Théodore Braun

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Théodore Braun
Théodore Braun
(Chapitre de Saint-Thomas).
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Théodore Élisée Braun, né le à Béligny (Rhône) et mort le à Mulhouse (Haut-Rhin), est un magistrat français qui fut président du Consistoire supérieur et du Directoire de l'Église de la Confession d'Augsbourg[1].

Il traduisit également plusieurs poèmes et drames de Schiller, tels que Marie Stuart[2], Wallenstein[3] ou La Fiancée de Messine[4].

L’Académie française lui décerne le prix Langlois en 1872 pour sa traduction du Théâtre de Schiller.

Biographie[modifier | modifier le code]

Théodore Élisée, dit Théo, est issu d'une vieille famille réformée de Mulhouse, alliée aux dynasties bourgeoises de la cité. Il est le fils de Mathias Braun, fabricant d'indiennes à Villefranche-en-Beaujolais et de Thérèse Françoise Chandonné, champenoise et catholique. Après des études secondaires à Montbéliard, Nancy et Strasbourg, il entreprend des études de lettres et de droit à l'université de Strasbourg. Un temps avocat à Colmar, il entre dans la magistrature en 1829 comme juge-auditeur[5] à Altkirch (Haut-Rhin) et fait rapidement carrière. Il est substitut à Colmar en 1830, procureur du roi[6] à Saverne (Bas-Rhin) en 1831, substitut général près la cour d'appel en 1834, puis procureur du roi à Colmar en 1836, enfin conseiller à la cour d'appel de Colmar en 1847[7].

Élu député au Consistoire général de l'Église de la Confession d'Augsbourg en 1847, il prend une part importante à la préparation du décret du 25 mars 1852, réorganisant cette Église. Ainsi distingué, après la démission du président Jean-Frédéric de Turckheim, il est nommé président du Directoire et du Consistoire supérieur en 1850. Luthérien d'origine réformée et de tendance libérale, loyaliste à l'égard de Napoléon III, il administre cette Église avec dévouement, mesure et prudence, s'attachant à la création de nouveaux postes pastoraux en Alsace, à Paris et en Algérie et à la construction d'églises. Il siège, es qualité, de 1850 à 1871, au conseil supérieur de l'Instruction publique. Il démissionne et quitte l'Alsace pour le Midi en 1871, en raison de l'annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine à l'Empire allemand. Revenu plus tard en Alsace, il se partage entre Mulhouse et sa maison de campagne à Scharrachbergheim (Bas-Rhin). Mort à Mulhouse le 12 avril 1887, il est inhumé au cimetière protestant de cette ville[8].

Très cultivé et d'une grande sensibilité, Théodore Élisée Braun s'est par ailleurs consacré à la littérature, publiant plusieurs recueils de poèmes en langue française et traduisant de l'allemand plusieurs drames de Schiller dont il était un grand admirateur[1].

Il avait épousé à Mulhouse, le 26 janvier 1830, Catherine Cécile Hofer (1806-1875), issue d'une grande lignée bourgeoise de cette cité. Ils ont eu quatre enfants, dont Charles Nicolas Théodore (1833-1906), conseiller d'État et vice-président du tribunal des conflits (1894-1896), commandeur de la Légion d'honneur et Albert (1835-1905), officier[9].

Publications[modifier | modifier le code]

Théodore Braun a publié les recueils de poèmes suivants : Joies et tristesses (1832), Mes trois noblesses (1866) et À la ville et aux champs (1827-1875), ainsi que les traductions de drames de Schiller, Don Carlos (1847), Guillaume Tell (1858), Wallenstein (1864), Marie Stuart et La fiancée de Messine (1867). il est également l'auteur d'une étude juridique : Les biens protestants de la Confession d'Augsbourg et les attaques dont ils font l'objet, Paris, Ch. Meyueis et Cie, 1854[1].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Une avenue de Villefranche-sur-Saône porte son nom.

Deux de ses portraits à l'huile sont exposés au Directoire de l'Église de la Confession d'Augsbourg à Strasbourg, quai Saint-Thomas.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Raymond Oberlé, « Théodore Élisée Braun », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 5, p. 338
  2. SUDOC [1]
  3. SUDOC
  4. SUDOC
  5. Titre donné aux jeunes gens préparant la magistrature au début du 19e siècle, (cf Annuaire rétrospectif de la magistrature XIXe – XXe siècles).
  6. Au XIXe siècle, les procureurs du roi avaient la même fonction que les procureurs de la République aujourd'hui (cf. Annuaire rétrospectif de la magistrature XIXe – XXe siècles)
  7. Annuaire rétrospectif de la magistrature XIXe – XXe siècles.
  8. Christian Wolff, « Braun, Théodore Élisée », in Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 2, L'Alsace, p. 78-79
  9. Michel Richard, « Les membres laïques du consistoire général de la Confession d'Augsbourg (1805-1848) », in Bulletin de la société d'histoire du protestantisme français, n° 126, 1980, p. 425
  10. Prix Langlois, Académie française [2]
  11. Base Léonore, cote LH/353/71

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Coudre, Un lettré mulhousien : Théodore Braun : 1805-1887, Éditeur Vve Bader, Mulhouse, 1887, 24 p.
  • Jean-Claude Farcy, « Théodore Élisée Braun », in Annuaire rétrospectif de la magistrature, XIXe – XXe siècles, 2010, [lire en ligne]
  • Marc Lienhard, « Braun, Théodore, Élisée », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 457 (ISBN 978-2846211901)
  • Raymond Oberlé, « Théodore Élisée Braun », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 5, p. 338, [lire en ligne]
  • Michel Richard, « Les membres laïques du consistoire général de la Confession d'Augsbourg (1805-1848) », in Bulletin de la société d'histoire du protestantisme français, n° 126, 1980, p. 425
  • Jean Volff, L'Église protestante mixte d'Algérie. Une première expérience d'union luthéro-réformée (1830-1908), Lyon, Olivétan, 2020, p. 83-153
  • Christian Wolff, « Braun, Théodore Élisée », in Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 2, L'Alsace, p. 78-79

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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