Rosalie (film, 2024)

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Rosalie

Réalisation Stéphanie Di Giusto
Scénario Adaptation et dialogues Stéphanie Di Giusto et Sandrine Le Coustumer
D'après un traitement de Sandrine Le Coustumer et Alexandra Echkenazi.
Librement inspiré d’une histoire vraie.
Musique Hania Rani
Acteurs principaux
Sociétés de production Trésor Films
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Genre Drame
Durée 115 minutes
Sortie 2024

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Rosalie est un film franco-belge réalisé par Stéphanie Di Giusto, sorti au cinéma le 10 avril 2024 en France. Il s'inspire de la vie de Clémentine Delait, célèbre femme à barbe française du début du XXe siècle[1],[2].

Il est présenté dans la catégorie « Un certain regard » du festival de Cannes 2023, en compétition pour la Queer Palm[3].

Synopsis[modifier | modifier le code]

1870. Rosalie est une jeune femme qui cache un secret : c'est une femme à barbe. Pour ne pas être rejetée, elle s'oblige à se raser. Abel, propriétaire d'un café et endetté, l'épouse pour sa dot sans connaître le secret de sa fiancée.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Développement et attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Le scénario est très librement inspiré de la femme à barbe vosgienne Clémentine Delait[7].

En mai et , la production Trésor Films recherche des figurants pour le tournage de son prochain film, intitulé La Rosalie, de Stéphanie Di Giusto, avec Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel, prévu en Bretagne entre octobre et novembre[8],[9]. Le film est coproduit par France 3 Cinéma et Artémis Productions (Belgique)[10]. En ce même mois, La production Trésor Films confie le mandat de l'exploitation en salle et ventes à Gaumont[11].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage commence le en Bretagne[10], précisément aux Forges des Salles (Kreiz Breizh) — qu'a découvertes la réalisatrice grâce à l’émission Des racines et des ailes, « alors qu'elle cherchait un endroit dans les Vosges, elle s’est finalement écriée : c’est là où se passe tout mon scénario, raconte Emmanuelle du Pontavice, propriétaire de l'ancien village » —[12],[13], à Duault (Côtes-d'Armor) pour le manoir de Rosviliou transformé en orphelinat[14] et à Concarneau (Finistère) pour le château de Kériolet au profit de la salle des gardes, d'où la scène du banquet ayant réuni une cinquantaine de figurants bretons[15],[16]. Le tournage s'achève au début de décembre la même année[10].

Musique[modifier | modifier le code]

La musique du film est composée par Hania Rani[17].

Accueil[modifier | modifier le code]

Festival et sortie[modifier | modifier le code]

Le , Rosalie fait partie de la liste des films en compétition pour la Queer Palm du festival de Cannes parce qu'« être « queer », selon moi, c'est résister à la conformité et s'exempter des courants dominants. », précise la jurée Isabel Sandoval[18], et « pour moi, la définition de « queer », c’est tout ce qui sort de la norme, tout ce qui casse les codes de genre et tout ce qui remet en cause le patriarcat », ajoute Franck Finance-Madureira — journaliste et créateur de La Queer Palm[19]. Le film y est projeté le au théâtre Claude Debussy[2].

Gaumont annonce la sortie du film, le , dans les salles françaises[20].

Critiques de presse[modifier | modifier le code]

France Info trouve le film délicat et poignant dans son exploration de « la pluralité des réactions face à la différence » et apprécie en particulier la performance de Tereszkiewicz et Magimel dans les rôles principaux[21]. Les Inrocks apprécie un film « académique mais à la vision féministe singulière »[22]. Libération estime que le scénario se situe « entre téléfilm d'époque et conte » et trouve le résultat « un peu pataud »[23]. Le journal catholique La Croix apprécie la « grande beauté formelle » du film et le jeu « sensible » de l'actrice principale[24]. Télérama publie deux avis : lors de l'avant-première au festival de Cannes, Cécile Mury voit dans Rosalie une « héroïne (un peu) trop moderne dans un film convenu » où l'évolution du personnage lui paraît « démonstrative et artificielle », mais elle apprécie plusieurs scènes réussies et l'interprétation des actrices et acteurs [25] ; à la sortie du film, Frédéric Strauss voit dans Rosalie « une chronique historique soignée, parfois un peu trop attachée à mettre en valeur les mentalités de l'époque »[26].

Le magazine LGBT Têtu estime que le film « vise juste dans son approche de la différence et de la pression extérieure » et salue la performance de l'actrice principale, mais déplore « un scénario quelque peu scolaire et des précipitations dans le dernier acte »[27]. Le site Komitid regrette « un récit engageant grâce aux avantages qu’offrent ses gros moyens mais qui ne rend jamais honneur à la transgression du personnage qu’il met en scène »[28].

Critiques par une association de personnes intersexes[modifier | modifier le code]

Le Collectif intersexe activiste, principale association française de personnes intersexes, c'est-à-dire possèdant des caractéristiques physiques qui ne correspondent pas aux définitions habituelles des corps masculins et féminins, publie un communiqué de presse déplorant les choix de production et d'écriture opérés par le film. L'association regrette, d'une part, que l'équipe de production n'ait pas fait de travail de documentation, ni auprès de personnes intersexes, ni auprès d'historiennes spécialistes du sujet, et, d'autre part, que le scénario réinvente en grande partie la vie de Clémentine Delait en fonction d'un « un regard objectifiant et anachronique », par exemple en ajoutant de nombreuses violences, en montrant que l'on refuse à Clémentine Delait d'adopter un enfant alors que cela a été accepté, en faisant mourir le personnage beaucoup plus tôt que dans la réalité historique ou encore en incluant une scène d'examen gynécologique que l'association estime peu réaliste pour l'époque représentée. Le principal reproche fait au scénario est d'« ignorer les réalités historiques pour tenir un discours simpliste et faux : il est impossible d’être heureuse en étant une femme portant la barbe », préjugé qui a « justifié la mise en place systématique des violences médicales sur les personnes intersexes au milieu du XXe siècle »[29].

Box office[modifier | modifier le code]

Pour sa première semaine, il cumule 40 693 entrées dans 347 salles [30]


Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompense[modifier | modifier le code]

Nomination et sélection[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Salvadore, « Festival de Cannes : qu'est-ce que l'hirsutisme, dont souffrent les "femmes à barbe", comme dans le film "Rosalie" ? », sur La Dépêche, (consulté le ).
  2. a et b Falila Gbadamassi, « Festival de Cannes 2023 : ode à la différence et hymne à l'amour, le "Rosalie" de Stéphanie Di Giusto est un délice porté par Nadia Tereszkiewicz », sur France Info, (consulté le ).
  3. a et b Florian Quès, « Festival de Cannes : voici les films en lice pour la Queer Palm 2023 », sur Têtu, (consulté le ).
  4. Condé Nast, « Festival de Cannes 2023 : Benoît Magimel raconte le tournage de «Rosalie», l'exercice de la sensualité à l'écran et sa connexion au personnage d'Abel », sur Vanity Fair, (consulté le )
  5. « Rosalie | Gaumont COM », sur www.gaumont.com (consulté le )
  6. « Registres de la Cinématographie et de l'Audiovisuel - La Rosalie », sur www.cnc-rca.fr (consulté le )
  7. « "Rosalie" : qui était Clémentine Delait, qui a inspiré le film », sur www.rtl.fr, (consulté le )
  8. « Vannes : des filles avec du "caractère, débrouillarde et un peu sauvage" recherchées pour un film », sur actu.fr, (consulté le ).
  9. « Cinéma : des figurants recherchés dans le pays de Pontivy pour le prochain film de Stéphanie Di Giusto », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  10. a b et c Fabien Lemercier, « Fin de tournage en vue pour Rosalie de Stéphanie Di Giusto », sur Cineuropa, (consulté le ).
  11. François Pier Pélinard-Lambert, « Les nouveaux trésors de Trésors Films », Le Film français, no 3,‎ , p. 8 (ISSN 0759-0385, lire en ligne, consulté le ).
  12. Aurélien Burban, « Festival de Cannes : en Bretagne, ce village a servi de décor à un film sélectionné », sur actu.fr, (consulté le ).
  13. Yann Clochard, « Bretagne. Avec le film « Rosalie », le site des Forges des salles fait ses premiers pas à Cannes », sur Ouest-France, (consulté le ).
  14. Jean-Luc Le Garignon, « Près de Guingamp, un manoir de Duault théâtre d’un film avec Benoît Magimel », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  15. « À Concarneau, déluge de stars au château de Keriolet pour un nouveau tournage », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  16. « Concarneau. Rosalie fait son cinéma au château de Keriolet », sur Ouest-France, (consulté le ).
  17. « Rosalie (2024) », sur cinezik.org (consulté le ).
  18. Léa Mabilon, « Isabel Sandoval, jurée de la Queer Palm 2023 : «Être “queer”, selon moi, c'est résister à la conformité » », sur Madame Figaro, (consulté le ).
  19. Jolan Maffi, « Cannes 2023 : interview long-format avec Franck Finance-Madureira, créateur de la Queer Palm », sur Komitid, (consulté le ).
  20. « Quelles dates de sortie en salle pour les films sélectionnés à Cannes ? », sur boxofficepro.fr, (consulté le ).
  21. « "Rosalie" : ode à la différence et hymne à l'amour, un délice signé Stéphanie Di Giusto et porté par Nadia Tereszkiewicz », sur Franceinfo, (consulté le )
  22. « Avec “Rosalie”, Stéphanie Di Giusto continue son exploration du féminin | Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )
  23. Sonya Faure, « Entre téléfilm d’époque et conte, «Rosalie» pèse de tout son poil », sur Libération (consulté le )
  24. « « Le mal n’existe pas », « Rosalie », « Madame Hofmann »… Les sorties cinéma du 10 avril », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  25. « Cannes : “Rosalie”, l’histoire un poil trop sage d’une femme à barbe », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  26. « “Rosalie”, de Stéphanie di Giusto : notre critique », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  27. « Festival de Cannes : "Rosalie", le destin queer d'une femme à barbe », sur https://tetu.com/ (consulté le )
  28. « Cannes côté queer, épisode 1 : quand la Queer Palm fait entrer les monstres », sur KOMITID, (consulté le )
  29. Collectif Intersexe Activiste, « Le Collectif Intersexe Activiste - OII France condamne les choix du film "Rosalie" de Stéphanie Di Giusto », sur Collectif Intersexe Activiste - OII France, (consulté le )
  30. « BoxOffice Hebdo (Mobile) », sur www.jpbox-office.com (consulté le )
  31. Le jury de la 16e édition du festival du Film Francophone d'Angoulême dévoile son palmarès, sur francebleu.fr, 27 août 2023, consulté le 2 septembre 2023

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]