Sulfovanilline

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La sulfovanilline (C8H8O6S) est un réactif dérivé de la vanilline utilisé pour la détermination de champignons et pour sélectionner des structures cellulaires en mycologie.

Définition[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un composé chimique obtenu par réaction entre la vanilline naturelle ou de synthèse et de l'acide sulfurique. D'un point de vue général, la combinaison d'un acide fort (acide sulfurique) avec un aldéhyde (vanilline) donne un mélange « réactif » dont le principe est toujours le même : il se combine avec les corps huileux et les composés phénoliques pour se colorer en bleu-gris. Leur réaction sous forme de formule chimique donne ceci[1] :

C8H8O3 + H2SO4 C8H8O6S + H2O

Chimiquement et dans son utilisation, la sulfovanilline est proche du Sulfobenzaldéhyde, issu d'une réaction similaire entre l'acide sulfurique et le benzaldéhyde[1],[2].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Tout d'abord utilisé pour la détermination des lichens à la fin du XIXe siècle, ce réactif est utilisé en mycologie afin de discriminer les Agarics en mettant en évidence les dérivés de l'albumine. Et c'est au tout début du XXe siècle que cette solution est employée pour les Russules et les Lactaires, et plus tard les Polypores[1]. Chez les Russules, seules les espèces apparentées à Russula velutipes (dont R. lepidicolor et R. minutula) voient leur chair se colorer d'un rose-rouge vif, les autres espèces ne montrant pas de réactions[3].

Microscopiquement, cette solution permet de colorer en bleu noir ou gris ardoise le contenu des laticifères et des cystides. En effet, sans ce réactif, ces structures passent facilement inaperçues. On peut ainsi vérifier la présence, la densité, la morphologie et la réactivité des dermatocystides[1],[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Marcel Lecomte, « Russules et réactions sulfoaldéhydiques », Bulletin annuel de l'Association des mycologues francophones de Belgique,‎ , p. 3-5 (lire en ligne, consulté le )
  2. Eyssartier Guillaume et Roux Pierre, Le guide des champignons : France et Europe, Paris, Belin, 1151 p. (ISBN 978-2-410-01042-8 et 2-410-01042-3)
  3. Guillaume Eyssartier, Champignons : tout ce qu'il faut savoir en mycologie, Paris, Belin, , 303 p. (ISBN 978-2-410-01510-2), p. 203
  4. Marcel Lecomte, « La recherche des dermatocystides et leur réaction au sulfobenzaldéhyde », Bulletin annuel de l'Association des mycologues francophones de Belgique,‎ , p. 6-8 (lire en ligne, consulté le )