Ragnar Fjørtoft

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Ragnar Fjørtoft (1913-1998) est un météorologue norvégien de renommée internationale. Il faisait partie d'une équipe de l'université Princeton au New Jersey qui a réalisé en 1950 la première prévision numérique du temps réussie à l' aide de l'ordinateur électronique ENIAC. Il a également été professeur de météorologie à l'Université de Copenhague et directeur de l'Institut météorologique norvégien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ragnar Fjørtoft est né à Kristiania (maintenant Oslo) du professeur Lauritz Hansen Fjørtoft (1877–1941) et de sa femme Anne Birgitte Marie Schultze (1881–??). La famille a déménagé à Trondheim, où Fjørtoft a passé son examen artium en 1933. Il a ensuite déménagé à Oslo pour étudier les sciences de la nature, avec la météorologie comme spécialisation. Son professeur était Halvor Solberg, qui avait auparavant étudié avec Wilhelm Bjerknes à l'école de météorologie de Bergen[1].

Le , Fjørtoft épouse Ragnhild Nordskog. La même année, il s'installe à Bergen où il devient météorologue à la division de prévision de la Norvège occidentale[1],[2]. Tant à Oslo qu'à Bergen, il était engagé dans l'activisme politique de gauche à Mot Dag et était membre de la ligue des étudiants socialistes (Sosialistisk studenterlag) à Bergen[1],[3].

En 1946, Fjørtoft a publié un traité sur la stabilité des tourbillons circulaires qui a acquis une reconnaissance internationale[1]. La même année, il est nommé météorologue à l'Institut météorologique norvégien où il entre en contact avec Arnt Eliassen[2],[4]. En 1949, Fjørtoft a été invité à l'Institute for Advanced Study à l'université Princeton, États-Unis. Il y rejoint une équipe composée des météorologues américains Jule Gregory Charney, Philip Thomson, Larry Gates et du mathématicien appliqué John von Neumann réalisant la première prédiction numérique réussie à l'aide de l'ENIAC avec l'aide de la programmeuse Klara Dan von Neumann[5],[6]. Ils ont publié leurs travaux sur la prévision numérique du temps dans le périodique Tellus en novembre 1950[7].

En 1951, Fjørtoft est retourné en Norvège, où il a obtenu un doctorat à l'Université d'Oslo sur la stabilité des ondes atmosphériques[1],[8]. En 1953, il est revenu à Princeton, où il est resté depuis un an tout en étant professeur de météorologie théorique à l'université de Copenhague de 1950 à 1955[1]. Après avoir quitté cette dernière, Fjørtoft a été nommé directeur de l'Institut météorologique norvégien, où il est resté jusqu'en 1978. Il a également été professeur à l'Université d'Oslo de 1967 à 1983[1].

Fjørtoft est décédé le à Oslo[1],[8].

Affiliations et notorité[modifier | modifier le code]

En 1956, Ragnar Fjørtoft devient membre de l'Académie norvégienne des sciences et des lettres[1]. Il a reçu plusieurs honneurs dont Chevalier de première classe de l'Ordre de Saint-Olav en 1967, le prix Fridtjof Nansen pour l'excellence de la recherche en 1977 et le prix de l'Organisation météorologique internationale en 1991[1],[9],[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j (no) E. Palm et Knut Helle, « Ragnar Fjørtoft », Norsk biografisk leksikon, Oslo, Kunnskapsforlaget, (consulté le ).
  2. a et b (no) Petter Henriksen, Institut météorologique norvégien, « Ragnar Fjørtoft », Store norske leksikon, Oslo, Kunnskapsforlaget, (consulté le ).
  3. (no) Trygve Bull, Mot Dag og Erling Falk, Oslo, Cappelen, , 4e éd., p. 213.
  4. (en) S. Grønås et H. Drange, The Nordic seas: an integrated perspective : oceanography, climatology, biogeochemistry, and modeling, Union américaine de géophysique, (ISBN 978-0-87590-423-8), « Vilhelm Bjerknes' Vision for Scientific Weather Prediction », p. 363–64.
  5. (en) Sarah Witman, « The Unheralded Contributions of Klara Dan von Neumann », Smithsonian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Paul N. Edwards, « A Vast Machine: Computer Models, Climate Data, and the Politics of Global Warming », The MIT Press (ISBN 978-0262013925), (version du sur Internet Archive).
  7. (en) J. Charney, R. Fjørtoft et J. von Neumann, « Numerical Integration of the Barotropic Vorticity Equation », Tellus, vol. 2, no 4,‎ , p. 237-254 (DOI 10.3402/tellusa.v2i4.8607, Bibcode 1950TellA...2..237C).
  8. a et b (no) Arne Grammeltvedt, « Nekrologer Ragnar Fjørtoft », Aftenposten,‎ , p. 11.
  9. (no) « IMOprisen til Ragnar Fjørtoft », Aftenposten,‎ , p. 10.
  10. (en) « Lauréats du Prix de l'OMI », Organisation météorologique mondiale, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]