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Sphénoïdite

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Une sphénoïdite est une inflammation aiguë ou chronique, généralement d'origine bactérienne, du sinus sphénoïdal[1], aussi appelée sinusite de l'os sphénoïde, l'une des cavités aériques de la face.

Epidémiologie[modifier | modifier le code]

Les sphénoïdites sont le plus souvent dues à des inflammations (61 à 82 %), ou à des tumeurs (27 %) [2]. Les sinusites sphénoïdales isolées sont des infections rares, représentant 2 à 3% des sinusites [3].

L'agents infectieux le plus souvent en cause dans les sphénoidites aiguës est le Staphylococcus aureus tandis que les anaérobies ( Peptostreptococcus, Fusobacterium, Prevotella et  Porphyromonas species ) et les bacilles à Gram négatifs ( Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa) sont plus les agents les plus fréquents dans la sphénoïdite chronique [4].

On peut aussi retrouver des sphénoïdites d'origine mycosique, dont l'agent pathogène est le plus souvent l'aspergillus (aspergillus flavus ou aspergillus flamigatus).

Signes cliniques[modifier | modifier le code]

La sphénoïdite se révèle par une céphalée ou une douleur crano-faciale chronique, le plus souvent isolée. L'intensité de la douleur peut être très importante. Elle est présente dans 63 à 85 % des cas et peut prendre différentes formes (douleurs au front, au vertex, derrière la tête ou derrière les yeux). Les signes rhinologiques classiques tels que l'écoulement nasal purulent, le nez bouché, sont au second plan et souvent absents. On peut retrouver une rhinorrhée postérieure dans 30 % des cas ou une obstruction nasale dans 30% des cas, mais rarement un écoulement nasal antérieur [5].

Complications[modifier | modifier le code]

De par l'anatomie du sinus sphénoïdal, et la proximité d'organes à risque, la sphénoïdite est une pathologie dont les complications peuvent être graves [6].

Ces complications peuvent être endocraniennes : abcès épidural, méningite, thrombophlébite du sinus caverneux ou ostéomyélite de la base du crâne. Elles peuvent aussi être orbitaires : névrite optique (pouvant conduire à la cécité), atteinte des nerfs oculomoteurs. On peut aussi voir une atteinte du nerf trijumeau, un abcès du septum nasal ou un anévrisme de la carotide interne.

Diagnostic[modifier | modifier le code]

Le diagnostic peut être clinique, en visualisant un écoulement purulent à l'entrée du sinus sphénoïdal, mais la normalité de l'examen n'élimine pas le diagnostic (l'examen nasofibroscopique est normal dans 30 à 50 % des cas).

L’imagerie est donc indispensable pour le diagnostic de sphénoidite. Le scanner des sinus est l’examen le plus utilisé. L’IRM, est parfois indiquée pour évaluer le contenu des sinus, à la recherche d'un processus inflammatoire autre que sinusien, ou d'une éventuelle tumeur du sinus.

Le cone-beam peut parfois remplacer le scanner des sinus.

Traitement[modifier | modifier le code]

Le traitement de première intention repose sur une antibiothérapie, adaptée aux germes en cas de documentation bactériologique, ou probabiliste. Ce traitement doit être maintenu sur une durée prolongée [3].

La chirurgie est très souvent nécessaire. Elle consiste en une sphénoïdotomie, aujourd'hui réalisée par voie endoscopique.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Dictionnaire », sur universalis.fr (consulté le ).
  2. Ozcan Cakmak, Michael R. Shohet et Eugene B. Kern, « Isolated Sphenoid Sinus Lesions », American Journal of Rhinology, vol. 14, no 1,‎ , p. 13–20 (ISSN 1050-6586 et 1539-6290, DOI 10.2500/105065800781602993, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) M. Güven Güvenç, Asım Kaytaz, Gül Özbilen Acar et Mehmet Ada, « Current management of isolated sphenoiditis », European Archives of Oto-Rhino-Laryngology, vol. 266, no 7,‎ , p. 987–992 (ISSN 1434-4726, DOI 10.1007/s00405-008-0873-8, lire en ligne, consulté le )
  4. Itzhak Brook, « Bacteriology of Acute and Chronic Sphenoid Sinusitis », Annals of Otology, Rhinology & Laryngology, vol. 111, no 11,‎ , p. 1002–1004 (ISSN 0003-4894 et 1943-572X, DOI 10.1177/000348940211101109, lire en ligne, consulté le )
  5. A. Garin, L. Manfredi, R. Luscan, C. Nowak, J. Nevoux, J.-F. Papon, « Sinusites postérieures de la face : sphénoïdites et sphénoethmoïdites postérieures », EMC - Oto-rhino-laryngologie,‎ (lire en ligne Accès payant)
  6. Verillaud, B.; Salfrant, M.; Chatelet, F.; Le Clerc, N.; Kania, R.; Herman, P., « Complications crâniennes et endocrâniennes des sinusites aiguës », EMC - Oto-rhino-laryngologie,‎ (lire en ligne Accès payant)