Trois Strophes sur le nom de Sacher (Dutilleux)

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Trois Strophes sur le nom de Sacher
(PG 62)
Genre Pièce pour violoncelle seul
Nb. de mouvements 3 pièces
Musique Henri Dutilleux
Effectif violoncelle
Durée approximative min
Dates de composition 1976(I)
1981-1982 (II et III)
Dédicataire Mstislav Rostropovitch
Partition autographe Fondation Paul Sacher (Bâle)
Création I :
II et III :
I : Tonhalle de Zurich
II et III : Bâle, Martinskirche
Création
française

Marseille
Interprètes Mstislav Rostropovitch (création mondiale)
Geneviève Teulières (création française)
Représentations notables
  • , Festival d'Huddersfield, par Moray Welsh
  • , Centre Pompidou, par Yvan Chiffoleau (création parisienne)

Trois Strophes sur le nom de Sacher est une œuvre pour violoncelle seul d'Henri Dutilleux.

Présentation[modifier | modifier le code]

À l'occasion du 70e anniversaire, en 1976, du mécène et chef d'orchestre Paul Sacher, Mstislav Rostropovitch demande à douze compositeurs d'écrire une œuvre pour violoncelle. La contribution d'Henri Dutilleux prend la forme d'un Hommage à Paul Sacher pour violoncelle seul, composé en janvier et février 1976. La pièce est construite sur un motif musical qui est basé sur le nom de Sacher, selon le principe anglo-saxon qui désigne les notes de musique par des lettres : eS-A-C-H-E-Re (mi bémol, la, do, si, mi, )[1],[2].

Motif « SACHER ».

L'œuvre de Dutilleux, écrite avec scordatura (accord : si bémolfa dièsela), est créée avec neuf autres des hommages — Pierre Boulez et Hans Werner Henze n'ayant pu terminer leur partition à temps — le à la Tonhalle de Zurich, par Rostropovitch, dédicataire du morceau[1].

Par la suite, Henri Dutilleux, désireux de prolonger l'hommage afin de parvenir à une sorte de suite pour violoncelle seul, complète la page par deux autres pièces, composées fin 1981-début 1982[1]. L'ensemble prend alors le nom de Trois Strophes sur le nom de SACHER, avec la référence à la strophe poétique, selon le compositeur « par le fait que le nom de Sacher est énoncé dans chacune des trois pièces, impliquant une notion de « retour », sinon de « rimes »[2] ».

Le triptyque est créé sous cette forme à Bâle, Martinskirche, par le dédicataire de l'ensemble, Mstislav Rostropovitch, le , jour du 76e anniversaire de Paul Sacher[1],[2].

La partition des Trois Strophes sur le nom de Sacher est publiée en 1982 par Heugel[1].

Analyse[modifier | modifier le code]

Les Trois Strophes portent les indications[1],[2] :

  1. Un poco indeciso
  2. Andante sostenuto
  3. Vivace

La musicologue Adélaïde de Place relève que l'utilisation du motif SACHER de six sons « permet à Dutilleux de travailler sur l'idée de métamorphoses lors des réapparitions successives[2] ».

Dans la première strophe, Un poco indeciso, figure également un emprunt (les dernières mesures de la fugue) d'une dizaine secondes à la Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók, partition commandée et créée par Paul Sacher en 1937, « citation intervenant dans la coda incluant le motif générateur[2] ».

La deuxième strophe, Andante sostenuto, « tient lieu de mouvement lent du triptyque[2] ».

La troisième et dernière strophe, Vivace, est caractérisée par une « écriture brillante en mouvement perpétuel qui se décompose petit à petit au cours des trois sections principales[2] » de la pièce.

La durée moyenne d'exécution des Trois Strophes sur le nom de Sacher est de neuf minutes environ[2],[3].

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue Pierre Gervasoni, le recueil porte le numéro PG 62[1]. Le manuscrit autographe de la partition est conservé dans la collection Henri Dutilleux de la Fondation Paul Sacher, à Bâle[4].

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Gervasoni 2019, p. 471.
  2. a b c d e f g h et i de Place 1989, p. 277.
  3. (en) « Strophes sur le nom de Sacher (3), ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  4. Gervasoni 2019, p. 472.
  5. Philippe Venturini, « Henri Dutilleux », sur Les Échos,
  6. Joseph Thirouin, « Deux Dutilleux face à face dans un disque chambriste », sur ResMusica,
  7. Michèle Tosi, « Dutilleux opus 2, par Pierre Gervasoni », sur ResMusica,

Liens externes[modifier | modifier le code]