Timelash

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Timelash
Épisode de Doctor Who
Titre original Timelash
Numéro d'épisode Saison 22 (1re série)
Épisode 5 (ou 141)
Code de production 6Y
Réalisation Pennant Roberts
Scénario Glen McCoy
Production John Nathan-Turner
Durée 2 x 45 minutes
Diffusion au sur BBC One
Personnages Docteur :
6e
Compagnon :
Peri Brown
Chronologie
Liste des épisodes

Timelash (Lanière temporelle) est le cent-quarante-et-unième épisode de la première série de la série télévisée britannique de science-fiction Doctor Who. Il fut originellement diffusé sur la chaîne BBC One en deux parties du 9 au .

Synopsis[modifier | modifier le code]

Sur la planète Karfel, la population vit sous la dictature du Borad, dont nul n'a jamais vu le visage. Le Borad punit ceux qui s'opposent à lui en les bannissant dans le temps avec un couloir temporel nommé Timelash. Le TARDIS se retrouve happé par le Timelash et se pose sur Karfel, le Docteur va devoir sauver ses habitants du tyran.

Distribution[modifier | modifier le code]

Résumé[modifier | modifier le code]

Le Docteur et Peri se disputent sur leur prochaine destination, quand le TARDIS est pris dans un couloir Kontron, une sorte de couloir temporel. N'arrivant pas à y échapper, il finit par se poser à la source du couloir: la planète Karfel, que le Docteur visita trois incarnations plus tôt.

Karfel est gouvernée par le Borad, un despote n'apparaissant jamais en personne et ayant le visage d'un vieil homme sur les écrans par lesquels il s'exprime. Les Karfelons ont également des alliés, les Bandrils, qui habitent sur une planète voisine, mais la tyrannie du Borad dégrade leurs relations: celui-ci décide de geler l'aide alimentaire qu'il accorde aux Bandrils, qui le menacent de lui déclarer la guerre. Bien que quelques Karfelons tentent de se soulever contre le Borad, ils vivent dans la peur du Timelash, un couloir temporel créé par ce dernier, avec lequel il exile les rebelles. L'un d'eux, Mykros, décide de découvrir la vérité sur le Borad et espionne son second, Renis. Celui-ci le découvre et lui avoue également être opposé au Borad, mais leur conversation est enregistrée par ce dernier: il condamne Mykros à être exilé dans le Timelash, et tue Renis avec un rayon qui le fait vieillir jusqu'à ne laisser que ses os, nommant le Karfelon Tekker pour le remplacer. Avant que Mykros ne soit jeté dans le Timelash, son amoureuse Vena supplie Tekker de le gracier, quand celui-ci refuse, elle lui vole une amulette permettant de contrôler les réserves d'énergie de Karfel et tombe accidentellement dans le Timelash.

Le TARDIS arrive peu de temps après sur Karfel, et Tekker y voit une occasion de récupérer l'amulette. Il fait prendre Peri en otage pour obliger le Docteur à utiliser le TARDIS pour retrouver Vena. Peri est quant à elle enfermée dans une caverne avec un Morlox, une sorte de lézard géant, avant d'être sauvée par des rebelles, mais le groupe est arrêté par les hommes du Borad. Le Docteur calcule que Vena a dû être envoyée en Écosse, en 1885. Il s'y rend et retrouve Vena, ainsi qu'un jeune homme nommé Herbert. Il ramène Vena sur Karfel, sans savoir que Herbert s'est caché dans le TARDIS. Une fois le Docteur revenu, Tekker récupère l'amulette, puis ordonne de faire jeter le Docteur et les rebelles dans le Timelash. Ils résistent, et arrivent à se débarrasser des gardes, le Docteur décide de descendre dans le Timelash à l'aide d'une corde, et récupère deux cristaux de Kontron, qui alimentent la machine. Il s'en sert pour créer deux appareils, l'un lui permettant de devenir invisible quelques instants, l'autre d'absorber un tir d'une arme puis de le renvoyer.

Tekker va voir le Borad et découvre avec horreur son vrai visage: celui d'un monstre mi-Karfelon, mi-Morlox. Il a fait enfermer Peri dans la caverne du Morlox avec une bonbonne de Mustakozène-80, un produit qui peut fusionner les tissus des êtres vivants. Il veut reproduire sur Peri l'accident qui l'a transformé en mutant pour qu'elle soit sa compagne. Le Docteur arrive devant Tekker et le Borad et reconnait ce dernier comme Megelen, un savant fou qu'il avait rencontré lors de son précédent voyage sur Karfel, et qu'il avait arrêté pour avoir commis des expériences barbares sur des Morlox. L'une de ces expériences a apparemment mal tourné, provoquant la mutation de Megelen. Megelen explique son plan au Docteur: il veut provoquer une guerre entre les Karfelons et les Bandrils, ces derniers possédant une arme capable de tuer tous les Karfelons, mais qui n'a pas d'effet sur les Morlox, ni sur Megelen comme il est à moitié Morlox. Il veut ainsi repeupler Karfel à son image avec Peri. Tekker, en entendant ça, se retourne contre Megelen, qui le tue avec le rayon de vieillissement. Il tente ensuite de tuer le Docteur avec, mais ce dernier utilise le cristal de Kontron pour lui renvoyer son tir, le tuant.

Herbert aide le Docteur à sauver Peri. Mais il est trop tard, les Bandrils ont envoyé leur flotte et lancent un missile sur Karfel. Le Docteur arrive à sauver la planète en matérialisant le TARDIS sur la trajectoire du missile, mais Megelen réapparait soudainement: celui que le Docteur a tué était en fait un clone. Le Docteur arrive à effrayer Megelen avec son propre reflet dans un miroir et le pousse dans le Timelash, le bannissant à jamais de Karfel. Il plaisante ensuite en affirmant qu'il deviendra peut-être le Monstre du Loch Ness. Le Docteur et Peri quittent Karfel, et ramènent Herbert à son époque: celui-ci leur donne sa carte de visite, révélant son nom complet : Herbert George Wells.

Continuité[modifier | modifier le code]

  • C'est la deuxième explication que la série donne au mystère du Monstre du Loch Ness, la première étant qu'il s'agit d'une créature robotisé ramenée par les Zygons (« Terror of the Zygons. ») Un roman du huitième Docteur, The Taking of Planet 5 explique que Megelen s'est fait tuer par des Seigneurs du Temps peu de temps après son arrivée afin d'éliminer une possibilité d'anachronisme.
  • L'épisode sous entend que le Docteur est déjà venu sur Karfel sous sa troisième incarnation (celle de Jon Pertwee) avec son assistante Jo Grant et un compagnon qui n'est pas nommé[1]. Le roman Speed of Flight raconte cette histoire. Dans un épisode du spin-off de Doctor Who The Sarah Jane Adventures « Death of the Doctor » Jo Grant mentionne Karfel dans les planètes qu'elle a visité.
  • Lorsque le Docteur explique que le Kontron est un couloir temporel, Peri demande « est-ce que les Daleks n'en ont pas un aussi ? »
  • Le Docteur affirme à l'émissaire des Bandrils qu'il est le "Lord Président de Gallifrey". Or, c'était effectivement son titre à la fin de « The Five Doctors. »

Références culturelles[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Écriture[modifier | modifier le code]

À l'origine de cet épisode était l'envie du scénariste Glen McCoy qui travaillait sur la série médicale Angels d'écrire pour Doctor Who. Il avait soumis en 1983 une idée d'épisode impliquant les Daleks, mais celle-ci fut refusée par le script-éditor (responsable des scénarios) Eric Saward qui souhaitait que l'épisode soit réécrit sans Daleks[3]. Celui-ci fut commissionné le sous le nom de "Timelash." Une des idées de base de l'épisode étant d'avoir pour compagnon provisoire, un jeune H.G. Wells nommé "Herbert" pour réserver la surprise. Dans son script original, c'était le premier Docteur qui a visité la planète autrefois.

Toutefois, Saward commence à s'inquiéter du manque de qualité de l'épisode et du manque d'expérience de McCoy la seconde partie ne sera pas commissionnée avant le . Souhaitant l'épisode au plus vite le producteur John Nathan-Turner accélère l'écriture du scénario. Saward effectuera de nombreuses modifications, notamment sur demande du réalisateur Pennant Roberts comme l'exécution du Maylin Tekker après ses doutes, la relation entre le Docteur et Peri qui devient moins acerbe que dans les dialogues du script original ou la suppression d'éléments extérieurs afin que l'épisode puisse être filmé entièrement en studio. De plus, ils s'aperçoivent que le premier épisode apporte beaucoup trop d'information tandis que le second est bien trop court et Saward tente de corriger cela. Il fait aussi en sorte qu'un seul androïde puisse apparaître par scène afin d'engager un seul acteur pour l'épisode. Étrangement, Saward supprime aussi le passage où le Docteur explique comment il a détruit le missile des Bandrills et remplace une description de Gallifrey par une photo de Jo Grant[3].

Casting[modifier | modifier le code]

Tournage[modifier | modifier le code]

Le réalisateur choisi pour tourner l'épisode fut Pennant Roberts, un vétéran de la série dont la dernière réalisation fut «Warriors of the Deep » lors de la saison précédente et dont ce sera la dernière expérience avec Doctor Who.

La première session de tournage en studio eut lieu du 4 au au studio 4 du centre télévisuel de la BBC suivie par une seconde session de tournage du 19 au au studio 8[3]. La production doit faire des économies et supprime le maximum de rôles possibles. Ainsi, à l'origine, l'ambassadeur des Bandril devait être joué par un acteur mais fut remplacé par une marionnette. Le portrait du troisième Docteur quant à lui, fut peint par un fan de la série, l'artiste américain Gail Bennett en se basant sur une image de l'épisode « Invasion of the Dinosaurs. » La prestation de Darrow, basée sur Richard III fut critiquée par John Nanthan-Turner avant qu'il ne revienne sur son jugement, estimant que cela donnait plus de valeur à un script qui "n'est pas si bon que cela."[4]

Durant le tournage il fut évident que la première partie serait trop longue de six minutes et la seconde trop courte de quatre. Pennant Roberts suggéra de changer le cliffhanger par l'attaque des rebelles par les Gardoliers, mais Nathan-Turner rejeta cette idée. Finalement, le moment où Peri est amené dans les grottes des Morlox fut décalé à la partie 2 et une scène de discussion entre Herbert et le Docteur dans le TARDIS fut écrite par Eric Saward. Elle fut tournée le durant le tournage de « Revelation of the Daleks[3]. »

Post-production[modifier | modifier le code]

La musique de l'épisode fut écrite par Elizabeth Parker, l'ancienne compositrice de la série Blake's 7.

Diffusion et Réception[modifier | modifier le code]

Épisode Date de diffusion Durée Téléspectateurs
en millions
Archives
Épisode 1 45:00 6,7 Bandes couleurs PAL
Épisode 2 44:36 7,4 Bandes couleurs PAL
Diffusé en deux parties du 9 au , l'épisode fit un score d'audience moyen[3].

Originellement diffusé en deux parties de 45 minutes en Angleterre, cet épisode fut redécoupé en quatre parties pour certaines rediffusions en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Critiques[modifier | modifier le code]

L'épisode est peu apprécié des fans et s'est retrouvé en 2009 en avant-dernière position avec « The Twin Dilemma » dans les votes du "Mighty 200" classant les 200 épisodes préférés des fans organisé par le Doctor Who Magazine.

L'écrivain Graham Sleight a remarqué que Timelash est « grandement considéré comme un des pires épisodes de « Doctor Who » jamais diffusés, affirmant que l'histoire a un scénario faible, un design minable, une direction sans imagination, des effets spéciaux risibles et un jeu d'acteur effroyable[5] ». Toutefois Sleight loue le jeu d'acteur de Robert Ashby qui "hausse la menace à un niveau complètement différent que le reste de l'épisode."[5] Dans une critique Tat Wood décrit l'épisode comme une « histoire creuse seulement mémorable pour avoir été faite avec des marionnettes scolaire et le mauvais goût vestimentaire des Nouveaux Romantiques des années 1980. » Wood pointe du doigt les erreurs du script, de la production et des costumes[2].

Dans le livre Doctor Who : The Discontinuity Guide (1995), Paul Cornell, Martin Day, et Keith Topping critiquent l'épisode pour ses décors dégoulinant et son mauvais jeu d'acteur, mais trouve qu'il n'est pas "aussi mauvais que sa réputation ne le prétend."[6]. Les auteurs de Doctor Who : The Television Companion (1998) expliquent quant à eux que si l'épisode n'est pas très populaire auprès des fans, cela reste au moins une aventure de Doctor Who « traditionnelle » dans une saison contenant des « histoires déviantes, incompréhensible et inopportunément violentes. » [7].

En 2012, Patrick Mulkern de Radio Times juge l'épisode comme étant "le fond de l'abysse" de la série. Il trouve l'épisode insignifiant et justifie son intérêt par le fait que "Peri trouve enfin quelque chose de décent à se mettre." Il raconte aussi avoir assisté au tournage depuis la "galerie" de la BBC qui le permettait, à l'époque de noël 1985[8].

En 2013, sur le site du Daily Telegraph Tim Stanley affirme que : "les décors sont mauvais, le jeu d'acteur est mauvais, le scénario pue, les effets sont risibles et - c'est le plus important - le Docteur joué par Colin Baker est tout simplement désagréable."[9]

Paul Darrow lui-même décrit Timelash comme étant l'épisode "le plus détesté mais aussi l'un de ceux les plus aimés, ce qui le rend fascinant."[4]

Novélisation[modifier | modifier le code]

L'épisode fut romancé par Glen McCoy lui-même et publié en avec une couverture de David McAllister. Il porte le numéro 105 de la collection Doctor Who des éditions Target Books[10]. Ce roman n'a jamais connu de traduction à ce jour.

Éditions commerciales[modifier | modifier le code]

L'épisode n'a jamais été édité en français, mais a connu plusieurs éditions au Royaume-Uni et dans les pays anglophones.

  • L'épisode est sorti en VHS le [11].
  • L'épisode fut édité en DVD le . L'édition contient les commentaires audios de Colin Baker, Nicola Bryant et Paul Darrow. De plus il contient un documentaire sur la création de l'épisode et d'autres bonus[12].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Timelash », BBC (consulté le )
  2. a et b (en) Tat Wood, About Time 6 : Seasons 22 to 26 and TV Movie, Illinois, Mad Norwegian Press, , 73-90 p. (ISBN 978-0-9759446-5-3 et 0-9759446-5-7)
  3. a b c d et e (en) « Timelash », Shannon Sullivan "A Brief History Of Time (Travel) (consulté le )
  4. a et b Martin Anderson, « PAUL DARROW ON BLAKE'S 7, MINISTER OF CHANCE AND THE STAR WARS MMORPG », Shadowlocked, (consulté le )
  5. a et b (en) Graham Sleight, The Doctor's Monsters : Meanings of the Monstrous in Doctor Who, I.B.Tauris, , 225 p. (ISBN 978-1-84885-178-8 et 1-84885-178-2), p. 39
  6. (en) Paul Cornell, Martin Day et Keith Topping, The Discontinuity Guide, London, Virgin Books, (ISBN 0-426-20442-5), « Timelash »
  7. (en) Howe, David J & Walker, Stephen James, Doctor Who : The Television Companion, Londres, BBC Books, , 1re éd., 557 p. (ISBN 978-0-563-40588-7, lire en ligne)
  8. (en) Patrick Mulkern, « Doctor Who: Timelash », Radio Times, (consulté le )
  9. (en) Tim Stanley, « Doctor Who 50th anniversary: Colin Baker – a poetic, dark Doctor with a hideous, bright coat », The Daily Telegraph, (consulté le )
  10. (en) « Timelash », On Target (consulté le )
  11. (en) « Doctor Who - Timelash [1985] », amazon.co.uk (consulté le )
  12. (en) « Doctor Who Restoration Team - Timelash DVD details »