Saint-Maurice (Bas-Rhin)

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Saint-Maurice
Saint-Maurice (Bas-Rhin)
Le centre du village.
Blason de Saint-Maurice
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Sélestat-Erstein
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de Villé
Maire
Mandat
Jean-Marc Witz
2020-2026
Code postal 67220
Code commune 67427
Démographie
Gentilé Mauricien(ne)s
Population
municipale
329 hab. (2021 en diminution de 19,76 % par rapport à 2015)
Densité 235 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 19′ 43″ nord, 7° 20′ 10″ est
Altitude Min. 235 m
Max. 335 m
Superficie 1,40 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Sélestat
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Mutzig
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Saint-Maurice
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Saint-Maurice
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Saint-Maurice

Saint-Maurice est une commune française, située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Géographie[modifier | modifier le code]

Saint-Maurice se trouve sur la rive gauche du Giessen, à trois kilomètres en aval de Villé. Le banc communal s'étend sur 140 ha (le moins grand de la vallée) et couvre un interfluve en forme de triangle limité :

  • au sud-ouest par la vallée du Giessen, large de près de 500 mètres dans ce secteur ;
  • au nord-ouest par le vallon de Triembach-au-Val au Sauloch suivi en partie par la route de Villé à Barr ;
  • à l'est par le vallon bien incisé du Dumpfenbach, issu lui aussi des parages du Sauloch, au pied de l'Ungersberg.

Le village est installé à 250 m d'altitude, à l'intersection de l'ancienne route du Sel et du Dumpfenbach. À flanc de coteau, il domine le fond de la vallée du Giessen d'une douzaine de mètres. Quelques maisons de l'agglomération de Triembach-au-Val font partie de la commune de Saint-Maurice, les constructions de la rive gauche du Dumpfenbach sont situées sur le ban de Thanvillé.

Écarts et lieux-dits[modifier | modifier le code]

Cours d'eau[modifier | modifier le code]

  • Dumpfenbach.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 832 mm, avec 9,3 jours de précipitations en janvier et 10,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villé », sur la commune de Villé à 3 km à vol d'oiseau[3], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 957,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Saint-Maurice est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sélestat, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (47,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (49,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34,8 %), zones agricoles hétérogènes (29,2 %), cultures permanentes (18,2 %), zones urbanisées (17,7 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Saint-Maurice : Sankt Moritz en allemand, Sàmmeritz en alsacien, Saint Morih en welche.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un village sans doute très ancien[modifier | modifier le code]

Ce village situé au bord de l'ancienne route du Sel reliant les salines de Lorraine à la Forêt-Noire en passait par le Val de Villé. Le village a une origine très ancienne, puisque d'après les historiens il existait déjà à l'époque hallstattienne (Ve – VIIIe siècle av. J.-C.), mais aucune trace archéologique remontant à la préhistoire ou même au haut Moyen Âge, n'a été trouvée à ce jour.

Une possession de l'abbaye d'Ebersmunster[modifier | modifier le code]

L'abbaye d'Ebersmunster possède de bonne heure à Saint-Maurice le village, mais les chartes qui s'y rapportent sont des faux du XIIe siècle. C'est la raison pour laquelle le nom du patron de l'abbaye est d'abord donné à la chapelle qui y a été édifiée, et ensuite, par extension au village même. Le village devient ensuite une filiale de la paroisse de Thanvillé.

Saint-Maurice passe ensuite à l'évêché de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Saint-Maurice passe ensuite à l'évêque de Strasbourg, puis est cédé comme fief épiscopal à un certain nombre de familles dont celles de Wendelin Zum Trübel, famille noble de Strasbourg. Ce dernier vend, en 1490, le village au Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Saint-Maurice est ainsi rattaché au Comte-Ban, puis suit les destinées de la seigneurie de Frankenbourg jusqu'en 1789 et dépend donc du maire de Neuve-Église. Saint-Maurice est desservie ensuite par le curé de Neuve-Église.

Différentes armées traversent le village[modifier | modifier le code]

Le village étant situé sur un axe de communication important, différentes armées la traverse, notamment les Suédois au moment de la guerre de Trente Ans. Seize familles de bourgeois habitent le village en 1618. En 1648 le village ne comportent plus que neuf fils de bourgeois ; sept maisons sont encore habitables à la fin de la guerre sur les seize habitées auparavant.

Le repeuplement[modifier | modifier le code]

Après la guerre de Trente Ans, le village se repeuple assez rapidement. Des familles entières en provenance des autres vallées et même de plus loin viennent s'installer, encouragées par les édits de Louis XIV. Dans un document de 1690, une liste dresse le nombre de nouveaux arrivants dans la commune, soit 14 couples et 36 enfants, c'est-à-dire une population globale de 64 personnes. Parmi les noms cités, on note : Meier, Viné, Hans, Tantonville, Humbert, George, etc. L'immigration se poursuit au XVIIIe siècle, de belles demeures s'édifient. En 1801, le village compte 250 habitants.

La Révolution[modifier | modifier le code]

Lors de la Révolution, Saint-Maurice ne fait plus partie du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Tous les biens du Chapitre sont nationalisés et vendus sous enchères. La commune étant devenue autonome, un maire est nommé, Nicolas Ernst.

L'avènement de la Deuxième République[modifier | modifier le code]

En 1848, les habitants de Saint-Maurice fêtent l'avènement de la IIe République (1848) en plantant un arbre de la liberté au centre du village.

Une épidémie de choléra frappe le village[modifier | modifier le code]

Malgré l'épidémie de choléra qui frappe le village en 1849, la population loin de diminuer, poursuit sa lente progression. La population double dès la première moitié du XIXe siècle passant de 250 habitants à 466 en 1846. Certains habitants vont chercher fortune au-delà des mers. L'arrivée du chemin de fer en 1891 encourage et facilité les exodes. En 183[Quoi ?] la commune achète une maison spacieuse qu'elle transforme en école et en presbytère pour accueillir le futur curé de la paroisse.

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

L'histoire de la Première Guerre mondiale est marquée par les événements des 18 et août 1914 où une lutte oppose, dans l'avant vallée les troupes de la 14e division de l'armée française et les troupes bavaroises de la 30e division de réserve du général Von Knoerzer, comprenant neuf bataillons d'infanterie, six batteries d'artillerie et une batterie de canons de 100 mm. Le soir du , les soldats allemands occupent le village et s'y installent pour la nuit. Pour une raison inconnue, des coups de feu partent, et les troupes bavaroises, accusent les habitants de cacher des soldats français. Ils incendient trente huit maisons du centre du village, abattent trois habitants en fuite et deux soldats français prisonniers.

Diplôme de Croix de guerre 1919[modifier | modifier le code]

Les évènements des 18 et occasionnent la mort de deux soldats français et la mort de trois civils de la localité. De plus, quatre-vingt-quatre personnes sont arrêtées et détenues durant quinze jours à Strasbourg, accusées d'avoir cachés des soldats français. À la fin des hostilités, le village érige un monument à ses martyrs, qui est inauguré le . Le lendemain, le président Raymond Poincaré visite la commune et lui décerne la Croix de guerre avec palme.

Héraldique[modifier | modifier le code]


Blason de Saint-Maurice

Les armes de Saint-Maurice se blasonnent ainsi :
« De gueules aux trois croisettes tréflées d'argent. »[14].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Mairie-école de Saint-Maurice.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 mai 2020 Jean-Marc Riebel[15] EÉLV Conseiller régional,
président de la communauté de communes
mai 2020 En cours Jean-Marc Witz [16]    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[18].

En 2021, la commune comptait 329 habitants[Note 4], en diminution de 19,76 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
241253286393449444428466420
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
425456428442381365352381352
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
373353331253285278278285247
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
242277293290309332370381397
2018 2021 - - - - - - -
345329-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église de Saint-Maurice[modifier | modifier le code]

Une chapelle fort ancienne d'après la tradition dédiée à saint Maurice s'élevait sur le ban. Celle-ci remonte au XIIe siècle et fut dès son origine liée à l'abbaye d'Ebersmunster. Elle aurait été agrandie une première fois au XIVe siècle. En 1713, on construit une nouvelle nef capable d'accueillir une population qui ne cesse d'augmenter. En 1715, on rajoute une sacristie et on rehausse le clocher surmontant l'ancien chœur gothique. En 1883, le sanctuaire connaît de nouvelles transformations : la nef est allongée, l'entrée se fait sous le cloche à l'emplacement de l'ancien clocher et ce dernier est transféré à l'autre extrémité de la nef à la place de l'ancienne entrée. De l'église gothique du XIVe siècle il ne subsiste plus que quelques traces sur la tour et probablement le bénitier. Le mobilier date pour l'essentiel de cette époque, et en particulier les quatorze tableaux du chemin de croix, dus à Caroline Sorg. L'autel principal est dédié à saint Maurice et les deux autels latéraux sont consacrés à la Vierge et à saint Joseph.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • G.Hirschfell : Etude sur l'histoire du Val de Villé : "Saint-Maurice" in Société d'Histoire du Val de Villé, 1987, pp. 10–70.
  • Société d'histoire du Val de Villé et Communauté de Communes du Canton de Villé: Le Val de Villé, un pays, des hommes, une histoire, pp. 363–367, année 1995.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Saint-Maurice et Villé », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Villé », sur la commune de Villé - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Villé », sur la commune de Villé - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sélestat », sur insee.fr (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur labanquedublason2.com (consulté le ).
  15. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
  16. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.