Trégaté

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Trégaté
Trégaté
Trégaté, village paludier.
Panneau d'entrée de village
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Commune Batz-sur-Mer
Géographie
Coordonnées 47° 16′ 54″ nord, 2° 27′ 17″ ouest
Localisation
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Trégaté
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Trégaté
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Trégaté

Trégaté est un village situé sur la commune de Batz-sur-Mer, dans le département français de la Loire-Atlantique.

Présentation[modifier | modifier le code]

Schéma montrant l’implantation d’une ville bordée par la mer et des marais.
Morphologie urbaine de Batz-sur-Mer
En bleu clair : les marais salants.
En orange : l’emprise urbaine.
Trait bleu foncé : limites territoriales.

Le hameau est l’un des quatre villages principaux de Batz-sur-Mer, outre Kermoisan, Kervalet et Roffiat.

Trégaté est un écart ouvert du côté sud, mais la partie orientée vers le marais est traditionnellement protégée par des murs souvent aveugles et des murs de pierres sèches[1].

Trégaté, hameau aux maisons blanches qui s’avance dans les marais, possède une place sur laquelle se dresse une croix de granit, deux fois brisée, lors d'accidents routiers et restaurée en 1960 — par Jean Fréour — et 2009[2].

Le hameau type s'articule à partir de la structure de village-rue, se complexifiant par l'adjonction de venelles ou de places. Les maisons doubles, dites « sous même couverture » sont fréquentes, le pignon central s'arrêtant souvent au niveau du plancher du grenier, prolongé en hauteur par une cloison de sapin[H 1]. Il arrive que des bâtiments soient en recul par rapport à l'alignement de la rue ; les maisons disposent alors d'une issue privative, formant une placette libre nommée porh en breton de Batz-sur-Mer[N 1], utilisée souvent comme aire de travail — stockage de fumier, battage du grain ou présence d'un appentis ou d'un puits —, pouvant donner naissance à une place quadrangulaire, parfois communautaire. Une illustration de la fin du XVIIe siècle de cette évolution est visible au village de Trégaté : « […] couvert d'ardoize, avec un appantif et court construite depuis peu cernée de ses murailles[H 1] ». Les maisons des marais datées les plus anciennes sont situées à Trégaté (1634 et peut-être 1636)[H 2].

L'autosubsistance des habitants implantés dans les marais a justifié des activités parallèles à la culture et au transport du sel, et en particulier la culture agricole, attestée depuis au moins le XVe siècle[H 3]. On cultive alors les plantes potagères et le seigle, tout en conservant des étendues de landes pour le bétail. La viticulture est également présente, puisque le hameau de Clis sur la commune voisine de Guérande compte dès 1636 un « presoir avecq son esquipaige » et qu'un autre est recensé à Trégaté en 1688[H 4].

En 1886, l'enquête de Sébillot[3] indique que le breton, s'il est éteint dans toutes les autres communes situées au sud de la Vilaine, est encore parlé au Bourg-de-Batz. Cette information est confirmée en 1887 par Alcide Leroux, qui dit que « dans quatre villages de […] Bourg-de-Batz [… Kermoisan, Kervalet, Trégaté et Roffiat …], les personnes de 40 ans connaissent toutes le breton »[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le cartulaire de Redon, conservé aux archives historiques du diocèse de Rennes, atteste d'une population bretonne à Batz au haut Moyen Âge : « L’existence d'une population bretonne à Batz […], est confirmée par le cartulaire de Redon. Une demi-douzaine de chartes de la seconde moitié du IXe siècle conserve le nom de notables de l’île […][N 2]. » Ainsi la saline Sissal est attestée dans les chartes du IXe siècle avoir appartenu à Saluus, notable et propriétaire de salines, tout comme est mentionné Caté, du village de Trégaté[5].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Selon Fernand Guériff, Trégaté signifie en breton « le passage du lièvre »[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Porh a laissé les mots porhig à Kervalet, et porh gwaï à Roffiat[H 1].
  2. Le cartulaire de l’abbaye de Redon est un recueil de chartes de la fin du VIIIe siècle au milieu du XIIe siècle. La citation est de Gildas Buron, conservateur du musée des marais salants[H 5].

Références[modifier | modifier le code]

  • Gildas Buron, Maisons et logis du marais salant guérandais du XVIIe au XIXe siècle, Guérande, Société des amis de Guérande, coll. « Les cahiers du pays de Guérande » (no 47), , 100 p. (ISSN 0765-3565, BNF 34394665).
  • Autres sources
  1. Fernand Guériff et Gaston Le Floc'h, Terroirs du pays de Guérande : 2e édition corrigée et augmentée d'après les notes de Fernand Guériff, Ploudalmézeau, Éditions Label LN, , 281 p. (ISBN 2-915915-14-8, BNF 40954138).
  2. Éric Lescaudron, Batz-sur-mer : traditions et modernité, La Crèche (79260), Geste éditions, , 107 p. (ISBN 9 782367 460123, BNF 42801984), p. 45.
  3. Paul Sébillot, La langue bretonne, limites et statistique (revue d'ethnographie), Paris, E. Leroux, , 29 p. (BNF 31342787).
  4. Association bretonne et Union régionaliste bretonne, Bulletin archéologique de l'association bretonne : session du Croisic, 3e série, t. 7, Rennes (BNF 32717093), p. 184-185.
  5. Gildas Buron, Bretagne des marais salants : 2000 ans d'histoire, Morlaix, Skol Breizh, , 175 p. (ISBN 2-911447-37-9, BNF 37102418), p. 40.
  6. Fernand Guériff et Gaston Le Floc'h, Terroirs du pays de Guérande : 2e édition corrigée et augmentée d'après les notes de Fernand Guériff, Ploudalmézeau, Éditions Label LN, , 281 p. (ISBN 2-915915-14-8, BNF 40954138), p. 145.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Trégaté », sur le site de la mairie de La Baule-Escoublac (consulté le )