Réserve de vie sauvage du Vercors

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Réserve de vie sauvage du Vercors
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Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
Ville proche
Superficie
490 ha
Administration
Type
Catégorie UICN
Ib
Création
Administration
Site web
Carte

La réserve de vie sauvage du Vercors est une réserve naturelle privée, située dans la Drôme en plein cœur du massif du Vercors.

Les promoteurs la veulent totalement dédiée à la vie sauvage.

Description[modifier | modifier le code]

Le site, qui s'étend sur 490 hectares d'un seul tenant, comprend plusieurs bâtiments[1] :

  • une maison traditionnelle drômoise de 300 m2 ;
  • un chalet d'environ 50 m2 ;
  • une ancienne grange de 800 m2.

Historique[modifier | modifier le code]

Rachat des terres[modifier | modifier le code]

L'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) décide en de racheter le domaine de Valfanjouse qui comprend un enclos de chasse de 200 hectares où étaient organisés des safaris privés[2],[note 1].

Les bâtiments étaient, jusqu'à la fin du bail de chasse en , utilisés pour recevoir les chasseurs[1],[2].

L'association concrétise l'achat de ce terrain le pour 2 300 000 euros grâce notamment au financement participatif[4],[5].

Des travaux restent à réaliser avant que le site ne devienne effectivement une réserve de vie sauvage, notamment[6],[7] :

  • l'organisation et le panneautage du site,
  • la pose de caméras-piège sur le terrain et de caméras sur les bâtiments,
  • la formation de sentinelles bénévoles et de gardes assermentés,
  • le transfert vers d'autres sites des espèces exogènes (telles le cerf sika) qui avaient été introduites dans l'ancien enclos pour être chassées,
  • l'obtention des autorisations administratives de retirer les clôtures de cet enclos.

Géographie[modifier | modifier le code]

La réserve se compose d'une forêt ancienne très diversifiée avec de nombreuses essences d'arbres et d'arbustes typiques de l'étage montagnard, dont plusieurs arbres remarquables, de falaises et de quelques prairies calcicoles accueillant des orchidées et de très nombreux papillons[4],[8].

Plusieurs sources, une rivière et des ruisseaux alimentent des mares et des étangs[4],[7].

Vie sauvage[modifier | modifier le code]

Ce site comporte entre autres des cerfs, loups, aigles, gypaètes, vautours fauves et moines, sangliers, renards, mustélidés, libellules... qui en font un site d'observation pour scientifiques, curieux et photographes de la nature[6],[9].

Gestion et administration[modifier | modifier le code]

Cette réserve est une propriété de l'ASPAS[10].

Comme les autres réserves de l'association, elle correspond à une zone de catégorie Ib (zone de nature sauvage) du classement de la Commission mondiale des aires protégées de l'Union internationale pour la conservation de la nature, c'est-à-dire une « aire protégée gérée principalement à des fins de protection des ressources sauvages »[4],[11].

Cette zone de 490 hectares est intégralement rendue à la nature pour devenir un exemple supplémentaire de réensauvagement, qui consiste à libérer des espaces autrefois contrôlés par l'humain pour y laisser la faune et la flore évoluer librement[12]. Seule la balade à pied sur les sentiers balisés y est autorisée[4],[2].

Et contrairement, par exemple, à la réserve naturelle nationale des hauts plateaux du Vercors, la chasse n'y est pas autorisée[7].

Un gardien loge sur les lieux car le domaine est vaste et nécessite une présence permanente (gestion et surveillance)[1][source insuffisante].

Elle fera partie des cinq réserves de l'association, les précédentes étant dans l'ordre chronologique celles du Grand Barry (Drôme), des Deux-Lacs (Drôme), du Trégor (Côtes-d'Armor)[10],[13] et du Ranquas.

Tourisme[modifier | modifier le code]

Des sentiers pédestres ouverts à tous permettront de venir contempler le lieu, sous réserve de respecter la charte de l'association, pour ne pas déranger les animaux et préserver les lieux[14],[15].

Des brigades de « sentinelles » formées de bénévoles se baladeront régulièrement sur les chemins de la réserve pour traquer les éventuelles enfreintes au règlement (interdiction de la chasse, de la pêche, du bivouac…)[14],[2].

Controverses[modifier | modifier le code]

Occupation des terres[modifier | modifier le code]

La mise en place de cette réserve suscite l'opposition de nombreux acteurs locaux, notamment d'agriculteurs et de chasseurs qui utilisaient les terres de la réserve pour leurs activités. Une manifestation contre la création de la réserve réunit près d'un millier de personnes à Crest le [16].

Arrêt de la chasse[modifier | modifier le code]

Dans le documentaire Le Monde opaque des enclos de chasse diffusé en 2021, Hugo Clément, qui avait médiatisé la collecte de fonds pour l'achat des terres, présente comme but premier de la mise en place de la réserve l'arrêt de l'activité de chasse en enclos. Cependant, l'enclos ne représente qu'une partie du territoire (240 sur 490 ha au total) et sa fermeture n'est qu'une conséquence de la mise en place de la réserve[17].

Suspicions autour des cervidés[modifier | modifier le code]

La réserve comporte des cerfs Sika originaires d'Asie qui ont fréquenté des cerfs élaphes, espèce naturellement présente dans la région du Vercors. Les deux espèces ont pu s'hybrider au sein de l'enclos de chasse et si des animaux s'échappaient, comme ce fût le cas début 2022, ils pourraient polluer génétiquement l'espèce indigène. Malgré les annonces de l'ASPAS sur l'absence d'hybridation, la Fédération des chasseurs de la Drôme reste perplexe[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Un article de RadioFrance parle de 500 hectares[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « FAQ - Vercors Vie Sauvage : nos réponses à vos questions », sur ASPAS : Association pour la Protection des Animaux Sauvages (consulté le ).
  2. a b c et d « Opération Vercors : retour à la nature », sur FRANCE 24, (consulté le ).
  3. « Les réserves de vie sauvage du Vercors, voyage dans des sanctuaires vivants », sur France Culture, (consulté le )
  4. a b c d et e HelloAsso, « Vercors Vie Sauvage », sur HelloAsso (consulté le ).
  5. « La plus grande réserve de vie sauvage de France va être créée dans le Vercors », sur Sciencepost, (consulté le ).
  6. a et b « Vercors Vie Sauvage : la nature vous dit MERCI ! », sur ASPAS : Association pour la Protection des Animaux Sauvages, (consulté le ).
  7. a b et c « Vercors - - Budget bouclé pour la Réserve de vie sauvage », sur peuple-libre.fr (consulté le ).
  8. Montagnes, « Vercors Vie Sauvage : appel aux dons pour la création d’une réserve dans le Vercors », sur Montagnes Magazine : actu montagne, Himalaya et test de matériel d’alpinisme, ski rando et de randonnée (consulté le ).
  9. Axel Leclercq, « Vercors : ils veulent acheter 500 ha de terre pour les mettre à l'abri de l'Homme. (VIDÉO) », sur POSITIVR, (consulté le ).
  10. a et b « la-plus-grande-reserve-pour-la-faune-sauvage-va-etre-creee-dans-le-vercors », sur lareleveetlapeste.fr, (consulté le ).
  11. Montagnes, « Protection de la nature : quand des privés s’en mêlent », sur Montagnes Magazine : actu montagne, Himalaya et test de matériel d’alpinisme, ski rando et de randonnée (consulté le ).
  12. « Pourquoi il faut réensauvager la planète », sur Les Echos, (consulté le ).
  13. « Quand les citoyens rachètent la forêt pour mieux la préserver », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  14. a et b « Hugo Clément récolte une cagnotte en un temps record et réalise un projet fou », sur parismatch.be, (consulté le ).
  15. « Charte des RVS », sur ASPAS : Association pour la Protection des Animaux Sauvages (consulté le ).
  16. Perrine Mouterde, « « Ils arrivent avec leur pognon et disent : écartez-vous, c’est nous qui allons sauver la nature » : dans le Vercors, tensions autour d’une réserve de vie sauvage », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Anne-Sophie Novel, « Enclos de chasse : ce que ne dit pas l’émission « Sur le front » », alternatives (Même pas mal) blog sur LeMonde.fr,‎ .
  18. « Drôme : faut-il encore abattre des cerfs de la réserve de l'ASPAS dans le Vercors ? - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )