Simon-Pierre Grizot

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Simon-Pierre Grizot
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Biographie
Activité
Période d'activité
XVIIe siècle ou XVIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata

Simon-Pierre Grizot, mort après 1750, est un important marchand-fabricant de bas de Nîmes. Il aurait importé à Nîmes le métier à tisser les bas.

Biographie[modifier | modifier le code]

Simon-Pierre Grizot est le petit-fils d'un maître d'école[1].

A la fin du XVIIe siècle, il importe à Nîmes, en provenance d'Angleterre, le métier à tisser des bas qui se répand rapidement dans tout le Languedoc[2],[3]. Plus précisément, il rapporte de Londres les dessins des pièces composant un métier à tisser les bas de soie, mais ce métier est copié[3].

Il passe donc pour avoir été précurseur, à Nîmes, des manufactures de bas « d'estame et de laine »[4]. Toutefois, son rôle dans ce transfert de technologie est contesté et l'importation de ce métier à tisser, en 1680, est aussi attribuée à Louis Félix[5].

En 1700, une assemblée générale réunit les « marchands, facturiers, ouvrier et faiseurs de bas au métier ». Ils se déclarent eux-mêmes maîtres et désignent comme syndic Simon-Pierre Grizot[4]. Il est ensuite doyen de la communauté des maîtres marchands-fabricants de bas[6],[7] et déclare en 1710, à lui seul, vingt-cinq métiers. Il est à la fois à la tête d'un atelier de tissage et marchand de bas. En 1717, il déclare diriger trente métiers et se situe au sommet de la hiérarchie économique des marchands-fabricants de bas nîmois. Ses activités glissent de plus en plus vers le négoce uniquement, au détriment de la fabrication. Il est dit en 1727 : « marchand fezant travailler »[6].

Simon-Pierre Guizot meurt après 1750[2], année où il obtient de l'intendant une réduction de la taxe de capitation, en invoquant sa mauvaise situation financière[3].

Héraldique et mémoire[modifier | modifier le code]

Ses armes, qu'il prend en 1674, sont décrites comme suit : « D'argent à un chevron de gueules accompagnés de trois chouettes de sable et un chef d'azur chargé de trois étoiles d'argent ». On les retrouve sur ses plombs de scellés[2].

À Nîmes, une rue porte son nom[2],[3]. Elle dessert la maison et les jardins qu'il acquiert vers 1700[1]. Elle est à l'état d'impasse, portant déjà le nom de Grizot, quand, en 1852, le conseil municipal décide de l'ouvrir pour relier la rue Roussi et le boulevard de Calquières[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Albert Puech, « La vie de nos ancêtres, d'après leurs livres de raison, ou les Nîmois dans la seconde moitié du XVIIe siècle (suite) », Mémoires de l'académie de Nîmes, 7e série, vol. 8,‎ , p. 143-298 (lire en ligne).
  2. a b c et d Daniel Slowik, Catalogue. Les plombs de scellés. L'industrie de la soie de Nîmes, Lulu.com, (ISBN 978-1-326-74834-0, lire en ligne), p. 58.
  3. a b c d et e Albin Michel, Nîmes et ses rues. T. 2, De la lettre G à la lettre Y /, Nîmes, Clavel-Ballivet, (lire en ligne), p. 41-46.
  4. a et b Léon Duthil, « La fabrique de bas à Nîmes au XVIIIe siècle », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 17, no 66,‎ , p. 218–251 (ISSN 0003-4398, DOI 10.3406/anami.1905.3681, lire en ligne, consulté le ).
  5. Albert Puech, « La vie de nos ancêtres, d'après leurs livres de raison, ou les Nîmois dans la seconde moitié du XVIIe siècle : Notes et pièces justificatives », Mémoires de l'académie de Nîmes, 7e série, vol. 10,‎ , p. 71-211 (lire en ligne).
  6. a et b Line Teisseyre-Sallmann, L'industrie de la soie en Bas-Languedoc: XVIIe – XVIIIe siècles, Paris, École nationale des chartes, coll. « Mémoires et documents de l'École des chartes » (no 44), , 417 p. (ISBN 978-2-900791-12-7, lire en ligne), p. 175, 278-279.
  7. David Kammerling Smith, « Learning Politics: The Nîmes Hosiery Guild and the Statutes Controversy of 1706-1712 », French Historical Studies, vol. 22, no 4,‎ , p. 493–533 (ISSN 0016-1071, DOI 10.2307/286757, lire en ligne, consulté le )