Projet:Les Mille Pages/Hazel Bishop

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Hazel Bishop
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
RyeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Columbia School of Engineering and Applied Science (en)
Barnard CollegeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité

Hazel Gladys Bishop ( - )[1] est une chimiste américaine et la fondatrice de la société de cosmétiques Hazel Bishop, Inc. Elle est l'inventrice du premier rouge à lèvres longue durée.

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Hazel Bishop est née à Hoboken, dans le New Jersey, et était l'un des deux enfants de Henry et Mabel Hazel Bishop[2]. Son père était un homme d'affaires et dirigeait une douzaine d'entreprises prospères, dont de nombreux magasins à Hoboken[3]. Elle fréquente le Barnard College à New York, s'inscrivant initialement en pré-médecine, avec l'intention de devenir médecin. Elle est diplômée de Barnard en 1929 avec un B.A. en chimie, avec l'intention de s'inscrire à Columbia pour ses études supérieures de médecine[4]. Elle avait l'intention de commencer les cours de troisième cycle à l'automne 1929, mais le krach boursier qui s'est produit en octobre de la même année a entraîné la fin de sa carrière universitaire.

De 1935 à 1942, elle travaille comme assistante de recherche auprès de A.B. Cannon dans un laboratoire dermatologique du Columbia University College of Physicians and Surgeons[5]. En 1942, elle travaille comme chimiste organique pour la Standard Oil Development Company en concevant des carburants pour les avions pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant son séjour là-bas, elle découvre la cause des dépôts affectant les surcompresseurs des moteurs d'avion[2]. En 1945, elle rejoint la Socony Vacuum Oil Company, où elle travaille jusqu'en 1950.[6]

L'invention du rouge à lèvres[modifier | modifier le code]

Inspirée par le conseil de sa mère "ouvre ta propre entreprise, même si ce n'est qu'un stand de cacahuètes", Hazel Bishop commence à mener des expériences sur son temps libre[4]. Dans les années 1930, elle met au point un correcteur de boutons et des mouchoirs mentholés, qui ne sont jamais commercialisés. Désireuse de s'adresser à un marsé plus large, Bishop commence à expérimenter dans sa petite cuisine des colorants, des huiles et de la cire fondue[7]. L'objectif était de créer un rouge à lèvres qui ne sèche pas, qui ne s'efface pas, qui dure longtemps et qui ne s'étale pas sur les vêtements ou les tasses[8]. Le mélange résultant, formé dans un moule, est appelé "No-Smear Lipstick".

En 1948, elle et Alfred Berg ont fondé Hazel Bishop Inc. pour fabriquer ces "No-Smear Lipsticks"[4] Le rouge à lèvres fait ses débuts au Barnard College Club de New York en 1949 et dans les magasins en 1950. La marque est dévoilée au cours de l'été 1950 chez Lord & Taylor, où les tubes de rouge à lèvres se vendaient 1 $ chacun[2]. Le produit s'est avéré être un succès, se vendant dès le premier jour de son lancement[2],[8] Bishop et Berg se sont ensuite tournés vers Raymond Spector, un publicitaire, pour les aider à commercialiser le rouge à lèvres auprès des consommateurs, donnant à Spector des parts de la société plutôt qu'un budget spécifique.

En 1951, Hazel Bishop devient la première femme à apparaître en solo sur la couverture de Business Week[4].

L'utilisation innovante des acides bromés par Hazel Bishop allait déclencher ce qui serait connu sous le nom de "guerre du rouge à lèvres"[9], avec des concurrents tels que Revlon qui fabriquaient leurs propres versions de la formule de Bishop dans leur lutte pour dominer le marsé des cosmétiques. L'avènement du rouge à lèvres "no smear" allait s'avérer être un succès pour Bishop, puisque sa première ligne allait non seulement se vendre dès le premier jour, mais finir par s'emparer de 25 % du marsé américain des rouges à lèvres.

En quatre ans, les ventes ont grimpé en flèche pour atteindre 10 millions de dollars[10].

Hazel Bishop a perdu le contrôle de la société en 1954 lors d'une course aux procurations avec les actionnaires majoritaires, menés par Spector[8]. L'affaire est réglée le 17 février 1954, la société (dont Spector était le président et le détenteur de 92 % des actions) achetant les 8 % d'actions de Bishop, à la condition qu'elle s'abstienne de vendre des produits sous son propre nom et qu'elle indique clairement dans ses futures entreprises qu'elle n'est plus associée à Hazel Bishop, Inc[4].

Après avoir quitté la société, elle devient consultante auprès de la National Association of Leather Glove Manufacturers et a mis au point "Leather Lav", un nettoyant pour gants en cuir. Elle a ensuite fondé H.B. Laboratories, Inc. pour fabriquer d'autres produits en cuir[4].

Hazel Bishop a également mis au point un produit de soin des pieds, commercialisé par H.G.B. Products Corporation, et, en 1957, crée un bâton de parfum solide appelé Perfemme[4].

En 1962, elle devient courtière en bourse et analyste financière, et est une experte en matière de valeurs cosmétiques, d'abord chez Bache and Co (1962-1968), puis pour Hornblower & Weeks-Hemphill Noyes en 1967, et enfin pour Evans & Co (1968-1981)[4].

Elle est une conférencière recherchée lors des réunions techniques annuelles de divers groupes de l'industrie cosmétique, notamment la Society of Cosmetic Chemists, la section Columbus de l'American Chemical Society, la Fragrance Foundation et le symposium annuel de l'American Society of Perfumers.

En 1978, Hazel Bishop devient professeure au Fashion Institute of Technology de New York[8] et est nommée à la chaire Revlon de marketing des cosmétiques en 1980. Bishop a contribué à l'élaboration d'un programme d'études dont l'accent était mis sur les principes du marketing et du merchandising, les concepts de la publicité, de la promotion et des campagnes publicitaires, et la connaissance des produits. Elle a cessé d'enseigner en 1986, bien qu'elle soit restée impliquée dans le Fashion Institute en tant que consultante[4].

Engagement professionnel[modifier | modifier le code]

Hazel Bishop est impliquée dans une pléthore d'organisations professionnelles ; elle est largement reconnue pour ses avancées scientifiques par l'American Institute of Chemists et est un participant actif de l'American Chemical Society et de la Society of Women Engineers. Hazel Bishop publie dans une variété de revues scientifiques. Après sa mort, elle devient connue comme une pionnière à la fois en science et en économie[2].

Elle décède le 5 décembre 1998, à l'Osborn Home de Rye, New York, à l'âge de 92 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Notable American Women: Completing the Twentieth Century, Harvard University Press, , 62–63 p., « Bishop, Hazel Gladys »
  2. a b c d et e (en) MARY TANNEN, « Hazel Bishop, 92, an Innovator Who Made Lipstick Kissproof », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Chicago Tribune.
  4. a b c d e f g h et i (en) « Bishop, Hazel, 1906–1998. Papers of Hazel Bishop, ca.1890–1998: A Finding Aid » [archive du ], sur oasis.lib.harvard.edu (consulté le )
  5. (en) « Lemelson-MIT Program » [archive du ], sur web.mit.edu
  6. Encyclopædia Britannica.
  7. Kennedy, Pagan (2013). Who Made That Lipstick?. The New York Times.
  8. a b c et d Hazel Bishop Papers, Schlesinger Library, Radcliffe Institute, Harvard University.
  9. (en) « American National Biography Online: Bishop, Hazel », sur www.anb.org (consulté le )
  10. (en) « Cosmetics and Skin »

Liens externes[modifier | modifier le code]