Rafael Esteve

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Rafael Esteve
Portrait de Rafael Esteve par Francisco de Goya (1815).
Biographie
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MadridVoir et modifier les données sur Wikidata
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Formation
Activité

Rafael Esteve (Valence, 1772Madrid, 1847) est un graveur espagnol, considéré comme l'un des derniers maîtres de la gravure de reproduction[1] et l'un des représentants les plus remarquables du romantisme en Espagne.

Membre d'une famille d'artistes, il est le fils du sculpteur José Esteve Bonet (es) et le neveu du peintre Agustín Esteve.

Biographie[modifier | modifier le code]

Rafael Esteve i Vilella naît à Valence le . Il est issu d'une famille d'artistes : son père et premier professeur José Esteve Bonet (es) est sculpteur et le cousin de son père Agustín Esteve est le peintre de la cour de Charles III[2],[3].

À l'âge de 13 ans, Esteve entre à l'Académie royale des beaux-arts de San Carlos à Valence. Il s'installe ensuite à Madrid, où il a pour professeur Manuel Monfort Asensi et est l'un des deux boursiers, avec Vicente López Portaña, pour étudier à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando[2],[3].

Pendant le règne de Charles IV, il travaille à la Chalcographie royale. En 1799, il réalise des gravures pour la collection Guía de Forasteros commandée par la reine Marie-Louise de Bourbon-Parme. La même année, il est nommé graveur de la cour[a], succédant à Manuel Salvador Carmona. Pendant la guerre d'indépendance espagnole en 1807-1814, il vit à Cadix ; une fois terminée avec le retour de Ferdinand VII sur le trône d'Espagne, il part poursuivre ses études en France et en Italie[2].

Portait de Ferdinand VII, Rijksmuseum Amsterdam.

Parmi ses œuvres les plus notables, il réalise la série de gravures Viaje arquitectónico-antiquario de España (« Un voyage architecturalo-antiquaire d'Espagne », 1807), où il présente des monuments nationaux dont Vista del teatro seguntino tomada de la gradería d'après un dessin de Manuel Camaron i Melià (ca) ; que des estampes pour la première édition en 16.º de Don Quichotte (Imprenta Real, 1797-1798) ; les portraits de Charles IV, de Ferdinand VII, de la reine Marie-Christine de Bourbon-Siciles, de Christophe Colomb, de José de Palafox[3], ainsi que de Francisco Pizarro, Francisco Sánchez de las Brozas, d'après José López Enguídanos[4], et Jérôme Gratien, pour les Retratos de Españoles ilustres, con un epítome de sus vidas (Madrid : Calcografía Nacional, 1791)[5]. Il a également portraituré son ami Francisco Goya, qui a peint à son tour son portrait à l'huile en 1815, maintenant dans la collection du Musée des Beaux-Arts de Valence[6],[2].

Moisés haciendo brotar el agua de la roca.

En 1839, il obtient le plus grand succès de sa carrière en remportant une médaille d'or à l'Exposition internationale de Paris[b] pour une gravure de reproduction à l'eau-forte et au burin du tableau de Bartolomé Esteban Murillo intitulé Moisés haciendo brotar el agua de la roca, dont l'original se trouvait à l'hôpital de la Charité de Séville, qu'il a visité en 1822[3]. Travailler sur la gravure lui a pris un total de 12 ans, ce qui l'a épuisé physiquement et mentalement[2].

Il reçoit l'Ordre de Charles III, devient directeur de la Chalcographie nationale, directeur honoraire de l'Académie de San Carlos, et membre correspondant de l'Académie de Paris[2].

Rafael Esteve meurt à Madrid le [c].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon la Gran Enciclopèdia Catalana, il serait devenu graveur de la chambre du roi Charles IV en 1802 puis de Ferdinand VII en 1818[3].
  2. Il pourrait plutôt s'agir de l'Exposition universelle de 1937.
  3. Il s'agit du lieu et de la date donnés par la plupart des sources : la Gran Enciclopèdia Catalana indique qu'il est mort à Madrid[3],[7], ainsi que dans d'autres sources, à l'exception de la Gran Enciclopedia de la Comunidad Valenciana, qui situe sa mort à Valence[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gallego Gallego 1968, p. 300.
  2. a b c d e et f Zabala 2003, p. 91-92.
  3. a b c d e et f (ca) « Rafael Esteve i Vilella », sur Gran Enciclopèdia Catalana, Barcelone, Grup Enciclopèdia Catalana (consulté le ).
  4. (es) « Notice de Retrato de Francisco Sánchez, el Brocense », sur datos.bne.es (consulté le ).
  5. (es) Juan Carrete Parrondo, Retratos de los Españoles Ilustres 1791-1819, 2008 (lire en ligne).
  6. (es) « Retrato de Rafael Esteve Vilella », sur almendron.com (consulté le ).
  7. (ca) « Rafael Esteve i Vilella », dans Gran Enciclopedia de la Región Valenciana, vol. 4, Valence, 1973, p. 183.
  8. (ca) « Rafael Esteve i Vilella », dans Gran Enciclopedia de la Comunidad Valenciana, vol. 6, Valence, 2005, p. 209-210.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (es) Miguel Ángel Catalá Gorgues et al., El grabador Rafael Esteve. 1772-1847 (cat. exp.), Valence (Espagne), Publicaciones de la Fundación Caja de Pensiones, (ISBN 8487398642).
  • (es) Antonio Gallego Gallego, Historia del grabado en España, Madrid, Cátedra, (ISBN 9788437602097).
  • (es) Fernanda Zabala, 125 valencianos en la Historia, Valence (Espagne), Carena Editors, (ISBN 8487398642). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]

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