Utilisateur:Ab8442/Ultimes contributions

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L'article sur les petits problèmes littéraires devrait intéresser ceux qui se piquent de littérature, les férus de calendrier découvriront quelques curiosités du calendrier grégorien, enfin ceux qui ont dans leurs ancêtres une branche savoyarde s'instruiront avec les glanes d'histoire savoyarde.

Petits problèmes littéraires[modifier | modifier le code]

Les écrivains font souvent allusion à la phase de la Lune dans leurs descriptions. Si la description est datée, on peut découvrir si l'auteur est fidèle aux faits[1].

Victor Hugo[modifier | modifier le code]

  • Pleine Lune à Waterloo, le  ?

« Le , c'était pleine lune. Cette clarté favorisa la poursuite féroce de Blücher, dénonça les traces des fuyards, livra cette masse désastreuse à la cavalerie prussienne acharnée et aida au massacre. Il y a parfois dans les catastrophes de ces tragiques complaisances de la nuit. » (Les Misérables[2]). Nouvelle Lune : à 15 h 53 UT[3] ; Premier Quartier : à h 53 ; Pleine Lune : à 18 h 1 ; Dernier Quartier : à 21 h 46. La Lune approchait de sa plénitude. Le fait est correct.

Stendhal[modifier | modifier le code]

  • Clair de Lune magnifique le  ?

« Le 3 août (écrit à l'ombre sous une arcade du pont du Gard) : J'ai profité de la nuit et d'un clair de lune magnifique pour faire les cinq lieues qui séparent Nîmes du pont du Gard » (Mémoires d'un touriste[4]). Nouvelle Lune : à 12 h 21 UT[3] ; Premier Quartier : à 13 h 23 ; Pleine Lune : à h 40 ; Dernier Quartier : à h 17 ; Nouvelle Lune : à h 1. La Lune était nouvelle et invisible. Souvenir inexact ou inventé.

Chateaubriand[modifier | modifier le code]

  • Achèvement des Mémoires d'Outre-Tombe, le 16 novembre 1841, d'après le copiste du manuscrit[5]

On connaît le célèbre finale des Mémoires : « Il est 6 heures du matin. J'aperçois la Lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient, .... » (Mémoires d'outre-tombe[6]) Dernier Quartier : à h 15 UT[3] ; Nouvelle Lune : à h 29 ; Premier Quartier : à h 10 ; Pleine Lune : à 18 h 39. La date et la description sont incompatibles. Or, Chateaubriand décrit en général de façon fidèle l'état du ciel dans ses Mémoires ; on ne peut supposer qu'il ait inventé le décor en cette circonstance pathétique pour lui. Donc on doit suspecter le quantième. Solution probable indiquée par M. A. Danjon, directeur de l'Observatoire de Paris : Chateaubriand a écrit « ce 1r novembre 1841 » et le copiste a pris 1r pour un 16. Le , la Lune, âgée de 16 jours, pouvait apparaître pâle et élargie à l'horizon ouest aux premières lueurs de l'aube (son coucher eut lieu ce jour-là à h 42).

Alphonse Daudet[modifier | modifier le code]

  • Bélisaire, dans la nuit du , voit la Lune se lever.

Bélisaire, un ouvrier parisien, peut sortir de Paris pour la première fois après le siège, le lendemain de l'armistice du . Il va voir si une baraque qu'il possède en banlieue, à Villeneuve-la-Garenne, n'a pas trop souffert pendant l'investissement. Le , la lune se levait... (Contes du lundi[7]). Pleine Lune : à 21 h 25 UT[3] ; Dernier Quartier : à h 57 ; Nouvelle Lune : à h 34 ; Premier Quartier : à 13 h 16. Le premier quartier se lève vers midi. Dans la nuit, il descendait vers l'ouest ; coucher vers minuit. L'astre ne pouvait se lever.

Edmond Rostand[modifier | modifier le code]

  • Cyrano de Bergerac : acte V. septembre 1655 (les quatre premiers actes en 1640, le cinquième en 1655)

Ah ! Que ce dernier jour de septembre est donc beau ![8]
[...]
Et samedi vingt-six, une heure avant diné
Monsieur de Bergerac est mort assassiné (Cyrano de Bergerac[9]).
Le fut un dimanche[10]. Et dimanche vingt-six, une heure avant diné est tout autant un alexandrin parfaitement correct ! Savinien de Cyrano de Bergerac est surtout connu pour avoir inspiré à Edmond Rostand sa « comédie héroïque » de Cyrano de Bergerac, qui, tout en reprenant des éléments de la biographie du poète, s’en écarte par de nombreux aspects. Il est d'ailleurs mort le , non un samedi, ni un dimanche, mais un mercredi[10].

Marcelle Tinayre[modifier | modifier le code]

  • La Vie amoureuse de Francois Barbazanges

« Ce samedi, vingt-septième jour de juillet, l'an 1673, naquit... La Lune était vieille au dernier quartier. » (La Vie amoureuse de Francois Barbazanges). Dernier Quartier : à h 49 UT[3] ; Nouvelle Lune : à h 50 ; Premier Quartier : à 18 h 54 ; Pleine Lune : à 19 h 4. Le fut un jeudi[10], et la Lune n'était pas encore pleine.

Curiosités du calendrier grégorien[modifier | modifier le code]

Problème des 5 dimanches de février[modifier | modifier le code]

  • Un arrière-grand-père, un grand-père, un père et un fils sont tous nés un dimanche 29 février. En quelles années?

Le dernier jour de février d'une année bissextile est toujours le même que celui du début du mois, et pour que ce dernier soit un dimanche, il faut que le jour de l'an de l'année bissextile soit un jeudi (voir aussi Premier jour du mois selon les types d'années). Le mois de février a alors 5 dimanches !
Une solution ancienne concerne les années 1880, 1920, 1948, 1976[1].
La solution la plus récente concerne les années 1920, 1948, 1976 et 2004 (voir aussi Jour de l'an des années bissextile).
Les 4 fêtent leur anniversaire le dimanche des années bissextiles ; les 3 premiers ont été pères au même âge, à 28 ans !

L'ADN du sapeur Camember[modifier | modifier le code]

  • Le sapeur Camember et sa descendance sont nés un jeudi En quelles années?

Le sapeur François Baptiste Éphraïm Camember est né le jeudi dans le village imaginaire de Gleux-lès-Lure (Saône-Supérieure). Il ne peut fêter son anniversaire que tous les quatre ans ; ayant tiré le mauvais numéro, il se trouve donc conscrit (après une enfance tapageuse) dès sa cinquième bougie. Le sapeur, né en 1844, père à 28 ans et disparu très jeune à 52 ans en 1896, n'a jamais su que son fils, né en 1872, n'a été père qu'à 40 ans en 1912 – 1900 n'est pas bissextile – et ne se serait sans doute même pas posé de questions au sujet de sa belle-fille. La descendance de son petit-fils est bien de son sang puisqu'elle a repris le flambeau du glorieux aïeul en 1940, 1968, 1996 et sans doute bientôt 2024 !

Les mois avec cinq vendredis, samedis et dimanches (VSD)[modifier | modifier le code]

Pour qu'un mois ait 5 vendredis, samedis et dimanches (VSD), il faut impérativement qu'il commence par un vendredi.
Quatre semaines après, le 29 est un vendredi, le 30 un samedi et le 31 un dimanche : seuls les mois de 31 jours sont susceptibles de présenter 5 VSD.
Les deux tableaux de la boîte déroulante ci-dessous indiquent, selon le jour de la semaine du jour de l'an, quels jours commencent chacun des 12 mois d'une même année, qu'elle soit normale ou bissextile. Ainsi dans une année normale, certains mois débutent le même jour de la semaine : d'abord janvier et octobre, ensuite février, mars et novembre, puis avril et juillet, enfin septembre et décembre. Les mois de mai, juin et août sont singuliers. De même dans une année bissextile, janvier, avril et juillet débutent le même jour de la semaine, ce sont ensuite février et août, puis mars et novembre, enfin septembre et décembre. Les mois de mai, juin et octobre sont singuliers.

Les tableaux de la boîte déroulante ci-après indiquent, selon le jour du jour de l'an et le type de l'année, les mois de 31 jours avec 5 VSD.

On observe ainsi que chaque fois que le jour de l'an est un vendredi, Janvier a 5 VSD et c'est aussi le cas d'un autre mois de la même année, Octobre les années normales, Juillet les années bissextiles. En revanche si le jour de l'an est un lundi et l'année normale, celle-ci n'a aucun mois de 31 jours avec 5 VSD ; il en est de même si le jour de l'an est un dimanche et l'année bissextile. Il ne reste plus qu'à déterminer quel jour de la semaine est le jour de l'an d'une année donnée pour savoir si celle-ci présente des mois ayant 5 VSD et si oui, lesquels : il suffit de consulter les boîtes déroulantes qui suivent. Ainsi l'année 2021 commencée un vendredi présente 5 VSD en janvier et en octobre.

Trois vendredis 13 la même année[modifier | modifier le code]

Pour tout mois de l'année, qu'elle soit ou non bissextile, son treizième jour est un vendredi si son premier jour est un dimanche.
Dans une année normale, février, mars et novembre commencent le même jour et ils auront un vendredi 13 si le jour de l'an est un jeudi.
De même, dans une année bissextile, janvier, avril et juillet commençant le même jour auront un vendredi 13 si le jour de l'an est un dimanche..

Glanes d'histoire savoyarde[modifier | modifier le code]

Les prénoms savoyards, une curiosité ![modifier | modifier le code]

L’invasion le du duché de Savoie, sans déclaration de guerre préalable, par les troupes révolutionnaires françaises du général Montesquiou est concomitante avec la chute de la royauté[11],[12] et l’équinoxe d’automne à l’origine du calendrier républicain.

Dans la séance du de la Convention nationale on peut lire une lettre du ministre de la Guerre Sevran à Montesquiou à qui il a donné ordre de cette invasion[13], et l’on découvre aussi que ledit général fait l’objet depuis la veille d’un décret de destitution[13]. Il n’en sera rien à ce moment précis de l’Histoire savoyarde, mais deux mois plus tard le général se réfugie en Suisse dans le canton de Zurich, où il devait rester jusqu'à la chute de Robespierre.

Les débats qui s’ouvrent le après la lecture publique de la lettre de Montesquiou[14], expédiée au ministre depuis Chambéry le , l'An IV de la Liberté et le premier de l’Égalité, nous apprennent que « La marche de mon armée est un triomphe. Le peuple des campagnes, celui des villes, accourt devant nous, la cocarde tricolore est arborée partout. Les applaudissements, les cris de joie accompagnent tous nos pas… Le chef de la municipalité m’a exprimé les sentiments de respect et d'attachement du peuple de Savoie pour la nation française ; et, au nom de cette nation généreuse, j'ai promis protection, paix et liberté au peuple de Savoie[14] ».

Dans la liesse, notre général laisse même accroire des promesses qui, comme chacun sait, n’engagent que ceux qui les reçoivent « Il me parait que les esprits sont disposés à une Révolution semblable à la nôtre : j'ai déjà entendu parler de proposer à la France un 83e département, ou au moins une République sous sa protection[15] ».

Sa correspondance avec le ministère de la Guerre confirme sa volonté de ménager les populations et les prisonniers de guerre. Il incite les habitants à demander leur annexion à la France et par voie de votes la majorité des communes savoyardes sollicitent leur rattachement, sous réserve de respecter les libertés religieuses. Ses successeurs révolutionnaires n'en tiendront aucun compte et la plupart des religieux savoyards seront victimes de la Constitution civile du clergé.

En application des lois françaises, l'enregistrement de l’état civil est confié à un officier public, nommé par le Conseil de la commune et choisi parmi ses membres. Les registres paroissiaux sont alors transférés dans les mairies. D'après l'article 1er de la loi du 11 germinal an XI (), « à compter de la publication de la présente loi, les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l'histoire ancienne, pourront seuls être reçus, comme prénoms sur les registres de l'état civil destinés à constater la naissance des enfants; et il est interdit aux officiers publics d'en admettre aucun autre dans leurs actes[16] ».

Cette règle vise surtout les nouveaux prénoms, comme Marat, Lepeletier, Beaurepaire ou Brutus, apparus dans la foulée de la Révolution[17], et cette disposition est reprise dans l'article 57 du Code civil du 30 ventôse an XII ()[18]. Ce cadre est assoupli en 1966, avec une circulaire du ministère de la Justice qui donne un cadre d’« application pratique » au choix des prénoms[19], et les trois nouveaux alinéas de l’article 57 du Code civil de la loi du [20], qui donnent une plus large liberté dans le choix des prénoms, abrogent définitivement la loi du 11 germinal an XI ().

On trouve bien sûr dans les communes de Savoie nombre de César et de Napoléon ; de nombreuses Joséphine aussi, même si peu savent que les prénoms Marie Joséphine Rose, avec son patronyme Tacher de Lapagerie qu’elle a dû reprendre du fait de son divorce, inscrits sur son acte de décès en 1814 à Rueil-Malmaison[21] diffèrent de ceux de son baptême Marie Josèphe Rose le aux Trois Îlets en Martinique[22].

Libérée in extremis à la chute de Robespierre, Marie Josèphe Rose, veuve de vicomte Alexandre de Beauharnais guillotiné en 1794, surmonte l'adversité et se rattrape en devenant l'une des femmes les plus en vue de la bonne société du Directoire. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance du général Bonaparte. Éperdument amoureux d’elle au point d’“inventer” un diminutif du prénom pour l’appeler désormais Joséphine, Bonaparte l'épouse sans formalités le 19 ventôse an IV ().

Voilà ce qu’écrivent sur le web[23] les hagiographes du couple impérial couronné en 1804 par le pape Pie VII à Notre-Dame de Paris et immortalisé par le tableau de David, confortés en cela par l’acte de décès de Joséphine.

Arrêtons-nous encore un instant sur les initiatives calendaires de Bonaparte pour signaler que nous lui devons d’avoir un jour férié le jeudi de l'Ascension, la fête de l'Assomption le, la Toussaint et Noël par l'arrêté du 29 germinal an X ()[24],[25] découlant du Concordat pour la religion catholique du 26 messidor an IX () ratifié par le pape avec la bulle Ecclesia Christi[26],[27] ().

Sûrement pour s’attirer les bonnes grâces du pape en cautionnant avec l’Assomption de Marie les fêtes souhaitées par l'Église catholique (ou encore honorer sa mère Maria Letizia), mais surtout pour avoir, devenu empereur, comme chacun, son giorno onomastico et, par un décret impérial du , il impose la célébration d’un Saint-Napoléon (inexistant au Martyrologe romain) le , cinquième anniversaire de la signature du concordat de 1801. Cette date coïncidait aussi avec l’anniversaire de sa naissance ().

Pour trouver autant de Joséphine « licites » dans les registres de l’état civil en Savoie, y compris encore au XXe siècle, on serait enclin à croire que l’histoire « ancienne » opposable prévue par la loi du 11 germinal date de la seconde Restauration et de la fin du congrès de Vienne où l’on se répartit l'empire de Napoléon Ier.

Victor-Emmanuel Ier, roi de la partie insulaire de Sardaigne, réintègre en 1814 toute la partie continentale annexée à l'empire français (duché de Savoie, comté de Nice, pas de Suse, marquisat de Saluces, principauté de Piémont), et reçoit le territoire de la défunte république de Gênes.

Mais comment expliquer alors que l’on y trouve de nombreuses Joséphine bien avant la Révolution ?

Les regsitres paroisiaux de Savoie recensent nombre d'actes de naissance avec ce prénom avant 1800. C'est, par exemple, le cas de la paroisse des Clefs de 1783[28],[29].

Le prénom Joséphine viendrait en réalité de l’hébreu yôsephyâh qui signifie “que Iavhé (Dieu) ajoute[30].

On trouve également en Savoie d’autres prénoms inusités et rares, a priori non conformes avec la loi et le code civil, après que les savoyards, pas rancuniers pour un sou, acceptent par référendum en le traité d’Annexion dit de Turin, qui voit la République française se fondre avec eux pour en promouvoir une nouvelle de bien meilleure qualité.

Les officiers de l’état civil, bien souvent ces hussards de la République qu’étaient les instituteurs, auraient-ils reçu alors des instructions pour composer avec les particularismes locaux quand les tensions entre la Troisième République et l’Église s'exacerbaient en cette fin du XIXe siècle ?

À titre d’exemple, on déniche toujours à la commune des Clefs, certes en deuxième ou troisième prénom, trois Alippe en 1871[31], 1882[32] et 1889[33] et un Tulude en 1885[34], lesquels, selon Google, n’appartiennent à aucun calendrier ni à l’histoire plus ou moins ancienne de France, Navarre, Savoie voire Piémont-Sardaigne.

George Sand évoque une mère Alippe[35], religieuse, dans l’Histoire de ma vie (il existerait donc une sainte Alippe), mais rien d’équivalent pour Tulude.

Qui saurait nous renseigner mieux que le web ?

L'obligation pour les savoyards de faire l'appoint[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, la future armée des Alpes commandée par le général Montesquiou, soit quelque 15 000 hommes au sein desquels on trouve la Légion des Allobroges, envahit, sans déclaration de guerre préalable, la Savoie par Les Marches et Apremont. La garnison de Chambéry se replie précipitamment pour rejoindre, en passant par les Bauges, la Tarentaise, puis le Piémont, via le Val d'Aoste.

L'Assemblée nationale des Allobroges se réunit en la cathédrale de Chambéry durant le mois d' et démolit les fondements de l'ancien régime lors des séances des 26 et en décidant de la suppression des droits souverains de la Maison de Savoie, de la noblesse, des redevances féodales (sans indemnisation), de la dîme, ainsi que la confiscation des biens du clergé.

Le , la Convention nationale décrète la réunion de la Savoie à la France dont elle formera le 84e département, sous le nom de département du Mont-Blanc. Quatre commissaires de la toute récente République sont nommés pour appliquer au peuple savoyard la législation du régime révolutionnaire. Un cocktail explosif se prépare, et c'est la paysannerie, alors majoritaire dans le tissu socio-économique, qui en est le ferment.

Les assignats, en vigueur en France à partir d', créent un premier point de tension. Il s'agit d'une monnaie fiduciaire (papier-monnaie dont la valeur repose sur la confiance publique). Personne ne veut les utiliser pour commercer et, Hérault de Séchelles, commissaire parisien fraîchement débarqué, de s'écrier avec colère devant la commission d'administration provisoire du département :

« Vous refusez les assignats ! Il fallait donc refuser notre armée, nos énormes dépenses, nos mains, le sang de nos frères, lorsqu’ils venaient vous défendre, vous délivrer du Piémont ! Parlez ! Êtes-vous Français ou Piémontais ?[36] »

Les états généraux avaient été réunis le à Versailles par Louis XVI pour trouver une solution à la crise financière qui place le royaume de France au bord de la faillite.

Les premières secousses révolutionnaires n'arrangent rien. Les impôts ne rentrent plus du tout et les épargnants refusent de continuer à prêter de l'argent au Trésor. « Mais aujourd'hui la banqueroute[37], la hideuse banqueroute est à nos portes ! » s'exclame Mirabeau devant ses collègues députés, le [38].

Le suivant, le député Talleyrand, évêque d'Autun, propose à ses collègues de nationaliser les biens du clergé. Ces biens, constitués de propriétés agricoles et d'immeubles, sont très importants. On les évalue à 3 milliards de livres (environ dix fois le montant du budget annuel du royaume). Ils résultent des innombrables dons et legs des fidèles au cours des siècles passés « non pour l'intérêt des personnes mais pour le service des fonctions[39] ».

En contrepartie, l'État s'engage à prendre à sa charge l'entretien des ecclésiastiques, les frais du culte et aussi les très lourdes charges sociales et éducatives qui relevaient jusque-là de l'Église. Sans s'en douter, les députés mettent le doigt dans un engrenage qui va diviser le pays et conduire la Révolution à sa perte.

Dans l'immédiat, faute de pouvoir faire autrement, l'Assemblée nationale constituante laisse au clergé le soin de continuer à gérer ses domaines. Pour en tirer concrètement parti sans attendre leur mise en vente, l'Assemblée décide de les mettre en gage (on dit aussi « assigner »).

Le principe de l’assignat est simple. Comme il est impossible de vendre en une seule fois les biens du clergé, des billets seront émis, qui représenteront la valeur de ces biens par fraction. La valeur d’un bien est divisée en assignats, comme l’on ferait d’une société par actions. Toute personne qui désire acheter des parts dans les biens nationaux doit le faire via des assignats.

C’est ainsi que la rentrée d’argent se fait. Une fois la vente d’un bien effective (ou « réalisée »), le produit de la vente est inscrit au registre civil et, de retour dans les mains de l’État contre remboursement, les assignats doivent être détruits.

Les assignats sont créés par les décrets des 19[40] et [41]. Les premiers ratés surviennent dès le début de 1790, et le , Montesquiou, rapporteur du comité des finances à l'Assemblée constituante, déclare que c’est « le plus coûteux et désastreux des emprunts[Note 1] ».

Les 16 et , la valeur totale de la première émission est de 400 millions de livres divisés en assignats de 1 000 livres avec intérêt de 20 deniers par jour (soit 3 % l’an). Une valeur nominale si importante ne les destine pas à servir de billets pour la population, mais à être thésaurisés par des investisseurs : certains assignats comportaient même des coupons avec intérêt et leur cotation commence à être discutée.

Les premiers assignats affichant de gros montants, l’or et l’argent métal étant thésaurisés, les espèces viennent à manquer dans la population pour les échanges courants. L’État autorise l’émission de « monnaies et billets de confiance » affichant de petits montants.

Selon l'article 3 du décret des 16 et 17- concernant les dettes du clergé, les assignats et les revenus des domaines nationaux[44], « les assignats créés par les décrets des 19 et , sanctionnés par le roi, auront cours de monnaie entre toutes personnes dans toute l'étendue du royaume, et seront reçus comme espèces sonnantes dans toutes les caisses publiques et particulières ».

L’assignat est transformé en un papier-monnaie qui a cours forcé (inconvertibilité). L’État, toujours à court de liquidités, l’utilise pour toutes ses dépenses courantes. La machine s’emballe. L’État ne détruit pas les assignats qu’il récupère. Pire, il imprime plus d’assignats que la valeur réelle des biens nationaux. Necker, alors ministre des Finances, résolument contre la transformation de l’assignat en papier-monnaie, démissionne en septembre.

Bien que la valeur de l’assignat se réduise du fait de l'inflation, les enchères des biens nationaux restent tout de même très élevées et seules les personnes aisées peuvent les acheter. C’est ainsi que certains s’enrichissent énormément et achètent d’immenses terrains et bâtiments pour presque rien, en comparaison de leur valeur réelle.

On doit l’obligation de faire l’appoint à un décret du [45] dont l’article 7 dispose « pour éviter toute discussion dans les paiements, le débiteur sera toujours obligé de faire l’appoint, et par conséquent de se procurer le numéraire d’argent nécessaire pour solder exactement la somme dont il sera redevable ». L'article 6 du décret précise en effet que « […] le dernier porteur de l'assignat recevra au bout de l'année le montant de l'intérêt qui sera payable à jour fixe par la caisse de l'extraordinaire, tant à Paris que dans les différentes villes du royaume ».

L’article 1243 du Code civil[46] promulgué le par Napoléon dispose enfin que « le créancier ne saurait être contraint de recevoir une autre chose que celle qui lui est due, quoique la valeur de la chose offerte soit plus grande ».

On conçoit aisément, vu les circonstances, les raisons qui incitent les députés de l'Assemblée à exiger de l'État, lors du paiement de l'intérêt de l'assignat, qu'il fasse l'appoint au porteur afin de lui éviter de puiser dans ses espèces sonnantes et trébuchantes, s'il en a !

Pour comprendre cette expression qui vient du Moyen Âge (et sans aucun rapport avec la chute de l'assignat !), il faut savoir qu'« espèce[47] » vient du latin species (marchandise) et a donné le mot « épice[48] ». Les épices valaient alors extrêmement cher et pouvaient être utilisées comme monnaie d’échange. Par déformation du mot, les espèces ont désigné ensuite les pièces de monnaie.

Une pièce de monnaie est sonnante lorsqu'elle ne contient aucun vil métal (le titre approche les 10/10 en or ou en argent). Sur une surface dure, elle tinte alors de façon reconnaissable pour une oreille avertie. Elle est trébuchante car elle ne craint pas l'épreuve du trébuchet (petite balance pour peser l'or, l'argent, les perles et les pierreries).

En effet, les pièces de monnaie s'usaient pendant leur “vie”. Parfois même, certains, peu honnêtes, grattaient les pièces pour en récupérer un peu de poudre d'or. Pour que la pièce ait le même poids moyen pendant toute sa durée d'usage, on lui donnait une “surcharge” à la fabrication (frappe) qu'elle perdait peu à peu. Demander à être payé en monnaie sonnante et trébuchante[49] signifiait qu'on voulait être payé en monnaie authentique et neuve !

Les savoyards quant à eux vont retenir de leur première expérimentation de la citoyenneté française « Bein dèglige neinritsaï pâ[50] » (« Bien d’église n’enrichit pas » dans le patois de la Tarentaise)

Les cloches de Corneville sont savoyardes, le saviez-vous ?[modifier | modifier le code]

En 1420, en pleine guerre de Cent Ans, le traité de Troyes fait du roi d'Angleterre l'héritier du royaume de France. La Normandie apparaît alors comme l'élément central de la France anglaise. À Corneville-sur-Risle, on s'empresse de cacher tout ce qui peut servir au butin des pillards, tout ce qui peut être fondu en couleuvrines. Le carillon de l'abbaye est décroché par les villageois et embarqué dans un frêle esquif qui, sous le poids, sombre dans la Risle.

Cinquante années passent et vient le temps où plus personne ne sait ce que sont devenues les cloches. On les croyait en Angleterre. Or, la veille d'une fête en l'honneur de Notre-Dame, voilà qu'une mélodie s'élève de la Risle. On accourt sur la rive. Ce sont bien des cloches. Le lendemain, on apprend que les Anglais sont définitivement battus. Les moines récupèrent leurs cloches à l'exception d'une seule qui, dès lors, lorsque sonneront ses sœurs, répondra du fond de sa rivière. Trop beau sans doute pour être vrai !

Quittons la Normandie pour la Savoie, à Quintal, non loin d’Annecy, après l’invasion du duché par les les troupes révolutionnaires du général Montesquiou. Il n’y a plus ni prêtre – le curé, réfractaire, a dû quitter le presbytère – ni cloches. Les deux de l’église ont été réquisitionnées pour être transformées en canons et en pièces de monnaie, l’église est fermée.

Le nouveau maire, élu en 1795, n’a qu’une obsession, rouvrir la petite église afin que revive le village. Il prend alors son bâton de pèlerin et s’en va trouver l’évêque auquel il exprime sa préoccupation qui est aussi celle de ses administrés. « Vous aurez un prêtre quand vous aurez une cloche dans votre clocher ! » lui répond le prélat, désireux de s’assurer du sérieux de la demande. Il en faut plus pour décourager un Savoyard !

Le maire décide de faire appel à un fondeur de cloches de bonne réputation, à l’époque itinérant. Rendu sur place, l’artisan sollicite les habitants du village afin de trouver un apprenti pour l’aider dans son ouvrage. Les villageois désignent le maire ; il a vingt-quatre ans et se nomme Antoine Paccard. Aux côtés du maître, l’apprenti découvre le métier de saintier et en tombe amoureux !

Il décide de devenir à son tour fondeur de cloches. Il est alors loin de se douter qu’il fonde par la même occasion une dynastie dont la renommée fera le tour du monde et perdurera encore sept générations plus tard. D’emblée, précurseur, il crée une fonderie sédentaire et va de la sorte améliorer la qualité de ses cloches[51].

À l’église de Quintal sonne toujours sa première cloche réalisée en 1796 et qui témoigne de l’époque troublée où elle vit le jour : « je survis à la Terreur, c’est pour chanter le Bonheur ».

En 1896 en Normandie, un siècle plus tard, deux aristocrates, fondent une association Le Souvenir normand. Le marquis de la Rochethulon est né dans le Poitou, mais descend par sa mère de Guillaume le Conquérant. Le vicomte Jehan Soudan de Pierrefitte est un journaliste parisien qui dirige la gazette de Trouville.

Ils ont pour objectif de mettre en valeur le rôle joué par les Normands dans la civilisation occidentale. Mais ils y ajoutent une autre dimension. L'association se veut une "ligue universelle de Paix par l'union de tous les pays". Doté d'un organe de presse, européaniste avant l'heure, le siège du Souvenir sera d'abord à Falaise puis un temps à Paris. Mais son centre d'intérêt est avant tout... Corneville-les-Cloches.

Curieusement, la création de cette société d'obédience catholique est née d'une opérette à succès inspirée de la légende de la guerre de cent ans dont il existe plusieurs variantes. C'est Alfred Canel qui s'en fait l'écho le premier. Elle est reprise par Amélie Bosquet dans sa Normandie romanesque. Le livre tombe entre les mains de Charles Gabet, parolier d'opéras comiques, qui séjourne à Honfleur.

Carillon de Corneville

De là va naître l'opérette. Avec Clairville pour le livret et Robert Planquette pour la musique, Gabet crée la fameuse opérette "Les Cloches de Corneville". La première eut lieu le à Paris. Elle fera le tour du monde et l'une de ses chansons servira même à la première expérience de cinéma sonore.

C'est alors qu'entre en scène le marquis de la Rochethulon. Il descend, par sa mère du dernier seigneur de Corneville, le vicomte de Grente, dont l'ambition était de faire revivre le carillon de Corneville, fondu pour servir de canons à la Révolution. Rochethulon relève le titre de marquis de Corneville. Il relève aussi le défi de son aïeul en fondant et le Souvenir normand, et une "œuvre du réveil des cloches de Corneville".

Une souscription internationale est lancée et, le , le Souvenir normand organise sa première grande assemblée normande à Corneville. Elle reçoit le patronage des auteurs de l'opérette. Sous les pommiers, la troupe Cappini-Bellion donne pour la première fois Les cloches de Corneville... à Corneville[52].

Mais il faut beaucoup d'argent pour financer le carillon. Séduits par le projet, foule d'artistes, de conférenciers vont multiplier ici où là des manifestations de soutien.

Quand Paul Deschanel, président de l'Assemblée, fêle d'un geste maladroit la clochette qui tempère les débats parlementaires, Rochethulon lui adresse malicieusement un bulletin de souscription. Amusé, Deschanel se fend de son obole[52].

En on débat du projet de carillon au conseil général de l'Eure où Rochethulon a de nombreux partisans. Seulement, le préfet fait observer que le clocher de Corneville, en piteux état, ne peut recevoir un tel carillon sans danger. Le dimanche , c'est enfin l'inauguration de ce fameux carillon, Ce jour-là, entre des courses d'automobiles et de vélocipèdes, l'opérette est encore donnée. On vient à Corneville par trains spéciaux apprécier ce spectacle dont la qualité fut contestable[52].

Le carillon trouva un abri dans un pavillon servant aussi de débit de boissons. Il s’y trouve toujours !

Les douze cloches du carillon portent le nom des douze pays donateurs : l'Auvergne et la Crétoise, la Germaine, la Suédoise et Norvégienne, la Savoie, la Russie, l'Anglaise, la Danoise, l'Algérine, la Canadienne, l'Américaine et Ma Normandie. Autant de pays où les Normands ont laissé des traces.

Retour en Savoie à Annecy-le-Vieux car c’est là qu’a été fondu ce fameux carillon qui vient d'être présenté à l'Exposition universelle et qui est classé depuis 2003 parmi les monuments historiques[53].

Paccard fut en France le principal promoteur des carillons dont la vogue, qui venait de Belgique, s’est répandue dans tout l’Occident. En 1891, il coule la plus grosse cloche de France, la « Savoyarde » du Sacré-Cœur de Montmartre. En 1950, le gouvernement des États-Unis ne s’y trompe pas lorsqu’il commande 54 répliques de la fameuse « Liberty Bell » qui sonna l’Indépendance en 1776.

Depuis, la fonderie a réalisé de très nombreux carillons et sonneries pour ce pays et, en 1998, elle se voit confier la réalisation de la plus grosse cloche en volée du monde[Note 2]. L’envolée des trente-trois tonnes de la cloche de la Paix (en) égrenant les douze coups de minuit le marquait l’entrée dans l'an 2000 et annonçait un an plus tard le début du troisième millénaire.

Gustave Ferrié et la tour Eiffel, une histoire familiale ![modifier | modifier le code]

C’est à Saint-Michel-de-Maurienne, dans le nouveau département de Savoie, que naît le Gustave-Auguste Ferrié.

Pierre Ferrié, le père, originaire de Limoux sur l’Aude, est venu en Savoie aussitôt après l’annexion de 1860 et a épousé en 1864, Joséphine Manecy, d’une vieille famille de Saint-Jean-de-Maurienne qui, depuis longtemps, exploite un relais de poste. Il est alors conducteur des ponts et chaussées en congé et ingénieur au service de la compagnie anglaise Brassey-Fell.

Il s’est vu confier la construction et exploitation du chemin de fer de Saint-Michel à Suse par le col du Mont-Cenis, le premier qui ait relié entre 1868 et 1871 les réseaux ferrés de France et d’Italie en longeant la route impériale du col du Mont-Cenis pour passer les Alpes à une altitude supérieure à 2 000 mètres. Napoléon III a pris le soin de mentionner dans le contrat d’exploitation de 1864 « que l’exploitation de cette ligne serait interrompue dès la mise en service du tunnel ».

Le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II tient en effet à son tunnel ferroviaire du Fréjus dont les travaux ont commencé en 1857, si bien que le Traité de Turin du , qui organise la réunion de la Savoie à la France, oblige l’Empire français, peu favorable à l’ouvrage, à poursuivre le chantier puisque la moitié de la galerie va se trouver sur son territoire. Le , le premier train de la ligne Paris-Rome emprunte le tunnel du Mont-Cenis.

Pierre Ferrié et sa famille de quatre enfants quittent la Savoie. En 1873, on les retrouve à Marseille où le père vient d’être nommé adjoint au directeur des travaux du chemin de fer souterrain du Vieux-Port. Il y demeure six ans, puis est affecté aux études des voies ferrées de montagne projetées dans les Alpes méridionales et maritimes et vient s’installer définitivement à Draguignan, après un court séjour à Digne.

savoyard, le jeune Gustave devient enfant de Provence. Élève doué du lycée de Draguignan, il prépare au lycée régional de Marseille le concours d’admission à l’École polytechnique où il est reçu en 1887 à l’âge de 18 ans et demi. La famille Eiffel accepte d’être le « correspondant » du jeune provincial.

Les deux ingénieurs Gustave Eiffel et Pierre Ferrié, quasiment de même âge, ont sympathisé lors de leurs rencontres pour la construction d’ouvrages métalliques des Chemins de fer de Provence. Eiffel, l’heureux père de trois charmantes jeunes filles, pense-t-il qu’après ses études le jeune Gustave-Auguste pourrait avantageusement entrer dans la famille ? Le destin en décidera autrement.

À sa sortie de l’École, le lieutenant Ferrié choisit l’arme du génie qui s’occupe des télégraphies optique et électrique. En cette fin du XIXe siècle qui voit le développement de l’électricité, la Télégraphie sans fil (TSF) où s’investissent l’allemand Hertz, les français Branly et Ducretet, l’anglais Lodge, le russe Popov, l’italien Marconi, pourrait bien devenir une technique prometteuse.

Le ministre de la Guerre Freycinet qui refuse de se lier à la technologie de Marconi, demande en 1900 à Ferrié de développer la TSF militaire française. Ce dernier dispose d’un budget plus que modeste, le service de la télégraphie électrique ne veut pas se laisser dépouiller, d’autant plus que certains spécialistes n’entrevoient dans la TSF qu’un amusement scientifique sans lendemain !

Le , la Montagne Pelée entre en éruption ; laves et cendres ravagent une partie de la Martinique et détruisent les câbles télégraphiques qui la desservent. Pour rétablir un lien avec l’île complètement isolée, le gouvernement envoie une mission dirigée par le capitaine Ferrié qui établit le une liaison TSF avec la Guadeloupe distante de 180 km. Les sceptiques commencent à réviser leur opinion.

Du fait que la portée est proportionnelle à leur hauteur, on accroche les antennes d’émission à des cerfs-volants ou à des ballons captifs, une solution peu pratique en cas de tempête. Le capitaine Ferrié recherche ainsi dans Paris un point fixe qui lui permettrait de tendre l’antenne de la station de commandement du réseau radioélectrique. La tour Eiffel serait une bonne réponse.

Eiffel, qui en est contractuellement propriétaire jusqu’en 1910, non seulement donne les autorisations nécessaires le , mais encore encourage son jeune protégé en lui accordant une aide financière de 40 000 F (16 000 000 ) pour couvrir les frais des essais préliminaires[54],[55], ce qui lui permettra de vaincre les résistances de ses collègues de la télégraphie électrique : la direction du Génie n’aura aucune dépense nouvelle à engager.

Les antennes radiotélégraphiques, 1914.

Le , la Tour devient officiellement la station TSF de l’armée française qui installe deux puis trois baraquements sur le Champ-de-Mars, à 150 mètres du pilier sud ; ils abriteront les matériels d’émission et de réception, reliés à l’antenne accrochée au premier étage de la Tour, puis au deuxième étage et au sommet.

La presse ne manque pas de stigmatiser la présence peu esthétique des baraquements de la TSF militaire du Champ de Mars qu’elle surnomme Ferriéville. Ferrié propose d’enterrer la station sous le Champ-de-Mars et en négocie les conditions avec les services de la Ville de Paris.

Le , le Conseil de Paris vote la convention avec l’État. En 1910, malgré plusieurs vicissitudes dont l’impressionnante crue de la Seine, la station radioélectrique militaire de Paris est opérationnelle.

L’avenir de la tour Eiffel, combattue par bon nombre d’intellectuels qui réclament sa démolition sans délai, reste pourtant incertain, d’autant plus que le scandale du canal de Panama qui éclate en 1892 éclabousse, entre autres, Eiffel, le constructeur des écluses.

La Ville de Paris, devenue en 1910 propriétaire de la tour de Gustave Eiffel, la conservera. Plus encore que la TSF, c'est l'avènement en 1912 de l’aéronautique militaire, la plus ancienne force aérienne au monde, et son importance primordiale pour l’armée française qui sauve définitivement le monument du démantèlement qui le menaçait. « Cette tour présente un intérêt stratégique pour la Défense nationale » dira le général Ferrié.

Le , après la mobilisation générale décrétée un mois plus tôt, Ferrié et l’État-major prennent en toute hâte la décision d’aménager en station TSF la station de métro du Trocadéro en construction. La capitale va être envahie, des quartiers ont été bombardés, l’État-major allemand envoie aux français des messages exigeant la capitulation ; le gouvernement se réfugie à Bordeaux, l’ennemi va sans tarder livrer l’assaut final.

Mais le bureau central de la TSF constate qu’à partir du , les 1re et 2e armées allemandes glissent vers le sud-est. Ce renseignement capital est aussitôt communiqué à Joffre et à Galliéni ; des reconnaissances aériennes confirment cette inflexion. Il apparaît que les soldats allemands sont fatigués, leurs chevaux manquent de ravitaillement. Avant d’attaquer Paris, les troupes allemandes prendront un temps de repos dans la région de la Marne.

C’est le moment d’accrocher l’ennemi : le , Galliéni réquisitionne les taxis de Paris pour transporter en urgence une première vague de 2 000 hommes sur le front de la Marne, les autres emprunteront le train. La première bataille de la Marne, qui se révélera victorieuse, ne met pas fin à la guerre, mais cette première victoire redonne confiance.

Les échanges de messages radiotélégraphiques permettront quatre ans plus tard d’accélérer les rencontres entre plénipotentiaires qui discutent des conditions de la paix. Le , c’est la Tour Eiffel qui transmet au monde le radiotélégramme annonçant la signature de l’Armistice.

À Paris, une avenue porte depuis sa mort en 1932 le nom du général Ferrié, « l'homme qui sauva la tour Eiffel[56] ». Proche de l’École militaire, elle est presqu’au pied… de la tour Eiffel !

Hommage à un inventeur savoyard, Pierre Bussoz de Séez[modifier | modifier le code]

Le [57], sur le thème « de la Musique Mécanique de la Savoie à Montmartre », les Gets fêtaient le 100e anniversaire de la République de Montmartre et de l'invention du Juke-box à disques (voir l'article Hommage à un inventeur savoyard, Pierre Bussoz de Séez, p. 34-41).

À cette occasion le Musée de la Musique Mécanique des Gets[58] faisait revivre le premier juke-box à disques au monde réalisé par le savoyard Pierre Bussoz de Séez en 1920 en présence d'Alain Coquard, Président de la République de Montmartre. Tout un symbole car notre inventeur savoyard est inhumé au cimetière de Montmartre et la République de Montmartre commémorait également en cette année 2020 son centenaire.

Qui était Pierre Joseph BUSSOZ ?[modifier | modifier le code]

Fils du cultivateur Zacharie Bussoz (1839-1920) et de Marie Joséphine Grand (1846-1929), Pierre Joseph Bussoz voit le jour le [59] à Séez en Savoie. Il est le troisième enfant d'une fratrie de huit garçons et filles[60].

En 1892, conformément à la loi en vigueur[61], il se fait recenser à ses vingt ans révolus et l'année suivante, le tirage au sort rassemble en janvier-février à Bourg-Saint-Maurice, chef-lieu de canton, tous les jeunes hommes de la même classe recensés dans les communes du canton.

Pierre Joseph Bussoz est reconnu bon pour le service et le no 30 qu'il tire et qui sert à déterminer l'arme d'affectation le place dans la 1re partie du recrutement cantonal[62]. Il se voit attribuer également un degré d'instruction générale égal à trois,ce qui signifie qu'il possède une instruction primaire plus développée.

L'état signalétique de son feuillet matricule militaire ouvert au moment du recrutement[63], puis tenu à jour jusqu'à la date de la libération des obligations militaires, le déclare habitant no 4 rue des Trois Couleurs[Note 3] à Alger (Département d'Alger) où il exerce la profession de garçon de café. Il sera condamné le par le tribunal d'Alger à 15 jours d'emprisonnement, 16 francs d'amende et confiscation de l'arme pour blessure par imprudence et port d'arme prohibée.

Il effectue son service militaire de trois ans au 22e bataillon de chasseurs alpins à Albertville où il est incorporé le et envoyé en congé libérable le . Un mois plus tard, il s'installe à Paris. En 1908, il réside no 1 cité Condorcet, dans le 9e arrondissement. Il se marie à 43 ans, le à Nancy, avec Marie Fraix (1872-1963) dont il aura deux enfants[60].

En 1900, Pierre Bussoz conçoit une série de jeux automatiques de loterie. Il dépose le une demande de brevet pour un « distributeur automatique de jetons-primes » qu'il obtient le [65]. La même année, il crée la Société des Appareils Automatiques Bussoz dont son frère Maurice est l'un des deux autres administrateurs[66].

Pierre Joseph Bussoz est rappelé avec la mobilisation générale et effectue une campagne contre l'Allemagne du au durant laquelle il participera en 1916 à la réalisation d'équipements pour l'armée française (magnétos d'aviation).

Libéré des obligations militaires le , il reprendra après-guerre la fabrication de machines à sous et déménagera rue de Clignancourt dans le 18e arrondissement. Il crée en 1920 la Société des Phonographes Automatiques Bussoz Frères et De Vere qui dépose en octobre de la même année un premier brevet.

Paris - Cimetière Saint-Vincent - Tombe de Pierre Bussoz

Le modèle nommé plus tard « Bussophone » est mis au point en 1920 avec son système automatique de lecture et de changement de disque commandé par un jeton[67]. Il sera breveté en 1921 sous le nom de « phonographe perfectionné à magasin[68] ».

Auparavant le nom « Bussophone » avait déjà été déposé et breveté pour 15 ans le par un certain Constant Busson, représenté par Vinck (17 boulevard Saint-Martin Paris) et désigne un « Système d'orgues à manivelle et sommier d'harmoniflûte dit Bussophone[69] ».

Pierre Bussoz va continuer d'améliorer son « Bussophone » et déposera encore plusieurs brevets en 1931[70],[Note 4] et en 1932. Rencontrant le succès, mais à court de capitaux, Bussoz cède les droits de son brevet en 1936 à une firme américaine, Wurlitzer pour en réaliser la production hors Europe[72].

Wurlitzer est un magasin d’instruments de musique fondé par Rodolphe Wurlitzer, un immigrant allemand installé en 1853 à Cincinnati. Son fils, Farny, développe l’entreprise familiale et acquiert une certaine renommée pour les instruments de musique de carrousel et les pianos mécaniques. Mais c’est le« Bussophone » qui le rendra célèbre. Il l’importa en 1939 aux États-Unis et le rebaptisa juke-box[72].

Pierre Bussoz poursuivra la fabrication de juke-boxes et surtout de machines à sous jusque dans les années 1940. Il décède à Paris, à son domicile no 80 avenue de la Grande-Armée[73], le (à 85 ans) et sera inhumé au Cimetière Saint-Vincent de Montmartre[74] ; la statue érigée sur la pierre tombale est l'œuvre du statuaire G. Thomassen[75].

Le « phonographe perfectionné à magasin » du musée des Gets[modifier | modifier le code]

Si le premier juke-box à disques a été inventé par Pierre Bussoz en 1920, il ne faut pas omettre de rendre hommage à un américain, Louis Glass, l'invention du juke-box à cylindres en 1889[76]. Ce concept se retrouve dans un guéridon de bistrot parisien de 1910 avec monnayeur, principe même du juke-box (voir également les vidéos du Bussophone Pierre Joseph Bussoz).

Le terme « juke-box » apparaît dans les années 1930 aux États-Unis, dérivé du mot argotique « juke-joints » qui désigne un bar où l'on danse (« juke » décrit un mouvement soudain et désordonné). À cette époque, on utilise également « juke-bands » pour désigner les groupes de musique qui s'y produisent. C'est la manufacture Wurlitzer qui en fit le succès mondial.

La courte durée des mélodies (2 minutes) et la qualité acoustique médiocre au fur et à mesure de l'usure du cylindre, ont constitué un obstacle technique à un succès commercial. Mais la prouesse technique était déjà là. Sans doute inspiré par ses prédécesseurs, comme toute invention, Pierre Bussoz met au point ce système, purement mécanique, avec des disques, en 1920, inventant ainsi le « Bussophone ».

Le modèle du musée est purement mécanique, c'est-à-dire qu'il est actionné par un poids qui actionne le mécanisme par gravité (en l'absence de ressort), que l'on remonte à l'aide d'une manivelle (système bien connu des horloges dites de parquet ou comtoises). Il permet de sélectionner une des 20 plages de disques 78 tours (seulement une face du disque). Un chariot mobile amène le disque sélectionné pour la lecture par aiguille.

À noter que le modèle du musée des Gets, qui sélectionne et lance automatiquement les disques, est équipé d'une tête de lecture portant déjà le sigle de Wurlitzer. Lorsque l'on sait qu'il est recommandé de changer l'aiguille tous les deux passages, pour ne pas émousser le sillon du disque, et qu'en plus, à chaque lecture, il faut remonter le poids, ce prototype qui constitue une invention exceptionnelle, était loin d'être pratique. Un haut-parleur placé sur le dessus de l'appareil amplifie le son.

Le modèle de 1934 du Bussophone exposé également au musée, est électrifié et peut lire les deux faces du disque, dont l'enregistrement électrique amplifié par microphone restitue une qualité d'audition jamais atteinte auparavant. C'est ce modèle perfectionné qu'acheta Wurlitzer à Pierre Bussoz.

Autres contributions[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Couderc, Le Calendrier, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je », (réimpr. 8e  éd.2000), 125 p. (ISBN 2-13-039959-2).
  • André Grorod et Christian Dufour, Histoire et Généalogie : Hommage à un inventeur savoyard : Pierre Bussoz de Séez, Allinges, Imprimerie Fillon, coll. « Rameaux Savoie-Haute-Savoie » (no 91), , 44 p., p. 34-41.

Iconographie[modifier | modifier le code]

Vidéos[modifier | modifier le code]

Bussophone Pierre Joseph Bussoz[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette citation que l'abbé Edgeworth de Firmont prête à Montesquiou le [42] est apocryphe. On trouve en revanche à la date du une intervention de Montesquiou évoquant les anticipations qui sont « le plus coûteux et désastreux des impôts[43] ».
  2. La World Peace Bell, aussi connue comme la cloche du millénaire, un bourdon de 33 tonnes fondu en 1998, installé au Kentucky et inauguré le à minuit. Elle a été de 2000 à 2006 la plus grosse cloche en volée du monde et est à ce jour la deuxième plus grosse cloche en volée après celle de Gotenba au Japon
  3. Déconcertés par l’enchevêtrement que présentaient les voies étroites de l’ancienne cité, les nouveaux occupants de 1830 s’aidèrent pour s’y diriger de traits de peinture tracés sur les murs d’un certain nombre d’entre elles. Telle couleur renouvelée à travers le labyrinthe conduisait au Service de l’Intendance, telle autre à celui des finances, ainsi pour chaque administration civile et militaire. Il advint, par suite de ce procédé, que plusieurs couleurs se trouvèrent superposées en maintes ruelles. Le hasard fit de la sorte, en l’une d’elles, se rencontrer les couleurs nationales. Cette voie devint depuis la Rue des Trois Couleurs[64].
  4. Après son neveu Charles Pierre (1903-1976) la même année en février[71]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Le calendrier, p. 112-113.
  2. Victor Hugo, « Les Misérables - Cosette », sur Gallica.
  3. a b c d et e « Phases de la Lune », sur Promenade dans le système solaire.
  4. Stendhal, « Mémoires d'un touriste », sur Gallica.
  5. « Communiqué de presse ».
  6. François-René de Chateaubriand, « Mémoires d'outre-tombe (tome 6) Manuscrit dit de 1845 ».
  7. Alphonse Daudet, « Les Contes du lundi - Le Prussien de Bélisaire », sur Gallica.
  8. Edmond Rostand, « Cyrano de Bergerac (acte V, scène IV) », sur Gallica.
  9. Edmond Rostand, « Cyrano de Bergerac (acte V, scène V) », sur Gallica.
  10. a b et c « Convertisseur de Calendriers », sur Fourmilab.
  11. « Décret de la Convention abolissant la Royauté, 21 septembre 1792 », sur L'Histoire par l'image, .
  12. « Séance du vendredi 21 septembre 1792, au matin ».
  13. a et b « Archives parlemantaires », sur Gallica, .
  14. a et b « Archives parlemantaires », sur Gallica, .
  15. « Archives parlemantaires », sur Gallica, .
  16. « Arrêté du 19 germinal an XI (1 avril 1803) (p. 121-161) », sur Gallica.
  17. Pierre-Henri Billy, « Des prénoms révolutionnaires en France », sur Annales historiques de la Révolution française.
  18. Code civil des Français 1804/Livre I, Titre II (Wikisource).
  19. « Journal officiel de la République française (3/5/1966) », sur Légifrance.
  20. « Journal officiel de la République française (8/1/1993) », sur Légifrance
  21. « Acte de décès de Joséphine de Beauharnais (vue 16) », sur AD 92, .
  22. « Acte de baptême de Joséphine de Beauharnais (vue 30) », sur ANOM Martinique, .
  23. « Joséphine de Beauharnais (1763 - 1814) - L'égérie de Napoléon », sur Le Média de l'Histoire.
  24. Quels sont les jours fériés ? sur Google Livres.
  25. « Arrêté du 29 germinal an X (19 avril 1802) (p. 121-161) », sur Gallica.
  26. Recueil des bulles et brefs du pape Pie VII (latin-français) sur Google Livres.
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  28. « Acte de naissance - Les Clefs (1734-1788) (vue 200) », sur AD 74, 1734-1788.
  29. « Acte de naissance - Les Clefs (1734-1788) (vue 205) », sur AD 74, 1734-1788.
  30. « Prénom Joséphine », sur Madame Figaro.
  31. « Acte de naissance - Les Clefs (1861-1889) (vue 167) », sur AD 74, 1861-1889.
  32. « Acte de naissance - Les Clefs (1861-1889) (vue 334) », sur AD 74, 1861-1889.
  33. « Acte de naissance - Les Clefs (1861-1889) (vue 451) », sur AD 74, 1861-1889.
  34. « Acte de naissance - Les Clefs (1861-1889) (vue 386) », sur AD 74, 1861-1889.
  35. George Sand, « Histoire de ma vie (Tome 7) », sur Gallica, 1804-1876.
  36. Chroniques historiques savoyardes du temps de la Révolution sur Google Livres.
  37. « Banqueroute », sur Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition (actuelle).
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  39. Motion de M. l'évêque d'Autun sur les biens ecclésiastiques sur Google Livres.
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  41. « Le Moniteur universel (21/12/1789) », sur Retronews.
  42. Correspondance, récits, lettres inédites sur Google Livres.
  43. Réimpression de l'ancien moniteur (volume 3) sur Google Livres.
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  48. « Épice », sur Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition (actuelle).
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  50. Origines du patois de la Tarentaise sur Google Livres.
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  52. a b et c Laurent Quevilly, « La naissance du Souvenir normand », sur Le Canard de Duclair.
  53. « Carillon de 12 cloches de l'Auberge les Cloches de Corneville », sur Préfecture de l'Eure.
  54. Michel Amoudry, « Le Général Ferrié (1868-1932), un soldat au service de la radioélectricité », sur SABIX société des amis de la bibliothèque de l'X.
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  59. « Acte de naissance (Acte no 12 p. 333/382) », sur AD 73, .
  60. a et b Marie-Hélène Penna, « Fiche de Pierre Joseph Bussoz », sur Geneanet.
  61. Loi du 15 juillet 1889 sur le Recrutement de l'Armée, promulguée au Journal officiel du 17 juillet 1889, Bulletin des lois, n° 1263, p. 73 sur Gallica.
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  68. « Phonographe perfectionné à magasin », sur INPI, .
  69. Brevet de 15 ans no 10135 sur Google Livres
  70. « Machine parlante perfectionnée », sur INPI, .
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  72. a et b « Bussophone ou Juke-box (p. 11/17) », sur MuCEM.
  73. « Acte de décès (vue 30/31) », sur Archives de Paris, .
  74. « À la rencontre de ses figures célèbres (Pierre Bussoz) », sur MONTMARTREaddict.
  75. Bussoz Family Tomb sur Google Livres
  76. « Installation du 1er Juke-box - 23 novembre 1889 », L'Internaute (voir archive)