Shakudō

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Fuchi[1] en shakudō, or et alliage de cuivre (sentoku)[2].
Shakudō avant patine.

Le shakudō (赤銅?) est un alliage de cuivre contenant typiquement 3 à 7 % d'or, principalement utilisé pour sa patine noir-pourprée d'apparence laquée. Parfois, de petites quantités d'autres métaux sont ajoutées. Dans l'art traditionnel japonais, il est souvent martelé et incrusté d'or ou de cuivre pour obtenir des motifs très contrastés.

Historique[modifier | modifier le code]

Le shakudō était historiquement utilisé au Japon pour décorer des éléments de katana tels le tsuba (la garde). Lors de son introduction en occident au milieu du XIXe siècle, il a été considéré comme inconnu en dehors d'Asie mais des études récentes ont suggéré des similitudes avec des alliages utilisés en Égypte, en Grèce, ou à Rome[3]. Les artisans joaillers modernes ont contribué à faire renaître l'utilisation de cet alliage comme élément de décoration, spécialement pour la technique du mokume-gane.

Shakudō est parfois utilisé comme un terme général désignant les objets décoratifs damasquinés d'origine japonaise, également connus en Occident comme étant du damasquinage Amita, du nom d'un fabricant du XXe siècle exportant ce type de pièces.

Patine[modifier | modifier le code]

La technique niiro (煮色?) permettant d'obtenir une couleur noir-pourprée durable consiste à passiver la surface du métal avec du rokushō (緑青?), un mélange composé principalement de carbonate de cuivre, chalcanthite et alun. Ce qui donne sa couleur particulière au shakudō patiné, c'est une couche de quelques micromètres d'oxyde de cuivre dans laquelle sont dispersées des particules d'or sur une épaisseur de l'ordre de 10 nm. Les particules d'or reflètent la lumière dans toutes les directions et font baisser la luminosité apparente. La lumière passant à travers l'or devient bleue (imperméable aux longueurs d'onde autres que le bleu) et celle réfléchie par l'oxyde de cuivre devient rousse, de sorte à former cette couleur caractéristique cuivrée, noire et pourprée. L'artiste adapte la composition de l'alliage et celle du rokushō pour obtenir la couleur souhaitée.

Source de la traduction[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fuchi : pièce d'un katana entre la poignée et la garde.
  2. « Fuchi with Hollyhocks », The Walters Art Museum (consulté le ).
  3. (en) « Secret of Achilles' Shield », New Scientist, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Chuck Evans, Jewelry : Contemporary Design and Technique, Davis publications, , 267 p. (ISBN 978-0-87192-141-3).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]