Roger Ier de Blois

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Roger Ier de Blois
Biographie
Naissance Xe siècle
Décès
Évêque de l'Église catholique
Evêque de Beauvais
Autres fonctions
Fonction laïque
Chancelier du roi
Comte de Beauvais

Roger Ier de Blois († [1]) fut chancelier royal puis évêque de Beauvais. Ce fut le premier comte-évêque de Beauvais.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Roger Ier de Blois ou de Beauvais[n 1] a une filiation incertaine, ainsi que sa sœur avérée Héloïse (ou Helvide, Helvise) de Pithiviers :

  • On l'a d'abord présenté comme un fils du comte de Blois Eudes Ier de Blois et de sa femme Berthe de Bourgogne, mais cette thèse est aujourd'hui abandonnée[n 2].
  • L'historien chartiste Léon-Honoré Labande, dans sa thèse des Chartes « Histoire de la ville de Beauvais » (1890), adopta une autre position. Dans ce cadre, l'hypothèse (citée par les historiens Christian Settipani et François Doumerc) ferait de Roger un descendant en lignée agnatique et cognatique des Laon et du Bolenois, comme d'ailleurs le comte palatin Hugues de Beauvais, qui reste dans ce schéma le frère de Roger et d'Héloïse de Pithiviers ; mais les trois n'auraient curieusement plus de lien avec les Blois. ET les qualificatifs de Blois, de Beauvais ou de Champagne attribué à Roger ne peuvent s'expliquer uniquement par la fidélité envers les comtes de cette grande maison.

Reste d'actualité, une hypothèse reprenant un manuscrite de l'abbé d'Espagnac[3] où le père de Roger Hugues de Blois, archevêque de Bourges, fils de Thibaud le Tricheur, ce qui permet de préserver le lien agnatique avec la Maison de Blois (plus tard de Blois-Champagne) ; il serait alors le neveu du comte Eudes Ier de Blois et le proche cousin d'Eudes II[4],[5]. On verrait de surcroît en Roger et sa sœur Héloïse des enfants d'Helvise, une fille de Roger II comte de Laon et de Bolenois. Les noms Roger et Helvise/Helvide/Héloïse se retrouvent chez les comtes de Laon) : il y aurait donc un lien cognatique avec cette dernière famille. Par les recoupements qu'on vient d'évoquer, il serait ainsi le frère[5] du comte palatin Hugues de Beauvais.

De manière certaine, sa sœur est Héloïse de Pithiviers, épouse de Renard de Broyes[6] (vers 950/960-vers 998), il est ainsi l'oncle maternel d'Oury, évêque d'Orléans[7].

Carrière ecclésiastique et politique[modifier | modifier le code]

Il devint en 988 chancelier des rois Hugues Capet et Robert le Pieux. Vers 999, il succède à Hervé à l'évêché de Beauvais. C'est sous son épiscopat que le comté laïc de Beauvais fut uni plus précisément à l'évêché. Roger de Blois conclut un accord en 1015 avec son possible cousin Eudes II de Blois, comte de Beauvais, et obtint de récupérer certains droits comtaux (mais pas encore tout le comté : l'annexion du comté par les évêques de Beauvais représente tout un long processus du Xe au XIIe siècle ; l'accord de 1015, ne portant donc que sur des droits partiels, se fit peut-être par échange contre la seigneurie de Sancerre[8]).

Puis Roger Ier fit don de ces droits comtaux à l'Église de Beauvais : il annonce ainsi les futurs comtes-évêques du Beauvaisis, plus tard comtes et pairs.

Après 986, il récupère la seigneurie abbatiale de Coulombs tenue par son père. Il en entamera la réforme qui sera poursuivie par son neveu Odalric/Oury d'Orléans.

En 1008, à la mort de son frère putatif Hugues de Beauvais, il récupère la charge de représentant du comte de Chartres et de Blois à Dreux (les Blois furent un moment comtes de Dreux)[9].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Faussement surnommé Roger de Champagne (de toute façon, le comté de Champagne n'est pas alors vraiment constitué, il faut mieux parler encore des comtés de Troyes, Meaux, Provins, Reims...)
  2. Il a été démontré maintes fois par les historiens[2] qu'il ne peut pas être le fils d'Eudes Ier de Blois et de Berthe de Bourgogne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sigeberti Continuatio auctarium Bellovacense 1024, MGH SS VI, p. 461.
  2. J.F. Lemarignier Paix et réforme monastique ; pp.449-451.
  3. Abbé de Sahuguet D’Espagnac, Les seigneurs de Nogent-le-Roi et les Abbés de Coulombs sous la dynastie capétienne, Dreux & Nogent-le-Roi, d’après un manuscrit revu et publié par M. Marre,
  4. Lucien Merlet, Histoire de l'abbaye de N.-D. de Coulombs, rédigée d'après les titres originaux, 1827-1898.
  5. a et b Raphaël Bijard, « Hugues de Beauvais - Le Comte Palatin de l’An Mil », sur Academia, .
  6. Michel Bur, La formation du comté de Champagne ; v.950-v.1150.
  7. « Les évêques en Neustrie avant la réforme grégorienne (950-1050 environ), p. 161-196, notamment p. 180, par Jacques Boussard », sur Journal des Savants, n° 3, juillet-septembre 1970, mis en ligne par Persée.
  8. « Comté de Sancerre, p. 359-361 », sur Le Berry du Xe au milieu du XIIIe siècle, par Guy Devailly, 1973..
  9. F. Dumas, Le Trésor de Fécamp, pp. 206-207.