Rinorea guianensis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Rinorea guianensis
Description de cette image, également commentée ci-après
échantillon type de Rinorea guianensis collecté par Aublet en Guyane
Classification Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Rosanae
Ordre Malpighiales
Famille Violaceae
Genre Rinorea

Espèce

Rinorea guianensis
Aubl., 1775[1]

Synonymes

  • Alsodeia castaneifolia (A. St.-Hil.) Spreng.
  • Alsodeia floribunda Moric.
  • Alsodeia guianensis var. parviflora Eichler
  • Alsodeia rinorea Spreng.
  • Conohoria rinorea A. St.-Hil.[2]

Rinorea guianensis est une espèce d'arbres de la famille des Violaceae.


Rinorea guianensis est connu au Brésil, Ajará, Can(n)elha de Jacamin (Pará), Aquariquara(na) (Amazonas, Pará), Amarelinho (Amazonas), Cinzeiro (Bahia), Imbiribatan (Pernambuco), Pau de Gamba (Guanabara, Rio de Janeiro)[3].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Description[modifier | modifier le code]

Rinorea guianensis est un arbre ou petit arbre atteigant 2 à 20 m de haut. Les rameaux sont apprimés pubérulents à strigilleux, devenant glabrescents avec l'âge.

Les feuilles sont simples, alternes, avec des pétioles peu pileux devenant ensuite glabrescents, longs de 3-15 mm. Les stipules mesurent 2-13 x 1 mm, sont caduques, de forme étroitement ovale à deltoïde, acuminés, striés, pileux le long de la nervure médiane, à marges ciliolées. Le limbe mesure (3,5-)4,5-19 x (1-)2,5-9,25 cm, est coriace à papyracée, glabre des deux côtés, de forme (étroitement) elliptique à obovale, acuminé à cuspidé, à base arrondie à cunéiforme, à marge (sub)serr(ul)ate, (sub)cren(ul)ate ou subentière. L'apex est subobtus à subaigu, mucronulé, avec un acumen est long de 0,5-1,5(-2,75) cm. La nervure est complètement glabres à strigilleux près de la base sur les deux faces. On compte (8-)9-13(-16) paires de nervures latérales (hors acumen). La nervation tertiaire est réticulée (parfois scalariforme).

L'inflorescence mesurant (3-)4-15,5 x 1,5-8 cm, est axillaire, latérale et subterminale, solitaire ou souvent accompagnée d'une ou deux inflorescences nettement plus petites, thyrsoïde à (1-)3-9 cymules, parfois accompagnées de 2-12 fleurs juvéniles ou immatures. L'axe principal est pubérulent à hirtelleux doré. Les pédoncules communs sont pubérulents à hirteleux, longs de 2-12,5 mm. Les pédicelles sont longs de 1,5 à 7,5 mm, articulés en dessous du milieu, pubérulents à hirtelleux. Les bractéoles subopposés (0,25-1,25 x 0,25-1 mm) et les bractées (0,5-1,5 x 0,5-1 mm) sont caduques, de forme ovale à deltoïde, subobtuses à subaiguës, pubérulentes le long de la partie médiane, ciliolées.

Les boutons floraux sont étroits, à (sub)aigus. Les fleurs sont pendantes, parfumées, de couleur crème à blanc jaunâtre. Les sépales mesurent (1-)1,5-2,75 x 1-1,75 mm, et sont subégaux, de forme ovale, herbacés, charnus à leur base, avec des poils apprimés jaunâtres le long de la partie médiane abaxiale et parfois aussi adaxiale, à 1-5 nervures, ciliolés, à apex obtus, mucronulé. Les pétales mesurent 3,5-5,5 x 1,25-1,75 mm, et sont de forme étroitement ovales, herbacés, avec des poils apprimés jaunâtres à glabrescents sur la face abaxiale et à l'apex adaxial, marge parfois légèrement ciliolée, et obtus à l'apex. Les étamines sont longues de 3-4,5(-5) mm. Les filets et les glandes dorsales sont fusionnés en un tube charnu, pileux apprimé à glabre, long de 0,2-0,75 mm, (un filet parfois libre dans sa partie distale). Les glandes dorsales sont charnues, glabres, parfois différenciées, adnées au tube, de forme deltoïdes. Les anthères mesurent 1-1,75 x 0,6-1 mm, et sont de forme étroitement ovoïdes, obtuses à l'apex, ornées de 1-2 pointes mesurant 0,1-1 x 0,1-0,2 mm. Le connectif mesure 0,75-1,75 x 0,25-0,75 mm, est extérieurement de forme étroitement deltoïde à ovale, aiguë à subobtuse, généralement glabre, portant parfois 1-4 poils. Les écailles latérales et apicales du connectif, sont étroitement ovales à deltoïdes, mesurant 2,5-3,5(-4) x 0,75-1 mm, scarieuses, de couleur brun orangé, à marge subentière à la base, subobtus et subereux à l'apex. L'ovaire mesure 0,75-2 x 0,5-1 mm, est subglobuleux, subconique ou trapézoïdal, pubérulent jaunâtre à strigilleux, avec un seul ovule par placenta. Le style est long de 2,5-3,5 mm (dépassant les étamines de 0-0,5(-0,75) mm), filiforme, dressé ou légèrement sigmoïde et pileux à la base, avec un stigmate tronqué, obtus.

Le fruit est une capsule asymétrique, de forme légèrement oblique, ellipsoïde, acuminée, coriace à subligneuse, de couleur verdâtre à l'état frais, densément pubérulente jaunâtre à strigilleuse, sous-tendue par des pièces florales subpersistantes. On compte 3 valves, inégales, la plus grande mesurant 7-10 x 4-5 mm, et les deux plus petites de 4-5 x 1,5-3 mm. On compte 1 graines par valve, globuleuse, glabre, brillante, mesurant environ 2 mm de diamètre[3].

Répartition[modifier | modifier le code]

Rinorea guianensis est présent de l'Amazonie (Brésil, Pérou) à la Guyane adjacente, mais aussi dans deux zones disjointes : le sud-est du Brésil (refuges forestiers du Pernambouc, Bahia, Rio de Janeiro et la zone entre Rio de Janeiro et Brasilia-Araguia) et la Cordillère côtière du Venezuela (dont Rancho Grande). Cette fragmentation est probablement liée à un changement climatique d'un climat plus chaud et humide à un type plus frais et plus sec depuis le début du Tertiaire[4], au soulèvement progressif de la Cordillère depuis le Pliocène, et possiblement aux influences humaines[3].

Écologie[modifier | modifier le code]

Rinorea guianensis est présent dans les sous-bois des forêts humides anciennes, secondaires et perturbées, de terre ferme ou périodiquement inondées, autour de 0 à 425 m. Il est commun le long des rivières et des ruisseaux, sur des sols sablonneux à argileux. Il fleurit et fructifie probablement tout au long de l'année[3].

La dynamaique des populations de Rinorea guianensis a été étudiée[5],[6].

Utilisation[modifier | modifier le code]

Compte tenu des propriétés chimiques et énergétiques du bois de Rinorea guianensis, il présente un intérêt pour la production de charbon de bois et de bois de feu[7].

Histoire naturelle[modifier | modifier le code]

En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante[8] :

Rinorea guianensis (Pl. 93) d'après Aublet, 1775 (On a repréſenté un rameau avec des feuilles de grandeur naturelle, & l'on a groſſi toutes les parties de la fleur. - 1. Bouton de fleur. Pédoncule garni de deux écailles. - 2. Calice. Diſque. - 3. Fleur épanouie. - 4. Fleur ouverte. - 5. Pétale. - 6. Pétale. Étamine. - 7. Feuillet de l'étamine. - 8. étamine. - 9. Diſque. Style. Stigmate. Ovaire. - 10. Piſtil enveloppe de cinq feuillets.)[8]
« RINOREA (Guianenſis). (Tabula 93.)

Arbor mediocris, trunco ſex aut leptem-pedali, ad ſummitatem plurimos ramos rectos emittente ; ramuli alterni. Folia alterna, ovato-oblonga, acuta, dentata, glabra, petiolaca, ſtipulata, stipulis brevibus, deciduis. Flores racemoſi, axillares & terminales ; ſingulus flos pedunculo brevi inſidet, ad baſim duabus ſquamulis munito.

Corolla alba.

Florebat Januario.

Habitat in locis cultis territorii Caux.
 »

« LE RINORE de la Guiane. (PLANCHE 93).

Cet arbre eſt de moyenne grandeur : ſon tronc s'élève a ſix ou ſept pieds, ſur huit pouces de diamètre. Son écorce eſt liſſe & griſâtre. Son bois eſt blanc, peu compacte. Il pouſſe à ſon ſommet des branches droites, chargées de rameaux alternes, grêles & caſſants.

Les branches & les rameaux ſont garnis de feuilles alternes, grêles & caſſantes, vertes, liſſes, dentelées, ovales, terminées par une longue pointe. Leur pédicule eſt court, convexe en deſſous, creuſé en gouttière en deſſus ; il eſt accompagné de deux stipules qui tombent. De l'aiſſelle des feuilles & de l'extrémité des rameaux naiſſent des grappes de fleurs dont les branches ſont alternes & rameuſes ; le pédoncule de chaque fleur eſt garni vers ſa baſe de deux petites écailles.

Le calice eſt à cinq pétales blanchâtres, larges a leur origine, & plus étroits vers leur extrémité : ils ſont attachés autour d'un diſque qui couvre le fond du calice. Sur chacun de ces pétales eſt un feuillet long, concave, de même couleur.

Les étamines ſont au nombre de cinq, attachées au bas du feuillet, & logées dans la cavité. Leur filet rait corps avec 1'anthère, qui s'ouvre du bas en haut en deux valves.

Le piſtil eſt un ovaire arrondi, velu, ſurmonté d'un style blanc, velu, termine par un stigmate mouſſe, arrondi.

Je n'ai pas vu l'ovaire en maturité.

Les fleurs de cet arbriſſeau ne s'épanouiſſent jamais entièrement. Les pétales s'entr'ouvrent ſeulement.

J'ai trouvé cet arbre dans des terreins défrichés du quartier de Caux. Il étoit en fleur au mois de Janvier. »

— Fusée-Aublet, 1775


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 15 août 2014
  2. (en-US) « Rinorea guianensis Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. a b c et d (en) W. H. A. Hekking, Flora Neotropica 46.1-1988 : Violaceae I Rinorea & Rinoreocarpus, vol. MONOGRAPH 46, New York, The New York Botanical Garden, , 207 p. (ISBN 978-0-89327-316-3), chap. 19, p. 63-
  4. (en) T. van der Hammen, « The Pleistocene Changes of Vegetation and Climate in Tropical South America », Journal of Biogeography, vol. 1, no 1,‎ , p. 3-26 (DOI 10.2307/3038066)
  5. (pt) Fernando Cristovam da Silva Jardim et Lia Mara Rabêlo Vasconcelos, « DINÂMICA DA REGENERAÇÃO NATURAL DE Rinorea guianensis Aublet, EM UMA FLORESTA TROPICAL PRIMÁRIA EXPLORADA SELETIVAMENTE, MOJU(PA) », Revista de Ciências Agrárias, no 1,‎ (lire en ligne)
  6. (pt) Larissa Martins BARBOSA, Jaqueline Macedo GOMES, Ademir Roberto RUSCHEL, Lucas José Mazzei de FREITAS, Marcos Vinicius Prestes PINTO et Pedro Paulo Nogueira NETO, « MORTALIDADE E INGRESSO DA ESPÉCIE Rinorea guianensis Aubl. EM ÁREAS EXPLORADAS NA FLORESTA NACIONAL DO TAPAJÓS », Anais do XIII Seminário Anual de Iniciação Científica da UFRA,‎ (lire en ligne)
  7. (pt) Victor Hugo Pereira Moutinho, Juliano José Mota da Rocha, Emanuelle Printes do Amaral, Lucas Geovane de Medeiros Santana et Osmar José Romeiro de Águiar, « Chemical and Energetic Properties of Amazonian Woods of the Second Cutting Cycle », Floresta Ambient., vol. 23, no 3,‎ (DOI 10.1590/2179-8087.131715, lire en ligne)
  8. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 235-238

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :