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Utilisateur:Archives XXIeSiecle/Brouillon

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SNAP - SYNDICAT NATIONAL DES ARTISTES PROFESSIONNELS DES ARTS GRAPHIQUES ET PLASTIQUES


Résumé. Le SNAP est le Syndicat National des Artistes Professionnels des Arts Gra
phiques et Plastiques. Il a été créé le 23 mars 1951 par Claude GRANGE, Membre de l’Institut.[1]

Introduction

Son objet est la défense morale et matérielle sur le plan professionnel, culturel, économique et social de ses membres, à savoir : les artistes-peintres, les sculpteurs ou graveurs, les dessinateurs et les illustrateurs, sans oublier les décorateurs, et les créateurs dans leur diversité, à condition qu’il s’agisse d’artistes de profession.[2]

En tant que syndicat, le S.N.A.P est placé sous le régime des lois du 21 mars 1884 et suivantes. Depuis les origines, son siège est situé Hôtel Salomon de Rothschild, 11 rue Berryer à Paris dans le 8e arrondissement.[3] Comment le S.N.A.P a-t-il évolué depuis 70 ans, et par quelles actions l’organisation ambitionne-t-elle de servir l’Art et les Artistes ?


HISTOIRE[modifier | modifier le code]

Création par Claude GRANGE.[modifier | modifier le code]

Né le 23 septembre 1883, le fondateur du Syndicat est membre de l’Académie des Beaux-Arts. Ce grand sculpteur est le fils d’’un tailleur de pierre. À 17 ans déjà il rejoint l’École des Beaux-Arts de Lyon, puis de Paris dans l’atelier d’Injalbert. En 1913, à la veille de la Première Guerre mondiale, Claude GRANGE est grand prix de Rome et devient pensionnaire à la Villa Médicis. Il réalisera de très nombreux chefs d’œuvres, et restera attentif aux drames de la guerre, comme le rappellent, par exemple, son monument aux morts à Verdun, en 1928, et après la Seconde Guerre mondiale, les bas-reliefs du Mémorial de la France Combattante du Mont Valérien, en souvenir des « forces aériennes françaises libres » engagées sur tous les fronts.[4] Il s’est entouré d’une équipe de premier plan pour fonder le Syndicat au début des années 50 : peintres, sculpteurs, graveurs-illustrateurs et décorateurs.

Le soutien d’André MALRAUX[modifier | modifier le code]

C’est dans ce contexte que va être lancée une initiative artistique audacieuse, recevant l’aide d’une des grandes présences de l’époque : André MALRAUX.


De quoi s’agit-il ? Des prix Signatures. La récompense artistique prestigieuse est créée en 1959 par l’artiste André Charles ROUSSEAU, grand ami d’André MALRAUX et président de la revue Signatures. Les prix sont à leur origine destinés aux jeunes artistes. L’occasion de leur naissance est trouvée : le vernissage de l’exposition « d’Ingres à Théodore Rousseau, aspects de la peinture française au XIXe siècle » chez Gérard MOURGUE.

Or à l’époque, un nouveau Ministre de la Culture vient d’être nommé par le Général de GAULLE. Il est fort célèbre, c’est André MALRAUX. L’écrivain et homme d’action restera ministre de janvier 1959 à juin 1969 et espère bien bouger le monde de la culture. MALRAUX soutient alors l’initiative des prix signatures, car il envisage la suppression du « prix de Rome », institution créée par Colbert en 1663, et qui avait accompagné trois siècles d’histoire des Beaux-Arts. Il est même déclaré que les prix signatures détrôneront le prix de Rome… André MALRAUX réalisera son projet : en 1968, il met fin au prix de Rome décerné jusqu’alors par l’Académie, provoquant un nouveau séisme du monde des Arts.[5]

Les prix signatures sont ainsi devenus en quelque sorte les nouveaux grands prix de Rome espérés par MALRAUX et ils ont conservé leur prestige aujourd’hui, toujours décernés à l’initiative du S.N.A.P.

Par un paradoxe de l’histoire, c’est un « prix de Rome » et président de l’Académie des Beaux-Arts, Claude GRANGE, qui aura aidé à supprimer l’ancienne récompense, et à instituer le nouveau prix.        

Une histoire durable[modifier | modifier le code]

De nombreuses décennies de soutien aux artistes professionnels ont permis au S.N.A.P de créer plusieurs institutions toujours présentes. Né après la Seconde Guerre mondiale il a continué de poursuivre son action en faveur « de l’art et des artistes créateurs » tout au long de ces années, par-delà une importante transformation, du monde de l’art et du statut des artistes, à laquelle il contribue.[6]  

                                             

ACTIONS[modifier | modifier le code]

Des valeurs aux réalisations[modifier | modifier le code]

Le Syndicat National des Artistes Professionnels s’inscrit dans une approche humaniste de l’Art.[7] Il a accompagné de nombreux artistes et « offre à tous les membres un moyen efficace de se connaître mieux pour œuvrer ensemble ». Plus que dans d’autres secteurs d’activités, l’artiste est souvent sincèrement et viscéralement isolé, cherchant à survivre dans cette individuation créatrice, sans solliciter l’entraide de structures syndicales. Constatant cette évidence durable, le S.N.A.P a entrepris de développer des outils d’entraide ou de valorisation du travail des artistes-auteurs, comme les prix signatures, la Gazette, et les expositions annuelles ouvertes à ses adhérents, dans des lieux majeurs de la capitale. Il a aussi participé par ses représentants aux différents mécanismes d’aides publiques et à leur transformation.      

Le prix signature  [modifier | modifier le code]

Le prestige du prix signature reste actuel, et la moisson impressionnante depuis les années 50.[8] À l’initiative du S.N.A.P, les différents prix signatures sont décernés par un jury indépendant à des Lauréats dans les domaines de la peinture, la sculpture… Chaque PRIX SIGNATURE s’accompagne d’une médaille et d’un diplôme d’honneur.

La « Gazette du S.N.A.P »[modifier | modifier le code]

Au début, simple bulletin d’information interne, elle devient une revue à part entière avec le président Henri PETITJEAN qui la dirige de 1987 à 2006. Son successeur, lui aussi artiste peintre de talent, Serge VAN DEN EEECKHAUT reprend les rênes jusqu’en 2013. Puis Marguerite LAMY-TORRILHON peintre et sculptrice renommée. Ils apportent leurs contributions d’expérience sur le monde des Arts. Autour d’eux, de nombreux auteurs explorent la culture, les innovations au service des artistes, accueillant aussi le dessin d’humour. Et sans oublier l’action syndicale, dans les différentes régions françaises : les comptes-rendus, réalisés auprès des Directions Régionales des Affaires Culturelles (D.R.A.C) par les représentants du S.N.A.P, montrent le travail quotidien d’aide aux artistes, qui s’est noué tout au long des années.[9]


À l’occasion du 70ème anniversaire du SNAP un numéro spécial de la Gazette est créé, autour de sa Présidente Rolande ROUARD.

Expositions[modifier | modifier le code]

Défendre ses adhérents, c’est aussi encourager la diffusion de leurs œuvres.

Le S.N.A.P organise donc chaque année une exposition très appréciée de ses membres. Parmi les lieux récents : la Mairie du 5e, ou du 6e arrondissement, et bien d’autres endroits de prestige.[10]

Aider les Artistes-auteurs[modifier | modifier le code]

Sur l’aide et l’assistance aux artistes, de nombreuses actions ont été développées à différents niveaux.

Sans que la liste ne soit exhaustive, historiquement le S.N.A.P est présent au service de ses adhérents, à la Maison des Artistes, à l’ADAGP, rue Berryer, à la CREA et à l’IRCEC, rue de Berri - au Ministère de la Culture – avenue de l’Opéra, à la Fondation des Artistes… Ses représentants sont actifs dans de nombreuses commissions, comme le rappelle par exemple le bilan de la commission des ateliers et des allocations d’installation.[11]

ORGANISATION[modifier | modifier le code]

Statuts[modifier | modifier le code]

Les statuts du Syndicat National des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs, illustrateurs, créateurs professionnels ont été déposés à la Préfecture de la Seine le 23 mars 1951. Ils rappellent qu’il a été « formé entre tous les professionnels des arts graphiques et plastiques adhérents aux présents statuts, un Syndicat National professionnel sous le régime des lois des 21 mars 1884 et suivantes ».

Le S.N.A.P a pour objet la défense matérielle et morale « de ses adhérents et de l’Art ». Il peut « organiser des expositions des œuvres des adhérents ou des manifestations » pour promouvoir leurs activités.[12]

Les ressources du S.N.A.P sont les cotisations, les subventions publiques, mais elles sont aussi ouvertes aux dons, legs et libéralités comme le note l’Article 5.

Siège[modifier | modifier le code]


À Paris, l’Hôtel Salomon de Rothschild est sans doute le plus beau joyau de la rue Berryer, créée en 1842, et qui prend son nom actuel sous la IIIème République, en 1877. Le bâtiment remarquable est souhaité par la baronne Adèle, épouse de Salomon de Rothchild, petit fils du célèbre banquier. Cet « hôtel moderne » est achevé en 1882. La vocation du lieu s’impose quand la baronne lègue le magnifique immeuble à l’Etat, s’il crée « par les soins de l’administration des Beaux-Arts une maison d’art qui s’appellera Fondation Salomon de Rothschild ». Aujourd’hui, l’Hôtel accueille toujours une « Maison des Artistes », la MDA bien connue des professionnels, et le SNAP s’y réunit depuis 70 ans : jolie destinée d’un siège décoré avec talent et méritant le détour. Pour la petite histoire, Claude GRANGE a multiplié les démarches afin d’imposer le siège du S.N.A.P au 11 de la rue Berryer. Après bien des efforts, l’académicien obtient en 1951 la reconnaissance du gouvernement français. Seuls les travaux de la fin des années 2000 éloignent provisoirement de ce lieu de mémoire. Dès 2013 le bâtiment prestigieusement restauré reçoit à nouveau les membres du S.N.A.P. et leurs travaux artistiques.[13]

11 rue Berryer

Gouvernance[modifier | modifier le code]

Le S.N.A.P est administré par un Conseil d’administration élu pour trois ans renouvelables.[14]

Le Conseil d’administration dispose des pouvoirs les plus étendus pour la gestion et l’administration du S.N.A.P.[15]

Au cours de la dernière élection le Conseil a été renouvelé et comporte désormais 7 membres.

Liste des Présidents et Vice-présidents depuis 1951[modifier | modifier le code]

PRÉSIDENT VICE-PRÉSIDENT(S)
Claude GRANGE André-Louis PIERRE

Albert BOUQUILLON

Georges de MARCO
François GALL
Henri PETITJEAN Serge VAN DEN EECKHAUT
Serge VAN DEN EECKHAUT Mary TARDREW puis

Eve OZIOL

Maguy LAMY-TORRILLHON Françoise ICART

Rolande ROUARD

Rolande ROUARD Bruno CARRIER Mandat 3 ans en cours [16]


En 2020, le Syndicat National des Artistes Professionnels est présidé par Madame Rolande ROUARD, artiste-peintre internationalement reconnue.[17] Documentaliste puis Vice-présidente du Syndicat, elle a sans relâche accompagné et modernisé le S.N.A.P et participe activement au développement de l’Art en France.


Conclusion[modifier | modifier le code]

Après sept jeunes décennies, le Syndicat National des Artistes Professionnels poursuit son travail quotidien et participe aux mutations de la scène artistique française. Le Syndicat est un Laboratoire de réflexions pratiques pour aider et valoriser les artistes-auteurs, comme par exemple l’initiative du « Crédit Impôt Création » pour encourager les Petites et Moyennes Entreprises à investir en Art, ou encore l’ « Aide à la Création », subvention aux dépenses artistiques des PME. Bien des pistes immédiates sont à explorer pour aider les artistes-auteurs à mieux vivre de leur Art. Cette réflexion est désormais ouverte à tous les artistes, professionnels ou futurs professionnels.[18]

Notes

  1. « Notice sur la vie et les travaux de Claude Grange » par G. Hilbert, Publications de l’Institut de France, 1975, 4p.
  2. Statuts du S.N.A.P
  3. Hôtel Salomon de Rothschild, 11 rue Berryer, 75 008 Paris, Monuments Historiques, Base Mérimée, 1992.
  4. Dictionnaire des Peintres, Sculpteurs Dessinateurs et Graveurs, par E. Bénézit, t V, p. 166.
  5. Albert Camus, André Malraux, Correspondance (1941 – 1959) et Autres Textes, Gallimard, 2016. Voir également « Discours de réception de Simone Veil à l’Académie française et réponse de Jean d’Ormesson », Paris Laffont et le témoignage : « Prix de Rome par Mary G. Tardrew », dans La Gazette du SNAP, n°46, p. 4.
  6. Sur ces questions, lire en priorité les articles de la Gazette du SNAP, N°1, 43, 46.
  7. « Le mot du président », la Gazette du SNAP, n°1, p. 2.
  8. Cf. note 6, Gazette, p. 4.
  9. Par exemple Compte rendu de la DRAC PACA, Gazette n°43, p.4
  10. Les différentes expositions et récompenses sont relatées dans la Gazette.
  11. Gazette N°1, p. 2.
  12. Statuts du S.N.A.P, Article 1er et Article 2.
  13. Cf. La Gazette, n°46, p. 4.
  14. Statuts du S.N.A.P, Article 7.
  15. Statuts, Article 8.
  16. Rolande Rouard (Présidente), Bruno Carrier (Vice-président, secrétaire), Ghislaine Guérin (Trésorière), Marguerite Lamy-Torrillhon (Présidente d’Honneur), Serge Van Den Eeckhaut (Président d’Honneur), Georges Weill, Philippe Dechambre. PV du 15 juillet, archives du S.N.A.P.
  17. Top 100 de l’Annuaire international des Beaux-Arts, édition 2019/2020.
  18. Cf. l’article de Bruno Carrier « Relance et souveraineté » paru dans le Rayonnement, n°65, juillet 2020.