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Projet:Les Mille Pages/Kay Behrensmeyer

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Anna Katherine "Kay" Behrensmeyer est une taphonomiste et paléoécologue américaine. Elle est une pionnière dans l'étude des archives fossiles des écosystèmes terrestres et mène des recherches géologiques et paléontologiques de terrain sur le contexte écologique de l'évolution humaine en Afrique de l'Est. Elle est conservatrice de la paléontologie des vertébrés au département de paléobiologie du National Museum of Natural History (NMNH) de la Smithsonian Institution. Au musée, elle est codirectrice du programme Evolution of Terrestrial Ecosystems et associée au Human Origins Program[1].

Éducation et carrière[modifier | modifier le code]

Kay Behrensmeyer reçoit son B.A. de l'université de Washington à St. Louis[2].

En 1968, Kay Behrensmeyer fait une étude détaillée de Lothagam, une formation paléontologique kenyane datant de la fin du Miocène et du début du Pliocène. Au sein de la succession, elle a identifié six unités lithostratigraphiques. Elle a ensuite compilé un tableau pour les 400 spécimens fossiles collectés en 1967 et publie une liste faunique pour Lothagam 3 en 1976[3].

Alors qu'elle est étudiante diplômée à Harvard en 1969, Kay Behrensmeyer est invitée par le paléoanthropologue Richard Leakey à être la géologue de son équipe et à cartographier les dépôts fossiles à Koobi Fora au Kenya[4]. Elle découvre un groupe d'outils en pierre érodés par un tuf volcanique, une couche de cendres provenant d'une ancienne éruption qui remplissait un petit paléochenal. Le site est nommé en son honneur et la couche est baptisée le Kay Behrensmeyer Site Tuff ou KBS Tuff. Les outils étaient similaires à ceux découverts par Mary Leakey à Olduvai Gorge. La datation radiométrique de l'équipe a indiqué que les fossiles avaient 2,6 millions d'années[5]. La datation du site était controversée, car elle contredisait d'autres preuves paléobiologiques. Une enquête indépendante ultérieure a révisé la date à 1,9 mya.[6]

Kay Behrensmeyer obtient son doctorat en paléontologie des vertébrés et en sédimentologie au département des sciences géologiques de l'université Harvard en 1973. Sa thèse, publiée en 1975, a montré que la composition des faunes de vertébrés fossiles du Turkana oriental, au Kenya, variait en fonction de l'environnement sédimentaire (chenal, plaine d'inondation, marge du lac), ce qui a permis d'obtenir de nouvelles informations sur la taphonomie et la paléoécologie des sédiments du Plio-Pléistocène contenant des hominines .[7]. Elle a occupé des postes post-doctoraux à UC Berkeley et Yale et enseigne pour le conseil des sciences de la Terre de UC Santa Cruz avant de commencer sa carrière à la Smithsonian Institution en 1981[8] Depuis 1986, elle dirige les recherches sur le contexte géologique d'Olorgesailie[1].

Depuis 1987, Kay Behrensmeyer est codirectrice du programme Evolution des écosystèmes terrestres au Musée national d'histoire naturelle. De 1993 à 1996, elle a occupé le poste de directrice associée par intérim pour la science au NMNH. Elle est rédactrice adjointe des revues Paleobiology, PALAIOS et Palaeoclimates. De 1985 à 1987, elle fait partie du comité des rédacteurs associés du Journal of Human Evolution. Elle est également professeure auxiliaire à l'Université d'Arizona et à l'université George Washington[2].

Outre les recherches de Kay Behrensmeyer sur la paléoécologie et la taphonomie des dépôts contenant des hominidés dans le bassin d'Olorgesailie, le bassin de Baringo et le Turkana oriental, elle mène une étude à long terme sur la taphonomie des restes de vertébrés modernes dans le parc national d'Amboseli au Kenya à partir de 1975, en collaboration avec l'écologiste David Western. L'étude implique un recensement des animaux vivants et des carcasses tous les cinq à dix ans. L'étude suggère que les assemblages d'animaux fossiles dans les milieux tropicaux peuvent être utilisés pour faire des déductions sur les habitats anciens lorsque les biais taphonomiques post-dépôt sont pris en compte[9],[10]. Ses autres projets comprennent l'exploration et l'analyse sur le terrain de la taphonomie et de la paléoécologie des vertébrés du Trias supérieur - Jurassique inférieur en Arizona et la recherche paléoécologique dans la séquence Miocène Siwalik du Pakistan[1] Behrensmeyer compile également une collection de référence taphonomique d'os et de fossiles au Musée national d'histoire naturelle[1].

Elle est nommée l'une des "50 femmes scientifiques les plus importantes" par le magazine Discover en 2002[11].

Honneurs et récompenses[modifier | modifier le code]

  • 2016 : Médaille Raymond C. Moore de la Society for Sedimentary Geology[12]
  • 2018 : Médaille Romer-Simpson de la Society of Vertebrate Paleontology[13]
  • 2018 : Médaille de la société de paléontologie[14]
  • 2019 : Prix G. K. Warren[15]
  • 2020 : Membre élu de la National Academy of Sciences[16]

Publications (sélection)[modifier | modifier le code]

Kay Behrensmeyer publie plus de 130 articles scientifiques.

  • Kay Behrensmeyer, A. K. (1970) "Preliminary geological interpretation of a new hominid site in the Lake Rudolf Basin". Nature 226 (5242):225-226.
  • Isaac, G., Leakey, R., Kay Behrensmeyer, A. (1971) "Archeological traces of early hominid activities east of Lake Rudolf, Kenya". Science 173:1129-1134.
  • Kay Behrensmeyer, A. K. (1975) "The Taphonomy and Paleoecology of Plio-Pleistocene Vertebrate Assemblages East of Lake Rudolf, Kenya". Bulletin MCZ 145 (10):473-574. (Dissertation de doctorat)
  • Kay Behrensmeyer, A. K. (1978) "The habitat of Plio-Pleistocene hominids in East Africa : taphonomic and microstratigraphic guidance". In : C. Jolly (ed.), Early Hominids of Africa (Duckworth : London), pp. 165-189.
  • Kay Behrensmeyer, A. K., Hill A. (éditeurs). (1980) Fossiles in the Making : Vertebrate Paleoecology and Taphonomy (Chicago : University of Chicago Press). 338 pp.
  • Kay Behrensmeyer, A. K., Laporte, L.F. (1981) "Footprints of a Pleistocene Hominid in Northern Kenya". Nature 289 : 167-169.
  • Kay Behrensmeyer, A. K. (1985) "Taphonomy and the paleoecologic reconstruction of hominid habitats in the Koobi Fora Formation". In : Coppens, Y., Ed., L'environnement des hominides au Plio-Pléistocène. (Paris : Fondation Singer-Polignac). pp. 309-324.
  • Kay Behrensmeyer, A. K., Gordon, K. D., Yanagi, G. T. (1986) "Trampling as a cause of bone surface damage and pseudo-cutmarks". Nature 319:768-771.
  • Kay Behrensmeyer, A. K. (1991) "Terrestrial Vertebrate Accumulations", pp. 291-335 dans Allison, P. et Briggs, D. E. G. Taphonomy : Releasing the Data Locked in the Fossil Record. New York : Plenum.
  • Kay Behrensmeyer, A. K. Hook, R.W. (1992) "Paleoenvironmental contexts and taphonomic modes in the terrestrial fossil record". Dans : Kay Behrensmeyer, A. K., Damuth, J. D., DiMichele, W. A., Potts, R., Sues, H.-D., Wing, S.L. Terrestrial Ecosystems Through Time, pp. 15-136. (Chicago : University of Chicago Press).
  • Kay Behrensmeyer, A. K., Potts, R., Plummer, T., Tauxe, L., Opdyke, N., Jorstad, T. (1995) "Stratigraphie, chronologie, et paléoenvironnements de la localité pléistocène de Kanjera, Kenya occidental". Journal of Human Evolution 29 : 247-274.
  • Isaac, G. L., Kay Behrensmeyer, A. K. (1997) "Chapitre 2 : Contexte géologique et paléoenvironnements", pp. 12-53. Dans : Koobi Fora Research Project Volume 5 : Plio-Pleistocene Archaeology. Glynn L. Isaac et B. Isaac, Eds. Oxford : Clarendon Press. 556 pp.
  • Kay Behrensmeyer, A. K., Todd, N.E., Potts, R., McBrinn, G.E. (1997) "Late Pliocene faunal turnover in the Turkana Basin, Kenya and Ethiopia". Science 278:1589-1594.
  • Potts, R., Kay Behrensmeyer, A.K., Ditchfield, P. (1999) "Paleolandscape variation and early Pleistocene hominid activities : Membres 1 et 7, Formation d'Olorgesailie". Journal of Human Evolution 37:747-788.
  • Kay Behrensmeyer, A. K., Potts, R., Deino, A., Ditchfield, P. (2002) "Olorgesailie, Kenya : A million years in the life of a rift basin". Sedimentation in Continental Rifts, Renaut, R.W. and Ashley, G.M, Eds.) Publication spéciale SEPM 73 : 97-106.
  • Bobe, René, Kay Behrensmeyer, A.K. (2004) "L'expansion des écosystèmes de prairie en Afrique en relation avec l'évolution des mammifères et l'origine du genre Homo". Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology 207 : 399-420.
  • Potts, R., Kay Behrensmeyer, A.K., Deino, A., Ditchfield, P., Clark, J. (2004) "Small mid-Pleistocene hominin associated with East African Acheulean technology". Science 305 : 75-78.
  • Kay Behrensmeyer, A. K. (2006) "Climate change and human evolution". Science 311:476-478.
  • Kay Behrensmeyer, A. K. (2008) "Paleoenvironmental context of the Pliocene A.L. 333 "First Family" Hominin Locality, Denen Dora Member, Hadar Formation, Ethiopia." GSA Special Paper 446 : The Geology of Early Humans in the Horn of Africa, édité par Jay Quade et Jonathan Wynn, pp. 203-214.
  • Western, D., Kay Behrensmeyer, A.K. (2009) "Bones track community structure over four decades of ecological change". Science 324 : 1061-1064.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) « Anna K. ("Kay") Behrensmeyer », Human Origins Program, National Museum of National History, (consulté le )
  2. a et b (en) « Anna K. Behrensmeyer », National Museum of Natural History (consulté le )
  3. (en) Lothagam: The Dawn of Humanity in Eastern Africa, New York, Columbia University Press, , 3–4 p. (ISBN 978-0-231-50760-8, lire en ligne)
  4. (en) Virginia Morell, Ancestral Passions: The Leakey Family and the Quest for Humankind's Beginnings, Simon and Schuster, (ISBN 978-1-4391-4387-2, lire en ligne), p. 344
  5. (en) Roger Lewin, Bones of Contention: Controversies in the Search for Human Origins, Chicago, Ill., University of Chicago Press, , 153, 190 (ISBN 978-0-226-47651-3, lire en ligne)
  6. (en) Martin Meredith, Born in Africa: The Quest for the Origins of Human Life, New York, PublicAffairs, U.S., , 78, 81–82 (ISBN 978-1-61039-105-4, lire en ligne)
  7. Behrensmeyer, A. K. (1975). "The Taphonomy and Paleoecology of Plio-Pleistocene Vertebrate Assemblages East of Lake Rudolf, Kenya" Cambridge MA: Harvard University Press.
  8. (en) « Climate Change and Human Evolution: Evidence from the Fossil Record of East Africa », Suter Science Seminars, Eastern Mennonite University,
  9. (en) Wiley-Blackwell Encyclopedia of Human Evolution, Oxford [etc.], Wiley-Blackwell, (ISBN 978-1-4443-4247-5), « Amboseli live/dead study »
  10. (en) « The Bones of Amboseli Park, Kenya », National Museum of Natural History (consulté le )
  11. (en) « Research Newsroom », National Museum of Natural History (consulté le )
  12. (en) « SEPM Awards » [archive du ], Society for Sedimentary Geology (consulté le )
  13. (en) « SVP 2018 Annual Meeting », Society of Vertebrate Paleontology (consulté le )
  14. (en) « 2018 Paleo Society Awards »
  15. (en) « Anna K. Behrensmeyer », sur www.nasonline.org
  16. (en) « 2020 NAS Election », sur www.nasonline.org (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]