Utilisateur:BouleyMan/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les Monuments aux Morts de la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Neuf millions de morts, trois fois plus de blessés, six millions d'invalides, tel est le constat à la sortie de la Première Guerre mondiale. Commémorer leurs sacrifices, en élevant des monuments à leurs éfigies, c'est conserver la mémoire individuelle et famliale, mais aussi la mémoire collective, au sein d'une entreprise, d'une commune, d'une nation. La commémoration est une démarche morale et civique au cours de laquelle les vivants communiquent avec les morts par la lecture de leurs noms accompagné du solennel "Mort pour la France".

Les Monuments aux Morts[modifier | modifier le code]

La naissance des Monuments[modifier | modifier le code]

Il existait déja certains monuments lors de la guerre qui opposait la France au Royaume de Prusse, vers la fin du XIXe siècle, mais les monuments aux morts que nous connaissont aujourd'hui sont nés pendant la Grande Guerre. Pendant le conflit, les Allemands ont élevé u certains nombres de monuments en zone occupé, en arrière du front. Puis, au printemps 1915, ils délimitent à Sedan leur propre carré militaire dans le cimetière communal, où ils construisent un arc de triomphe. Aussi, à Juniville, les soldats de l'empereur Guillaume II édifient deux monuments identiques, à l'entrée du cimetière communal: l'un pour commémorer les soldats allemands, l'autre pour les soldats français. Seul le second subsite aujourd'hui.

Les Monuments et la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En Moselle, après l'annexion par le Reich, on trouve un paysage mémoriel très dense, du fait que les Allemands ont élevé de nombreux monuments aux morts sur les lieux mêmes des combats. Certains d'entre eux commémorent les combattans d'une même unité, comme le monument de Gorze, honorant le 72e régiment d'artillerie. D'autres commèmorent ceux originaire du même Land: Saxons à Saint-Privat. Parfois, ils voisinent avec les monuments français, comme celui de Maizière-lès-Metz. Certains monuments commèmorent à la fois les soldats allemands et les soldats Français, comme par exemple celui du cimetière protestant de Boulay.

Les différents types de Monuments[modifier | modifier le code]

On distingue cinq types de Monuments aux Morts : le Monument civique, nationaliste, patriotique républicain, patriotique funéraire et funéraire.

  • L’ouvrage le plus répandu est le Monument nationaliste. C’est aussi le plus laïque et le plus républicain. Il est orné d'une inscription patriotique comme « Gloire à nos héros », ou encore « Gloire aux enfants de [...] morts glorieusement pour la Patrie ». Son sommet est orné de symboles allégoriques, comme un coq gaulois, un poilu triomphant élevant une couronne de lauriers, ou encore un drapeau, qui peuvent s’accumuler. L’ennemi peut y être symbolisé par un casque à pointe ou un aigle impérial, foulé au pied.
  • Le Monument civique comporte la liste des défunts et une inscription, mais aucun emblème allégorique, ni religieux. Il est dressé en forme de colonne, et accompagné de la croix de guerre.
  • Le monument patriotique républicain est souvent un monument à la Victoire. On l'identifie grâce à l'attitude des Poilus qui y figurent: agonisant, embrassant une ultime fois le drapeau ou s'en couvre en guise de linceul. Il se peut qu'une statue symbolisant la France le surplombe pour recueillir son dernier souffle.
  • Le monument patriotique funéraire est une forme dérivée du précédent. Il remplit la double fonction de monument patriotique et de monument funéraire, puisque ce sont les héros défunts qui y sont représentés. Ils représentent ainsi le sacrifice des enfants de la commune morts au combat.
  • Le dernier type de ces ouvrages est le monument funéraire, qui représente un calvaire mêlant Poilu, drapeau, croix, ce qui lui donne une orientation religieuse forte, surtout s'il est accompagné du symbole national et catholique français, Jeanne d'Arc. ces calvaires peuvent également avoir une signification pacifiste. Sans référence à la Patrie, ils utilisent la statuaire funéraire classique: soldat expirants ou morts, gisants, pleurants, agonisants, une veuve accompagnée d'enfants... Ceci représente plus ou moins explicitement le refus, la haine de la guerre.

Quant aux monuments allemands, qui ont pour la plupart disparu, sont souvent ornés d'un motif d'aigle, de lion rampant ou de soldat portant le drapeau impérial.

Les Commémorations[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Verdun, le 10 novembre 1920. Auguste Thin, simple soldat du 132e d'infanterie désigne, parmis huit cercueils qui lui sont exposés dans une casemate de la citadelle, le sixième. Pourquoi le sixième ? "Parce que, dira-t-il, en additionnant les chiffres de mon régiment, le total donnait six." Le Soldat inconnu, ainsi désigné parmis d'autres, fût transporté au Panthéon, puis à l'Arc de Triomphe le 27 janvier 1921.

Le 11 novembre, jour anniversaire de la Victoire, mais aussi et surtout, jour de recueillement, devint férié à partir 1922.

Belgique[modifier | modifier le code]

Parmis quatre cercueils présentés dans le hall de la gare de Bruges, c'est un aveugle de guerra qui désigna le Soldat inconnu belge. C'est le roi Albert qui conduisit le deuil et le cortège jusqu'à Bruxelles, où la dernière demeure posthume du héros avait été préparé, au pied de la colonne du Congrès.


Le Mémorial de la Porte de Menin est un monument dédié aux soldats britanniques et du Commonwealth tués au cours des batailles féroces autour du Saillant d'Ypres et disparus sans sépultures. Il est situé à la sortie orientale de la ville d'Ypres, en Flandre (Belgique), à l'emplacement d'une ancienne porte des fortifications Vauban ceinturant la ville.

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Le "Tommy" inconnu britannique quitte Boulogne le 11 novembre 1920 pour Londres. Après que le roi Georges eut dévoilé à Whitehall un cénotaphe devant lequel le cercueil avait été déposé, il fut transporté à l'abbaye de Westminster où il repose aujourd'hui dans un caveau.

Italie[modifier | modifier le code]

Aquilée, Italie, le 2 novembre 1921. C'est parmis onze cercueil anonymes exhumés que le "Milite ignoto" a été choisi. Il fut transporté en train funèbre jusqu'à Rome, où il repose au centre du monument de Victor-Emmanuel II, l'autel de la Patrie.

États-Unis[modifier | modifier le code]

Le 24 octobre 1921, le sergent Edward F. Younger choisi le "Soldat inconnu" américain entre quatre de ses compatriotes qui lui sont exposés. Transporté à bord de l’Olympia, un croiseur américain, il arrive à Washington le 9 novembre au Capitole, et repose deux jours sur le catafalque de Lincoln, avant d'être déposé dans un mausolé de marbre blanc dans le cimetière national d'Arlington, le Panthéon militaire américain, le 11 novembre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Pierre MARBY et Jean-François SAINT-BASTIEN, « Monuments aux morts et commémorations », dans Inventaire de la Grande Guerre, sous la direction de François LAGRANGE ; Collection Inventaires, Édition Universalis, Paris, 2005.
  • Annette Becker, « Aux morts, la patrie reconnaissante », dans L’Histoire no 225