Sara Sotillo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sara Sotillo
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
PanamaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Pièce de 5 centimes de balboa en hommage à Sara Sotillo (2008).
Bute de Sara Sotillo à Bethania (Panama).

Sara Sotillo, née le à San Miguel, sur l'Isla del Rey (Panama) et morte le , est une éducatrice et féministe panaméenne. Elle est l'une des fondatrices du Parti national féministe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sara Sotillo est la plus jeune d'une fratrie de trois frères et sœurs. Alors qu'elle est encore très jeune, sa famille déménage à Panama, la capitale[1]. Elle a terminé ses études à l'âge de 19 ans, en 1919, et commence à travailler comme enseignante à Garachiné, dans la province de Darién. Elle revient rapidement à Panama, à l'école Manuel José Hurtado, où elle travaille pendant 29 ans[2].

En 1922, avec d'autres Panaméennes, dont Clara González, Enriqueta Morales, Elida Campodónico et Sara Maria Barrera, elle fonde le du Parti national féministe (PNF : Partido Nacional Feminista), dont elle est la deuxième vice-présidente, succédant à Elida Campodónico[1]. En 1925, le Parti soumet à l'Assemblée nationale un mémoire dans lequel des demandes sociales et politiques en faveur des femmes sont formulées. Le document contribue à réformer le statut juridique et la situation économique des femmes au Panama[1].

En 1944, elle fonde l'Association des professeurs unis du Panama, un syndicat d'enseignants qui joue un rôle important concernant la législation sur l'éducation, notamment dans la rédaction et l'adoption de la loi 47 en 1946, la loi organique sur l'éducation[3]. Afin de lutter contre le taux élevé d'analphabétisme existant dans le pays, elle dirige en 1948 la première campagne d'alphabétisation de masse destinée principalement à la population adulte de Panama, pour laquelle elle élabore des programmes d'enseignement appelés ALAS, publiés dans les journaux Daily Panama America et Estrella de Panama[4].

Elle est impliquée dans l'opposition nationaliste à l'accord Filos-Hines de 1947[5],[6], une convention militaire ratifiée par le ministre panaméen des Affaires étrangères, Francisco Filos, et l'ambassadeur des États-Unis, le général Frank T. Hines (en), tous deux agissant sous l'approbation de leurs présidents respectifs : Enrique Adolfo Jiménez et Harry S. Truman. La convention aurait accordé aux États-Unis, durant une période de dix renouvelables, l'exploitation de bases militaires dans plus d'une douzaine de sites au Panama[7]. L'impopularité de la proposition auprès de la population conduit finalement l'Assemblée nationale à rejeter l'accord en .

Vie privée[modifier | modifier le code]

Sara Sotillo reste célibataire tout au long de sa vie et n'a pas d'enfants. Elle vit modestement avec son salaire de professeur (environ 50 dollars américains), et a systématiquement rejeté des offres de promotion, notamment politiques, afin de siéger à l'Assemblée nationale.

Elle meurt le . La cérémonie d'enterrement a lieu en l'église du Christ-Roi de Panama, des milliers de personnes défilant devant le cortège funèbre. Elle est enterrée au cimetière Amador de Panama.

Hommages[modifier | modifier le code]

En 2008, le gouvernement panaméen édite une série spéciale de pièces de 5 centimes à son effigie. La même année, un buste la représentant est inauguré à Betania.

Elle est décorée à titre posthume de l'ordre de Manuel José Hurtado[8], l'une des plus hautes distinctions offertes aux éducateurs et aux universitaires du Panama[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (es) Una Maestra Ejemplar : rasgos biográficos de la educadora Sara Sotillo, Library of the Institute for Women at the University of Panama, Women 's Institute / Université de Panama, , 80 p. (ISBN 9962-606-07-1)
  2. (es) Revista Lotería : La Palabra de Sara Sotillo, Ernesto J. Castillero National Library, Lotería Nacional de Beneficencia, , No. 403 May–June-July éd.
  3. (es) Mujeres que cambiaron nuestra historia, Library of the Institute for Women at the University of Panama, United Nations Children's Fund, , 176 p.
  4. (es) Sara Sotillo : dirigente magisterial nacida en isla San Miguel, Daily Panama America,
  5. Diario La Prensa, ed. (29 September 1994). Sara Sotillo: la maestra.
  6. (es) buscabiografias, « Biografía de Sara Sotillo », sur www.buscabiografias.com (consulté le )
  7. (es) « EDITORA PANAMA AMERICA: historia de Panamá » [archive du ], (consulté le )
  8. (es) « Sotillo », sur diadelaetnia.homestead.com (consulté le )
  9. (es) « Orden Manuel José Hurtado | Educa Panamá » [archive du ], (consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]