Suzanne Babut

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Suzanne Babut
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Suzanne Émilie Eugénie PlanchonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Autres informations
Distinction

Suzanne Babut, née le à Montpellier et morte le à Nîmes[1], est une résistante française protestante lors de la Seconde Guerre mondiale[2]. Elle reçoit le titre de Juste parmi les nations le pour ses actions de résistance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Petite-fille du botaniste Jules Émile Planchon, elle épouse en 1907 Ernest Babut, normalien, agrégé d’histoire, professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier, tué au front lors de la Première Guerre mondiale. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Suzanne Babut gère une pension de famille à Montpellier, la pension Babut[3].

La pension Babut[modifier | modifier le code]

Suzanne Babut transforme sa maison natale, située au 5, chemin de Nazareth à Montpellier, en pension de famille. À l’automne 1942, elle décide de ne plus prendre de clients "ordinaires" et de réserver toutes ses chambres aux personnes juives afin de les héberger et de les cacher de la Gestapo, établie dans le même quartier. Au total, entre 1942 et 1945, Suzanne Babut y héberge et cache une cinquantaine de personnes juives, dont les familles Levi Alvares et Radzyner[4].

Mireille Radzyner, née en 1942 à Montpellier, hébergée avec ses parents à la pension Babut, rapporte :

Mes parents, juifs polonais, ainsi que ma sœur Alice se sont repliés sur Montpellier en 1941. J'y suis née à en 1942. Grâce à M.Ernst nous avons échappé à la Gestapo en allant nous cacher dans la famille Pépin à Marvejols où mon frère Serge est né. Très vite nous avons dû fuir et nous nous sommes retrouvés dans la pension tenue par Mmes Babut et Planchon (protestantes). Il me reste une photo. Cette pension était en face de la caserne De Lauwe (aujourd'hui Lycée d'excellence) qui abritait La Gestapo ! Ces dames nous ont trouvé un logement à la Libération et c'est à ce moment-là que nous les avons quittées[4].

Juste parmi les nations[modifier | modifier le code]

Le mur des Justes à Paris.

Le , l'institut Yad Vashem de Jérusalem décerne à Suzanne Babut le titre de Juste parmi les nations[5]. Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’État d’Israël. Son nom apparaît ainsi sur l'Allée des Justes à Jérusalem et l'Allée des Justes à Paris.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de l'Hérault, commune de Montpellier, année 1887, acte de naissance no 235, avec mentions marginales de mariage et de décès
  2. « Femmes de Montpellier - Ville de Montpellier », sur www.montpellier.fr (consulté le )
  3. « Suzanne-Babut », sur www.ajpn.org (consulté le )
  4. a et b « Pension-Babut », sur www.ajpn.org (consulté le )
  5. « | Le comité Français pour Yad Vashem », sur yadvashem-france.org (consulté le )