Rui Juventin

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Rui Juventin
Rui Juventin, devant son lagon, en 1991
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Tableau impressionniste, huile, 1991 : les nénuphars du jardin botanique de Tahiti.

Rui Juventin (orthographié également Ruy Juventin sur certaines de ses toiles) est un artiste-peintre français de Tahiti né le , mort le [1]. Il fut stimulé par les œuvres de Paul Gauguin, qui favorisèrent l'émergence de nombreux artistes polynésiens[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

D'abord élève de Wolfgang Wolff[3], il fréquentera ensuite le Centre d'art abstrait de Tahiti fondé par Frank Fay[4]. Il exposera régulièrement au Centre d'art populaire polynésien qu'il a créé[5].

Rui Juventin est membre du Centre d'art abstrait fondé par Frank Fay en [6] ainsi que du Club des artistes peintres de Polynésie (C.A.P.P.O.) dont on relève en 1968 qu'il en est le président[7].

Professeur au Conservatoire de Polynésie, Rui Juventin a peu exposé de son vivant, préférant mettre ses élèves en avant[6].

Timbre poste aérienne moderne émis par la Polynésie en 1972 référencé YT n°66.

En 1972, l'une de ses toiles est éditée en timbre-poste[8] et en enveloppe premier jour [9], dans une série sur les artistes en Polynésie, avec Daniel Adam, André Brooke, Georges Bovy et Aloysius Pilioko.

Théano Jaillet, directrice du Musée de Tahiti et des Îles, reconnaît en lui l'un des authentiques représentants d'une activité artistique proprement polynésienne[10].

Il ouvre dans les années 1980 un atelier et enseigne les arts plastiques au Conservatoire artistique de Tipaerui, où il enseignera nombres de technique à ses élèves[11].

Il avouera dans la presse locale, en 1990, avoir fait des centaines de faux de Gouwe et Masson, pour le compte d'un marchand d'art local, sans donner plus de détails. L'enquête n'aboutira pas.

La première guerre du Golfe, en 1991, l'inquiétât beaucoup et il se mit à peindre des toiles plus sombres, remplies de navires de guerre, seule évocation de ce qu'il pouvait imaginer de la guerre.

Postérité[modifier | modifier le code]

Plusieurs peintres actuels ont été inspirés par son école, et lui rendent aujourd'hui hommage pour l'inspiration qu'il leur a donnée:

  • Michelle Villemin, dite Abby, qui lui écrira un poème[12]
  • Pascale Taurua [13],
  • Yves Gonnord [14],
  • Pit Claudius Trottmann [15],
  • Alex de Boisset [16],
  • Marie Ollivier [17],
  • Marie Lachenaud [18],
  • Chantal Carrera [19],
  • Tereva Galopin [20],
  • Christine Frebault[6].

Il apparait dans le livre "Après Gauguin, la peinture à Tahiti de 1903 à 1960", comme l'un des : "quatre des artistes présentés sont nés en Polynésie française : Claude Machecourt, Meretini Ripo, Rui Juventin et Rosine Temauri Masson. Leurs œuvres marquent une évolution remarquable au sein d'une société où la tradition artistique s'exprimait prioritairement dans le travail du bois ou de la pierre. Ainsi s'affirme « la composante véritable de toute peinture, celle d'une fenêtre ouverte sur l'ailleurs » (Riccardo Pineri, p. 17)."[21]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Contribution bibliophilique[modifier | modifier le code]

  • Charles Teriiteanuanua Manu-Tahi, Te parau itea ore hia : pehepehe, poèmes illustrés par Rui Juventin, Papeete, 1979.

Galerie[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • L'école française du Pacifique : [exposition], Paris, Florence Houston-Brown, du 4 juin au 6 juillet 1963[22].
  • Salle des fêtes municipale de Papeete, [23].
  • Atelier de Punaauia, .
Vernissage de Punaauia, juillet 1991.

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

  • L'École française du Pacifique, Galerie Florence Houston Brown, Paris, juin-.
  • Après Gauguin, Musée de Tahiti et des Îles, - [10].

Expositions posthumes[modifier | modifier le code]

  • La Polynésie dans les années 1900, à partir du 4 juin 2019, à la galerie Au Chevalet, Papeete[24].

Rui Juventin et le marché de l'art[modifier | modifier le code]

Malgré une diffusion confidentielle en métropole, Rui Juventin apparait de temps en temps lors de ventes aux enchères.

  • Lot 140 dans la Gazette de Drouot : "Atimaono, 1920" ou Plantation de canne à sucre, 1990. Huile sur panneau signé et daté en bas vers la droite. Attestation de l'artiste au dos précisant le titre. 55 x 80 cm.[1]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sudoc abes
  2. Hiro'a n°75, « Sur les traces de Gauguin », sur Hiro'a, (consulté le )
  3. « Wolfgang Wolff, peintre de la vie tahitienne - Tahiti Heritage », sur www.tahitiheritage.pf (consulté le )
  4. « Franck Fay », sur Art Océanien - vente d'objets d'art Collections privées de Polynésie (consulté le )
  5. « Rui Juventin », sur Art Océanien - vente d'objets d'art Collections privées de Polynésie (consulté le )
  6. a b et c Gaëtant Deso, Entre émergence et affirmation de l'art contemporain au sein du Triangle Polynésie, Université Paul-Valéry, Montpellier, 2016.
  7. « Procès-verbal de la séance de délibération du conseil du gouvernement en rapport au C.A.P.P.O., le 10 juillet 1968 », Journal officiel de la Polynésie française, 31 juillet 1968.
  8. Timbre poste aérienne moderne émis par la Polynésie en 1972 référencé YT n°66 : Ruy Juventin, d'une valeur de 40 francs Pacifique. Type : poste aérienne, région : Dom Tom, pays : Polynésie, année d'émission : 1972, format : série, qualité : Luxe, marque postale : neuf sans charnière, thème : art, éditions postales : tableaux, artistes de Polynésie, cote Yvert & Tellier : 127 euros
  9. Stampdata
  10. a et b « Sur les traces de Gauguin - Rencontre avec Théano Jaillet », Hiro'a, journal d'informations culturelles, n°75, décembre 2013
  11. « Rui Juventin », sur ABBY, artiste peintre (consulté le )
  12. Michelle Villemin, « Page dédiée à Rui Juventin »
  13. Moving Tahiti
  14. Artactif
  15. Tahiti art Gallery
  16. Ikoness
  17. Art Afcae
  18. Sud Ouest
  19. Casino Castera Verduzan
  20. Galopin Tereva
  21. Musée de Tahiti et des îles, Te fare manaha, « Après Gauguin : la peinture à Tahiti de 1903 aux années 60 », sur vers-les-iles.fr, (consulté le )
  22. Florence Houston-Brown, « L'école française du Pacifique », sur BNF, (consulté le )
  23. Frank Fay, « L'année 1967 - Toutes les expositions de l'année », Arts-Pacifique, n°1, janvier 1968.
  24. Galerie Au Chevalet, « Exposition la Polynésie dans les années 1900 »,


Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Cathelin (préface de Paul-Émile Victor), L'École française du Pacifique, Galerie Florence Houston Brown, 1963.
  • Patrick O'Reilly et Raoul Tessier, Tahitiens, répertoire biographique de la Polynésie française, seconde édition revue, corrigée et augmentée, Musée de l'homme, Société des Océanistes, 1975.
  • Alain Le Toullec, Dominique Beaufils de La Roncheraie et Vaitiare, « Hommage à Rui Juventin », Littérama'ohi - Ramées de littérature polynésienne, n°2, .
  • Théano Jaillet, Riccardo Pineri, Jacques Batle-Ottenham, Jean-Louis Bentajou, Christian Glaizal et John Marai, Après Gauguin - La peinture à Tahiti de 1903 aux années 60, Éditions du Musée de Tahiti et des Îles, 2015 (présentation de l'ouvrage en ligne).
  • Gaëtan Deso, Entre émergence et affirmation de l'art contemporain au sein du Triangle Polynésie : étude comparée de la Polynésie française et d'Aotearoa – Nouvelle-Zélande, thèse de doctorat en histoire de l'art contemporain, Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales, Université Paul-Valéry-Montpellier III, 2016 (consultation en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]