Saasenheim

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Saasenheim
Saasenheim
La mairie-école de Saassenheim.
Blason de Saasenheim
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Sélestat-Erstein
Intercommunalité Communauté de communes du Ried de Marckolsheim
Maire
Mandat
Anne-Marie Neeff
2020-2026
Code postal 67390
Code commune 67422
Démographie
Population
municipale
583 hab. (2021 en diminution de 3,95 % par rapport à 2015)
Densité 75 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 14′ 15″ nord, 7° 37′ 11″ est
Altitude Min. 164 m
Max. 170 m
Superficie 7,80 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Sélestat
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Saasenheim
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Saasenheim

Saasenheim est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Entrée du village de Saasenheim.

Saasenheim se situe dans la plaine d'Alsace, dans le ried de l'Alsace centrale à 45 km au sud de Strasbourg, 15 km à l'est de Sélestat et 10 km au nord de Marckolsheim. La commune est entourée des villages de Richtolsheim au sud-ouest, Sundhouse au nord-ouest et Schœnau au sud-est. La route départementale 468 reliant Strasbourg à Neuf-Brisach traverse la commune du nord au sud. Le ban communal est composé de deux parties, dont une enclave au cœur de Sundhouse qui correspond à l'ancien village disparu de Linkenheim. Les terres agricoles (maïs et blé) occupent plus de 75 % de la surface communale. La rivière l'Ischert arrose la commune.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

  • L'Ischert (4 km) ;
  • le Kaepfergraben (se jette dans l'Ischert).

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Alsace, caractérisée par une pluviométrie faible, particulièrement en automne et en hiver, un été chaud et bien ensoleillé, une humidité de l’air basse au printemps et en été, des vents faibles et des brouillards fréquents en automne (25 à 30 jours)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 614 mm, avec 7,8 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sélestat Sa », sur la commune de Sélestat à 12 km à vol d'oiseau[3], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Saasenheim est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (87,4 %), zones agricoles hétérogènes (7,2 %), zones urbanisées (5,3 %), forêts (0,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le village est mentionné pour la première fois en 759 sous le nom de « Saxones ». Il évolue par la suite en Saxinheim, Sachsenheim, Saase, Saase et enfin Saasenheim. Ce nom fait probablement référence à l’ethnie réelle ou supposée des habitants du Haut Moyen Âge, qui auraient été des Saxons venus de l’autre côté du Rhin[14].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'occupation du site remonte aux Mérovingiens comme l'atteste un cimetière découvert sur la commune. Cette découverte relève plutôt d'une colonisation planifiée des environs de Saasenheim.

À partir de 1244, le village fait partie des biens de la famille des Ribeaupierre en même temps que les villages de Schœnau et de Linkenheim. Le , l'église de Saasenheim ainsi que les dîmes qui vont avec passent entre les mains des dominicains de Strasbourg. En 1360, le village est confié en fief aux Von Schoenau qui le conservent, avec une courte interruption en 1474 et 1499, jusqu'à la Révolution. Au XIVe siècle, une partie du village passe en fief aux Autrichiens, qui le confient en fief à la famille noble des Andlau.

Entre Saasenheim et Rhinau, il existait deux villages qui ont entièrement disparu, ce sont Linckenheim et Biblosheim. Linckenheim appartenait aux nobles de Schœnau. La tradition dit que ces deux villages ont été entièrement rasés durant la guerre de Trente Ans.

Le , les Armagnacs détruisent le village et soumettent la population à des cruautés incroyables. Avec la guerre des paysans, une grande partie de la population de Saasenheim font cause commune avec les paysans venus de Kaiserstuhl qui se dirigent, sous le commandement de Jean Wagner de Rhinau, vers le couvent d'Ebersmunster qu'ils dévastent et incendient. Ils y établissent leur quartier général et font route vers Scherwiller prêts à en découdre avec les troupes lorraines venues mater la rébellion. Plus de 6 000 paysans laisseront leur vie dans ces affrontements.

En 1852, des inondations font d'énormes dégâts dans la commune. Les maisons sont reconstruites grâce à la générosité de l'empereur. Au cours du XIXe siècle, la localité connaît un début d'activité industrielle de tricotage et de préparation du chanvre. Au cours de la Première Guerre mondiale, en 1914, 99 citoyens de Sassenheim sont contraints de porter l'uniforme allemand. En 1922, la commune est entièrement électrifiée. En 1939, une partie de la population est évacuée à Salignac et Cazoules (Dordogne). En , Saasenheim subit de plein fouet l'offensive allemande. En 1942, 64 incorporés de force sont obligés de servir dans l'armée allemande. Le village est libéré le après de durs combats entre les troupes américaines et allemandes épaulées par le 2e G.T.M (2e groupe de tabors marocains = tirailleurs marocains).

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Élections municipales et communautaires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 mars 2008 Jean Paul Fahrner SE  
mars 2008 mai 2020 Norbert Lombard[15] SE  
mai 2020 En cours Anne-Marie Neeff [16] DVD Agricultrice

Jumelages[modifier | modifier le code]

Saasenheim est jumelée depuis 1998 avec deux communes du département de la Dordogne : Cazoulès et Salignac-Eyvigues.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].

En 2021, la commune comptait 583 habitants[Note 3], en diminution de 3,95 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
336334396450540534563628600
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
560571556564498479479499511
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
505518506439441442445414389
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
435424447447458479567579603
2017 2021 - - - - - - -
600583-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Saint Jean-Baptiste[modifier | modifier le code]

L'église a ceci de particulier c'est qu'elle ne se trouve pas au milieu du village, mais un peu plus à l'écart en raison des fréquentes inondations. Église remontant au XVIIIe et XIXe siècles et construite en grès des Vosges. L'église possède un mobilier intéressant : une piéta de style gothique, un triptyque du début du XVIe siècle, un orgue datant de la fin du XVIIIe siècle construit par Martin Bergantzel. L'église médiéval originelle a été remplacée, dans la première moitié du XVIIIe siècle, par le grand vaisseau de style baroque, ainsi que le clocher-chœur et l'abside polygonale, en 1892 et par un clocher à façade et un nouveau chœur à pans coupés.

Crucifix de 1828[modifier | modifier le code]

Crucifix de 1828 installé sur une chapelle fermée.

Ce crucifix de facture assez rustique se trouve sur le toit d'une chapelle fermée que l'on rencontre assez fréquemment dans le Ried. Avec ces deux éléments de la foi chrétienne on a voulu associer deux symboles de la piété rurale.

Grotte du Steinbreit[modifier | modifier le code]

En 1908, la famille d'Émile Vogel érige une grotte dans la forêt familiale du Steinbreit, face au stade de football, pour remercier la Vierge Marie d'avoir guéri le cadet des enfants, Émile Canisius Vogel (1898-1967), atteint d'un mal incurable à l'âge de 10 ans. Pour ériger l'édifice, Ignace Schwoerer, originaire de Saasenheim, fit venir des pierres du Kaiserstuhl avec des attelages de chevaux. Le maître maçon de Villé, ami d'Émile Vogel père, a maçonné l'ensemble qui sera orné d'une statue de la Vierge. Cette madone sera régulièrement fleurie par des mains anonymes. En 1938, la statue disparaît mystérieusement. Après plusieurs semaines de recherche, la Vierge réapparaît, repeinte par un artiste peintre de Marckolsheim, qui avait décidé de son propre chef de mener une petite restauration sur la statue. Depuis lors, famille et amis continuent de fleurir et vénérer la Vierge Marie.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Saasenheim Blason
D'or au trèfle de sinople, à la bordure de gueules.
Détails

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Saasenheim et Sélestat », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Sélestat Sa », sur la commune de Sélestat - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Sélestat Sa », sur la commune de Sélestat - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. Arthur Stieber, « Fouilles archéologiques à Mittelhausen, Achenheim et Saasenheim », Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, vol. 5,‎ , p. 55-72 (ISSN 0575-0385, lire en ligne, consulté le ).
  15. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
  16. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.