Uepeker

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L'uepeker ou uchashkuma (Sakhalin) ou tuitak est un genre littéraire oral aïnou. Assimilé aux contes populaires à la fois par les Japonais et certains chercheurs occidentaux, il consiste en un récit de longueur variable, transmis au sein de la population aïnoue, et renvoyant à des événements sans marquage clair de réalité, intégrant le plus souvent différents éléments mythologiques.

Sur le plan formel, l'uepeker s'oppose au yukar, saga aïnoue versifiée, en ce qu'il est récité uniquement en prose.

Sur le fond, il diffère du yukar par les thèmes abordés, l'uepeker s'attachant davantage à décrire des expériences attribuées aux ancêtres que les légendes héroïques ou cosmogoniques de la poésie épique yukarienne.

Étymologie[modifier | modifier le code]

La formation morphologique proposée actuellement est la suivante : u- (préfixe de mutualité) -ue- (adverbe ainsi) - pekere (lumineux).

Selon Chiri Maishiho, lexicographe et anthropologue aïnou, le sens serait le suivant: s'enquérir mutuellement des dernières nouvelles.

Corpus[modifier | modifier le code]

Corpus linguistique[modifier | modifier le code]

Les Aïnous ne disposaient pas d'une langue écrite avant les premières retranscriptions du XIXe siècle par Batchelor ou Chamberlain. Jusqu'à présent, l'aïnou demeure une langue essentiellement orale. Par conséquent, le corpus des uepekers est principalement matérialisé par des enregistrements audios issus de conférences et d'enquêtes.

La collection en ligne la plus conséquente d'uepekers regroupe 38 récits, déclinés sous une version lue (mp3), une version écrite en anglais, une version écrite en aïnou translittéré, une version en kanas aïnous et une traduction japonaise[1].

Conteurs célèbres[modifier | modifier le code]

Shigeru Kayano, homme politique japonais[2].

Toshi Ueda, gagnante du Deuxième Prix Culturel Aïnou[3].

Etudes[modifier | modifier le code]

Etudes folkloriques[modifier | modifier le code]

Les uepekers ont fait l'objet de différentes études anthropologiques et folkloriques, les plus anciennes étant dans le monde occidental celles de Chamberlain, à travers ses Aino Folktales [4].

Etudes linguistiques[modifier | modifier le code]

Le projet uepeker s'inscrit dans les démarches de préservation de la langue, à travers la numérisation de différents récits traditionnels aïnous[5].

L'université d'Hokkaido comporte un centre d'études aïnoues, où les uepekers sont également étudiés[6].

Etudes littéraires[modifier | modifier le code]

Les uepekers ont fait l'objet de différentes études littéraires en anglais (notamment, Mamoru Fujita, de l'université de Keio) [7] et en japonais.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « An Audio Corpus of Ainu Folklore », sur ainu.ninjal.ac.jp (consulté le ).
  2. « 大石高典 著『民族境界の歴史生態学―カメルーンに生きる農耕民と狩猟採集民―』京都大学学術出版会,2016年,264頁,¥3,700+税 », Journal of African Studies, vol. 2017, no 92,‎ , p. 166–169 (ISSN 0065-4140 et 1884-5533, DOI 10.11619/africa.2017.92_166, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) The Foundation for Ainu Culture, « Winner of the 2nd Ainu Cultural Award (Individual) » Accès libre [html], sur ff-ainu.or.jp (consulté le ).
  4. Basil Hall Chamberlain, Aino Folk-Tales (lire en ligne)
  5. (en) The National Institute for Japanese Language and Linguistics, « A Glossed Audio Corpus of Ainu Folklore » Accès libre [PDF], sur ainu.ninjal.ac.jp, (consulté le ).
  6. (ja) CAIS, « CAISの役割 » Accès libre [html], sur cais.hokudai.ac.jp (consulté le ).
  7. (en) Mamoru Fujita, « Ainu Oral Text (3) esaman i=sinere uepeker "An Otter Disguises as Myself" », Journal of Chiba University Eurasian Society,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])