Ultrafragola

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Un miroir Ultrafragola avec la lampe néon allumée, en .

L'Ultrafragola (français : Ultrafraise[1],[2]), surnommé le miroir à selfie (anglais : the Selfie Mirror[3]) est un miroir à néon conçu par Ettore Sottsass en 1970. Il devient au XXIe siècle un objet de la culture numérique, prisé par des célébrités et influenceurs.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dessiné en 1970 par l'architecte et designer italien avant-gardiste Ettore Sottsass, son aspect pop et « ludique » brise les codes de l'époque[1],[2]. La même année, ce miroir — produit à partir de son moule d'origine à Florence — est présenté à l'Eurodomus 3 de Milan. Il ne rencontre pourtant pas de succès commercial à ses débuts, mais devient emblématique du mouvement du groupe Memphis dans les années 1980[4]. Durant cette dernière décennie et celle qui suit, le miroir peut être aperçu chez des célébrités ou dans des magazines[2].

Ce n'est qu'au milieu des années 2010 qu'il se démocratise avec l'émergence notamment de la culture Instagram avec ses influenceurs web[2]. Il est ainsi adopté dans les intérieurs contemporains de personnalités comme Bella Hadid (mannequin américain), Nicolas Ghesquière (styliste français), Lena Dunham (actrice américaine), Frank Ocean (auteur-compositeur-interprète américain), Léna Situations (influenceuse franco-algérienne) ou Hannah Strafford-Taylor (influenceuse britannique)[1]. Au début des années 2020, pour charmer les communautés des médias sociaux, certains établissements recourent à des architectes d'intérieur qui n'hésitent pas à intégrer ce miroir dans la décoration ; c'est le cas de deux enseignes à Paris : l'hôtel Amour et le restaurant Paris-New York (PNY)[1],[5].

Structure[modifier | modifier le code]

Le grand miroir mesure 180 centimètres de hauteur pour 100 de large[1]. Il est entouré d'un néon prenant une teinte rosâtre quand allumé, le matériau par défaut étant blanc[1],[2]. Ses courbes ne sont pas sens rappeler une silhouette sinueuse de chevelure, évoquant la sensualité féminine. Son design permet d'inscrire facilement l'objet dans un décor quelconque[1].

Accessibilité[modifier | modifier le code]

Édité par Poltronova, il faut compter entre 8 000 et 15 000 euros pour l'acquisition d'un miroir. Les premières éditions sont encore plus cotées[1],[2]. Devant ces prix, des créateurs proposent des tutoriels pour en réaliser chez soi grâce aux produits de magasins d'ameublements (comme Ikea) ; des plateformes de commerce en ligne (comme AliExpress) mettent en vente des répliques dans une fourchette de 30 à 100 euros[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Balla Fofana, « En ligne et dans les intérieurs, le miroir Ultrafragola ramène sa fraise », Libération,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  2. a b c d e et f [vidéo] Le Monde, D'où vient ce miroir que l'on voit partout ? sur YouTube,
  3. (en) Allison Duncan, « Why a ‘Selfie Mirror’ Is More Than Just a Mirror », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  4. (en) Hilary Reid, « How Did This Become Everyone’s Favorite Selfie Mirror? It’s flattering, it’s $10,000, and Bella Hadid just bought one », The Strategist,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  5. Arthur Charlier et Kim Hullot-Guiot, « Restaurants : quand les designers mettent le couvert », Libération,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]