Révolution bolivarienne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Révolution bolivarienne
Description de cette image, également commentée ci-après
Milice nationale bolivarienne du Venezuela, à Caracas, Venezuela, le 5 mars 2014, à l'occasion de l'anniversaire de la mort d'Hugo Chávez.
Autre nom Revolución bolivariana
Date
Lieu Venezuela
Résultat Fin du pacte de Punto Fijo
Mise en place de la Constitution de la république bolivarienne du Venezuela

La Révolution bolivarienne est un processus politique au Venezuela dirigé par le président vénézuélien Hugo Chávez, fondateur du Mouvement de la Cinquième République et plus tard du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). La Révolution bolivarienne doit son nom à Simón Bolívar[1], un leader révolutionnaire vénézuélien et latino-américain du début du XIXe siècle, important dans les guerres d'indépendance hispano-américaines pour obtenir l'indépendance de la majeure partie du nord de l'Amérique du Sud de la domination espagnole.

Selon Chávez et d'autres partisans, la Révolution bolivarienne cherche à construire une coalition interaméricaine pour mettre en œuvre le bolivarisme, le nationalisme et une économie dirigée par l'État ; modèle politico-économique baptisé « socialisme du 21e siècle »[2].

Les détracteurs ont qualifié le mouvement de chavisme et ses partisans de chavistes, les opposants étant anti-chavistes[3]. L’idéologie, à l’instar de son patron Bolívar, vise également à unir les peuples hispanophones d’Amérique du Sud pour former une grande confédération panaméricaine[1]. Le concept du bolivarisme a été exporté en Bolivie, le président de l'époque, Evo Morales, déclarant organiser « sa révolution bolivarienne ». Le président équatorien Rafael Correa a également déclaré publiquement qu'il était bolivarien « comme Chávez »[4],[5].

Selon Chávez, le Venezuela doit « transcender le capitalisme » par le socialisme[6]. L'une de ses premières mesures a été d'approuver, par référendum, la Constitution de 1999. Le jour de son 57e anniversaire, en annonçant qu'il suivait un traitement contre le cancer, Chávez a déclaré qu'il avait changé le slogan de la Révolution bolivarienne de « Patrie, socialisme ou mort » à « Patrie et socialisme. Nous vivrons et en sortirons victorieux »[7].

Après la mort de Chávez en 2013, la révolution a connu un déclin social et la situation politique et économique du Venezuela s'est rapidement détériorée[8].

Historique[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, l’Amérique du Sud se remettait de la crise de la dette latino-américaine du milieu des années 1980 et de nombreux gouvernements ont adopté des politiques d’austérité et de privatisation pour financer les prêts du Fonds monétaire international (FMI). Après la fin de la guerre froide et la chute des dictatures militaires au Brésil, en Argentine, au Chili et en Uruguay, les mouvements sociaux, y compris les mouvements ouvriers et indigènes[9], qui se sont opposés à l'austérité et ont appelé à l'annulation de la dette, entraînant parfois des affrontements avec l'État ; comme cela s'est produit à Caracazo et lors du coup d'État équatorien de 2000. C’est dans ce contexte que Chávez et le MBR-200 (en tant que Mouvement de la Cinquième République) ont remporté les élections de 1998[10] et ont entamé le processus constituant qui a abouti à la Constitution vénézuélienne de 1999.

Légitimation du pouvoir[modifier | modifier le code]

En 1996, quatre ans après être sorti de prison, Hugo Chávez se rend compte qu’il doit changer de stratégie politique afin d’accomplir la réforme qu’il espère pour le Venezuela. À ce moment s’enclenche une série de stratégies communicationnelles afin d’embellir l’image de la révolution.

Pour commencer, Chavez comprend que s’il désire légitimer son idéologie, il doit d’abord battre ses adversaires politiques lors des prochaines élections. Il se tourne donc vers la classe ouvrière et les moins nantis, auprès de qui il dénonce vivement l’impérialisme des États-Unis, la corruption, la confiscation du pouvoir par les élites vénézuéliennes et blâme l’ancienne classe politique d’avoir fait sombrer 80 % de la population dans la pauvreté[11]. Bien vite, grâce à ses discours populistes, il réussit à se tailler une place de choix dans la sphère politique et renforce la dynamique qui le place comme l’image du changement politique et ses adversaires comme les défenseurs de l’ancien régime[12]. Cette stratégie s’avère fructueuse puisqu’il remporte les élections de 1998 avec 56 % des votes, appuyé principalement par la tranche plus pauvre de la population[13].

Dans cette même lancée de légitimation de son pouvoir, plusieurs réformes seront soumises à des consultations populaires. Ce sera notamment le cas de la loi sur la constituante ou du vote sur la constitution. Chaque fois, il sera possible de noter une importante participation de la population vénézuélienne[11].

Bolívar comme symbole[modifier | modifier le code]

Collage de plusieurs œuvres mettant en vedette Simón Bolívar, œuvre de Tito Salas.

Simón Bolívar a laissé une marque durable dans l'histoire du Venezuela en particulier et de l'Amérique du Sud en général, célébrée sous le nom de « El Libertador »[14],[15]. Le début du culte de Bolívar s'est produit avec le transfert de la dépouille mortelle de Bolívar, alors à Santa Marta, vers la capitale Caracas, avec un enterrement en grande pompe[16]. Cette cérémonie était le résultat de la campagne du général José Antonio Páez, qui obtint l'approbation par décret de la glorification de Bolívar en 1842.

En tant qu'élève militaire, Hugo Chavez était « un célébrant de l'histoire de la passion bolivarienne »[17]. Chávez s'est appuyé sur les idées de Bolívar et sur Bolívar comme symbole populaire plus tard dans sa carrière militaire lors de l'assemblage de son mouvement MBR-200 qui allait devenir un véhicule pour sa tentative de coup d'État de 1992[18].

Un peu comme Simón Bolívar, Chavez espère que son rêve bolivarien s’étendra sur l’ensemble de l’Amérique Latine. Pour ce faire, comme les États-Unis l’avaient fait au Chili en 1973, il finança divers politiciens partageant une vision qui concorde à la sienne. Ce sera notamment le cas d’Evo Morales en Bolivie ou encore de Daniel Ortega au Nicaragua. En 2005, avec l’aide de Fidel Castro, il créa l’Alliance bolivarienne pour les Amériques. Ce regroupement aura pour mission de réunir en un seul bloc les idéaux politiques, culturels et sociaux de l’Amérique Latine et des Caraïbes. À ce jour, cette union regroupe 14 pays dont le Nicaragua et la Bolivie. De plus, il fonde et finance différentes organisations supportant sa révolution, afin de favoriser l’étalement de son idéologie. Elles se retrouveront notamment en Argentine, en Bolivie, au Brésil et en Équateur. La création de diverses alliances sur les échanges pétroliers favorisera également la diffusion de son idéologie en Amérique Latine. En effet, comme les autres pays bénéficient de cette alliance pétrolière, ils deviendront beaucoup plus enclins à ne pas s’opposer au mouvement bolivarien et au contraire vont même y adhérer[12].

Le bolivarisme trouvera même écho de l’autre côté de l’Océan Atlantique, notamment en Espagne avec le parti de gauche Podemos, dont plusieurs haut placés auraient passé de longues périodes au sein de diverses nations bolivariennes[12]. De plus, en 2013, le parti de gauche est pris dans un important scandale médiatique. En effet, l’ALBA est accusée d’avoir versé pas moins de 425 000 euros au parti espagnol[19].

Idéologie[modifier | modifier le code]

Hugo Chávez lors d'un rassemblement en 2012.

Selon l'historien Alberto Garrido, auteur de 12 livres sur le sujet, la Révolution bolivarienne mélange des éléments historiques et politiques de différentes époques, essayant de concilier une démocratie participative avec un parti civilo-militaire de gauche. Il affirme également que les grandes inspirations de l'idéologie d'Hugo Chávez sont le bolivarien Douglas Bravo, le péroniste de gauche Norberto Ceresole et le cubain Fidel Castro[20]. Hugo Chávez vénérait Fidel Castro et considérait la révolution cubaine comme un modèle pour le Venezuela[21]. Le système bolivarien est populiste et divise la société en camps opposés et irréconciliables[22]. Cela crée une barrière dichotomique entre les défavorisés et le pouvoir insensible, responsable du statut de « handicapé » des défavorisés[22]. Dans le bolivarisme, les Latino-Américains font face à « l’impérialisme » des États-Unis[21]. Comme l’explique Ernesto Laclau, le populisme se définit ainsi[22] :

« Le populisme implique la division de la scène sociale en deux camps. Cette division suppose la présence de quelques signifiants privilégiés qui condensent en eux le sens de tout un champ antagoniste (le « régime », l'« oligarchie », les « groupes dominants », etc., pour l'ennemi ; la « nation », la « majorité silencieuse », etc., pour les opprimés sans défense - ces signifiants acquièrent ce rôle d'articulation en fonction, évidemment, d'une histoire contextuelle). »

Le président du Venezuela, aujourd'hui décédé, Hugo Chávez, se disait depuis ses débuts en tant que président de la république un bolivarien et un adepte des idées de Simón Bolívar[1]. Parmi ses actions inspirées par ladite idéologie figurent la modification de la Constitution du Venezuela de 1961 en la Constitution dite bolivarienne de 1999, qui a changé le nom de l'État en République bolivarienne du Venezuela, et d'autres actes tels que la création et la promotion d'écoles et d'universités avec l'adjectif bolivarien, tout comme les écoles bolivariennes et l'université bolivarienne du Venezuela[23]. Les forces armées ont également été rebaptisées, ce qui en fait les Forces armées bolivariennes du Venezuela[24]. Son élément principal, l’armée[25], est passée de l’Armée nationale du Venezuela à l’Armée nationale de la République bolivarienne du Venezuela ; étant simplement connue sous le nom d’Armée bolivarienne (espagnol : Ejército Bolivariano, EB)[26].

Chavisme[modifier | modifier le code]

Le chavisme est le nom donné à l'idéologie politique de gauche basée sur les idées, les programmes et le style de gouvernement associés à l'ancien président du Venezuela, Hugo Chávez[3].

Le chavisme, communément considéré comme un aspect populiste du caudillismo laïc latino-américain, est composé de trois sources fondamentales : les idées de Simón Bolívar, Ezequiel Zamora et Simón Rodríguez, ainsi qu'un socialisme révisé qui est défini comme le « socialisme du xxie siècle »[2]. De même, le chavisme s'inspire des idées d'Ernesto "Che" Guevara, Fidel Castro, Augusto César Sandino, Camilo Cienfuegos, entre autres. Plusieurs partis politiques au Venezuela soutiennent le chavisme. Mais le principal parti, directement lié à Chávez, est le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Parmi les autres partis et mouvements soutenant le chavisme figurent Pátria para Todos et Tupamaros.

Politiques[modifier | modifier le code]

Politiques nationales[modifier | modifier le code]

Hugo Chavez saluant lors d'une cérémonie, le 12 mars 2013.

Les politiques du chavisme comprennent la nationalisation, les programmes de sécurité sociale (missions bolivariennes) et l'opposition au néolibéralisme (en particulier les politiques du FMI et de la Banque mondiale). Selon Hugo Chávez, le socialisme vénézuélien accepte la propriété privée, mais ce socialisme cherche aussi à promouvoir la propriété sociale[27]. Le chavisme soutient également la démocratie participative et la démocratie sur le lieu de travail[28]. Le président Hugo Chávez est resté en contact presque direct avec son électorat à travers l'émission hebdomadaire "Aló Presidente"[21],[29]. Cette forme de contact, avec des appels téléphoniques et une audience en direct, a fait de Chavez un télévangéliste « répandant l'évangile » de la révolution bolivarienne[21]. En janvier 2007, Chávez a proposé la construction d’un État communal, dont l’idée principale est de construire des institutions d’autonomie gouvernementale telles que des conseils communaux, des communes et des villes communales[30].

Les principales composantes de la révolution sont les missions bolivariennes, les cercles bolivariens et la recherche de l'intégration latino-américaine et de « l'anti-impérialisme » dirigé contre les États-Unis[21]. Ces missions bolivariennes ont utilisé la redistribution des vastes richesses pétrolières du Venezuela pour établir des programmes de protection sociale qui ont créé des cliniques médicales et des écoles, géré une chaîne d'épiceries bon marché et divisé les fermes et les ranchs nationalisés entre les coopératives les plus pauvres[21]. Daniel Hellinger, professeur de sciences politiques à l'Université Webster de Saint-Louis, a souligné que les programmes de protection sociale ont réduit le taux de pauvreté au Venezuela d'environ 80 % dans les années 1990 à environ 20 % et éradiqué l'analphabétisme[21]. Ces avancées se sont faites au prix d’un endettement lourd et d’une dépendance croissante à l’égard des revenus pétroliers[17],[27].

La partie la plus pauvre du Venezuela a vu ses conditions de vie s'améliorer considérablement sous le gouvernement Chávez, selon les indicateurs, de 1999, année au cours de laquelle Chávez a accédé à la présidence du pays, jusqu'à 2009, année de publication des données, 20,1% des Vénézuéliens vivent dans l'extrême pauvreté, un chiffre qui est tombé à 9,5% en 2007. En 1999, le Venezuela avait 50,5% de sa population en situation de pauvreté, ce qui équivaut à plus de 11 millions de personnes, un chiffre qui est tombé à 31,5%, selon l'enquête, sur 24,6 millions de personnes au total, 18,8% sont sortis de la pauvreté. Une enquête de Datanálisis a indiqué que les classes vénézuéliennes E et D ont augmenté leur consommation de 22% au cours des 8 dernières années, grâce à l'augmentation des salaires qui, en 1999, équivalait à 47 dollars et est passée à 371 dollars en 2007. Selon le ministère de la Santé, la mortalité infantile au Venezuela était de 21,4 pour 100 000 habitants en 1998 et est tombée à 13,7 pour 100 000[31].

Maison coloniale typique du centre de Maracaibo, peinte de propagande bolivarienne et femme en tenue soutenant Hugo Chávez.

Chávez a nationalisé des dizaines d’entreprises énergétiques, bancaires et de télécommunications, ainsi que plus d’un million d’acres de terres agricoles. Cela a provoqué une forte baisse des investissements et de la productivité vénézuéliens et a rendu le pays de plus en plus dépendant des ventes de pétrole[21]. L’argent qui aurait dû être utilisé de manière productive dans l’industrie et l’agriculture a été entièrement consacré à ces programmes ; ce qui a affecté la compétitivité de l’économie vénézuélienne[32]. Pour cette raison, malgré les sommes importantes tirées de ses réserves énergétiques pendant le boom des hydrocarbures, Chávez a été contraint d’emprunter plus de 38 milliards de dollars aux Chinois au cours des dernières années de sa présidence pour financer son aide intérieure et extérieure. Les prêts étaient garantis par de futurs engagements de vente de pétrole à Pékin[21]. Le Venezuela est devenu « l’archétype d’un pétro-État en faillite »[32]. Les prix du pétrole sont passés de plus de 100 dollars le baril en 2014 à moins de 30 dollars le baril début 2016, plongeant le Venezuela dans une spirale économique et politique ; Les conditions n’ont fait qu’empirer depuis[32].

L’accumulation du pouvoir s’est également accentuée, Chávez gouvernant en tant que caudillo[21]. Tel un dictateur militaire, il a fermé les chaînes de télévision et de radio qui le critiquaient, armé une milice paramilitaire et placé la bureaucratie sous un contrôle strict[21]. En 2018, la grande majorité des postes de maire et de gouverneur étaient occupés par des candidats du PSUV, tandis que la coalition d'opposition Unité démocratique (MUD) a remporté les deux tiers des sièges parlementaires en 2015[33]. L'hostilité politique entre le PSUV et le MUD a donné lieu à plusieurs incidents au cours desquels des manifestations pro-gouvernementales et d'opposition ont tourné à la violence, faisant environ 150 morts en 2017[34]. En outre, il existe des réclamations et des demandes reconventionnelles liées à l'arrestation de personnalités de l'opposition, le gouvernement affirmant que leur statut politique n'empêche ni ne motive des poursuites pour les crimes pour lesquels ils ont été reconnus coupables, tandis que l'opposition prétend que ces arrestations et accusations sont politiquement motivées[35]. Les élections ont également été marquées par des protestations contre la fraude électorale[36].

Chávez a toujours présenté le slogan selon lequel « La seule façon pour le Venezuela de devenir une puissance est de construire le socialisme vénézuélien ! »[28], réitérant qu’il n’y a pas d’autre voie et que la classe ouvrière jouera un rôle fondamental dans la construction du socialisme bolivarien[28]. Chávez a maintenu sa popularité parmi les pauvres jusqu'à la fin de sa vie et a été élu pour un quatrième mandat avec 55 % des voix malgré la hausse de la criminalité, les pénuries persistantes d'aliments de base, une inflation à deux chiffres et des programmes d'aide extérieure impopulaires[21].

En 2015, sous l’égide de la révolution bolivarienne et face à la gravité de la crise économique, l’Université catholique Andrés Bello, l’Université centrale du Venezuela et l’Université Simón Bolivar ont estimé, entre juillet et août 2015, que la pauvreté au Venezuela atteignait 73 % des logements du pays, un record historique depuis le début des mesures en 1975. Avec une inflation galopante, des pénuries de produits et d'énormes fluctuations des taux de change, la pauvreté est due à l'accélération de la hausse des prix et le gouvernement vénézuélien ne publie pas de données officielles, mais les analystes estiment que ce chiffre a dépassé les trois chiffres[37].

Politiques internationales[modifier | modifier le code]

La présidente Dilma Rousseff et le président du Venezuela Hugo Chávez lors d'une conférence de presse après une réunion à Brasilia, 2011.

Chávez était considéré comme un leader de la « marée rose », un virage vers des gouvernements de gauche dans les démocraties latino-américaines[38]. Sa politique était marquée par un anti-américanisme[39] et un populisme autoritaire[40].

Chávez a réorienté la politique étrangère vénézuélienne vers l'intégration économique et sociale de l'Amérique latine, en promulguant des accords commerciaux bilatéraux et d'aide réciproque, y compris sa soi-disant « diplomatie pétrolière », rendant le Venezuela plus dépendant de l’utilisation du pétrole (sa principale commodité) et augmentant sa vulnérabilité à long terme. Cette dépendance au pétrole a entraîné une baisse conséquente de la production[32].

Les ventes de pétrole représentent 99 % des revenus d’exportation et environ un quart du produit intérieur brut (PIB)[32]. Sans investissements et entretien adéquats, la production pétrolière est tombée à son plus bas niveau depuis des décennies en 2020, même si elle recommence lentement à augmenter[32]. Le PIB a diminué d’environ deux tiers entre 2014 et 2020, et comme la demande mondiale de pétrole reste comprimée en raison de la pandémie de coronavirus, elle devrait encore chuter de 5 % en 2022[32]. L’augmentation de la dette a conduit à une hyperinflation, le Venezuela ayant contracté une dette estimée à 150 milliards de dollars ou plus ; L'inflation annuelle était de 1 946 %[32].

Dans le domaine diplomatique, l'influence du Venezuela de Chávez s'étendait bien au-delà des frontières du pays[1]. Il a suscité l'opposition de l'Amérique latine au soi-disant Consensus de Washington[21], qui dicte aux pays sous-développés d’ouvrir leurs marchés au libre-échange et aux investisseurs étrangers, et a établi des liens étroits avec d’autres dirigeants de gauche de l’hémisphère, notamment Evo Morales de Bolivie et Daniel Ortega du Nicaragua[21]. Le bolivarisme a également créé un organisme de coordination continental, l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique – Traité commercial des peuples (ALBA), conclu à La Havane entre le Venezuela et Cuba.

T-shirt ¿Por qué no te callas?, de Goatxa.

Chávez était également célèbre pour ses attaques au vitriol, qualifiant le président américain George W. Bush de « terroriste » pour avoir envahi l'Afghanistan et de « diable » lors d'un discours aux Nations Unies[21],[41]. À une autre occasion, Chávez a reçu un "¿Por qué no te callas?" (« Pourquoi ne te tais-tu pas ? ») du roi d'Espagne lui-même, Juan Carlos Ier[42],[43], en guise de réprimande après les interruptions répétées qu'il a faites au président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, lors du XVIIe Sommet ibéro-américain des chefs d'État, tenu à Santiago du Chili le 10 novembre 2007. L'expression est rapidement devenue un phénomène social et Internet, faisant l'objet d'imitations, de ridicules, de parodies, de programmes télévisés, de sonneries et de titres de programmes télévisés en Argentine et en Espagne[44],[45].

Hugo Chávez vénérait Fidel Castro et considérait la révolution cubaine comme un modèle pour le Venezuela, faisant généreusement des dons à l'État socialiste instable de Cuba, censé fournir à la nation 100 000 barils de pétrole par jour à des prix réduits[21]. En échange, Cuba a envoyé 12 000 médecins, entraîneurs sportifs et agents de sécurité au Venezuela[21].

Bien que Chávez ait inspiré d’autres mouvements en Amérique latine à suivre son modèle du chavisme dans une tentative de remodeler l’Amérique du Sud, le projet a ensuite été considéré comme irrégulier et son influence internationale est devenue exagérée, la marée rose commençant à refluer en 2009[46]. A sa place, une nouvelle vague de droite a commencé sur le continent[46],[47].

En avril 2018, le principal magazine français de gauche, Les Temps Modernes, fondé par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en 1945, soulignait sa rupture avec le régime chaviste vénézuélien en dénonçant que la révolution bolivarienne s'était révélée être un énorme échec[48]. Dans une série d’essais et d’entretiens, le magazine aborde les aspects politiques, économiques et sociaux qui ont conduit à l’échec du modèle[48].

Impact sur d'autres pays[modifier | modifier le code]

Le bolivarisme a fait des émules en Bolivie et en Équateur, qui ont traversé des crises de partis politiques[49]. Selon une étude de 2017, le bolivarisme n'a pas réussi à se propager davantage en Amérique latine et dans les Caraïbes « dans des pays où les partis politiques et les institutions démocratiques continuent de fonctionner et où la gauche et la société civile valorisent la démocratie, le pluralisme et les droits libéraux en raison d'expériences autocratiques brutales ». L'étude révèle également que « la peur du bolivarianisme a également conduit à un coup d'État contre le président Zelaya au Honduras ». En dehors des États-Unis, l’impact a été minime, avec des aspects du bolivarisme adoptés par le parti politique espagnol Podemos[49].

Contrôle des médias[modifier | modifier le code]

Une fois au pouvoir, l’aspect central de la diffusion de l’idéologie bolivarienne fut le contrôle des médias. Rapidement, Chavez s’assure d’avoir la mainmise sur l’information circulant dans le pays et contrôle 64 % des chaînes télévisuelles[12]. Il va même jusqu’à créer sa propre émission « Aló Presidente » dans laquelle il s’adresse au peuple chaque dimanche. Dans celle-ci, il annonce diverses politiques, chante des chansons populaires et parle du rêve bolivarien. On le retrouve aussi fréquemment à la radio et dans les journaux. Le président Chavez, selon l’opposition à son régime, use même d’interprétations douteuses de lois en matière de télécommunication afin de faire taire ou même fermer les médias qui s’opposeraient à ses réformes[12]. Il est notamment possible de penser au mandat d’arrêt émis contre Guillermo Zuloaga, propriétaire de la chaîne Globovision.

Les médias vénézuéliens restent cependant très majoritairement privés et hostiles au gouvernement d'Hugo Chávez. La plupart ont encouragé le coup d’État d'avril 2002 en diffusant délibérément une fausse information selon laquelle des militants socialistes avaient ouvert le feu sur une foule d'opposants. En direct sur la chaine de télévision Venevisión, le vice-amiral Victor Ramírez Pérez, acteur du putsch, a déclaré au cours de ces événements : « On a eu une arme capitale : les médias. Et, puisque l’occasion se présente, je tiens à vous en féliciter »[50].

En , Chávez adopte le décret d’application de la loi de responsabilité sociale de la radio et de la télévision. Le texte impose des quotas minimums de programmes nationaux et place le Venezuela en conformité avec la convention américaine relative aux droits de l'homme en encadrant la programmation d’images à caractère sexuel ou violent (interdites entre 7 et 23 heures) et proscrit la publicité pour l’alcool et le tabac. Enfin, il prohibe les messages qui « promeuvent la haine et l’intolérance religieuses, politiques, de genre, racistes ou xénophobes », ceux qui « suscitent l’angoisse au sein de la population » ainsi que les informations « fausses »[50].

Une étude réalisée en 2010 par le Centre for Economic Policy Research (CEPR) sur l’audience des chaînes de télévision vénézuéliennes indique que la part des chaînes publiques est de 5,4 %, celle des chaînes privées de 61,42 % et celle de la télévision à péage de 33,14 %[51],[52].

Analyse communicationnelle du discours chaviste[modifier | modifier le code]

Chavez utilise des références historiques pour légitimer sa place de président. Il invoque les acteurs de l’Indépendance du Venezuela, et particulièrement Simón Bolívar. Il cherche ainsi à rassembler le peuple autour d’une histoire et de valeurs communes [53].

Lors de ses discours, Chavez diffuse et relate les paroles de Bolivar. Il prononce un discours rapporté : il évoque les dires de Bolivar à travers un discours indirect, mais aussi un discours direct, grâce à l’emploi du verbe « dire » à la troisième personne du singulier (« decia », et « dijo » [53]). Selon le modèle de Shannon et Weaver, Chavez peut être vu comme un canal de diffusion entre Bolivar (émetteur) et le peuple (récepteur). De cette manière, le projet chaviste est assimilé à un passé glorieux, représenté par la figure de Bolivar.

Bien que le bolivarisme soit au centre de l’idéologie d’Hugo Chavez, celui-ci n’utilise que rarement ce mot. Il y a une volonté de non-idéologisation des idées de Bolivar pour garantir à Chavez la place d’acteur principal dans cette révolution[53]. Ce dernier préfère appliquer abondamment les adjectifs qualificatifs « bolivarien » et « bolivarienne » aux composantes de son régime (ex : le peuple bolivarien, la démocratie bolivarienne[53]). Il colore ses actions d’une teinte bolivarienne, tout en prenant garde à ne pas les dissimuler derrière le « bolivarisme ».

Chavez souhaite ainsi assimiler son projet aux valeurs bolivariennes, mais pas dans la totalité. L’analyse du discours permet d’observer clairement que les références à Bolivar et ses dérivés ne sont pas égales selon les domaines.

Alors que les références sont largement appliquées au niveau social dans le domaine de l’éducation par exemple, elles sont quasi inexistantes en ce qui concerne l’économie. Quand Chavez évoque la thématique économique, elle n’est clairement pas associée au champ lexical bolivarien. En revanche, le rêve bolivarien d’une Amérique supranationale est repris dans une alternative initiée par Chavez : l’ALBA [53].

Dans le discours chaviste entre 1999 et 2006, les invocations du personnage de Bolivar ne sont pas faites de manière régulière. Elles ont varié dans le temps, selon le contexte socio-politique du Venezuela. Hugo Chavez a su orienter son discours en fonction de ses objectifs (rassurer, séduire, convaincre, rassembler) . On note une surutilisation durant l‘année de sa prise de pouvoir en 1999, une diminution significative des évocations entre 2000 et 2002, et une fréquence en nette augmentation de 2003 à 2006. En 2002 a eu lieu une tentative de coup d’État contre Chavez (cet évènement par exemple peut expliquer une intensification du discours chaviste[53]).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hugo Chávez Frias et Luis Bilbao (trad. de l'espagnol), Chavez et la révolution bolivarienne : entretiens avec Luis Bilbao, Pantin, le Temps des cerises, , 203 p. (ISBN 2-84109-501-0).
  • Olivier Compagnon (dir.), Julien Rebotier (dir.) et Sandrine Revet (dir.) (postface Yves Sintomer), Le Venezuela au-delà du mythe : Chávez, la démocratie, le changement social, Ivry-sur-Seine, éd. de l'Atelier, , 238 p. (ISBN 978-2-7082-4054-4, lire en ligne).
  • Alain Couturier, Venezuela : an I de la révolution : journal d'un bourgeois de Caracas sous la révolution, Paris, Publibook, , 259 p. (ISBN 978-2-7483-4424-0, lire en ligne).
  • Jean-Marc Fournier, L'Autre Venezuela de Hugo Chavez : boom pétrolier et révolution bolivarienne à Maracaibo, Paris, éd. Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 289 p. (ISBN 978-2-8111-0310-1, lire en ligne).
  • Patrick Guillaudat et Pierre Mouterde, Hugo Chávez et la révolution bolivarienne : promesses et défis d'un processus de changement social, Ville Mont-Royal, M éditeur, coll. « Mouvements », , 280 p. (ISBN 978-2-923986-53-1, 2-923986-53-9 et 2-923986-53-9).
  • Rafael Uzcátegui (trad. de l'espagnol par Jean-Michel Kay, postface Octavio Alberola), Venezuela, révolution ou spectacle ? : une critique anarchiste du gouvernement bolivarien, Paris, Spartacus, coll. « Spartacus / Série B » (no 181), , 271 p. (ISBN 978-2-902963-63-8).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (pt-BR) Major Eron Pacheco da Silva, « A influência do Bolivarianismo na América do Sul: possíveis reflexos para o Brasil no campo militar do poder nacional » [« L'influence du bolivarisme en Amérique du Sud : conséquences possibles pour le Brésil dans le domaine militaire du pouvoir national »], Escola de Comando e Estado-Maior do Exército, Escola Marechal Castello Branco,‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (es) Leopoldo E. Colmenares G., Army University Press, « La Exportación de la “Revolución Bolivariana” hacia América Latina » [« L’exportation de la « révolution bolivarienne » vers l’Amérique latine »], Military Review,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (es) Joel Pozarnik, « Politics & Culture: An anthropological perspective on Venezuela's political confrontation » [archive du ], sur VHeadline.com, (consulté le )
  4. (es) « Rafael Correa "Soy Bolivariano », sur YouTube, (consulté le )
  5. (es) Euronews, « Rafael Correa defende aliança bolivariana na América Latina », sur YouTube, (consulté le )
  6. (en) Cleto A. Sojo, « Venezuela's Chavez Closes World Social Forum with Call to Transcend Capitalism » [« Chavez au Venezuela clôt le Forum Social Mondial en appelant à transcender le capitalisme »], sur Venezuelanalysis.com,
  7. (en) Marco Aponte-Moreno et Lance Lattig, « Chávez: Rhetoric Made in Havana » [« Chávez : une rhétorique faite à La Havane »], World Policy Institute,‎ (DOI 10.1177/0740277512443528, lire en ligne [archive du ])
  8. (en-GB) Jonathan Watts et Virginia López, « Venezuela plan to rewrite constitution branded a coup by former regional allies » [« Le Venezuela envisage de réécrire la Constitution, qualifié de coup d'État par d'anciens alliés régionaux »], The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  9. (en-US) Marta Harnecker, « Monthly Review | A World to Build: New Paths toward Twenty-First Century Socialism », sur Monthly Review, (consulté le )
  10. (en) Javier Corrales et Michael Penfold-Becerra, Dragon in the Tropics: Hugo Chavez and the Political Economy of Revolution in Venezuela, Washington, D.C., Brookings Institution Press, (ISBN 978-0-8157-0497-3, OCLC 701053892, lire en ligne), p. 1
  11. a et b Sébastien Ville, « La révolution bolivarienne du Venezuela: », Actuel Marx, vol. n° 42, no 2,‎ , p. 71–83 (ISSN 0994-4524, DOI 10.3917/amx.042.0071, lire en ligne, consulté le )
  12. a b c d et e (en) Carlos de la Torre, « Hugo Chávez and the diffusion of Bolivarianism », Democratization, vol. 24, no 7,‎ , p. 1271–1288 (ISSN 1351-0347 et 1743-890X, DOI 10.1080/13510347.2017.1307825, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Gregory Wilpert, Changing Venezuela by Taking Power: The History and Policies of the Chavez Government, Londres, Verso, (ISBN 978-1-84467-071-0, OCLC 177086441, lire en ligne), p. 312
  14. (en) Simón Bolívar, El Libertador: Writings of Simón Bolívar, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-514481-9, OCLC 57124961, lire en ligne)
  15. (en) Marie Arana, Bolivar: American Liberator, New York, Simon and Schuster, (ISBN 978-1-4391-1020-1, OCLC 875286530, lire en ligne)
  16. (de) Michael Zeuske, Kleine Geschichte Venezuelas, Munich, C.H.Beck, (ISBN 978-3-406-54772-0, OCLC 160213459, lire en ligne), p. 97
  17. a et b (en-US) Enrique Krauze, « The Shah of Venezuela », The New Republic,‎ (ISSN 0028-6583, lire en ligne)
  18. (es) « Hugo Chávez Frías, Presidente de la República (1999-2013) », sur CIDOB (consulté le )
  19. « Podemos dénonce une "chasse aux sorcières" », sur Le Figaro, (consulté le )
  20. (pt-BR) Yanina Olivera, « "Revolução bolivariana" de Chavez mistura Exército, comunismo e nazismo - - UOL Últimas Notícias », sur UOL Notícias, (consulté le )
  21. a b c d e f g h i j k l m n o p et q (en-US) Chris Kraul et Mery Mogollon, « President Hugo Chavez dies at 58; hero to Venezuela's poor », sur Los Angeles Times, (ISSN 0458-3035, consulté le )
  22. a b et c (en) Ryan Brading, Populism in Venezuela, New York, Routledge, (ISBN 978-0-415-52297-7, OCLC 1058557072, lire en ligne), p. 20
  23. (es) « La educación bolivarina.: Escuela bolivarianas », Educere, vol. 9, no 28,‎ , p. 31–34 (ISSN 1316-4910, lire en ligne, consulté le )
  24. (es) « Ley Orgánica de la FANB », Gazeta Oficial de la Republica Bolivariana de Venezuela,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  25. (en-US) « 2024 Venezuela Military Strength », sur Global Firepower (consulté le )
  26. (es) « Ley Orgánica de la FANB », Gazeta Oficial de la Republica Bolivariana de Venezuela,‎ , p. 9 (lire en ligne, consulté le )
  27. a et b (en) Arvind Sivaramakrishnan, « Hugo Chávez: Death of a socialist », The Hindu,‎ (ISSN 0971-751X, lire en ligne, consulté le )
  28. a b et c (en-US) Hermann Albrecht, « Chavez Calls on Workers to Push for Workplace Democracy in Venezuela », sur Venezuelanalysis, In Defence of Marxism, (consulté le )
  29. (es) RTVE, « 'Aló presidente', el vehículo de propaganda del 'chavismo' », sur YouTube, (consulté le )
  30. (en) Dario Azzellini, « The Communal State: Communal Councils, Communes, and Workplace Democracy », sur NACLA, (consulté le )
  31. (pt-BR) Claudia Jardim, « Em década de Chávez, pobreza caiu na Venezuela », sur BBC Brasil, (consulté le )
  32. a b c d e f g et h (en) Amelia Cheatham et Diana Roy, « Venezuela: The Rise and Fall of a Petrostate », sur Council on Foreign Relations, (consulté le )
  33. (en-GB) « Venezuela profile - Timeline », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. (en) Girish Gupta, « Venezuelan opposition activists march to Leopoldo Lopez' jail », sur Reuters, (consulté le )
  35. (en-US) Andres Riebman, « A Human Rights Crisis: Political Prisoners in Venezuela », sur Impakter, (consulté le )
  36. (en-GB) Greg Morsbach, « Chavez opponents face tough times », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. (pt-BR) « Pobreza atinge recorde histórico na Venezuela », sur O Globo, (consulté le )
  38. (en) Michael Reid, « Obama and Latin America: A Promising Day in the Neighborhood », Foreign Affairs, vol. 94, no 5,‎ , p. 45–53 (ISSN 0015-7120, résumé, lire en ligne, consulté le )
  39. (en) Dr. Jose de Arimateia da Cruz, « Strategic Insights: From Ideology to Geopolitics: Russian Interests in Latin America». . (em inglês): 8. Consultado em 25 de janeiro de 2022 », Strategic Studies Institute (SSI), US Army War College,‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
  40. (en) Katherine Isbester, The Paradox of Democracy in Latin America: Ten Country Studies of Division and Resilience, Toronto, University of Toronto Press, (ISBN 978-1-4426-0196-3, OCLC 642846580, lire en ligne)
  41. (es) RTVE, « Chávez llama "diablo" a George W. Bush en la ONU », sur YouTube, (consulté le )
  42. (pt-BR) « "Por que não se cala?", diz rei espanhol a Hugo Chávez », sur G1 Globo, (consulté le )
  43. (es) RTVE, « El Rey a Chávez: ¿Por qué no te callas? », sur YouTube, (consulté le )
  44. (es) Redacción, « 'Por qué no te callas' se convierte en un espacio de actualidad y entretenimiento », sur FormulaTV, (consulté le )
  45. (es) La Voz de Maipú, « ¡¿Por qué no te callas?!" », sur YouTube (consulté le )
  46. a et b (en) Andrea Noel, « The Year the 'Pink Tide' Turned: Latin America in 2015 », sur Vice, (consulté le )
  47. (en) Claire de Oliveira Neto et Joshua Howat Berger, « Latin America's 'pink tide' ebbs to new low in Brazil », sur Yahoo, (consulté le )
  48. a et b (pt-BR) Andrei Netto, « Intelectuais na França decidem romper com o chavismo », sur Estadão, (consulté le )
  49. a et b (en) Carlos de la Torre, « Hugo Chávez and the diffusion of Bolivarianism », Democratization, vol. 24, no 7,‎ , p. 1271–1288 (ISSN 1351-0347 et 1743-890X, DOI 10.1080/13510347.2017.1307825, lire en ligne, consulté le )
  50. a et b Renaud Lambert, « En Amérique latine, des gouvernements affrontent les patrons de presse », sur Le Monde diplomatique, (ISSN 1514-5220, consulté le )
  51. « Médias et Venezuela : qui étouffe qui ? », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  52. « Médias et Venezuela : qui étouffe qui ? », sur Le Monde diplomatique,
  53. a b c d e et f Serge Sousa, « Bolivar et le bolivarisme dans le discours d’Hugo Chavez (1996-2006) », América,‎ , p. 108-113 (lire en ligne)