Quartier consulaire de Tunis

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Le quartier consulaire de Tunis est défini comme le territoire de l'activité consulaire et diplomatique[1] dans la régence ottomane de Tunis[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Vue actuelle du fondouk des Français.

À l'époque hafside, les nations européennes sont interdites d'établir des consulats à l'intérieur des murs de la médina de Tunis[3]. Avec le passage sous souveraineté ottomane au XVIe siècle, les consuls ont le droit de s'installer dans des fondouks ou maisons consulaires[1],[4].

Le quartier consulaire prend dès lors naissance avec la construction de la première maison consulaire à l'intérieur des murailles, dans le quartier franc de la médina[5], le fondouk des Français[6], édifié en 1660.

Emplacement[modifier | modifier le code]

Formé autour de la place de la Bourse, l'actuelle place de la Victoire, en face de Bab El Bhar, ses limites fluctuantes s'étendent à la rue Sidi Kadous au Nord, à la place de Castille au Sud et à la rue de la Verrerie à l'Ouest[4].

Les maisons consulaires de Suède (devenue l'hôtel Eymon en 1875) et du Portugal donnent sur la place, ainsi que l'ancien fondouk des Anglais[2].

Rue de l'Ancienne Douane en 2022.

Situés aux alentours, on peut encore admirer, en plus du fondouk des Français, les anciennes maisons consulaires du grand-duché de Toscane, du Saint-Empire, de Gênes, de Venise, d'Allemagne[7] et des États-Unis, tous localisés le long de la rue de l'Ancienne Douane.

À la rue Zarkoun subsistent l'ancienne maison consulaire des Pays-Bas (ancien fondouk Nunez-Cardoso), et celles des royaumes de Deux-Siciles et de Sardaigne.

Le consulat d'Espagne a occupé les édifices accueillant l'église Sainte-Croix et le consulat du Danemark celui de l'arrondissement municipal de la médina de Tunis[8].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Le fondouk est constitué d'une cour centrale autour de laquelle s'agencent des pièces d'habitation accueillant les marchands, des fours à pain, entrepôts, magasins de vente et une chancellerie. Le consul qui loge dans le fondouk perçoit les revenus générés par la location, le magasinage et les frais d'actes de chancellerie[4],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Adnen El Ghali, « Médecin du prince et primus inter pares : médecins et agents d'influence à la cour du Bardo dans la Tunis husseinite (1757–1881) », Cahiers de la Méditerranée, no 104,‎ , p. 231-250 (ISSN 1773-0201, lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Hatem Bourial, « Diplomates dans la médina de Tunis : La route des consuls de Adnen El Ghali », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Adnen El Ghali, « Tunis, ville double : le quartier consulaire médiéval comme prémices de la ville européenne », International Journal of African and Asiatic Studies, vol. 26, no 1,‎ , p. 335–363 (ISSN 1825-263X, lire en ligne, consulté le ).
  4. a b et c Adnen El Ghali, « La route des consuls », Archibat, no 33,‎ , p. 77 (ISSN 0330-3292, lire en ligne, consulté le ).
  5. Adnen El Ghali, « Le quartier franc », dans Abdelaziz Daoulatli (dir.), La médina de Tunis : civilisation arabe et méditerranéenne, Tunis, Simpact, .
  6. Jacques Revault, Le fondouk des Français et les consuls de France à Tunis (1660-1860), Paris, Éditions Recherche sur les civilisations, , 104 p. (ISBN 978-2865380978).
  7. Gilbert Gehring, « Les relations entre la Tunisie et l'Allemagne avant le protectorat français », Les Cahiers de Tunisie, nos 71-72,‎ (ISSN 0008-0012).
  8. Adnen El Ghali (photogr. Axel Derriks), Sainte-Croix : un patrimoine méditerranéen au cœur de la médina de Tunis, Tunis, Agence italienne de coopération au développement (it), , 96 p. (ISBN 978-9938-40-476-0, lire en ligne), p. 24.
  9. Wolfgang Kaiser (dir.), La loge et le fondouk : les dimensions spatiales des pratiques marchandes en Méditerranée, Moyen Âge - époque moderne, Paris, Karthala, , 336 p. (ISBN 978-2811109837).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Adnen El Ghali, La route des consuls : les territoires de la diplomatie à Tunis, Paris, Points sur les i, , 112 p. (ISBN 978-2-35930-127-4).

Liens externes[modifier | modifier le code]