Tomasi Raikivi

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Tomasi Raikivi
Fonctions
Ministre de la Sécurité sociale
Premier ministre Sitiveni Rabuka
(chef du gouvernement)
Gouvernement Rabuka I
Prédécesseur Satendra Nandan
Successeur Adi Finau Tabakaucoro
Biographie
Nationalité fidjienne
Profession pasteur chrétien

Le révérend Tomasi Raikivi est l'une des figures des coups d'État de 1987 aux Fidji.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fidjien autochtone, il est ministre de l'Église méthodiste, la principale Église chrétienne aux Fidji, et devient le secrétaire général du Conseil des Églises du pays (Fiji Council of Churches)[1]. Lorsque les élections législatives de 1987 produisent la première alternance au pouvoir dans l'histoire fidjienne, débouchant sur un gouvernement de gauche, Tomasi Raikivi est l'un des principaux participants au Mouvement taukei, mouvement ethno-nationaliste jugeant inacceptable que l'autorité politique ne soit plus aux mains des chefs autochtones. Il mène des manifestations d'hostilité à l'encontre de la communauté indo-fidjienne[1] et préside une réunion entre les principaux membres du Mouvement taukei et le colonel Sitiveni Rabuka, prédicateur laïc que Ratu Inoke Kubuabola, chef autochtone et secrétaire général de la Société biblique dans le Pacifique, persuade de mener un coup d'État militaire[2],[3].

Le colonel Rabuka remet le pouvoir au gouverneur général Ratu Sir Penaia Ganilau, en lui demandant de mettre en œuvre un nouveau régime politique assurant la suprématie des autochtones. Tomasi Raikivi devient le « conseiller en information » du gouverneur général, et se charge de tenter d'intimider et de contrôler la presse fidjienne[1],[4]. Ratu Sir Penaia tente de former un gouvernement d'unité nationale incluant les membres du gouvernement renversé ; en réponse, le colonel Rabuka mène un second coup d'État et prend lui-même le pouvoir. Il nomme un gouvernement militaire, et y nomme Tomasi Raikivi au poste de ministre de la Sécurité sociale[5],[6]. Tomasi Raikivi et son collègue Viliame Gonelevu, le ministre des Communications mais surtout également un ministre de l'Église méthodiste lui aussi, exigent et obtiennent que les Fidji soient déclarées un État chrétien, avec l'instauration d'une obligation de repos dominical pour tous[2].

Au sein du gouvernement, les extrémistes de l'extrême-droite ethno-nationaliste taukei (notamment Sakeasi Butadroka, Tomasi Raikivi et Ratu Meli Vesikula) se trouvent bientôt en conflit avec les ministres qui souhaitent avant tout un retour au pouvoir de Ratu Kamisese Mara, le perdant des élections de 1987 (notamment Filipe Bole)[7]. Le colonel Rabuka ne maintient ce régime militaire que deux mois, puis remet le pouvoir à Kamisese Mara, qui écarte Tomasi Raikivi et les autres autres figures les plus extrêmes du gouvernement[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) "Is there still hope in Fiji?", Australian Left Review, 1987
  2. a et b (en) Robbie Robertson, The General’s Goose: Fiji's Tale of Contemporary Misadventure, ch. 2 : "The great turning", ANU Press, pp.63-64
  3. (en) John Garrett, "Uncertain Sequel: The Social and Religious Scene in Fiji since the Coups", The Contemporary Pacific, vol.2, n°1, printemps 1990, p.95
  4. (en) "Fijian group hits at India", The Sydney Morning Herald, 4 août 1987, p.15
  5. (en) "Rabuka's Republic", Pacific Islands Monthly, 1er novembre 1987, pp.10-15
  6. (en) William M. Sutherland, Beyond the Politics of Race: An Alternative History of Fiji to 1992, Australian Naional University Press, 1992, pp.181-184
  7. (en) Michael C. Howard, Fiji: Race and Politics in an Island State, UBC Press, 2011, p.322
  8. (en) "Back from the brink", Pacific Islands Monthly, 1er janvier 1988, pp.10-12