Suite de Kolakoski

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Visualisation sous forme de spirale des termes 3 à 50 de la suite de Kolakoski.

En mathématiques, la suite de Kolakoski, proposée et étudiée par William Kolakoski (en) en 1965[1],[2], est une suite autoréférente infinie de symboles 1 et 2 qui est son propre codage par plages[3].

Définition[modifier | modifier le code]

Les premiers termes de la suite sont :

1,2,2,1,1,2,1,2,2,1,2,2,1,1,2,1,1,2,2,1,2,1,1,2,1,2,2,1,1, ... (suite A000002 de l'OEIS)

Chaque symbole apparaît dans une « plage » d'un ou deux termes consécutifs et si l'on regroupe les termes par plages de 1 et de 2 :

(1),(2,2),(1,1),(2),(1),(2,2),(1),...,

la suite formée des longueurs successives de ces plages redonne la suite de départ : 1,2,2,1,1,2,1,... ; c'est la seule suite à deux symboles 1 et 2 ayant cette propriété et commençant par un 1[3],[4].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Il est raisonnable de penser que la densité asymptotique de chaque symbole est 1/2, mais cette conjecture reste non démontrée[5]. Václav Chvátal a montré que la densité supérieure des 1 est inférieure à 0,50084 en 1993[6] et le meilleur résultat dans cette direction est une borne de 0,50008[7].

Il est remarquable que pour l'unique suite infinie de symboles 1 et 3 débutant à 1 et qui est son propre codage par plages, qui a pour premiers termes :  1, 3, 3, 3, 1, 1, 1, 3, 3, 3, 1, 3, 1, 3, 3, 3,... , on sait calculer exactement la fréquence du chiffre 3 (égale environ à 0,6) ; voir la suite A064353 de l'OEIS.

La suite de Kolakoski a également été remarquée par des informaticiens. Ainsi, Stephen Wolfram la décrit en relation avec l'étude des systèmes de tague cycliques[8],[9].

Remplaçant les 1 par des 0, les 2 par des 1, on peut interpréter la suite comme le développement d'un réel en base 2 ; ce réel est parfois encore appelé constante de Kolakoski[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kolakoski sequence » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) William Kolakoski, « Self-generating runs, Problem 5304 », Am. Math. Monthly, vol. 72,‎ , p. 674 ; pour une solution partielle, voir (en) Necdet Üçoluk, « Self Generating Runs », Am. Math. Monthly, vol. 73,‎ , p. 681-682.
  2. Cependant, cette suite était déjà apparue dès 1939 dans (en) Rufus Oldenburger, « Exponent trajectories in symbolic dynamics », Trans. Amer. Math. Soc., vol. 46,‎ , p. 453-466 (JSTOR 1989933).
  3. a et b (en) N. Pytheas Fogg, Valérie Berthé (éditeur), Sébastien Ferenczi (éditeur), Christian Mauduit (éditeur) et A. Siegel (éditeur), Substitutions in dynamics, arithmetics and combinatorics, Berlin, Springer-Verlag, coll. « Lecture Notes in Mathematics », (1re éd. 1794), 402 p. (ISBN 3-540-44141-7, zbMATH 1014.11015), p. 93.
  4. Plus précisément, on associe à la suite (formée de 1 et de 2) la suite qui compte la longueur des plages de (autrement dit, si correspond à la plage , mettons, c'est que , de même, si correspond à la plage , c'est que , et dans tous les cas, correspondra à la plage suivante, débutant à ou respectivement. La suite de Kolakoski est la seule suite pour laquelle les deux suites et sont identiques.
  5. Integer Sequences and Arrays.
  6. (en) Vašek Chvátal, Notes on the Kolakoski Sequence, DIMACS Technical Report 93-84, .
  7. M. Rao, « Trucs et bidules sur la séquence de Kolakoski », .
  8. Ainsi nommés en référence au jeu du loup, tag game en anglais.
  9. A New Kind of Science, p. 895.
  10. Voir la suite A118270 de l'OEIS.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]