Saint-Gingolph (Valais)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Saint-Gingolph
Saint-Gingolph (Valais)
Vue du village de Saint-Gingolph depuis le ciel.
Blason de Saint-Gingolph
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton du Valais Valais
District Monthey
Localité(s) Saint-Gingolph, Frenay
Communes limitrophes Saint-Gingolph (Haute-Savoie), Port-Valais, Vouvry
Président Damien Roch
(St-Gingolph Aujourd'hui)
NPA 1898
No OFS 6155
Démographie
Gentilé Gingolais
Population
permanente
988 hab. (31 décembre 2022)
Densité 69 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 46° 23′ 30″ nord, 6° 48′ 23″ est
Altitude Min. 374 m
Max. 2 171 m
Superficie 14,38 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Voir sur la carte topographique de Suisse
Saint-Gingolph
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Voir sur la carte administrative de Suisse
Saint-Gingolph
Géolocalisation sur la carte : canton du Valais
Voir sur la carte administrative du canton du Valais
Saint-Gingolph
Liens
Site web www.st-gingolph.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

Saint-Gingolph (/sɛ̃ʒɛ̃ɡɔlf/) est une commune suisse du canton du Valais, située dans le district de Monthey.

Le village français de Saint-Gingolph (Haute-Savoie) est séparé du Saint-Gingolph suisse par la frontière entre les deux pays, matérialisée par la rivière de la Morge. La partie française constitue également une commune homonyme.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Saint-Gingolph se situe à la frontière entre la France et la Suisse, sur la rive sud-est du lac Léman et sur le delta de la Morge. La commune est située à 17 kilomètres à l'est d'Évian-les-Bains, à 21 kilomètres de Montreux, à 22 kilomètres de Monthey et à 23 kilomètres de Thonon-les-Bains. Les communes suisses limitrophes de Saint-Gingolph sont Port-Valais et Vouvry.

Le territoire de Saint-Gingolph s'étend sur 14,38 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 5,1 % de sa superficie, les surfaces agricoles 11,1 %, les surfaces boisées 60,7 % et les surfaces improductives 23,0 %[3]. La commune est délimitée à l'ouest par la rivière la Morge, qui fait office de frontière avec la France, à l'est par le torrent du Riau et au sud par le Grammont.

Communes limitrophes de Saint-Gingolph[4]
Saint-Gingolph (FR) Léman
Novel (FR) Saint-Gingolph Port-Valais
La Chapelle-d'Abondance (FR) Vouvry

Transports[modifier | modifier le code]

Stations CGN et CFF St-Gingolph.

La commune est desservie par un axe routier majeur, la Route principale 21 depuis Monthey. L'accès à l'autoroute A9 est à 14 km en direction de Lausanne (Villeneuve) et à 17 km (Saint-Triphon) en direction de Sion. La RD 1005 qui commence à la frontière permet de relier la commune aux villes françaises de Thonon-les-Bains et d'Évian-les-Bains. La RD 30 permet de relier la commune de Novel, également située en France.

La ligne ferroviaire est une ligne des CFF qui permet de relier St-Gingolph–Bouveret–Monthey–St-Maurice. L'ancienne Ligne du Tonkin reliant Évian-les-Bains à Saint-Gingolph est actuellement fermée. Un projet de réouverture est en cours, prévoyant la poursuite des trains régionaux valaisans jusqu'à Évian, d'abord à la cadence horaire, puis chaque demi-heure[5].

La commune est également desservie par un réseau des Cars Postaux (ligne Aigle/Monthey—Saint-Gingolph), une ligne lacustre CGN (Lausanne/Vevey-Saint-Gingolph) et le réseau LIHSA (ligne GenèveThonon-les-Bains—Saint-Gingolph).

L'aéroport le plus proche est l'aéroport international de Genève.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le toponyme de la commune, qui se prononce /sɛ̃ʒɛ̃ɡɔlf/[6], provient du saint Gangolf d'Avallon[7],[8],[9].

Le village est mentionné en 1153 avec Sancti Gengulfii, puis en 1204 villula Sancti Gingulphi, Sanctus Gingulfus vers 1230, en 1348 Apud Sanctum Gingurphum et Sanctus Gingulphus au milieu du XVe siècle[8],[10].

Son nom est Chin-Dhingou en patois valaisan (San-Dzanguieu en patois du val d'Illiez)[11] et San Zhingueu en savoyard[12].

Histoire[modifier | modifier le code]

Photo aérienne (1968)

En l'an 640, à la suite d'un éboulement gigantesque à la hauteur de Bret (actuellement côté français), Saint Romain fixe la construction d'une nouvelle église à l'emplacement de l'actuelle, et lui donne le nom d’Ecclésia Sant Gendoulfo. Cette appellation de Sant Gendoulfo sera par la suite étendue à l'ensemble du village, pour devenir au fil des siècles l'actuel nom que l'on connaît de nos jours, à savoir Saint-Gingolph.

  • 515 : le premier village sur le territoire de Saint-Gingolph est Bresti (Bret aujourd'hui).
  • 640 : Saint Romain fixe la construction d'une nouvelle église à l'emplacement de l'actuelle, et lui donne le nom de Ecclésia Sant Gendoulfo.
  •  : un traité signé à Thonon-les-Bains fixe la frontière entre la Savoie et le Valais à la Morge. Saint-Gingolph est ainsi coupé en deux.
  • 22 et  : Tragédie de Saint-Gingolph, la partie française est incendiée par les Allemands à la suite d'une attaque des maquisards. 6 otages sont également fusillés.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Le conseil communal est le pouvoir exécutif de la commune. Les sept membres sont élus tous les quatre ans par la population.

L'administration communale et ses services se situent au château.

Liste des présidents[modifier | modifier le code]

Période Identité Étiquette Qualité
1960 1992 Marius Derivaz    
1992 2002 Michel Beytrison Génération Avenir démissionnaire
2002 2008 Marie-Françoise Favre    
2009 2016 Bertrand Duchoud PLR  
2017 2020 Werner Grange Entente gingolaise  
2021 En cours Damien Roch    

Bourgeoisie[modifier | modifier le code]

La commune de Saint-Gingolph comporte aussi une corporation de droit public issue de la commune médiévale, la bourgeoisie. Le conseil bourgeoisial compte cinq personnes : un président, un vice-président et trois conseillers.

Finances locales[modifier | modifier le code]

Le tableau ci-dessous présente l'évolution de la capacité d'autofinancement, un des indicateurs des finances locales de Saint-Gingolph, sur une période de dix ans[13] :

Capacité d'autofinancement (CAF) à Saint-Gingolph de 2012 à 2021
Résultats exprimés en milliers de CHF.
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
750 733 603 702 836 696 1 968 1 801 486 169

Population et société[modifier | modifier le code]

Gentilé et surnom[modifier | modifier le code]

Les habitants de la commune se nomment les Gingolais[11].

Ils sont surnommés lou Couadzou, soit ceux qui coupent les queues en patois valaisan[11].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Saint-Gingolph compte 988 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 69 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 8,9 % (canton : 10,5 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population de Saint-Gingolph entre 1850 et 2020[14],[1]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 29,8 %, au-dessous de la valeur cantonale (31,7 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 31,1 %, alors qu'il est de 26,6 % au niveau cantonal[15].

La même année, la commune compte 485 hommes pour 479 femmes, soit un taux de 49,1 % d'hommes, supérieur à celui du canton (48,4 %)[15].

Pyramide des âges de Saint-Gingolph en 2020 (%)[15]
HommesClasse d’âgeFemmes
1,6 
90 ans ou +
2,5 
9,9 
75 à 89 ans
9,6 
17,1 
60 à 74 ans
21,5 
23,7 
45 à 59 ans
24,2 
16,3 
30 à 44 ans
14,0 
18,1 
15 à 29 ans
14,4 
13,2 
- de 14 ans
13,8 
Pyramide des âges dans le canton du Valais en 2020 (%)[15]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ans ou +
1,2 
7,5 
75 à 89 ans
9,4 
16,8 
60 à 74 ans
17,7 
22,2 
45 à 59 ans
21,7 
20,3 
30 à 44 ans
19,4 
17,7 
15 à 29 ans
16,6 
14,9 
- de 14 ans
14,1 

Enseignement[modifier | modifier le code]

Enseignement primaire[modifier | modifier le code]

La commune possède un centre scolaire, à côté de la salle polyvalente, inauguré en . Auparavant, l'école était installée dans le château.

Enseignement secondaire[modifier | modifier le code]

La commune participe au Cycle d'orientation de Vouvry, avec les communes de Port-Valais, Vouvry et Vionnaz.

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

Les principales manifestations annuelles sont les suivantes :

Sports[modifier | modifier le code]

La commune de Saint-Gingolph (Suisse) possède plusieurs équipements sportifs :

  • une plage ;
  • une salle polyvalente équipée ;
  • deux terrains de football ;
  • plusieurs centaines de kilomètres de sentiers de randonnée balisés.

Vie associative[modifier | modifier le code]

Une vingtaine d'associations sont recensées à Saint-Gingolph, pour la plupart franco-suisses. La liste est disponible sur le site internet de la commune.

Médias[modifier | modifier le code]

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Le village de Saint-Gingolph est inscrit à l'Inventaire fédéral des sites construits à protéger en Suisse comme « cas particulier »[17].

Patrimoine architectural[modifier | modifier le code]

L'ancien Hôtel de la Croix-Blanche (qui abrite actuellement les bureaux de la Police Cantonale), la chapelle de la Sainte-Famille, le château de Saint-Gingolph et sa dépendance, soit la maison de Rivaz-de-Nucé ou maison des Sœurs, sont classés biens culturels d'importance régionale[18].

Patrimoine lacustre[modifier | modifier le code]

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

Le musée des Traditions et des Barques du Léman est classé parmi les biens culturels d'importance régionale[18].

Lieux de culte[modifier | modifier le code]

Le portail du château et la chapelle de la Sainte-Famille.
  • Chapelle de la Sainte-Famille (1677), réservée aux familles bourgeoises de la commune.
  • École des Missions, à 4 km en direction du Bouveret.

Ces lieux de culte font partie du diocèse d'Annecy, celui-ci s'arrêtant à la limite communale au Bouveret, frontière diocésaine effective avec le diocèse de Sion sur le torrent du Riau.

Il faut noter que malgré le fait qu'il y ait deux communes distinctes, il n'y a qu'un seul cimetière, situé sur territoire français, ce qui a engendré des situations cocasses pendant le conflit 1939-1945, notamment des cercueils vides de corps mais qui contenaient en réalité des armes ou de la nourriture. Les habitants du côté suisse se font ainsi enterrer en France[19].

L'église paroissiale située sur la commune française dessert la paroisse qui s'étend sur les deux communes[20],[21].

Personnalités[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
« Tranché denché d'argent et de gueules à la loutre rampante de sable, armée d'argent et lampassée de gueules, brochant sur le tout, accompagnée au canton senestre du chef d'une étoile de gueules[22]. »

Les armoiries de Saint-Gingolph sont attestées sur un banneret du XIXe siècle. Bien que le véritable animal héraldique de Saint-Gingolph soit la loutre, plusieurs auteurs donnent les armes de la commune avec un chien assis, un écureuil ou une hyène[23].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  4. « Limites de commune : Saint-Gingolph » Accès libre, sur geo.admin.ch (consulté le ).
  5. RTS, 24 février 2020
  6. np, « Saint-Gingolph (Valais) » Accès libre, sur toponymes.ch (consulté le ).
  7. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé, (réimpr. 2004, 2021) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 421.
  8. a et b Henry Suter, « Saint-Gingolph », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
  9. Jean Prieur et Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, , 191 p. (ISBN 978-2-84206-465-5, lire en ligne), p. 35.
  10. P.-H. Liard, H. Chevalley, A. Huber, B. Gross, Glossaire des Patois de la Suisse Romande, Librairie Droz, tome VIII, fascicule 116 (pages 1065-1120): frònyi-fuser, Genève, 2002, p.325, article « Gingolphe, 2° Noms de lieux ».
  11. a b et c Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 117
  12. Graphie savoyarde de Conflans. En orthographe de référence : Sent-Gingolf (se prononce aussi San Zhingueû) : Lexique des noms des communes savoyardes en arpitan - Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne)
    préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
  13. « Comptes et budgets » Accès libre, sur st-gingolph.ch (consulté le ).
  14. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  15. a b c et d « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  16. « Fête de la châtaigne de St-Gingolph – L'originale depuis 1989 | Valais / Haute-Savoie », sur chataigne-st-gingolph.com (consulté le ).
  17. [PDF]Saint-Gingolph, ISOS.
  18. a et b [PDF] Canton du Valais - Inventaire PBC, Objets B
  19. Site rts.ch, article "Le traité de Thonon coupait Saint-Gingolph en deux il y a 450 ans", consulté le 26 novembre 2020.
  20. « Paroisse Saint-André en Gavot-Léman : Communautés St Gingolph, et Novel », Infos pratiques par communautés, sur diocese-annecy.fr (consulté le ).
  21. Henri Baud et Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Éditions Horvath, , 672 p. (ISBN 978-2-7171-0099-0), p. 397.
  22. « Saint-Gingolph », sur aveg.ch (consulté le ).
  23. Armorial valaisan, Zurich, Orell Fuessli, , 304 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 226.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Fonds d'archives[modifier | modifier le code]

  • Fonds : Saint-Gingolph, Commune (1319-1915) [3,85 mètres]. Cote : CH AEV, AC Saint-Gingolph. Sion : Archives de l'État du Valais (présentation en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :