Utilisateur:Dahman Richter/Henri Sirguey

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Henry Sirguey
Fonctions
Maire de Nancy

(1 an, 6 mois et 24 jours)
Élection 25 mars 1946
Prédécesseur Pierre Donzelot
Successeur Jean Lionel-Pèlerin
Biographie
Nationalité Française
Parti politique SFIO
Profession Pharmacien

Dahman Richter/Henri Sirguey
Maire de Nancy

Henri Sirguey était un homme politique français. Résistant et membre de la Section française de l'Internationale ouvrière, il est élu conseiller municipal de Nancy lors des élections de 1945. Il devient alors quatrième adjoint du maire Pierre Donzelot. Après la démission de ce dernier le 14 mars 1946[1], il devient maire de Nancy.

Biographie[modifier | modifier le code]

Henri Antoine SIRGUEY est né le 04 juillet 1910 à Belfort . Il est décédé le 08 janvier 1988 à Pierre-Bénite. Il est le fils de Eugène SIRGUEY, percepteur à Faulx et de Irma Marie EBOULAY, institutrice.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

En 1945, Henri Sirguey est membre de la SFIO. Il est élu conseiller municipal de Nancy le 13 mai 1945.

Mandat de maire[modifier | modifier le code]

Pierre Donzelot démissionnaire suite à sa nomination en tant que recteur de l'université, il faut trouver un nouveau maire à Nancy. Henri Sirguey est élu par une majorité relative au 3e tour de scrutin par 15 voix, face au docteur Zuber qui lui obtient 11 voix, ainsi que Raganeau, de Lambilly et Lottier qui se partagent 6 voix. Suite à la démission de l'adjoint Pouget, est élu 9e adjoint M. Colin à une voix près face à M. Gérard. Le conseil paraît alors divisé, l'explication peut venir de M. de Lambilly qui déclare suite au vote[2] :

« " Mes chers collègues, mes chers amis, je regrette que, entre la démission de Donzelot et l'élection du nouveau Maire, nous n'ayons pas été réunis, car voyez-vous, lorsque nous nous sommes présentés devant les électeurs lors des élections municipales du 13 mai 1945, c'est sous le signe de la Résistance et avec un programme bien déterminé, chaque mouvement de résistance avait un nombre sensiblement égal de représentants, il en était de même pour les partis politiques. Aujourd'hui, je dois constater que la structure même de la liste initiale semble s'être transformée et que, à part quelques exceptions, non seulement les anciens compagnons de combat paraissent s'ignorer, mais encore qu'ils préfèrent maintenant se réclamer de leurs partis politiques.

Or, mes chers collègues, ceci est très grave et constitue à mon avis une véritable tromperie vis-à-vis de nos électeurs. J'estime de mon devoir, en tant qu'ancien chef régional d'un Mouvement de Résistance, de vous mettre en garde.

Le premier résultat de la transformation de cette liste qui, de résistance est devenue politique, a été de laisser une fraction importante des membres de cette assemblée dans l'ignorance des tractations effectuées par certains partis politiques pour la nomination d'un maire en remplacement de M. Donzelot, démissionnaire et éventuellement d'un adjoint, comme l'indique la convocation. [...] J'élève donc, au nom du mouvement de Résistance C.D.L.R. et au nom de mes amis au sein de ce conseil. qui ont été tenus en dehors de toutes les tractations, une protestation solennelle contre de tels agissements." »


Il est à noté que de Lambilly était colistier de Donzelot et Sirguey sur la liste d'Unité Républicaine et d'Union de la Résistance en 1945. Sa critique vise en particulier la SFIO, qui gagnait là un maire et un adjoint supplémentaires, le Parti communiste français et les radicaux-socialistes. M. Sirguey répond à ces remarques en invoquant la démocratie[3] :

« Mes chers collègues, il est compréhensible que nous manifestions dans certains côtés de notre assemblée quelques mouvements d'énervement. [...] Nous constatons aujourd'hui dans notre vote une évolution politique qui a été signalée par M. de Lambilly, alors qu'au départ nous étions une équipe, dont les différents membres se connaissaient plus ou moins et étaient alliés par le souvenir du rôle joué pendant la résistance ou à l'occasion de la résistance, cette évolution politique, nous l'avons constatée dans tout le pays, nous n'y avons pas échappé. c'est la loi normale du retour la liberté. Est-ce un mal, est-ce un bien c'est la loi de la démocratie qui joue, nous ne pouvons pas l'empêcher de jouer.

On a parlé de tractations entre différents partis. Je crois pouvoir vous dire que je suis resté à l'écart des tractations entre les partis, sinon dans mon parti, que pour beaucoup d'entre nous — même à peu près tous — vous avez participé à ces conversations entre camarades de même tendance, ce qui est également tout à fait normal et tout à fait conforme aux lois démocratiques qui nous régissent. M. l'Abbé Mansuy craint que la Mairie ne soit plus la maison de cristal, de même que M. le Dr Weber, qui s'associe à ses paroles. Messieurs, je vous répète les paroles que M. le Maire Donzelot vous avait adressées en prenant la présidence de cette assemblée : je resterai à votre disposition pour vous donner toutes les explications que vous pourrez demander, je vous donnerai tous les apaisements que je croirai pouvoir vous donner. Vous savez très bien que je n'ai jamais fait preuve d'aucun sectarisme, de même que mes camarades, que nous serons certainement bien placés pour faire du bon travail. »

Lors du conseil municipal du 30 mars 1946, est décerné au bourgmestre de la ville de Luxembourg, monsieur Diderich, le titre de citoyen d'honneur de la ville de Nancy "pour les éminents services qu'il a rendus à la cause de l'amitié entre nos deux pays"[4].


Un article de l'L'Est républicain publié le 7 mars 1946 dresse un réquisitoire contre la gestion des cantines scolaires :

« Des constatations faites les écoles visitées et des renseignements recueillis auprès du personnel enseignant, il ressort que le fonctionnement, la préparation et surtout la variété et la qualité des repas laissent beaucoup désirer... Au point de vue de la nourriture, et malgré les améliorations constatées depuis les derniers mois de 1945, il y a encore beaucoup à faire, la graisse, le beurre sont ainsi exclus dans les aliments, malgré une attribution régulière de 5 gr. par enfant et par repas, les jeunes enfants de la maternelle ne reçoivent jamais de laitage, rarement d'entremets, jamais de fruits frais, les desserts comprennent le plus souvent de la confiture, de la purée de pommes, des gâteaux secs, des pruneaux. distribués parcimonieusement... D'ailleurs la surveillance des cantines est assurée par Mlle Oudard qui prend ses repas à la cantine Jean-Jaurès. Mlle Oudard accepte très difficilement les réclamations qui lui sont adressées par les directeurs d'écoles sur les améliorations possibles ou la mauvaise condition de préparation des repas. Et ailleurs encore : "Avec les moyens financiers mis à la disposition des cantines scolaires par la Ville de Nancy, avec les stocks de marchandises dont disposent les cantines, un malaise certain existe, les conditions d'hygiène se révèlent bien primitives; Où vont les restes des repas ? Les enfants jettent souvent ce qu'ils ne veulent ou ne peuvent pas manger... En pratique, existe-t-il un contrôle extra-scolaire, une surveillance médicale ? Tout ceci dans l'intérêt des enfants ?" »


Dans une lettre au directeur de l'Est Républicain, M. Chartron, directeur de l'école Didion, explique en quoi il estime cet article biaisé, les enfants mangeant mieux à la cantine que chez eux, malgré les difficultés de l'après-guerre. L'Abbé Mansuy lit cet article au conseil municipal du 30 mars 1946, où les élus s'entendent contre les conclusions de cet article, qu'ils démentent. L'Est Républicain publie une réponse :

Article paru dans l'Est Républicain du 2 avril 1945







Le 10 juillet 1946, le Conseil Municipal vote la dénomination des rues suivantes : le square Victor Basch, président de la ligue pour la défense des droits de l'homme et du citoyen assassiné par des miliciens à Lyon, la rue de l'Armée Patton, libérateurs de Nancy, et la rue Edouard Pierson, héros et martyr de la Résistance. Est aussi votée l'acquisition du château de Remicourt pour en faire une colonie de vacances pour les enfants nancéiens. Ce point fait d'ailleurs débat, l'abbé Mansuy et le docteur Weber s'y opposant, sous prétexte du coût élevé et du délabrement du bâtiment, leur est rétorqué la volonté de la majorité municipale d'offrir aux enfants et personnes âgées des places de verdure et un lieu de vacances.

Signe encore de cette volonté, le 31 juillet sont votés 500 000 francs d'aides aux familles désirant envoyer leurs enfants dans des colonies de vacances privées. L'abbé Mansuy et M. de Lambilly s'accordent à dire que 5 francs par enfant, ce n'est pas assez au regard du coût pour les familles, le premier, duquel émanait pourtant le souhait de cette aide, annonce voter contre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'Est Républicain », sur kiosque.limedia.fr (consulté le )
  2. Archives municipales Nancy↵↵Série D - Administration générale de la commune↵↵  - Sous-série 1D : Conseil municipal 1789-1984↵↵- Procès-verbaux imprimés; Séances du 25 janvier 1946 au 30 décembre 1946.
  3. Archives municipales Nancy↵↵Série D - Administration générale de la commune↵↵  - Sous-série 1D : Conseil municipal 1789-1984↵↵- Procès-verbaux imprimés; Séances du 25 janvier 1946 au 30 décembre 1946.
  4. Archives municipales Nancy↵↵Série D - Administration générale de la commune↵↵  - Sous-série 1D : Conseil municipal 1789-1984↵↵- Procès-verbaux imprimés; Séances du 25 janvier 1946 au 30 décembre 1946.