978-0-19-967298-1, lire en ligne)
  7. a et b (en) Robert J. LeRoy, Equilibrium Structures of Molecules, Taylor & Francis, (lire en ligne), « Chap. 6: Determining Equilibrium Structures and Potential Energy Functions for Diatomic Molecules »
  8. « Diatomic Spectral Database, 1Σ-Ground State Molecules », sur National Institute of Standards and Technology

Liens externes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]