Seigneurie de La Madeleine

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Seigneurie de La Madeleine

Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Région/Province Drapeau du Québec Québec
Subdivisions Mauricie, Capitale-Nationale
Statut Seigneurie
Date de fondation
Date de disparition 1854
Concessionnaire Henri de Lévis
Géographie
Coordonnées 46° 30′ 00″ N, 72° 16′ 00″ O
Géolocalisation sur la carte : Mauricie
Géolocalisation sur la carte : Québec

La Seigneurie de La Madeleine est une seigneurie concédée en 1636 sous le régime seigneurial de la Nouvelle-France. Elle est située sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, entre la rivière Saint-Maurice, à Trois-Rivières, et la rivière La Chevrotière, à Deschambault-Grondines, jusqu'à la Rivière Matawin.

Aujourd'hui, ce territoire est situé dans la région administrative de la Mauricie et celle de la Capitale-Nationale, au Québec.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom La Madeleine est le nom de Jacques de La Ferté, abbé de La Madeleine, premier concessionnaire de la seigneurie de La Madeleine[1].

Concession[modifier | modifier le code]

La seigneurie de La Madeleine a été concédée le par la compagnie de la Nouvelle-France à Jacques de la Ferté, abbé de Sainte-Marie-Madeleine de Châteaudun, lui-même membre de la compagnie. Elle mesurait dix lieues en largeur, sur le bord du grand fleuve Saint-Laurent, sur vingt lieues en profondeur dans les terres.

Détachements[modifier | modifier le code]

Sur sa seigneurie de La Madeleine, l'abbé de La Ferté concéda les seigneuries suivantes : seigneurie de Batiscan (1639), fief de l'Arbre-à-la-Croix (1644), fief des Prairies-Marsolet 1644), fief Leneuf (1646), fief de Neuville (1646) et seigneurie du Cap-de-la-Madeleine (1651)[2].

Développement[modifier | modifier le code]

En 1640, les jésuites fondent une mission au cap de la seigneurie de La Madeleine. Ce cap était connu sous le nom de cap des Trois-Rivières. Ce noyau est le centre de la future seigneurie de Cap-de-la-Madeleine qui sera découpée en 1651.

En 1649, les premières terres sont concédées par les Jésuites, autorisés par l'abbé de La Madeleine.

Suppression[modifier | modifier le code]

Ce qui restait de la seigneurie de La Madeleine, après les amputations des seigneuries du Cap-de-la-Madeleine, Champlain, Batiscan, etc., a été supprimée par le tribunal en 1668, faute d'héritiers. Jacques de La Ferté était mort depuis 1651[3].

Seigneurs[modifier | modifier le code]

La seigneurie de La Madeleine n'a eu qu'un seul seigneur. Après son décès en 1651, la seigneurie est restée sans titulaire. En 1668, aucun héritier de l'abbé de La Ferté ne se sont présentés pour réclamer la seigneurie, ce qui entraîna sa suppression.

  • 1636-1651 : Jacques de La Ferté, abbé de La Madeleine
  • 1651-1668 : Sans titulaire

Traces et commémoration[modifier | modifier le code]

Les anciennes seigneuries ont laissé des marques dans le patrimoine culturel, que ce soit la toponymie, les paysages, les bâtiments, les plaques et monuments, les sources, et dans des personnages, lieux et événements emblématiques ou symboliques[4].

Les traces laissées par la seigneurie de La Madeleine sont les suivantes :

Manoir et moulin[modifier | modifier le code]

En théorie, chaque seigneurie devait avoir un manoir habité ainsi qu'un moulin à farine en bon état de fonctionnement. Aucun manoir ni moulin ne sont connus pour l'ensemble de la seigneurie de La Madeleine. Les manoirs et moulins qui ont existé appartenaient non pas à la seigneurie de La Madeleine mais plutôt aux seigneuries qui ont été découpées à l'intérieur de la seigneurie de La Madeleine (Cap-de-la-Madeleine, Champlain, Batiscan, etc.)

Plaques et monuments[modifier | modifier le code]

Aucune plaque ni monument ne rappellent l'existence de cette ancienne seigneurie. Toutefois, le nom et le portrait de l'abbé de La Ferté apparaissent sur la plaque de bronze du monument aux fondateurs de Cap-de-la-Madeleine, érigé en 1951, lors de son 300e anniversaire de l'ancienne ville. Son portrait apparaît aussi sur un panneau d'interprétation intitulé «La fondation de Cap-de-la-Madeleine», érigé au coin de la rue Notre-Dame et de la rue du Sanctuaire.

En 1951, l'ancienne ville du Cap-de-la-Madeleine avait adopté le clocher de l'église de Châteaudun comme partie de son emblème dans la construction d'un monument commémoratif érigé à la sortie du pont Duplessis. Ce monument a été démoli.

Personnages, lieux et événements[modifier | modifier le code]

L'ancienne ville de Cap-de-la-Madeleine a été jumelée à la commune de Châteaudun (Perche, France).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Seigneurie du Cap-de-la-Madeleine », sur Commission de toponymie du Québec (consulté le )
  2. Jacques SAINTONGE, « Jacques de la Ferté, abbé de la Madeleine », Héritage, Trois-Rivières, Société de généalogie de la Mauricie et des Bois-Francs, première partie, vol. 24, no 2, été 2002, p. 95-98 ; deuxième partie, vol. 24, no 3, automne 2002, p. 159-160 ; troisième partie, vol. 24, no 4, hiver 2002, p. 216-217 ; quatrième partie, vol. 25, no 1, printemps 2003, p. 16-17 ; cinquième et dernière partie, vol. 25, no 2, été 2002, p. 79-81.
  3. Marcel Trudel, Histoire de la Nouvelle-France, tome 4, La seigneurie de la Compagnie des Indes occidentales, 1663-1674, Montréal, Éditions Fides, 1997, pages 330 et ss.
  4. « Les marques du régime seigneurial constituent une partie substantielle du patrimoine culturel des Québécois. Elles se retrouvent dans la toponymie et leur tiennent compagnie dans leur vie quotidienne. Tantôt elles prennent la forme de paysages aux rectangles étroits et allongés; tantôt celle de bâtiments, manoirs et moulins; tantôt celle de plaques et monuments constituant autant de rappels mémoriels; tantôt encore celle de sources imprimées comme les Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé, de manuscrits tels les aveux et dénombrements, ou de témoignages oraux relatant des traditions et des façons de faire transmises par la parole de génération en génération. Tantôt enfin les traces peuvent se dégager de personnages, lieux ou événements introduits ou réintroduits par les historiens dans la mémoire collective. Le legs du régime seigneurial est à l'heure actuelle inventorié, recueilli de plus en plus (dans le cas du patrimoine immatériel vivant qui se transmet de génération en génération – voir le Musée de la Mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli ) et mis en valeur. Les guides touristiques, des travaux de devanciers comme les Vieux manoirs, vieilles maisons de Pierre-Georges Roy, les musées, les bibliothèques et les archives invitent à reprendre contact avec ces témoins d'une époque disparue, mais qui n'en constituent pas moins une partie importante des caractères identitaires des Québécois en Amérique du Nord au même titre que la langue et la culture. » Gilles Durand, « Brève histoire du régime seigneurial par Benoît Grenier» [compte-rendu], Mémoires vives, numéro 34, août 2012, Bulletin de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, [en ligne] http://www.cfqlmc.org/bulletin-memoires-vives/bulletins-anterieurs/bulletin-nd34-aout-2012/774 (page consultée le 26 février 2014)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Beaudoin, L'un des plus beaux endroits de tout le pays, dans Collectif, Rencontrer Trois-Rivières, 375 ans d'histoire et de culture, Trois-Rivières, Éditions d'art Le Sabord, 2009, p. 76-77.
  • Jacques Saintonge, Jacques de la Ferté, abbé de la Madeleine, Héritage, Trois-Rivières, Société de généalogie de la Mauricie et des Bois-Francs, première partie, vol. 24, no 2, été 2002, p. 95-98 ; deuxième partie, vol. 24, no 3, automne 2002, p. 159-160 ; troisième partie, vol. 24, no 4, hiver 2002, p. 216-217 ; quatrième partie, vol. 25, no 1, printemps 2003, p. 16-17 ; cinquième et dernière partie, vol. 25, no 2, été 2002, p. 79-81.