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BROUILLON EURYPTEROIDEA (encore plein de bouts de l'article d'Erieopterus dedans, en cours de rédac, à terminer quand les autres taxons d'Eurypteroidea auront été traités)

Eurypteroidea
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation graphique d'un individu du genre Eurypterus.
453.0–358.9 Ma
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Ordre  Eurypterida
Sous-ordre  Eurypterina

Super-famille

 Eurypteroidea
Burmeister, 1843

Familles de rang inférieur

Les Eurypteroidea sont une super-famille fossile d'euryptérides (chélicérates aquatiques du Paléozoïque) rassemblant les Eurypteridae, les Erieopteridae, les Dolichopteridae, les Strobilopteridae ainsi que les genres Paraeurypterus et Pentlandopterus.

Présentation[modifier | modifier le code]

Ces euryptérides sont connus de l'Ordovicien supérieur au début du Carbonifère, avec un pic de diversité pendant le Silurien[1] où le genre Eurypterus représente dans certains assemblages américains l'espèce fossile

Cette super-famille est essentiellement caractérisée par la morphologie des appendices du prosome. Les chélicères sont de petite taille et sont suivies par 3 paires de pattes portant de nombreuses épines fixes (ou des pointes cuticulaires chez Erieopterus). La quatrième paire de pattes ne porte aucune épine, tandis que la cinquième est chez la plupart des genres modifiées en une large palette natatoire jouant un rôle central dans la locomotion de l'animal [2]


Autres caracs, à voir comment les placer : le telson prend une forme plutôt pointue (pas d'applatissement comme chez les pterygotidae


Bien que le terme d'Eurypteroidea soit depuis la fin du XX° siècle/début XX° siècle uniquement utilisé pour désigner une super-famille, des travaux plus anciens ou non spécialisés en paléontologie ont pu l'utiliser pour parler de l'ordre Eurypterida (une confusion pouvant s'expliquer par l'élargissement progressif du concept d'euryptérides à des nouveaux taxons au fil des découvertes scientifiques).

POUR CONSERVER DES APPELS DE REFS Etant le seul genre de sa famille, les critères d'identification d'Erieopterus se recoupent avec ceux des Erieopteridae dans leur forme actuelle[1]. Cet euryptéride de taille relativement petite[3] se distingue nettement d'Eurypterus par plusieurs caractères morphologiques. L'exosquelette est particulièrement épais et sa surface est principalement lisse, à l'exception de quelques pustules. Le prosome est large et semi-elliptique, avec de petits yeux réniformes quasiment au centre de la carapace en face dorsale (une caractéristique relevée dans le nom de l'espèce type du genre, E. microphthalmus). L'opisthosome diminue brutalement en largeur au second segment du métasome[4], donnant une division du prosome rappelant vaguement celle d'un scorpion plutôt que la formule classique des euryptérides en un mésosome de 6 segments suivi d'un métasome de 6 autres segments. Le telson (segment terminal du corps, homologue au dard d'un scorpion) est en forme de pointe, similaire à celui d'Eurypterus[4]. Un autre critère isolant nettement Erieopterus des autres Eurypteroidea repose sur la morphologie des pattes. Contrairement à celles d'Eurypterus ou de celles des Dolichopteridae , elles sont dépourvues d'épines à proprement parler : à la place, Erieopterus possède des projections pointues dérivant de la cuticule[2][4]. La cinquième paire de pattes, modifiée en une large palette natatoire comme chez les genres lui étant proche, présente un prétarsus particulier, modifié en une griffe recourbée au lieu d'être de petite taille comme chez d'autres euryptérines[4].

Les espèces contenues dans le genre ont varié au fil des travaux : des fossiles attribués aujourd'hui aux Strobilopteridae[1] étaient par exemple inclus dans Erieopterus, et E. microphthalmus et E. eriensis étaient considérées comme des sous-espèces de E. microphthalmus lors de la description initiale du genre par Kjellesvig-Waering en 1958[4]. E. hudsonicus et E. decepiens ne sont également plus reconnus comme des fossiles d'euryptérides[1].


Caractères partagés

Les différentes familles formant ce groupe sont généralement

Classification[modifier | modifier le code]

Familles[modifier | modifier le code]

A l'exception de 2 genres à la classification incertaine (Paraeurypterus et Pentlandopterus), les Eurypteroidea rassemblent 4 familles :

  • Les Dolichopteridae :
  • Les Erieopteridae :
  • Les Eurypteridae : Cette famille dont la définition a fortement changé au cours de l'histoire de l'étude des euryptérides est aujourd'hui monotypique, ne comptant que le genre Eurypterus.
  • Les Strobilopteridae :

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Les Eurypteroidea font parti du sous-ordre des euryptérines. Les différentes études sur la classification des euryptérides les rapproche généralement du sous-ordre Diploperculata qui compte des euryptérines plus dérivés comme les Pterygotidae, les Carcinosomatoidea ou encore les Adelophthalmidae. Il est généralement retrouvé une relation très proche entre Erieopterus et Eurypterus, tandis que les familles des Dolichopteridae et des Strobilopteridae ont plusieurs fois été rapprochées par leur morphologie (stormer) ou par la phylogénie (bien que cette relation de parenté ne soit pas retrouvée dans certains cas ref 2015).

La monophylie des Eurypteroidea est incertaine, des résultats différents étant retrouvés par les phylogénies intégrant des membres de la super-famille, deux solutions étant possibles, les travaux les plus récents et intégrant davantage de taxons favorisant davantage la paraphylie de la super-famille :

  • L'hypothèse la plus ancienne veut que les Eurypteroidea forment une super-famille monophylétique et sont le groupe frère des Diploperculata[5]. La possession de palettes natatoires développées est un caractère commun des deux groupes, hérité de leur ancêtre commun. Cette hypothèse est essentiellement soutenue par de l'anatomie comparée et des analyses incluant un nombre restreint de taxons, et est aujourd'hui considérée comme désuète.

Phylogénie des euryptérines dans l'hypothèse des Eurypteroidea monophylétiques (Paraeurypterus et Pentlandopterus ne sont pas inclus car non pris en compte dans les analyses menant à cette hypothèse) :

Eurypterina

Moselopteridae




Onychopterellidae



Eurypteroidea


Dolichopteridae



Strobilopteridae





Eurypterus



Erieopterus





Diploperculata (Pterygotioidea, Carcinosomatoidea...)





  • La deuxième hypothèse plus récente et ayant un soutien plus important au fil de l'ajout de taxons dans les analyses veut que les Eurypteroidea sont un groupe paraphylétique, formant un grade duquel émerge les Diploperculata[6][7].
  • Dans cette hypothèse et selon Lamsdell et al.[6], le groupe Dolichopteridae+Strobilopteridae est la branche la plus basale (voir point en dessous pour la réécriture), puis divergent Pentlandopterus puis Paraeurypterus. Le groupe Eurypterus+Erieopterus est le plus dérivé de la super-famille et groupe frère des Diploperculata. Un point notable de cet hypothèse est d'illustrer une tendance continue au développement de la dernière paire de pattes en palette natatoire chez les euryptérines
  • Les liens entre Dolichopteridae et Strobilopteridae sont encore incertains, les deux familles étant groupes frères[6] ou non[7] en fonction des analyses menées.
  • caractère partagé entre les diploperculates et eurypterus : la perte de the crescentic lateral eyes with an enlarged palpebral lobe (ref publi 2013 turquie)

Phylogénie pas mono d'après la publi de 2015

Eurypterina

Moselopteridae




Onychopterellidae



"Eurypteroidea"

Dolichopteridae




Strobilopteridae




Pentlandopterus




Paraeurypterus





Eurypterus



Erieopterus




Diploperculata (Pterygotioidea, Carcinosomatoidea...)











Evolution[modifier | modifier le code]

Les

Erieopterus est connu pendant le Silurien du Wenlock au Pridoli et affectionnait les milieux marins comme dulçaquicoles[8], pouvant expliquer l'épaississement de la cuticule afin de mieux résister aux variations de salinité[4]. Les premières occurrences d'Erieopterus durant le Wenlock pointe une origine localisée vers la Baltica, E. laticeps étant connu en Norvège, en Estonie et au Canada[9]. Le genre voit ensuite au Pridoli une forte diversification dans les eaux de la Laurentia (paléocontinent à l'origine de l'Amérique du nord et du Groenland), où sont retrouvés toutes les autres espèces appartenant au genre. Cette tendance d'une dispersion dans la Laurentia depuis une origine en Baltica est fréquente au sein des Eurypteroidea et s'observe également chez Eurypterus et Dolichopterus)[3]. E. microphthalmus (et d'autres spécimens à l'espèce indéterminée) est la seule espèce du genre à passer la limite Silurien-Dévonien dans les eaux de la Laurussia[3] avec des spécimens dans le Lochkovien des Etats-Unis, puis dans l'Emsien allemand[9] et de l'arctique canadien[10].


Texte pour Eurypteroidea (à finir)

Ordovicien : origines[modifier | modifier le code]

txt

Silurien : radiation et succès évolutif[modifier | modifier le code]

txt

Dévonien-Carbonifère : déclin et extinction[modifier | modifier le code]

La diversité des Eurypteroidea s'effondre à l'entrée dans le Dévonien. Eurypterus n'est connu plus que par des restes épars à l'identification discutée, Erieopterus n'est représenté plus que par E. microphthalmus qui s'éteint pendant le Dévonien inférieur.La dernière occurrence de la super-famille est constitué d'Eurypteridae indéterminés du Tournaisien au début du Carbonifère[9], le groupe semblant définitivement s'éteindre peu après les crises de la fin du Dévonien. La présence d'Eurypteroidea dans le Carbonifère pourrait être étendue davantage par Eurypterus satpaevi et Eurypterus tschernyschevi mais le rattachement de ces espèces au genre Eurypterus est discutée, leur qualité d'Eurypteroidea étant trop douteuse pour les considérer comme des représentants fiables du groupe[1].



Le Silurien est l'âge d'or des Eurypteroidea. Ils sont pendant cette période les euryptérides les plus fréquents de la Laurussia,

Ce succès est néanmoins restreint aux eaux de la Laurussia

Bien qu'extrêmement fréquents dans le Silurien nord-américain, l'origine des Eurypteroidea semble être à rechercher ailleurs. La présence

Références (mélangées à celles de l'article sur erieopterus et paraeurypterus, épurage au fil de l'écriture)[modifier | modifier le code]

note pour l'article de strobilopterus : le nombre de collection ne doit pas être inclus car incorrect

STROBILOPTERUS[modifier | modifier le code]

Strobilopterus
Description de cette image, également commentée ci-après
Spécimen FMNH PE 61197 juvénile de Strobilopterus proteus (gauche) et empreinte du même individu
433.4–407.6 Ma
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Ordre  Eurypterida
Sous-ordre  Eurypterina
Super-famille  Eurypteroidea
Famille  Strobilopteridae

Genre

 Strobilopterus
Ruedemann, 1935

Strobilopterus est un genre fossile d'euryptérides (chélicérates aquatiques du Paléozoïque) appartenant à la famille des Strobilopteridae. Cet arthropode est connu du Silurien moyen au Dévonien inférieur en Estonie, en Norvège et aux Etats-Unis dans l'Ohio et le Wyoming.

Présentation[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un euryptéride de taille moyenne, les adultes de Strobilopterus proteus pouvant atteindre 15 à 20 centimètres de long, en faisant parmi les plus grands Strobilopteridae. C'est un euryptéride rapidement reconnaissable à son physique trapu, conséquence de son large prosome et de l'élargissement de l'avant de l'opisthosome, tandis que les membres sont assez courts[11]. La présence d'épines fixes sur les pattes suggère que ce genre faisait partie des euryptérides bloquant ses proies

Nommé par Rudolf Ruedemann en 1935, ce genre a été pendant longtemps classé dans la famille des Dolichopteridae jusqu'à l'individualisation de la famille des Strobilopteridae en 2013 par James Lamsdell et Paul Selden[11]. Ses espèces sont passées par de nombreux genres comme Pterygotus ou Dolichopterus avant que les travaux de la seconde moitié du XX° siècle puis du XXI° siècle sur les euryptérides ne reconnaisse correctement ce genre et sa place dans les euryptérides[11].

Etymologie[modifier | modifier le code]

Le nom Strobilopterus est issu d'une part du suffixe -pterus, souvent utilisé pour nommer des genres d'euryptérides en faisant référence à leurs palettes natatoires, et le préfixe strobilo- fait référence aux strobiles des conifères, la morphologie trapue de Strobilopterus pouvant vaguement évoquer ces organes végétaux.

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

4 espèces de Strobilopterus sont reconnues[1] :

  • Strobilopterus laticeps (Schmidt, 1883), en Estonie et en Norvège
  • Strobilopterus princetonii (Ruedemann, 1934), dans le Wyoming
  • Strobilopterus proteus Lamsdell & Selden, 2013, dans le Wyoming
  • Strobilopterus richardsoni (Kjellesvig-Waering,1961), dans l'Ohio

Bien qu'il passe la limite Silurien-Dévonien, Strobilopterus est davantage un euryptéride dévonien, Strobilopterus laticeps étant la seule espèce silurienne du genre, les trois autres étant exclusivement dévoniennes[1] (ref pbdb et publi proteus).

Description[modifier | modifier le code]

Représentation paléoartistique de Strobilopterus proteus.

Un des traits morphologiques les plus caractéristiques des espèces de Strobilopterus est un large prosome semi-ovale, dont la carapace dorsale est couverte de pustules et d'écailles en forme de demi-lune. Les yeux composés latéraux sont en forme de croissant et sont montés sur des lobes palpébraux au centre de la carapace, entre lesquels on retrouve des yeux simples médians (=ocelles). Le métastome (plaque ventrale entre les pattes des euryptérides et impliquée dans l'ingestion de la nourriture) est allongé et ressemble à un pétale de fleur. L'opisthosome présente une morphologie particulièrement reconnaissable. Le mésosome (la première partie de l'opisthosome) est particulièrement court et large pour un euryptéride, cet aspect se continuant dans le premier segment du métasome. le reste du métasome est plus étroit et le corps se termine par un telson en pointe, similaire à celui d'Eurypterus. Une différenciation de second ordre est visible des segments 2 à 12 de l'opisthosome, qui se traduit par la présence de pointes appelées épimères sur les bords des segments. Cette caractéristique est particulièrement prononcée au 7° segment (le premier du métasome), et est considérée comme particulièrement utile pour identifier un euryptéride comme un Strobilopterus (ref). La cuticule de l'opisthosome est ornementée de petits pustules accompagnés sur le métasome des adultes d'écailles étroites et allongées. Les membres des Strobilopterus adultes sont relativement courts. La première paire de pattes est lisse, tandis que les 3 paires suivants sont dotées de quelques épines fixes et sont dotées de quelques serrassions sur leur partie la plus distale. La cinquième paire de membres, modifiés en palettes natatoires comme chez la plupart des euryptérines, est courte mais trapue et dispose de serrassions importantes sur le bord dirigé vers l'avant de l'animal.

Strobilopterus fait partie des quelques taxons d'euryptérides avec assez de spécimens pour proposer l'existence d'un dimorphisme sexuel chez les adultes. Deux types de morphologies génitales sont connues, sans pouvoir actuellement y assigner une identification mâle ou femelle de manière sûre. Le premier type A est représenté par des individus à l'appendice génital long et non divisé, tandis que le second type B présente un appendice moins allongé et plus ovale. Ces deux types morphologiques ont en commun une forme générale de spatule (plus ou moins étirée selon le sexe) et un opercule génital à la surface striée, ornementée d'écailles en demi-lune fortement sclérotinisées.

Ontogénie[modifier | modifier le code]

Strobilopterus fait partie des rares euryptérides dont une espèce, Strobilopterus proteus, compte assez de spécimens (une collection de 13 individus) pour que la croissance et l'évolution de la morphologie de l'animal ait été étudiée, apportant de nombreuses connaissances à la paléobiologie des euryptérides et offrant un cas d'ontogénie d'une branche complètement éteinte de chélicérates.

L'un des aspects les plus importants de l'ontogénie de S. proteus est la réduction relative en taille des appendices au fil de la croissance, passant d'une position très externalisée chez les juvéniles à des membres plus courts et trapus chez les adultes. Le prosome change également de forme au fil de la croissance, gagnant en largeur au fur et à mesure de la maturité de l'animal, prenant la forme semi-circulaire caractéristique des espèces du genre. L'espacement des yeux latéraux change aussi légèrement, les yeux des adultes étant plus espacés que chez les juvéniles. Un autre point marquant concerne la morphologie des segments de l'opisthosome, flanqués à l'état juvénile d'importantes épimères. Ces épimères se réduisent au fil de la croissance jusqu'à n'être vraiment développés que sur quelques segments. Le prételson (dernier segment de l'opisthosome juste avant le telson), originellement plus long que les autres segments, ne gagne pas en longueur aussi vite que les autres segments au fil de la croissance, et fini à maturité avec la même longueur que les autres segments de l'opisthosome. Les juvéniles semblent aussi être dotés de longues soies qui se réduisent avec l'âge.

Plusieurs points de l'ontogénie de Strobilopterus proteus trouvent écho chez d'autres euryptérides et tendraient à établir des tendances de développement communes à tous les euryptérides. Le métastome devient plus étroit au fil de la croissance, une tendance documentée chez d'autres euryptérides et qui pourrait être caractéristique de tout le groupe. Les appendices génitaux sont aussi particulièrement grands chez les juvéniles par rapport aux adultes, une observation courante chez les euryptérides et qui pourrait indiquer une maturité sexuelle plus précoce que chez les limules et les arachnides au cours de la vie. Enfin, les scientifiques ont aussi relevé que le développement des organes génitaux externes s'apparente fortement à celui de membres dédiés à la respiration que l'on appelle exopodites chez les arthropodes aquatiques, suggérant que les appendices génitaux des euryptérides soient dérivés de membres pairs qui auraient acquis une fonction reproductrice. Une telle modification est loin d'être un cas isolé chez les chélicérates, les mâles limules et araignées ayant par exemple des membres modifiés pour remplir une fonction similaire à celle d'un pénis lors de la reproduction.

L'étude de l'ontogénie de cette espèce fait ressortir un développement ressemblant sur de nombreux points à celui des xiphosures modernes (représentés par les limules américaines et asiatiques), tout particulièrement la réduction des épimères au fil de la croissance qui est déjà observée dans les fossiles chez d'autres euryptérides et chez des xiphosures éteints. Des membres juvéniles plus longs sont aussi retrouvés chez les limules actuelles, dont les jeunes sont davantage des nageurs actifs que les adultes, et la présence de longues soies est retrouvée chez les limules modernes juvéniles. Plusieurs traits rappellent cependant l'ontogénie des arachnides comme un développement à état larvaire réduit où tous les appendices et segments sont présents chez le juvénile dans une forme similaire à la morphologie adulte, contrastant nettement avec la plupart des arthropodes (limules et pycnogonides compris) qui passent fréquemment par des changements morphologiques spectaculaires entre mues. Ces caractères, considérés comme dérivés par opposition à ceux des xiphosures davantage vus comme ancestraux pour les chélicérates, apportent un soutien notable à un placement des euryptérides dans les chélicérates plus proches de certains arachnides que des limules.

Les auteurs de la publication soulignent également l'importance de travailler à l'élaboration de méthodes permettant d'inclure l'ontogénie des euryptérides dans les travaux sur la phylogénie du groupe (et plus généralement des arthropodes). Le nombre de caractéristiques de développement importantes et comparables avec les groupes modernes permettrait de pouvoir éclaircir les relations actuellement chaotiques entre groupes de chélicérates.

Classification[modifier | modifier le code]

Strobilopterus est le genre type de la famille des Strobilopteridae, qu'il partage avec Buffalopterus. Cette famille est relativement basale dans la classification des euryptérines et est une des premières où la dernière paire d'appendices est transformée en palettes natatoires fonctionnelles. Suivant les phylogénies proposées par les différentes équipes de recherches depuis une dizaine d'années[6][11], la place consensus de Strobilopterus dans la classification des euryptérides est illustrée par l'arbre ci-dessous.

Eurypterina

Moselopteridae




Onychopterellidae



"Eurypteroidea"

Dolichopteridae



Strobilopteridae

Buffalopterus



Strobilopterus





Pentlandopterus




Paraeurypterus



Eurypterus + Erieopterus et Diploperculata









Présentation[modifier | modifier le code]

Pentlandopterus minor est un petit euryptéride, l'holotype mesurant 7,4 centimètres. Décrit pour la première fois par Malcolm Laurie en 1899[12], il a été jusqu'en 2013 considéré comme une espèce basale dEurypterus sous le nom Eurypterus minor[6], et a pendant un temps été considéré comme la plus ancienne espèce dEurypterus. L'espèce était originellement connue par deux spécimens mentionnés tous les deux par Laurie dans son travail sur l'espèce[12] et d'autres individus ont été identifiés[13], mais parmi les spécimens types seul l'holotype est aujourd'hui connu par les scientifiques, le paratype étant introuvable[6]. Cet arthropode vivait au cours de l'étage du Télychien au Silurien[14] dans des milieux marins peu profonds qui sont devenus les collines de Pentland Hills en Écosse[6].

Description[modifier | modifier le code]

Décrit initialement comme un Eurypterus, Pentlandopterus minor est très semblable à ce genre ainsi qu'à Paraeurypterus. Comme pour ce dernier, le prosome est de forme sub-quadratique avec des angles antérieurs arrondis, tandis que l'opisthosome est similaire à celui d'Eurypterus avec un mésosome de 6 segments et un métasome à 6 segments dotés de petites pointes latérales appelées épimères. Le telson est en forme de pointe comme celui d'Eurypterus ou d'Erieopterus. La conservation des appendices n'est pas aussi bonne que chez Eurypterus mais les pattes semblent être identiques à ce genre[13] qui présente une morphologie à épines bien développées supposées servir à la capture des proies[15]. La carapace est ornementée de nombreux petits pustules, lui donnant une texture granuleuse[12].

Quelques caractères permettent cependant de le distinguer clairement des genres lui étant proches. La caractéristique la plus importante et qui l'a isolé de toutes les autres espèces d'Eurypterus depuis la nomination de l'espèce est l'absence d'une ornementation d'écailles de grande taille au centre des segments de l'opisthosome. Un autre trait distinctif par rapport aux autres espèces dEurypterus et le rapprochant physiquement de Paraeurypterus, les yeux composés latéraux arqués sont montés sur de larges lobes palpébraux circulaires[13],[6], ce qui à conduit Laurie à considérer initialement que cet euryptéride avait des yeux ronds[12]. Bien que ces yeux soient bien de forme arquées comme Eurypterus, leur forme évoque davantage les yeux de Dolichopterus. Les yeux simples médians (=ocelles) sont situés entre les yeux médians, un peu en retrait de ces derniers[13]. Laurie avait aussi relevé une petit relief linéaire derrière les yeux[12]. Il apparait également que chaque segment de l'opisthosome est légèrement plus long que celui qui le précède, et la distinction entre le mésosome et le métasome est plus marquée que chez les espèces dEurypterus[13]. Bien que ressemblant fortement à Eurypterus, ces caractères soutiennent la création d'un genre spécifique pour cette espèce.

Classification[modifier | modifier le code]

Pentlandopterus minor a été connu sous le nom Eurypterus minor pendant plus d'un siècle, bien que plusieurs points de son anatomie (comme l'absence de grandes écailles sur le centre des segments de l'opisthosome) l'ont toujours mis à part des autres espèces du genre. Son appartenance à Eurypterus était déjà remise en cause en 2006 lors d'une redescription de son anatomie accompagnée d'une phylogénie du genre Eurypterus qui a placé 'Eurypterus' minor à l'écart des autres espèces du genre. Bien qu'exprimé clairement, cette séparation n'avait pas été actée par manque d'arguments. La découverte de Paraeurypterus a permis d'apporter de nouvelles données à l'évolution de la super-famille des Eurypteroidea en fournissant un taxon à la morphologie intermédiaire entre Eurypterus et d'autres taxons plus basaux, permettant de réviser l'appartenance taxonomique d'Eurypterus minor et de lui donner son nom actuel. Cette révision a reclassifié Pentlandopterus minor comme un Eurypteroidea sans lui attribuer de famille[1], sa morphologie ne répondant pas aux critères des familles membres des Eurypteroidea[6]. Le cladogramme ci-dessous est modifié par rapport à la publication de 2006 de Tetlie[13] pour tenir compte du renommage de Pentlandopterus minor et indiquer les délimitations d'Eurypterus depuis l'exclusion de P. minor de ce genre. La mise à l'écart de l'espèce des autres Eurypterus était déjà constatée :

Eurypteroidea

Dolichopteridae


             
             

Pentlandopterus minor (=Eurypterus minor)


Eurypterus
             

Eurypterus hankeni


             

Eurypterus ornatus


             

Eurypterus dekayi


             

Eurypterus laculatus


             
             
             

Eurypterus pittsfordensis


             

Eurypterus leopoldi


             

Eurypterus serratus



             
             
             

Eurypterus remipes


             

Eurypterus lacustris



             
             

Eurypterus henningsmoeni


             

Eurypterus tetragonophthalmus








Conformément à son ancienne attribution taxonomique, Pentlandopterus est un taxon proche d'Eurypterus dans la phylogénie des euryptérides. Il est cependant plus basal que Paraeurypterus car aillant d'une part des yeux latéraux ressemblant à ceux de Dolichopterus qui sont montés sur d'importants lobes palpébraux[13] (un caractère ancestral d'Eurypteroidea partagé aussi avec Paraeurypterus tandis que ces structures sont réduites chez Eurypterus), et d'une autre part l'absence de grandes écailles dorsales au centre des segments de l'opisthosome qui éloigne Pentlandopterus du groupe Paraeurypterus+Eurypterus[6]. Les analyses phylogénétiques récentes intégrant ce taxon confirment toutes la même position du taxon dans l'évolution des euryptérides, confirmant la décision de le séparer d'Eurypterus.

Cladogramme simplifié des euryptérines d'après une publication de 2015 de Lamsdell et al.[7], illustrant la place de Pentlandopterus minor au sein de la super-famille (ou aussi grade de par sa paraphylie) des Eurypteroidea (les relations entre les Dolichopteridae et les Strobilopteridae sont incertaines, les deux familles étant parfois groupes frères selon les études[6]) :

Eurypterina

Moselopteridae




Onychopterellidae



"Eurypteroidea"

Dolichopteridae




Strobilopteridae




Pentlandopterus minor




Paraeurypterus



Eurypterus + Erieopterus et Diploperculata









Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Publication originale (espèce)[modifier | modifier le code]

[1899] (en) Laurie M., « On a Silurian Scorpion and some additional Eurypterid Remains from the Pentland Hills », Earth and Environmental Science Transactions of The Royal Society of Edinburgh, vol. 39, no 3,‎ , p. 575-590 (DOI https://doi.org/10.1017/S0080456800035109, lire en ligne Accès libre). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Publication originale (genre)[modifier | modifier le code]

[2013] (en) Lamsdell J. C., Hoşgör İ. et Selden P. A., « A new Ordovician eurypterid (Arthropoda: Chelicerata) from southeast Turkey: Evidence for a cryptic Ordovician record of Eurypterida », Gondwana Research, vol. 23,‎ , p. 354-366 (DOI https://doi.org/10.1016/j.gr.2012.04.006 Accès limité, lire en ligne Accès libre). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h (en) Dunlop J. A., Penney D. et Jekel D., « A summary list of fossil spiders and their relatives, version 23.5 » Accès libre [PDF], sur World Spider Catalog, Natural History Museum Bern, (consulté le )
  2. a et b (en) Tollerton V. P., « Morphology, taxonomy, and classification of the order Eurypterida Burmeister, 1843 », Paleontology, no 63,‎ , p. 642–657 (DOI https://doi.org/10.1017/S0022336000041275, lire en ligne Accès libre)
  3. a b et c Lebrun P., « "Scorpions des mers" ! Les euryptérides du Silurien de New York (Etats-Unis) », Fossiles, Editions du Piat, no 22,‎ , p. 5-30
  4. a b c d e et f (en) Kjellesvig-Waering E. N., « THE GENERA, SPECIES AND SUBSPECIES OF THE FAMILY EURYPTERIDAE, BURMEISTER, 1845 », Journal of Paleontology, vol. 32, no 6,‎ , p. 1107-1148 (lire en ligne Accès limité)
  5. (en) Tetlie O. E., « Distribution and dispersal history of Eurypterida (Chelicerata) », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 252,‎ , p. 557–574 (DOI https://doi.org/10.1016/j.palaeo.2007.05.011, lire en ligne Accès libre)
  6. a b c d e f g h i j et k (en) Lamsdell J. C., Hoşgör İ. et Selden P. A., « A new Ordovician eurypterid (Arthropoda: Chelicerata) from southeast Turkey: Evidence for a cryptic Ordovician record of Eurypterida », Gondwana Research, vol. 23,‎ , p. 354–366 (DOI https://doi.org/10.1016/j.gr.2012.04.006, lire en ligne Accès libre)
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  13. a b c d e f et g (en) Tetlie O. E., « Two new Silurian species of Eurypterus (Chelicerata: Eurypterida) from Norway and Canada and the phylogeny of the genus », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 4, no 4,‎ , p. 397-412 (DOI http://dx.doi.org/10.1017/S1477201906001921 Accès limité)
  14. (en) The Paleobiology Database, « †Pentlandopterus minor (eurypterid) » Accès libre, sur https://paleobiodb.org/#/ (consulté le )
  15. (en) Selden P. A., « Autecology of Silurian eurypterids », Special Papers in Palaeontology, vol. 32,‎ , p. 39-54 (lire en ligne Accès libre)

Vrac brouillon[modifier | modifier le code]

A conserver absolument pour la mise à jour de l'article des Pterygotidae pour illustrer l'hypertrophie des chélicères => https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chelicerata_dorsal_simplified.png

A conserver pour la diversité des pterygotidae => https://commons.wikimedia.org/wiki/File:20201227_Pterygotidae_pterygotid.png

Pour la révision de la page des drepanopteridae : Vinetopterus était effectivement considéré lors de sa description comme un drepanopteridae mais cette assignation n'était basée que sur la description du fossile, depuis le temps le genre n'est plus du tout assigné à cette famille

Note pour Eurypterus d'après tetlie et al de 2006 => la forme quadratique du prosome est peut-être caractéristique de Pentlandopterus et Paraeurypterus, mais elle est aussi retrouvée chez les juvéniles d'Eurypterus, donc la forme trapézoïdale des adultes est peut-être une plésiomorphie caractéristique