Syndrome de Sissi

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Le syndrome de Sissi, ou en allemand : ‘Sissi-Syndrom’, est une forme discutable de syndrome dépressif, et, selon le journaliste Jörg Blech, une invention de toutes pièces de l'industrie pharmaceutique.

Nosographie théorique[modifier | modifier le code]

Le syndrome de Sissi rassemblerait, dans une forme de syndrome dépressif, agitation, nervosité, hyperactivité physique, sautes d'humeur, jeûne, culte exagéré du corps, problèmes d'estime de soi et de nombreuses tentatives d'auto-traitement. L'ensemble de ces signes, bien que difficiles à détecter, seraient identifiables chez un tiers des femmes dépressives[1].

Il doit son nom à Sissi, impératrice d'Autriche, qui aurait été atteinte par cette forme de dépression[2].

Controverse[modifier | modifier le code]

Selon le journaliste Jörg Blech, reprenant les études de spécialistes allemands, ce syndrome serait une invention de toutes pièces de l'industrie pharmaceutique. « Le syndrome de Sissi fit ainsi sa première apparition en 1998 : dans une annonce partiale du laboratoire SmithKline-Beecham (devenu entre-temps Glaxo-SmithKline). Les individus touchés y étaient décrits comme dépressifs, leur état pouvant donc nécessiter un traitement par psychotropes. [...] Mais en mai 2003, des médecins de la clinique universitaire de Münster démontrèrent que ce prétendu problème de santé publique était une invention de l'industrie[2]. Leur analyse de sources spécialisées a en effet montré que le tableau clinique ne pouvait être justifié scientifiquement. La présence médiatique du syndrome de Sissi, notamment dans un essai consacré à ce sujet comme par un fait exprès, serait bien plutôt due à l'action de Wedopress, une agence de relations publiques installée à Oberursel et sous contrat avec Glaxo-SmithKline[3]. »

Ce syndrome n'est finalement pas retenu dans la nosologie contemporaine[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Möller, Laux, Deister Psychiatrie und Psychotherapie Thieme: 2005, (ISBN 3-13-128543-5), S.85
  2. a et b (de) M Burgmer, G Driesch et G Heuft, « [The "Sisi syndrome": a new form of depression?] », Der Nervenarzt, vol. 74, no 5,‎ , p. 440-444 (ISSN 0028-2804, PMID 12966819)
  3. Jörg Blech, Les inventeurs de maladies : manœuvres et manipulations de l'industrie pharmaceutique, Québec (Leméac (ISBN 978-2-7609-2781-0)), Suisse (Servidis), France et autres pays (Actes sud), 2005, collection Babel, (ISBN 978-2-7427-7414-2), p. 19-20
  4. (de) W. Harth et A. Hillert, « Zivilisatosen », Der Hautarzt, vol. 58, no 10,‎ , p. 864-869 (ISSN 0017-8470 et 1432-1173, DOI 10.1007/s00105-007-1373-2, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]