Utilisateur:Groupir !/Tintin et les Picaros

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

en:Tintin and the Picaros

http://bdzoom.com/123137/patrimoine/%C2%AB-tintin-et-les-picaros-%C2%BB-quand-le-heros-raccroche%E2%80%A6/

https://tintinomania.com/tintin-sources-les-picaros

https://www.franceinter.fr/emissions/radioscopie-par-jacques-chancel/radioscopie-par-jacques-chancel-21-juillet-2015

https://www.lemonde.fr/archives/article/1976/04/19/tintin-les-picaros-et-les-gauchistes_2968070_1819218.html

Claire Frayssinet, « Tintin et les Picaros : les dictateurs d'opérette et joyeux guérilleros d'Hergé », sur geo.fr, Geo / Tintin, c'est l'aventure, .

  • le contexte de Cuba
  • les renversements de gouvernements socialistes
  • l'« affaire Régis Debray » de 1967 à 1970 et notamment l'important mobilisation en France. Condamné à trente ans de prison par un tribunal militaire. Hergé puise le lancement de son intrigue : l'arrestation de la Castafiore et, après un simulacre de procès, sa condamnation à la prison à vie.
  • l'une des difficultés d'Hergé est d'arriver à retranscrire la complexité du contexte politique sud-américain
  • Hergé intime, François Rivière et Benoît Mouchart :
    • « Entre décembre 1967 et janvier 1970, Hergé multiplie les variantes de scénario de Tintin et les Bigotudos, rebaptisé finalement Tintin et les Picaros. »
    • Les sept premières années, Hergé ne parvient qu'au dessin d'une vingtaine de planches.
    • « En mai 1974, comme saisi de remords, Hergé renonce à prendre des vacances pour se consacrer à l’achèvement toujours différé de la dernière aventure de Tintin, dont il lui reste près d’une trentaine de pages à dessiner », relatent les auteurs.
  • le brouillage entre les références d'Alcazar et de Tapioca :
  • accueil désastreux de la presse de gauche
    • la mise dos à dos des révolutions comme des coups d'états passe mal au vu des crimes du camp anti-guerillas (surtout depuis qu'ils ont été révélés par les Archives de la terreur de l'opération Condor)
  • Hergé aurait surtout voulu dénoncer l'idéologie, qui conduit au totalitarisme

Goddin 2007 : https://archive.org/details/hergelignesdevie0000godd

Numa Sadoul, Entretiens avec Hergé, 1989, cette page et d'autres donnent des indications sur l'évolution du travail sur l'album

https://archive.org/details/hergeportraitbio0000smol/page/8/mode/2up?q=L%5C%27%C3%AEle+noire+tintin

https://archive.org/details/tintin-herge-pack-complet-collection-bdfr-complete-plusieurs-volumes-et-des-illustrations/Ils%20ont%20march%C3%A9%20sur%20la%20Lune%2C%20de%20la%20fiction%20%C3%A0%20la%20r%C3%A9alit%C3%A9/page/n9/mode/2up

Tintin et les Picaros[modifier | modifier le code]

Intro :

Fruit d'une longue gestation commencée après Les Bijoux de la Castafiore, l'album est élaborée durant ans. Entre-temps, les premières versions de l'histoire, impliquant un détournement aérien, conduisent Hergé au scénario de Vol 714 pour Sydney, paru en 1968.

Les premières ébauches du scénario l'amènent à l'histoire de Vol 714 pour Sydney, paru en 1968.

longue et lente élaboration

L'Oreille cassée


site officiel : « En tournée en Amérique latine, Bianca Castafiore se rend au San Theodoros pour y donner un concert. Coup de théâtre : elle est arrêtée par les services de sécurité de ce pays, faussement accusée de complot à l’encontre du général Tapioca. Tintin, Haddock et le professeur Tournesol veulent à tout prix délivrer leur amie et, par la même occasion, ils aident le général Alcazar à préparer un coup d’État qui lui permettrait de reprendre le pouvoir à son rival... »

Tintin, Haddock et Tournesol viennent au secours de la Castafiore et des Dupond et Dupond, emprisonnés au San Theodoros pour un prétendu complot à l'encontre du général Tapioca


bon résumé synthétique de la création, mais qui doit disparaître pour être détaillé --> l'utiliser en intro, remanié :

« La genèse de l’album remonte au début des années 1960. Le contexte de Cuba inspire Hergé. À l’origine, l’histoire se déroulait juste après Les Bijoux de la Castafiore. Dans les premiers synopsis, les Dupondt parcourent l’Amérique du Sud à la recherche de la Castafiore, afin de lui remettre l’émeraude volée par la pie[1]. Tintin, invité au San Théodoros, voit son avion détourné par un « Bigotudos », moustachu partisan du général Alcazar qui a juré de ne plus se couper les moustaches jusqu’à la victoire finale. Après un atterrissage en catastrophe dans une ville « libérée » par les Bigotudos, Tintin et Haddock sont reconnus par le colonel Sponsz, un Bordure qui soutient la révolution bigotudos. Il les enferme dans un camp de concentration avec un ministre de Tapioca qui était dans l’avion. Échappés, Tintin et Haddock sont trahis par ce ministre qui les fait envoyer dans un autre camp de concentration. Hergé envisage que Tintin, inquiet des sévices infligés aux Indiens (ou à la population ?) favorise une révolution permettant la réconciliation nationale. Mais le scénario hésite sur le rôle à attribuer à Tintin : Doit-il prendre parti ? N’apparaît-il pas que comme une victime ? Peut-il devenir un militant ?

Ce blocage dure plusieurs années, ce qui exaspère ses collaborateurs : en 1965, ils réalisent une page de ce Tintin et la font paraître dans un journal suisse. Hergé abandonne alors le projet, ne retenant que le détournement d’avion pour mettre au point Vol 714 pour Sydney, et ne reprend l’idée d’un scénario pour les Picaros, complètement modifié, qu’après la parution de Vol 714. »


processus de création unique dans la série puisqu'étalé sur quinze ans, jamais autant de travail sur le scénario, de pistes explorées

Plan[modifier | modifier le code]

  • Création de l'œuvre
    • Contexte d'écriture
      • L'agitation du continent sud-américain
      • Hergé, loin de Tintin
    • Élaboration de l'histoire
      • Prémices et synopsis (objectif, bases du récit, recherche d'un début)
      • De premiers découpages (toutes les versions, jusqu'à l'esquisse de 1964 avec l'arrivée de début à Moulinsart et le stopalcool)
      • Désœuvrement et agacement des Studios Hergé
      • Détournement vers Vol 714 pour Sydney
      • ...
    Inspirations et références
    Publications
    • Pré-publication
    • Parution de l'album
    • Accueil critique et public
    Analyse
    • Style narratif
      • Une narration stéréotypée vite chamboulée
      • Un comique classique mais défaillant
      • Implication et critique des médias
    • Déconstruction du monde de Tintin
      • Un processus présent dans les derniers albums
      • L'effacement du héros
      • Bouleversement de la « famille de papier »
      • Un monde désormais factice ✔️
      • Un monde moins propice à l'aventure et uniformisé (il manque la télé, Bob Garcia)
    • Style graphique ✔️
      • Faiblesses du dessin et du découpage ✔️
      • Implication et emprise des Studios Hergé ✔️
      • Une modernisation visible et décriée ✔️
    • Un album politique ?
      • Une révolution pour rien
      • L'inaltérable défense des opprimés

Création de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Bordurie

article Hergé : Huit ans après la fin de Vol 714 pour Sydney, l'avant-dernière aventure de Tintin apparaît le dans le Journal. Depuis le précédent album, Hergé ne travaille plus que pour son plaisir et il prend son temps pour bâtir l'histoire : « L'idée a mis longtemps à prendre forme ; c'est comme une petite graine, un petit ferment qui prend son temps pour se développer. J'avais un cadre : l'Amérique du Sud […] mais rien ne prit forme avant longtemps : il fallait que vienne un déclic[2]. »

Hergé présente des personnages profondément modifiés d'une part physiquement (port du jean, pratique du yoga, déplacement à cyclomoteur…) et moralement (extrême passivité face aux actions). Suite de L'Oreille cassée, Tintin et les Picaros reprend un certain nombre de personnages déjà connus du public : le général Alcazar, le colonel Sponsz, Pablo, Ridgewell… Des nouveaux interviennent : Peggy Alcazar, le général Tapioca (qui n'était jusqu'alors que mentionné), le colonel Alvarez. L'artiste s'inspire de nouveau du contexte international instable en Amérique Latine marqué, au cours des années 1970, par l'affaire Régis Debray et des coups d'État à répétition : notamment au Chili, le suicide du président Salvador Allende lors du coup d'État militaire du général Pinochet en 1973. Dans Les Picaros, Hergé fait de nouveau intervenir Tintin dans les affaires de l'État fictif du San Theodoros. Enfin, par le prisme de cette bande dessinée, certains y voient le début de la fin : « Malgré les apparences, la fin de Tintin et les Picaros est la plus amère qu'ait jamais dessinée l'auteur. « Eh bien je ne serai pas fâché de me retrouver chez nous, à Moulinsart… » déclare le capitaine Haddock […] « Moi aussi capitaine… » répond laconiquement Tintin. On sent […] que les héros, cette fois, sont bel et bien fatigués[3]. »

Benoît Peeters : « Malgré les apparences, la fin de Tintin et les Picaros est la plus amère qu'ait jamais dessinée l'auteur. « Eh bien je ne serai pas fâché de me retrouver chez nous, à Moulinsart… » déclare le capitaine Haddock […] « Moi aussi capitaine… » répond laconiquement Tintin. On sent […] que les héros, cette fois, sont bel et bien fatigués[4]. »

Le , Hergé termine Les Picaros.


article Les Aventures de Tintin : Tintin et les Picaros, commence à paraître en 1975, soit huit ans après la précédent. Mais comme elle, il s'agit pour Pierre Assouline d'un « album de trop », le biographe affirmant que « le génie de l'auteur s'est absenté définitivement »[5]. À la parution de l'album, les critiques sont partagés, mais celui-ci est globalement jugé comme un échec[6].



Crayonné avec encore le titre Bigotudos / offert a Warhol : https://drouot.com/fr/l/2241523-hergetintin-tintin-et-les-pica

Video INA : http://bd.paris-unplugged.fr/tintin-et-les-picaros/

Contexte d'écriture[modifier | modifier le code]

Lente élaboration[modifier | modifier le code]

Castro dans la Sierra Maestra

Hergé, lignes de vie de Goddin, chapitre Maquis des Bigotudos

Pierre Assouline, Hergé, 1996 / Tintin et les Bigotudos : Hergé fait revenir Tintin dans le titre à la demande de Casterman pour des raisons commerciales, comme c'était le cas pour Tintin au Tibet[a]. Le retour de Tintin dans le titre réaffirme la primauté du personnage sur ses aventures, alors que le public semble de plus en plus le délaisser pour s'attacher à Haddock[a].


autres projets qui le tentent : une vague idée d'un album uniquement situé dans un aéroport, un retour parmi les Indiens d'Amérique, reprendre le projet abandonné de Tintin et le Thermozéro (http://blogamis.mollat.com/pelicans-noirs-bordeaux/2015/03/01/conference-de-philippe-goddin-a-propos-de-jean-taure-de-bessat-alias-jean-taussat/)


depuis peu, une histoire de détournement d’avion sur fond de guérilla sud-américaine. Fidel Castro et ses « Barbudos » (barbus) ont pris le pouvoir à Cuba en 1959. Hergé songe à un « Tintin et les Bigotudos » (moustachus). Rivalité des généraux Alcazar et Tapioca.

chronologie, page 176 et suivantes

UNE OPPORTUNITÉ EN 1963 ? Hergé entreprend des découpages qui prolongent les « Bijoux » : Tapioca au pouvoir au San Theodoros et Alcazar en guerillero, Tintin et Haddock, en escale à Rio, La Castafiore en tournée de récitals en Amérique du Sud, Les Dupondt qui cherchent à lui remettre son émeraude… Chassés-croisés dans le hall de l’aéroport de Rio. Embarquement… dans une « Caravelle ». Détournement d’avion. Camp de concentration… Multiples versions avortées. Voir « Hergé et les Bigotudos » (Casterman, 1990).

UNE OPPORTUNITÉ EN 1964 ? C’est sans doute au début de l’année 1964 qu’Hergé entreprend le découpage d’une énième version de « Tintin et les Bigotudos ». Il est à ce point circonspect qu’il développe cette version case par case, sur des feuillets (un demi A4) qu’il numérote et dont il teste les permutations possibles.C’est dans ce contexte qu’on a retrouvé en archives cette esquisse… … où le général Alcazar (moustache) vient de retrouver Tintin et Haddock sur l’aéroport de Tacapolca dont il s’est emparé avec ses hommes. Il confie leur sort (hôtes privilégiés) à un de ses officiers… … auquel il se propose de donner… le nom du jeune homme qui demandait à être représenté serrant la main du capitaine.

EN 1965 Le temps passe. Hergé demeure indécis. Il commence l’histoire à Moulinsart et y greffe la problématique de l’alcool. Il étudie un autre projet : En route pour Sydney, l’avion de nos amis rencontre un ouragan… … et fait un atterrissage de fortune sur un ilot où survivent des soldats japonais… La nouvelle version de « L’Île Noire » le mobilise.

Fin 1965 Hergé avoue à l’hebdomadaire suisse L’Illustré : L’inspiration n’est pas là. J’ai trois ou quatre scénarios qui attendent… C‘est alors qu’il entreprend le futur « Vol 714 pour Sydney »…

1967 : LE VOL 714 ARRIVE À BON PORT ! La publication du récit dans le journal Tintin s’achève le 28 novembre 1967. Le 13 décembre 1967, Hergé redémarre TINTIN ET LES BIGOTUDOS

Premières idées[modifier | modifier le code]

Fidel Castro et Che Guevara en 1961. Tintin et les Bigotudos doit immerger le San Theodoros dans cette ambiance révolutionnaire.

pistes pour ouvrir l'histoire : les membres de l'ancienne expédition Sanders-Hardmuth, ainsi que Tournesol,

La découverte de ruines précolombiennes dans la forêt vierge conduit Tournesol à participer à des fouilles archéologiques au San Theodoros et, au vu de la guerre civile qui déchire le pays, Tintin et Haddock se proposent de l'accompagner pour sa sûreté[g 1].

Hergé se lance finlement dans une introduction propice à l'arrivée rapide de l'aventure : Tintin et Haddock voyagent en Amérique latine, à bord d'un avion qui finit par être détourné, un évènement qui amène auprès du général Alcazar et ses Bigotudos[g 2]. Il doit toutefois trouver les raisons du voyage


le contexte dans le pays change selon les versions.

Tentatives infructueuses[modifier | modifier le code]

Ce schéma complexe de Philippe Goddin retrace les différentes pistes d'Hergé pour lancer son aventure.

La parution des Bijoux de la Castafiore s'éloignant, Hergé finit par supprimer le lien de continuité direct avec cette histoire, ôtant la Castafiore et les Dupondt de l'avion volant vers Las Dopicos[g 3]

[1965] L'agacement des Studios Hergé[modifier | modifier le code]

« Un gag, la planche bidon ? Que non ! Une prise de pouvoir plutôt ! »

— Philippe Goddin, Hergé et les Bigotudos, 1990[g 4].

été 1965[g 5]

sur cette planche, Goddin 2007

article : Hergé ne peut mener à bien l'écriture de son scénario et ce blocage exaspère certains de ses collaborateurs qui s'impatientent. Jacques Martin convainc Bob de Moor qu'en unissant leurs efforts et leurs compétences, ils sont tout à fait capables de réaliser un album en lieu et place d'Hergé. Alors que ce dernier effectue un nouveau voyage en Suisse, les deux dessinateurs sélectionnent l'un des découpages les plus aboutis du dossier préparatoire de ce nouvel album pour en effectuer le crayonné et la mise à l'encre. Ils demandent à Roger Leloup, spécialiste des éléments techniques, notamment aéronautiques, de dessiner l'avion et son intérieur mais celui-ci refuse de prendre part à cette suspecte manœuvre[7]. Ils déposent cette planche sans un mot de commentaire sur le bureau d'Hergé, qui la découvre à son retour[p 1]. Par ce « geste d'humeur », comme le qualifie Philippe Goddin, les deux dessinateurs cherchent avant tout à montrer au créateur de Tintin que la naissance d'une nouvelle aventure ne repose pas uniquement sur ses propres épaules et que son rôle peut bien être plus limité que ce qu'il laisse entendre[g 4]. Quelques jours après son retour, Hergé laisse paraître la planche en question dans l'hebdomadaire suisse L'Illustré, tout en livrant un entretien dans lequel il confie manquer d'inspiration et réclame son droit de ne pas soutenir une cadence forcée de production, comme peuvent le faire de nombreux écrivains[p 2].

autre : À partir d'une des esquisses de Tintin et les Bigotudos, Bob de Moor et Jacques Martin, principaux artistes des studios Hergé, ont dessiné une « planche bidon », publiée en décembre 1965 en Suisse comme extraite d'un futur album à paraître, alors qu'Hergé est en vacances, pour protester contre le manque de place que leur laisse le maître dans la création des Aventures de Tintin[8]. Les collaborateurs des studios déplorent alors de n'être relégués qu'à des tâches annexes du dessin et que l'auteur prenne autant de temps à lancer un nouvel album : par cet acte, ils démontrent leur capacité à imiter quasi-totalement le style hergéen, et prétendent même avoir entièrement élaboré la planche, pour montrer qu'ils pourraient produire plus d'albums[8].

https://www.lefigaro.fr/blogs/bd/2010/01/la-mort-de-jacques-martin-pere.html

https://www.naufrageur.com/a-bob-planche_bidon.htm

Mise de côté et reprise[modifier | modifier le code]

Réalisation effective[modifier | modifier le code]

(début des années 70) Hergé abandonne finalement l'idée des révolutionnaires moustachus et le nom de « Bigotudos », et ôte toute référence aux barbudos cubains[g 6]. Cette évocation faisant doublon avec les moustaches de Plekszy-Gladz propres à la Bordurie, par ailleurs soutien de Tapioca[g 6].

(un intérêt ?) Divers détails changent au cours de cette étape des crayonnés : l'animal qui alerte Tintin en rebroussant chemin devant des tirailleurs embusqués passe d'une antilope à un singe, Tournesol note les effets du stopalcool sur les Arumbayas dans un petit carnet, et, au cours du périple dans la jungle, Haddock sonné se met à découvert alors qu'un hélicoptère de l'armée tapioquiste les survolent[g 7]

L'ajout de cette planche sur la sortie d'Haddock en ville nécessite de se séparer d'une autre : disparaît une planche qui n'enlève rien au fil du récit, montrant « Esponja » et Alvarez trinquer à la réussite de leur plan devant une statue de Plekszy-Gladz[g 6] Cette « planche 22bis » ...

22bis : mentionné dans l'essai Le rire de Tintin

Crayonnés et mise à l'encre[modifier | modifier le code]

Élaboration d'un album de Tintin

Couleurs et couverture[modifier | modifier le code]

Première époque 1962-1965[modifier | modifier le code]

En 1962, après avoir terminé Les Bijoux de la Castafiore, Hergé pense faire revenir Tintin sur les lieux de L'Oreille cassée et mettre en scène la rivalité entre le général Alcazar et le général Tapioca pour le pouvoir au San Theodoros[9]. Depuis les années 1930,

Sur une note dans les années 1950, il envisageait un retour au San Theodoros, dirigé par un dictateur de petit taille ayant renversé Alcazar[10].

Il établit la liste des personnages apparus dans L'Oreille cassée et tente d'imaginer ce qu'ils sont devenus et la place qu'ils pourraient avoir dans une nouvelle aventure[9].

Tintin et les Bigotudos

La crise des missiles de Cuba est alors au cœur de l'actualité et Hergé imagine mettre en scène son héros, de retour en Amérique latine, au milieu de « guérilleros »[C 1]. Fidel Castro n'avait achevé sa révolution à Cuba que quelques années auparavant[C 1].


Dans GODDIN à partir de la page 176 [C 1]

  • 1962 :
  • 1963 :
  • 1964 :
  • 1965 :
  • 1966 :
  • 1967 :
  • 1968 :
  • 1969 :
  • 1968 :
  • 1969 :
  • 1970 :
  • 1971 :
  • 1971 :
  • 1972 :
  • 1973 :
  • 1974 :

Deuxième époque 1965-1968[modifier | modifier le code]

Vers les prémices de Vol 714 pour Sydney (1965-1968)

[1965-1967] Détournement vers Vol 714 pour Sydney[modifier | modifier le code]

De temps à autre, Hergé est contraint à mettre Tintin et les Bigotudos de côté[11]. Il est notamment accaparé par la refonte de L'Île Noire demandée par l'éditeur anglais Methuen, sur laquelle il travaille de l'été 1963 à l'été 1965[11]. En 1965, passionné par les mystères et happé par la mode du réalisme fantastique de ces années-là, Hergé s'engage dans une autre aventure de Tintin, qui ferait appel à des vestiges de civilisations anciennes, traces du passage d'êtres extraterrestres sur Terre[12]. L'époque est en effet aux récits paranormaux, phénomènes inexpliqués, signes mystérieux vus dans les traces de civilisations disparues ou les constructions gigantesques, popularisés par deux grands succès de librairie : Le Matin des magiciens de Louis Pauwels et Jacques Bergier en 1960 et Le Livre des secrets trahis de Robert Charroux en 1965[12].

Hergé repart de l'idée de Tintin et les Bigotudos d'un voyage en avion, Tintin et ses amis étant invités au Congrès mondial d'Astronautique à Sydney en tant que premiers hommes à avoir marché sur la Lune[12]. Au cours des premières ébauches, où il tente de trouver le bon élément déclencheur, il en récupère d'autres idées, comme les péripéties de Haddock avec son siège et son whisky et le retour de Szut, ici devenu pilote d'avion privé en Australie[12],[13]. Une escale avant Sydney pourrait impliquer de reprendre des éléments du transit à Rio, dont l'accueil par une hôtesse[13]. Hergé finit par ressortir l'intrigue du détournement d'avion organisé à des fins personnelles par un secrétaire véreux, alors qu'il pensait d'abord contraindre les héros à un atterrissage forcé à cause d'un ouragan[14]. Ce secrétaire nommé Harrison a pour projet de voler son patron le riche homme d'affaires R. E. Barclay, rappelant l'antagonisme entre Fernandez et Mendoza dans la dernière version des Bigotudos[14]. Hergé s'éloigne de ces premières versions et, en bien moins de temps que Tintin et les Bigotudos, parvient à fixer un scénario pour Vol 714 pour Sydney, qui paraît à partir de [14].

Hergé conclut Vol 714 pour Sydney par un journal télévisé sur plusieurs cases[14]. Dans les esquisses de ces dernières pages, il comptait au départ relater l'épilogue à l'aide d'une fausse une de journal sur une pleine planche, dont la plupart des titres apporterait une information sur ce qui est arrivé aux personnages après leur départ de l'île, entremêlés d'autres échos sans rapport, mais issus de l'univers de Tintin[15]. Le journal mentionnerait ainsi des faits concernant les Dupond et Dupont, la Castafiore, et l'annonce d'un « pronunciamiento au San Theodoros » ramenant le général Alcazar au pouvoir, signe qu'Hergé n'a pas oublié les Bigotudos[14].

refonte de L'Île Noire en 1966 et Tintin au pays de l'or noir à la demande de l'éditeur anglais Methuen

antagonisme dissimulé entre Fernandez et Mendoza

La difficile justification de l'implication de Tintin[modifier | modifier le code]

« Voici quelques années, les colonnes des journaux ont été emplies de l'affaire Régis Debray. Puis, ce furent les Tupamaros. Tout cela me replongeait dans l'atmosphère exotique de L'Oreille cassée. (…) À l'origine, j'avais songé à faire mettre Tintin en prison. Ce n'était pas possible, car je grippais mon moteur… »

— Hergé en 1976, lors de la parution de Tintin et les Picaros en album[16].

À la fin de l'année 1967, une fois Vol 714 pour Sydney achevé mais pas encore publié, Hergé reprend l'élaboration de l'intrigue de Tintin et les Bigotudos, abandonné depuis plusieurs années[16].


Troisième époque 1968-1972[modifier | modifier le code]

Quatrième époque 1972-1975[modifier | modifier le code]

république de Chine


En étudiant cette longue gestation des Picaros, Philippe Goddin conclut que Tintin et l'Alph-Art aurait peut-être à son tour connu un scénario bien différent que les premières esquisses qu'a laissé Hergé, s'il avait eu le temps de terminer l'aventure jusqu'à en être totalement satisfait[g 8].


sur Peggy : Elle est de plus représentée selon le « stéréotype de la femme en bigoudis »[17].

Sources d'inspiration[modifier | modifier le code]

photos : https://www.tintin.com/fr/news/4331/tintin-a-cuba + https://helenbazar.pagesperso-orange.fr/livre-picaros2.htm

présenté comme L'Oreille cassée

  • Une section "Actualité de l'époque" ou plutôt "Politique de l'Amérique latine" ?
  • Une section dans l'analyse sur la façon de transposer cette actualité ? (comment dissocier les deux ?)

Marc Angenot, « Basil Zaharoff et la guerre du Chaco : la tintinisation de la géopolitique des années 1930 », Études françaises, vol. 46, no 2,‎ , p. 47-63 (lire en ligne). : « la brejnévienne Bordurie » / l'International Banana Company transposition de la United Fruit


https://www.tintin.com/fr/news/5762/des-aventures-carnavalesques : les carnavals sont très répandus en Belgique

Parution[modifier | modifier le code]

Prépublication[modifier | modifier le code]

Tintin et en France Tintin l'Hebdoptimiste

Publication[modifier | modifier le code]

travail sur la couverture ici ?

Le cartouche couvre le bandeau qui comporte habituellement le surtitre « Les Aventures de Tintin »[18].


les couleurs jusqu'alors différentes : la prépublication imprimée en ... et l'album imprimé en offset (quelle source déjà ?! https://tintinomania.com/tintin-vente-dossier-ile-noire ? Comment naît une bande dessinée ? Un livre sur le journal Tintin ?...)

Accueil de la critique et du public[modifier | modifier le code]

« Jamais la presse ne s'est montrée aussi négative avec Tintin. »

— Benoît Peeters[19].

La sortie de Tintin et les Picaros, huit ans après le dernier album, est un événement culturel attendu, notamment par la critique, d'autant plus que l'album aborde un sujet politique[20].


« C'est votre droit de lecteur de préférer des histoires plus « engagées », avec plus de souffrance, d'agressivité, de courage… Mais en échange, reconnaissez qu'il peut peut être agréable à un auteur, après avoir si souvent joué de ces cordes-là, de changer de registre. Voilà près d'un demi-siècle que je fais affronter bons et méchants. Un peu plus de détachement, cette fois, n'est-ce pas un penchant naturel après tant d'âpres luttes ? »

— Réponse d'Hergé à l'un de ses correspondants, le 13 avril 1976[20].

[20]

Philippe Goddin considère


le début sur l'accueil des Picaros : Benjamin Berget, « Enquête sur Tintin et l'Alph-Art », Le Marteau et L'Enclume, no 1,‎ , p. 75-83 (lire en ligne, consulté le ).


On lui reproche d'avoir mis sur le même plan les dictatures d'extrême-droite et les révolutionnaires d'extrême-gauche d'Amérique[21]. La presse de gauche le qualifie de « réactionnaire » car il montre que la révolution d'apparence marxiste d'Alcazar amène à une nouvelle dictature après avoir chassé le régime de droite de Tapioca[19]. Le philosophe Michel Serres, auteur d'un article intitulé « Tintin ou le picaresque d’aujourd'hui », tempère cette vision en considérant que « ce n'est qu'une révolte de palais. Un général aidé de quelques guérilleros prend la place d'un autre général. Le mouvement se réduit à cela. Et pendant que les têtes du pouvoir change, le mauvais alcool chloroforme le peuple »[19].


Hergé profite de la parution de l'album pour répondre aux critiques sur des opinions politiques[21]. Il se dédouane en affirmant ne pas avoir d'opinions politiques, suivant un mot de Friedrich Nietzsche : « Toute conviction est une prison »[21]. Il explique surtout avoir voulu montrer que « toute dictature, quelle qu'elle soit, de gauche ou de droite, est haïssable »[21].


Goddin 2007, p. 922 (voir les autres pages pour les critiques : https://archive.org/details/hergelignesdevie0000godd/page/n923) :

« Philosophe désenchanté, Hergé est un sceptique confirmé. À un de ses correspondants qui, à l'inverse de pas mal d’autres, lui a adressé des éloges, il répond: Contrairement à ceux qui ont à tout prix voulu voir dans les «Picaros» une prise de po- sition pro-fasciste, vous avez bien vu [...] que ce que je voulais faire ressortir, c'est que toute dictature est haïssable, qu'elle soit de droite ou qu'elle soit de gauche.%’ On lui reprochera ef- fectivement tout et son contraire, de Révolution, qui ne par- donne pas la charge anti-guérilleros, à Minute, qui s'insurge contre un Tintin affichant le sigle pacifiste sur son casque de motocycliste! Pourtant, comme le dit La Relève,$ Hergé nous parle d'autre chose. Alcazar veut le pouvoir bien plus que les réformes. Et c'est le pouvoir qu'il soit politique ou financier, qui inquiète Hergé. Bruno Frappat a exprimé dans Le Monde sa tris- tesse et sa déception: Tintin bégaie. [...] Tintin n'est plus Tintin et l'univers s'écroule! [...] L'on a affaire ici à une histoire médio- cre, ponctuée de gags épais. [...] Pourquoi Tintin ne prend-il pas une retraite méritée qui nous laisserait, intact, le souvenir du héros sérieux, un peu froid, parfait, qui fut le modèle inégalable de notre enfance ? Les Nouvelles Littéraires® affirment toutefois que si Hergé déclinait dans son avant-dernier album,“ et s'il laissait ses lecteurs sur leur faim dans le dernier, celui-ci est in- contestablement une réussite totale qui atteint parfois au gran- diose par la dérision. Pierre Lebedel affirme dans Le Figaro“ qu'Hergé est égal à lui-même et que son nouvel album est un grand livre d'un Grand Monsieur. Quant à Sud-Ouest, il signale qu'en fait, Tintin n'agit pas en militant de l'ordre, comme on l'a dit, ni en journaliste, comme le voudrait l’état civil. Son action relève d'un ordre différent dont il est peut-être le dernier représentant, puisque Malraux prétend que les héros de ce type n'ont plus cours : l'ordre de la Chevalerie. »

Sources d'inspiration[modifier | modifier le code]

United Fruit Company : International Banana Company, poursuit une longue tradition de dénonciation des puissances d'argent, les intérêts financiers et industriels, le plus souvent américain[22]

Che Guevara

République bananière

Régis Debray

surmonté des initiales « TIT » / entreprise américaine ITT[23]

Si la référence aux barbudos disparaît, la victoire d'Alcazar se déroule comme la révolution cubaine en 1959, avec un faible nombre d'hommes... (https://www.paperblog.fr/3813995/tintin-et-les-picaros/ / https://fr.calameo.com/read/0001130870e9829002b1b) + première attaque un jour de carnaval

Documentation[modifier | modifier le code]

Le centre-ville à l'architecture moderne de la capitale santhéodorienne est inspiré de Brasilia, la nouvelle capitale du Brésil depuis 1960, construite à partir de rien par Oscar Niemeyer et Lúcio Costa[24]. Sans l'expliquer dans l'album, Hergé précise en interview en 1971 que ce centre-ville moderne a été construit sous la dictature de Tapioca (vérifier qu'il y ait pas de mention dans l'album)[24].

Évènements historiques (plutôt qu'actualités ou situation politique)[modifier | modifier le code]

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-internationaux/une-geopolitique-de-tintin-cap-sur-le-san-theodoros-7568626

Analyse[modifier | modifier le code]

En 1971, en interview, interrogé sur ce nouvel album, Hergé avoue qu'il n'en connaît pas encore l'histoire « tout à fait à fond »[24].

Hergé explique, alors qu'il travaille encore sur l'album, que « Tintin évolue là-dedans, mais sans vraiment une prise de position politique, vous savez. C'est une histoire amusante. Sans prendre position, simplement en évoquant les problèmes qui se passent là-bas, mais d'une façon très légère, bien entendu. (…) Je ne peux pas : Tintin, ça ne peut pas être une histoire lourde et politique… Je crois que ça doit rester ce que c'est : une histoire distrayante, amusante, avec un arrière-fond de vérité, quand même »[24].


Style narratif[modifier | modifier le code]

Façade d'un château, depuis sa cour.
château de Moulinsart.

https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Tintin_et_les_Picaros&diff=182313628&oldid=182313531#Style_narratif_et_qualit%C3%A9_de_l'humour

[g 9]

[25]

L'introduction est lente, avec le long exposé de la situation puis l'arrivée tardive de l'aventure, alors que Tintin est d'habitude très rapidement immergé, et de façon inattendue, dans l'action (par exemple, l'orage dès le début de L'Affaire Tournesol)[26]. Benoît Peeters juge ce commencement « laborieux »[26].

Tintin et les Picaros emploie des éléments narratifs devenus des poncifs des Aventures de Tintin[s 1].

L'album s'ouvre sur un incipit classique de la série, avec le héros rentrant chez lui, ici d'une promenade, suggérant qu'il se repose de la précédente aventure[s 2]. Ce procédé récurrent, utilisé dans onze albums auparavant, permet à chaque album de s'insérer dans la série, pouvant même être lu sans respecter l'ordre chronologique de parution[s 2].

Le dénouement est aussi classique : les héros retournent à leur « havre de paix », le château de Moulinsart[s 1]. Le retour au château est seulement suggéré ici, par le capitaine Haddock dans l'avion : « Eh bien, je ne serai pas fâché de me retrouver chez nous, à Moulinsart… »[s 1]. Tintin et les Picaros commence et termine ainsi « à la maison », à l'instar de Tintin au pays de l'or noir, Coke en stock et L'Affaire Tournesol[s 2]. Le motif récurrent de la promenade initiale et le dénouement évoquant le château et le retour au calme insèrent l'aventure vécue au cœur d'une même « image » (montrée ou suggérée) de début et de fin, ancrant chaque « album dans la série comme un maillon au milieu d'une chaîne » selon Ludwig Schuurman (phrase de transition dans le livre, pas très convaincu)[s 1].

Philippe Goddin classe les dix pages suivantes où Tintin est absente comme une transition entre l'introduction et avant que « l'épisode prenne son rythme de croisière » : « après dix pages d'introduction, qui ont en quelque sort mis en place toute la mécanique, il semble que Hergé veuille se servir des dix suivantespour tendre le ressort »[g 10].

Le travestissement entrepris pour permettre indirectement la libération de la Castafiore et des Dupondt rappelle celui opéré pour sortir Tournesol de prison en Bordurie dans L'Affaire Tournesol[s 3].

schéma narratif emprunté au conte[s 4]

un incipit tenant sur dix pages, avec plusieurs fausses pistes dans les premières


Autre procédé déjà abondamment exploité, Hergé met en scène les entrées de certains personnages à travers leurs seuls attributs particuliers, avant même de le montrer, signe que son univers est bien établi, cohérent et suffisamment évocateur : Milou apparaît avant Tintin, la Castafiore est d'abord signalée par son chant, les Dupondt par une chute, leurs deux cannes et chapeaux melons en l'air, Séraphin Lampion par la sonnerie du téléphone, Sponsz est reconnaissable de dos avec son crâne rasé, et la fléchette remémore l'apparition de Ridgewell et des Arumbayas dans L'Oreille cassée[s 5]

Une narration stéréotypée[modifier | modifier le code]

passage sur les motifs déjà présents dans les autres albums (ou dans "Place de l'album..." ?)

Déviation de la narration[modifier | modifier le code]

ou une seule section « Déviation d'une narration stéréotypée »

pour l'intro : déconstruction, qui se voit aussi dans la narration déviant des structures habituelles des précédentes aventures et du graphisme...

Exploitation du livre de Renaud Nattiez : https://www.google.fr/books/edition/Le_Myst%C3%A8re_Tintin/-0NRCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=tintin+et+les+picaros+analyse&printsec=frontcover

c'est ici Haddock qui prononce la « phrase-signal »

« Dans les cinq premiers albums, on assiste à la mise en place progressive des fondations [d'une structure canonique du récit]. Une fois la structure solidement installée, Hergé introduit de nouveaux personnages, utilisant les compagnons du héros pour tenter de « désorganiser » ce système bien huilé, afin d'éviter que la routine ne s'installe. Par rapport à ces turbulences, à ces éléments « perturbateurs », Tintin apparaît de plus en plus — du moins jusqu'aux Bijoux de la Castafiore inclus — comme le « gardien de la structure ». Dans les deux derniers albums achevés, Vol 714 pour Sydney et Tintin et les Picaros, la structure lui échappe. »

— Renaud Nattiez, Le Mystère Tintin, 2016.

Le Sceptre d'Ottokar : plan narratif. Renaud Nattiez, qui a étudié en détail la structure narrative des œuvres d'Hergé[27], développe l'idée que la majorité des albums de Tintin suivent un même canevas que le lecteur peut retrouver au fil des aventures, ce qui crée pour lui un cadre rassurant. Cette structure canonique, présente dans seize albums consécutifs, allant de L'Oreille cassée aux Bijoux de la Castafiore, se découpe en six temps[27]. En premier lieu, la situation initiale est systématiquement ancrée dans le quotidien. Ainsi dans Le Sceptre d'Ottokar Tintin se promène dans un parc en compagnie de Milou, tandis qu'un fait anodin survient. Ce second temps du récit est à l'origine de l'engagement du héros : la découverte de la serviette oubliée sur un banc par le professeur Halambique lance l'intrigue. Dans un troisième temps, le commencement de l'aventure est signalé par une phrase énoncée par Tintin : après avoir surpris une conversation à son sujet, derrière une porte, il déclare : « Tout cela me semble bien mystérieux… Suivons-le. ») Il s'ensuit un départ, en l'occurrence pour la Syldavie, puis dans un cinquième temps, une ascension vers l'objectif : il s'agit là de retrouver le sceptre du roi Muskar XII. Dernier temps de la structure canonique, le succès final qui se caractérise par la joie du héros, un hommage qui lui est rendu, l'évocation de son retour et un gag final. Le Sceptre d'Ottokar répond une nouvelle fois à cette logique : après avoir rendu son sceptre au souverain, l'annexion de la Syldavie par la Bordurie est évitée et Tintin se voit décoré de l'ordre du Pélican d'Or. Dans une case, son retour est annoncé à la radio, puis deux gags ponctuent l'album, mettant en scène les détectives Dupondt : ceux-ci accrochent un lustre majestueux lors de la cérémonie d'hommage à Tintin, puis tombent à l'eau en sortant de l'hydravion qui les ramène de Syldavie dans la dernière case de l'album[27].

(temporaire) Le moteur de l'action[modifier | modifier le code]

Frédéric Soumois range Tintin et les Picaros dans le « Cycle domestique » des Aventures de Tintin, dans lequel il regroupe les six derniers albums, L'Affaire Tournesol, Coke en stock, Tintin au Tibet, Les Bijoux de la Castafiore, Vol 714 pour Sydney et celui-ci : selon lui, dans ces aventures les héros ne sont plus motivés que par « le rétablissement d'un certain équilibre dans la domus »[s 1]. Loin du rétablissement du Bien qui lançait les premières aventures, c'est désormais seulement la préservation de la « famille de papier » — les personnages devenus indissociables de Tintin — qui prime[s 3]. Dans ces six albums, les héros cherchent à sauver un membre de la « famille », par exemple le professeur Tournesol dans L'Affaire Tournesol, ou à retrouver la quiétude du « havre de paix » domestique, comme lorsque la Castafiore vient déranger le calme du château de Moulinsart et qu'il faut attendre son départ pour que revienne l'ordre[s 3]. Bien qu'élément extérieur perturbateur, la cantatrice s'était ainsi pleinement intégrée à la « famille de papier »[s 3]. Le moteur de Tintin et les Picaros est donc de secourir Bianca Castafiore, sa suite, et Dupond et Dupont, sans quoi la « famille de papier » serait incomplète[s 3].

Philippe Goddin reconnaît que « depuis longtemps Tintin ne force plus l'aventure », « c'est [elle] qui vient le chercher à la maison »[g 11].

Un comique classique mais défaillant[modifier | modifier le code]

tout les éléments comiques qui poursuivent la tradition de la série, et leur limite à se renouveler


L'auteur se permet d'ironiser sur ses propres manières d'écrire un récit d'aventures, à savoir « la providence du hasard, le bouleversement de la stabilité, le renouvellement éternel des mêmes schèmes de déclenchement d'une histoire à rebondissements »[28]. Par exemple, à la lecture des accusations de complot dans la presse, Tintin raille une actualité tenant « du roman-feuilleton » et fustige « une histoire de fous »[28].


pages 47 à 77 du livre de Schuurman

(où ?) Un album victime des hésitations de l'auteur[modifier | modifier le code]

avis de Goddin à la page 282 : en quinze ans de réflexions et de pistes explorées, Hergé en connaît plus sur la situation qu'il n'en laisse à voir au lecteur

+ de bonnes idées abandonnées car éprouvées par des années de brouillons et de lassitude

(dans L'effacement du héros)[modifier | modifier le code]

Cette volonté de seulement sauver la « famille de papier » plutôt qu'à rétablir le Bien de manière universel est la caractéristique du « Cycle domestique » des Aventures de Tintin défini par Frédéric Soumois[s 6].

...

Frédéric Soumois fait néanmoins remarquer que l'aspect moral de Tintin, sa poursuite du Bien, n'est pas totalement effacé puisqu'il empêche tout de même le sang de couler[s 6].


(Style graphique) Tintin actualisé et pourtant en décalage avec l'époque[modifier | modifier le code]

étoffer la partie "Reflet de la mode..." et mieux y intégrer les considérations sur le pantalon de golf, à peut-être déplacer sur l'article général des Aventures

Un monde moins propice à l'aventure[modifier | modifier le code]

Bob Garcia évoque également la présence de la télévision à Moulinsart, « une ouverture sur le monde, mais aussi une incitation à la paresse. Les héros savent en temps réel ce qu'il se passe au bout du monde »https://books.google.fr/books?id=yRGwDwAAQBAJ&pg=PT294&lpg=PT294&dq=tintin+et+les+picaros+Nous+les+Tupamaros&source=bl&ots=ye5KnLHcdv&sig=ACfU3U2hmD49XYy78EwQzua8L_mxYwbt8Q&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiI3MLI6PL1AhUMCRoKHcVlAp0Q6AF6BAgOEAM#v=onepage&q&f=false (où parler de la domination du ton parodique à cette époque ?)

Tintin et l'Histoire de Bob Garcia

+ arguments sur l'uniformisation d'Apostolidès

Diverses considérations sur les personnages[modifier | modifier le code]

(mêler plusieurs sources, lesquelles ?) Sur les inspirations contradictoires pour brouiller les pistes : Sponsz évoque à la fois les conseillers envoyés par l'URSS aux révolutions et régimes alliés d'Amérique latine, puisque la Bordurie rappelait un pays sous influence soviétique dans L'Affaire Tournesol, mais aussi de par son allure de colonel SS, les anciens nazis réfugiés en Amérique latine et se mettant au service, dans l'ombre ou non, des dirigeants fascistes locaux.

Analyse[modifier | modifier le code]

Un album devenu le dernier[modifier | modifier le code]

livre ultime album : place bizarre dans la série

Déconstruction du monde de Tintin[modifier | modifier le code]

entamée dans Vol 714 pour Sydney, avec Rastapopoulos et Allan rendus ridicules

Tintin réticent à l'aventure (BDZOOM)

L'effacement du héros[modifier | modifier le code]

« Le cas de Tintin n'est pas moins spectaculaire. Jusqu'alors curieux, dynamique, soucieux du bonheur d'autrui, il n'est plus ici que l'ombre de lui-même. »

— Philippe Goddin, Hergé et les Bigotudos, 1990[g 11].

[[:Fichier:Comic Mural Tintin, Hergé, Brussels (cropped).jpg|vignette|Tintin, Milou et le capitaine Haddock dans une fresque tirée de L'Affaire Tournesol, sur un mur de la ville de Bruxelles.]]

Tintin qui refuse de partir[29]

fatigué[g 11]

Philippe Goddin suppose en le voyant s'adonner au yoga qu'il éprouve aussi un intérêt pour la méditation, comme Hergé à cette époque[g 11].

Pire, il laisse ses complices partir droit vers le danger tout en restant tranquillement au château[g 11].


Fait inédit, Tintin est ainsi totalement absent durant dix pages[g 11].

Bouleversement de la « famille de papier »[modifier | modifier le code]

(capitaine Haddock dans cette section ou la précédente ?) Depuis son installation à Moulinsart et principalement à partir du diptyque lunaire, Haddock exprimait son désir de rester définitivement dans son château, résistant de plus en plus à l'aventure au fil des albums, pour ne céder qu'à contrecœur face à Tintin[30]

Dans cette optique, Frédéric Soumois estime l'utilisation du carnaval comme élément du scénario pleine de sens : c'est « l'occasion du renversement complet des conventions, des rôles, tel que nous l'avons vu appliqué à l'ensemble du récit »[31].

L'écrivain Tom McCarthy, dans Tintin et le secret de la littérature, voit dans le stopalcool infligé au capitaine une castration symbolique d'Haddock[32].


Hergé va jusqu'à ridiculiser ses héros[29]. Déjà dans Vol 714 pour Sydney, l'auteur proférait des injures envers Tintin et Haddock à travers les méchants[29]. Tintin et les Picaros poursuit le processus en égratignant les héros avec leurs propres propos[29]. Au début, l'invective de Haddock envers Tintin, réticent à accepter de se rendre au San Theodoros, affiche une ironie cruelle sur les précédentes aventures et le doute classique de Tintin : « Oh ! Vous et votre méfiance ! C'est une véritable maladie ! À vous croire, il n'y aurait au monde que des forbans et des scélérats ! »[33]. Plus tard, le passage dans la jungle où Haddock n'a plus sa tête et dit tout ce qu'il pense amène à une séquence d'auto-critique de Haddock, qui n'épargne pas non plus Tintin[33]. Haddock hébété reconnaît le ridicule de son nom de famille et de son prénom nouvellement dévoilé, et juge « grotesque » celui de Tintin, touchant ainsi jusqu'aux noms même des héros[33]. Aux yeux de Philippe Goddin, Tintin devient sa propre caricature sur le plan moral en s'appliquant à remettre à l'eau le gymnote pour le sauver[g 12]. La révélation de la vie privée de certains personnages participe à les désacraliser, notamment l'évocation de la possible famille de Tryphon Tournesol avec sa « sœur » et, surtout, le général Alcazar affublé d'une matrone insupportable[33].


Même le brave Nestor, maître d'hôtel du de Moulinsart, montre ses défauts : il goûte au whisky de son patron en cachette, se permet d'écouter aux portes et feint de travailler lorsqu'il est repéré[33],[g 13],[34].

remarque personnelle : À l'inverse, l'intrigue accorde une véritable place à Séraphin Lampion, personnage jusque-là insignifiant et parasite, et qui intervient en deus ex machina avec son car de tourisme et ses costumes de carnaval.

Si son arrivée demeure classique, à la fois impromptue et gênante pour les héros, Séraphin Lampion est empêché ensuite d'exercer son rôle de « perturbateur domestique »[29]. D'habitude le parasite, il finit par être l'importuné puisqu'on le prive de carnaval et de son autocar sans rien lui demander[29].

+ dans Hergé écrivain : Lampion devient « allié objectif des bons »

sur le ridicule d'Alcazar dans cet album : Selon Philippe Goddin, la présence de cette épouse vulgaire et autoritaire ne fait qu'accentuer le côté « matamore d'opérette » d'Alcazar, qu'Hergé a toujours vu ainsi, même s'il ne l'a jamais autant ridiculisé[g 14].

et son illettrisme transparaît dans la lettre qu'il lui écrit avant de partir effectuer son coup d'État[35].

En note : Dans ses esquisses, Hergé prévoyait une autre atteinte au personnage : Alcazar aurait le crâne dégarni et porterait une perruque, qui devait tomber au cours du récit et être ramenée par Milou[g 15].

Un album politique ?[modifier | modifier le code]

Une révolution pour rien[modifier | modifier le code]

L'inaltérable défense des opprimés[modifier | modifier le code]

Les enfants : https://www.tintin.com/fr/news/3743/les-heritiers-de-quick-et-flupke#

Critiques[modifier | modifier le code]

Un bidonville à Lima, Pérou.

Deux vignettes étroitement parallèles montrent la position dénonciatrice d’Hergé : page 11 D2 et page 62 D2. À l’arrière-plan, l’avion transportant nos héros, à l’atterrissage, puis au décollage (et un malentendu de Tryphon Tournesol). Au premier plan, deux soldats, en uniforme tapioquiste avec l’emblème de Plekszy-Gladz, puis deux autres en uniforme alcazariste, regardent passer l’appareil au loin tout en surveillant les malheureux habitants d’un bidonville, toujours aussi misérable avec ses familles en haillons et la pancarte propagandiste « Viva Tapioca » simplement devenue « Viva Alcazar ». On note aussi la vignette montrant le contraste avec la richesse du centre-ville « occidentalisé ».

À partir de Tintin et les Picaros, Hergé commence à intégrer l'art contemporain dans ses albums (sculpture de Miró, 1968).

Que la dictature soit de droite ou de gauche – semble nous dire Hergé –, le peuple, lui, ne voit pas son sort bouger tandis que les militaires s’adaptent sans état d’âme à leurs nouveaux dirigeants quels qu’ils soient (comme déjà bien montré dans L’Oreille cassée).

On trouvera un autre pamphlet de la pratique violente des régimes totalitaires dans l’ensemble des détails de la vignette montrant l’escorte militaire du capitaine Haddock « nettoyant » les environs du marchand de tabac où il va faire une halte. Toutefois, le scénario original (qui opposait deux « libérations » de ville ou deux camps de concentration) était encore plus net.

Pour la troisième fois, Hergé confronte son héros aventurier à la négation de l'aventure : cette fois, si aventure il y a, elle ne marque que ses protagonistes : le sort du pays n'a en rien changé, le héros qui dans les premiers tomes ramenait justice et ordre dans la société n'a plus aucun pouvoir sur le monde qui l'entoure.

Le terme de « picaro » désigne le héros d'un genre littéraire espagnol, le roman picaresque, né au XVIe siècle. Romain Gary qui vient à l'époque de publier Gloire à nos illustres pionniers utilise alors à plusieurs reprises ce terme.

Un prénom pour le Capitaine[modifier | modifier le code]

Pour la première fois après quatorze aventures, Hergé donne un prénom au capitaine Haddock : Archibald. Il est donné au cours d'une conversation avec Tintin, lorsque le capitaine, frappé d'une crise d'amnésie, demande ses nom et prénom. Il n'est plus employé dans la suite de l'album et sera seulement confirmé dans Tintin et l'Alph'art.

Tintin abandonne ses culottes de golf[modifier | modifier le code]

https://tintinomania.com/video-herge-jeans-de-tintin

Dans Tintin et les Picaros, le reporter abandonne ses fameuses culottes de golf pour la première fois en album (à l'exception des accoutrements locaux)[24]. Déjà, il était apparu en pantalon normal dans le dessin animé Tintin et le Temple du Soleil en 1969, qui avait provoqué une manifestation enfantine aux cris de « Rendez à Tintin sa culotte de golf »

https://books.google.fr/books?id=BF2cDQAAQBAJ&pg=PA92&lpg=PA92&dq=Rendez+%C3%A0+Tintin+sa+culotte+de+golf&source=bl&ots=ZpzthwbWqk&sig=ACfU3U2MMVFXwczXzGXdb2hWghOiinpGBA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjilofHsu3pAhWNxoUKHUh3AZgQ6AEwDHoECAkQAQ#v=onepage&q=Rendez%20%C3%A0%20Tintin%20sa%20culotte%20de%20golf&f=false

Hergé explique qu'il y avait alors la volonté de le rendre plus accessible à l'international, dans des pays où il n'est pas connu, en le débarrassant de ce vêtement désuet[24]. La transformation s'est conservée dans ses apparitions suivantes, jusqu'à ce qu'Hergé l'intègre à l'album[24]. Il juge lui-même que ce n'est pas une « grande révolution » et souligne que le pantalon est de la même couleur et ne se remarque pas[24].

Adaptation[modifier | modifier le code]

des détails sur le dessin animé ! : https://tintindvdatlas.wordpress.com/2016/03/08/tintin-et-les-picaros/

Traduction automatique[modifier | modifier le code]

Intro[modifier | modifier le code]

Tintin et les Picaros (en français: Tintin et les Picaros) est le vingt-troisième volume des Aventures de Tintin, la série de bandes dessinées du dessinateur belge Hergé. Le dernier volet de la série à compléter par Hergé, en Belgique, a été sérialisé dans le magazine Tintin de septembre 1975 à avril 1976 avant d'être publié dans un recueil de Casterman en 1976. Le récit suit le jeune reporter Tintin, son chien Snowy et ses amis, le capitaine Haddock et le professeur Calculus, alors qu'ils se rendent à la nation (fictive) sud-américaine de San Theodoros pour sauver leur amie Bianca Castafiore, emprisonnée par le gouvernement du général Tapioca. Une fois sur place, ils participent aux activités révolutionnaires anti-gouvernementales du vieil ami de Tintin, le général Alcazar.

Hergé a commencé à travailler sur Tintin et les Picaros huit ans après avoir terminé le volume précédent de la série, Flight 714 à Sydney, en le créant avec l'aide de son équipe d'artistes aux Studios Hergé. Le cadre et l’intrigue ont été inspirés par l’intérêt d’Hergé pour les révolutionnaires latino-américains, en particulier ceux qui ont participé à la révolution cubaine. Le livre reflétait les changements d’apparence et de comportement de plusieurs personnages clés de la série; Tintin lui-même, par exemple, ne porte plus sa marque et ses quatre pattes, au lieu de cela, il porte des semelles. Le volume a été publié à un mauvais accueil et a continué à recevoir des critiques négatives de la part de commentateurs ultérieurs sur le travail d'Hergé. Les premières critiques de l'histoire se sont concentrées sur ce que l'on considérait comme sa vision pessimiste des questions politiques, tandis que les examens ultérieurs se sont concentrés sur la mauvaise caractérisation et le manque d'énergie. Hergé a poursuivi Les Aventures de Tintin avec Tintin et Alph-Art, une histoire qu’il n’a jamais complétée, et la série dans son ensemble est devenue une partie intégrante de la tradition franco-belge de la bande dessinée. L'histoire a été adaptée pour un épisode de la série animée de 1991 intitulée Les aventures de Tintin par Ellipse et Nelvana.

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Hergé a commencé Tintin et les Picaros huit ans après avoir achevé sa précédente aventure de Tintin, le vol 714 à destination de Sydney. [5] Ce serait le seul livre qu'il aurait achevé au cours des quinze dernières années de sa vie. [6] Il décida de développer l'histoire autour d'un groupe de révolutionnaires latino-américains, ayant eu cette idée depuis le début des années 1960, avant de s'embarquer dans The Castafiore Emerald [7]. En particulier, il s’était inspiré des activités du Mouvement du 26 juillet de Fidel Castro lorsqu’il avait lancé une guerre de guérilla dans la Sierra Maestra pendant la Révolution cubaine contre le président Fulgencio Batista. Plus précisément, Hergé était intéressé par la déclaration de Castro selon laquelle il ne se couperait pas la barbe tant que la révolution n'aurait pas réussi. [8] Adoptant cette idée de la pilosité faciale des révolutionnaires, il avait d'abord prévu de faire référence au groupe d'Alcazar sous le nom de Bigotudos, une référence au mot espagnol bigotudos, qui signifie "moustachu". [8] En tant que tel, le titre initial de l'histoire était Tintin et los Bigotudos, avant qu'Hergé ne se décide plus tard pour Tintin et les Picaros. [9]

La description par Hergé d'un groupe de révolutionnaires latino-américains est également influencée par les récits du militant de gauche français Régis Debray sur ses années passées dans les Andes boliviennes aux côtés du révolutionnaire marxiste-léniniste argentin Che Guevara [10]. La description par Hergé du soutien bordurien au gouvernement Tapioca faisait référence au soutien de l'Union soviétique à divers régimes d'Amérique latine, notamment celui de Cuba à Castro [11], San Theodoros étant décrit comme ayant été gouverné par le système idéologique du chef politique de Borduria, Kurvi-Tasch. [12] De même, Hergé a mentionné le fait que l'Alcazar était soutenu par la International Banana Company afin de refléter l'influence des multinationales occidentales en Amérique latine [12].

La représentation de la ville de Tapiocapolis par Hergé était basée visuellement sur la ville de Belo Horizonte au Brésil. [13] Sa représentation d'une sculpture publique dans la ville a été inspirée par le travail du sculpteur Marcel Arnould [13], tandis que les peintures qu'il a conçues pour l'hôtel Tapiocapolis dans lesquelles Tintin et Haddock séjournent sont inspirées du travail de Serge Poliakoff [13].

Le révolutionnaire cubain Fidel Castro, ici photographié avec Che Guevara en 1961, et ses barbudos ont en partie inspiré l'histoire de l'album.

Hergé a incorporé de nombreux personnages d'aventures précédentes dans Tintin et les Picaros; Ceux-ci incluent Pablo, Ridgewell et la tribu Arumbaya de The Broken Ear, ainsi que le colonel Sponz de The Calculus Affair. [14] Le personnage du général Tapioca, mentionné dans les aventures précédentes mais jamais représenté, a également été introduit [15]. Hergé a également présenté un nouveau personnage, Peggy Alcazar, basé sur le secrétaire américain du porte-parole du Ku Klux Klan, que Hergé a vu dans un documentaire télévisé [16]. Dans ses notes préparatoires à l'histoire, Hergé avait envisagé de présenter Peggy comme la fille du marchand d'armes Basil Bazaroff - la représentation satirique de l'ancien marchand d'armes, Basil Zaharoff, qui avait paru dans The Broken Ear. [17] Il a également introduit les Jolly Follies dans l'histoire, un groupe basé sur trois groupes de partis en tournée distincts rencontrés par Hergé. [18] Il avait initialement envisagé un certain nombre de noms alternatifs pour la troupe, notamment les Turlupins, les Turluriens et les Boutentrins [19].

Pour cette aventure, Hergé a décidé de mettre à jour sa représentation des vêtements de Tintin, en ayant été influencé par la représentation du personnage dans le film d'animation de 1969, Tintin et le Temple du Soleil. Ainsi, à Tintin, dans les Picaros, le jeune reporter porte un casque de moto arborant le symbole du CND, alors qu'il porte également un nouveau pantalon évasé de couleur marron plutôt que les fours plus qu'il portait auparavant. [20] Plus tard, commentant l'inclusion du symbole de la paix du CND, Hergé déclara que, pour Tintin: "C'est normal. Tintin est un pacifiste, il a toujours été opposé à la guerre." [17] Hergé a également modifié le comportement de plusieurs personnages de l'histoire. par exemple en décrivant Tintin en train de pratiquer le yoga et Nestor le majordome écoutant à la fois et buvant du whisky d’Haddock. [21] Un autre nouveau développement qu'Hergé a ajouté à l'histoire était le prénom de Haddock, Archibald. [13]

La représentation du carnaval de San Theodoran par Hergé est en grande partie inspirée d'images du carnaval de Nice [13]. Parmi les fêtards, il a inclus des personnes déguisées en costumes de personnages de dessins animés et de films différents, tels que Mickey Mouse, Donald Duck, Astérix, Snoopy, Groucho Marx et Zorro. [22] Hergé a également inclus un groupe connu sous le nom de Coconuts dans la scène du carnaval; ceux-ci n'ont pas été développés par Hergé lui-même, mais plutôt les créations de son ami et collègue Bob de Moor, qui les avait conçus pour sa propre série de bandes dessinées, Barelli [13]. La rue qu'ils défilaient, Calle 22 de Mayo, a été baptisée du nom de l'anniversaire d'Hergé, le 22 mai [23].

Publication[modifier | modifier le code]

Tintin et les Picaros ont commencé la sérialisation en Belgique et en France dans le magazine Tintin-l'Hebdoptmiste en septembre 1975 [24]. Il a ensuite été publié dans un volume rassemblé par Casterman en 1976. [24] Pour cette publication, une page a été supprimée du récit afin de l'adapter au format de livre standard de 62 pages [25]. La page en question se trouvait entre les pages 22 et 23 du livre publié et présentait Sponz qui tentait de casser un verre mais brisait accidentellement une statue du chef politique bordurien Kurvi-Tasch à la place. [25] Une soirée de lancement a eu lieu à l'hôtel Hilton à Bruxelles [26].

Dès sa publication, ce fut un succès commercial avec un million et demi d'exemplaires bientôt vendus. [27] Il était néanmoins critiqué à l'époque. [28] Divers critiques contemporains ont condamné ce qu'ils considéraient être l'apathie politique de l'histoire. Comme ils l'ont souligné, la représentation de Hergé du changement de régime à San Theodores n'apporte aucune amélioration à la population de la nation, les critiques de Hebdo 76 et de la Révolution française la qualifiant ainsi de travail réactionnaire. [29] Sur ce front, Tintin dans les Picaros a été défendu par le philosophe français Michel Serres, qui a déclaré que "les critiques adressées à Picaros sont étonnantes. On ne parle pas de révolution, les gens sont dans les favelas et ils y restent C'est seulement un gouvernement renversé: un général, aidé de plusieurs assassins, se substitue à un général protégé par ses propres gardes du corps, c'est pourquoi ce n'est que de la répétition, c'est juste un mouvement réduit à cela. c'est ce que nous voyons partout. Vous pouvez donner autant d'exemples modernes de la rivalité Alcazar-Tapioca, ou de la double identité, que vous voulez. "[30] En juin 1977, Hergé se rendit en Grande-Bretagne pour lancer l'anglais. traduction, où il a passé deux semaines à donner des interviews et à assister à des séances de dédicaces. [31]

Analyse critique[modifier | modifier le code]

Benoît Peeters, biographe d'Hergé, trouve que les personnages de Tintin et les Picaros sont plus passifs que dans les précédentes aventures.

Harry Thompson a estimé que l'utilisation par Hergé de divers personnages d'anciennes histoires prêtait à Tintin et aux Picaros "l'air d'un final". [6] Le biographe d'Hergé, Benoît Peeters, a estimé que dans cette histoire, les personnages étaient "plus passifs que dans les aventures précédentes, se soumettant aux événements plus qu'ils ne les provoquaient", ce qui est particulièrement évident pour le personnage de Tintin [32]. Michael Farr a déclaré que "Tintin a changé", comme en témoigne le changement de ses vêtements, mais il a estimé que "cette modernisation de l'image ne fait que dater l'aventure", ajoutant que "pour modifier l'apparence de Tintin à la fin de sa carrière était non seulement superflu, mais une erreur ". [17] Jean-Marc Lofficier et Randy Lofficier ont déclaré que dans cette histoire, Alcazar était "une version déformée de ce qu'il était", notant qu'à la fin de l'histoire, il était devenu "prisonnier dans son propre palais. Triste, encore [24] Farr a suggéré que les modifications apportées aux personnages représentaient "un élément de démantèlement des personnages et de leurs traits", ce qui, selon lui, avait également été présent dans les deux aventures précédentes, Flight 714 to Sydney et L'émeraude de la Castafiore. [33] Dans son étude psychanalytique sur Les aventures de Tintin, le critique littéraire Jean-Marie Apostolidès a expliqué que, comme dans le cas des Red Sea Sharks, Tintin et les Picaros constituaient "une sorte de rétrospective" en raison du retour de divers personnages. 34] Il a également suggéré que les fêtards du carnaval à San Theodores aient évoqué les personnages des récits précédents: "Ecossais, Africains, Chinois, Indiens, cow-boys, toreros et, bien sûr, l'inévitable perroquet" [35]. Les Lofficiers ont vu l'aventure comme une suite partielle de The Broken Ear, qui se trouvait également à San Theodoros et qui contenait plusieurs des mêmes personnages [36].

Thompson considérait Tintin et les Picaros comme "le livre le plus ouvertement politique de Hergé depuis de nombreuses années", mais estimait que, contrairement aux travaux politiques antérieurs de Hergé, "aucun élément de campagne" n'était présent [18]. Peeters a accepté, notant que Tintin dans les Picaros est "loin de la dénonciation d'un système politique retrouvé à Tintin au pays des Soviets, ainsi que du ton presque militant anti-japonais du Lotus bleu" [37]. Il a estimé que dans cette histoire, "un sentiment de désillusion a pris le dessus", car il est "tout à fait clair que [la prise du pouvoir par Alcazar] n'est pas une véritable révolution, mais un coup d'Etat" [37]. Farr a noté que cette histoire montrait que "l'idéaliste des années 1930 est réaliste dès les années 1970", en ce sens que "le totalitarisme ... et la manipulation des préoccupations multinationales ... sont toujours condamnés ... Tintin reconnaît qu'il ne peut pas faire grand-chose". changez-les ". [38]


Les Lofficiers ont finalement fortement critiqué Tintin et les Picaros, en lui attribuant deux sur cinq et en les qualifiant de "tout simplement tristes" [39]. Plus précisément, ils avaient le sentiment que la "magie indéfinissable de la ligne Hergé" était "parfois absente" de l'histoire, estimant que cela avait été causé par le fait qu'une trop grande partie du travail avait été confiée à ses assistants aux Studios Hergé. [39] De plus, ils ont estimé que "les personnages semblent fatigués: Tintin est totalement réactif - même sur la couverture du livre, c'est Haddock qui prend les devants" [39]. Thompson s'est fait l'écho de points de vue similaires, estimant que "la vie n'a pas été insufflée dans les personnages". comme d'habitude "et qu'il y avait" quelque chose d'indéfinissable absent "des dessins," le plaisir peut-être ". [40] Il a ajouté que, même s'il contenait "de nombreuses vignettes fines", "il s'agit globalement d'une histoire sans éclat, manquant l'éclat d'une véritable aventure de Tintin". [6] Peeters pensait que "la comédie semble ici mécanique" et "ni les personnages, ni l'intrigue, ni les dessins ne sonnent juste". [30]

Le critique littéraire Tom McCarthy pensait que Tintin et les Picaros reflétaient un certain nombre de thèmes trouvés dans The Adventures of Tintin. Par exemple, il croyait que le thème de l'écoute était exposé dans la scène où Nestor le majordome écoute les arguments de Tintin et Haddock [41]. Il a également exprimé l'opinion que Tintin, Haddock et l'emprisonnement de Calculus dans leur hôtel de Los Dopicos reflétaient le thème de la "relation difficile entre l'hôte et l'invité". [42]

McCarthy pensait que l'inclusion du symbole CND sur le casque de moto de Tintin au début de l'histoire était un signe que la tendance de gauche d'Hergé avait triomphé des perspectives de droite qui dominaient ses premiers travaux. [43] Il a également mis l'accent sur le fait qu'aucune exécution n'a eu lieu pendant la révolution d'Alcazar, ajoutant que "son sang ... échouera: ce sera anémique", faisant ainsi référence à l'anémie d'Hergé. [44] En outre, il a suggéré que la perte de la capacité de boire de l'alcool servait de castration symbolique [45].

Apostolidès a estimé que de nombreux personnages de Tintin et des Picaros pouvaient être divisés en paires [46]. Il considérait le Calculus et l'Alcazar comme l'un des deux, notant qu'ils sont "à la fois maîtres du pouvoir et du contrôle, le premier en science et le second en politique". [47] Il a également réuni Castafiore et Peggy en deux, notant qu'ils incarnent chacun "l'amour, à la fois maternel et romantique". [47] Haddock et Wagg ont également été jumelés, les deux étant "conduits à réussir, mais le premier est heureux de jouer son succès en privé, alors que ce dernier essaie de s’agrandir partout". [48] Finalement, il a jumelé Ridgewell et Tintin, notant que, dans The Broken Ear, ils avaient une relation de style père-fils, mais ils sont devenus égaux à ce stade [48].

  1. Goddin 1993.
  2. N. Sadoul (1983), op. cit., p. 74.
  3. B. Peeters (1990), op. cit., p. 127.
  4. B. Peeters (1990), op. cit., p. 127.
  5. Assouline 1996, p. 692.
  6. Assouline 1996, p. 698-703.
  7. [vidéo] Emission BD - KABOOM #40 - Roger & Yoko sur YouTube, .
  8. a et b Goddin 1993, p. 122-123.
  9. a et b Goddin 1993, p. 17.
  10. Goddin 1993, p. 16.
  11. a et b Goddin 1993, p. 127.
  12. a b c et d Goddin 1993, p. 129.
  13. a et b Goddin 1993, p. 132.
  14. a b c d et e Goddin 1993, p. 133.
  15. Goddin 1993, p. 134.
  16. a et b Goddin 1993, p. 139.
  17. Patrick Peccatte, « La bande dessinée et la Tapisserie de Bayeux [2/2] – Le « système du poil » dans les narrations visuelles séquentielles », sur Déjà Vu (consulté le ).
  18. Gaëlle Kovaliv, « Et désormais, il ne me faut rien d'autre que cette promenade quotidienne… » : Étude sur les incipits dans Les Aventures de Tintin (Mémoire de Maîtrise universitaire ès lettres en Français Moderne), Université de Lausanne, , p. 36 et 55.
  19. a b et c Benjamin Berget, « Enquête sur Tintin et l'Alph-Art », Le Marteau et L'Enclume, no 1,‎ , p. 75-83 (lire en ligne, consulté le ).
  20. a b et c Goddin 1993, p. 280.
  21. a b c et d [vidéo] Hergé, la question politique (extrait de « Hergé, à l’ombre de Tintin » de H. Nancy) sur YouTube, .
  22. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées LigneSombre
  23. Soumois 1987, p. 295.
  24. a b c d e f g et h (fr + nl) « Sur "Tintin et les Picaros" », sur www.sam-network.org, Wim Noordhoek (nl), Institut néerlandais de l'image et du son, (consulté le ).
  25. Soumois 1987.
  26. a et b Peeters 2011, p. 571.
  27. a b et c Renaud Nattiez, Le mystère Tintin : Les raisons d'un succès universel, Les Impressions nouvelles, , 352 p. (ISBN 978-2874493096).
  28. a et b Soumois 1987, p. 292.
  29. a b c d e et f Soumois 1987, p. 289.
  30. Cristina Alvares, « Les nerfs du Capitaine : La fonction du compagnon inséparable du héros dans Les aventures de Tintin de Hergé », Cincinnati Romance Review, no 43,‎ , p. 216-225 (lire en ligne [PDF]).
  31. Soumois 1987, p. 294.
  32. (en) Tom McCarthy, Tintin and the Secret of Literature, London, Granta, , 211 p. (ISBN 978-1-86207-831-4, lire en ligne), p. 115.
  33. a b c d et e Soumois 1987, p. 290.
  34. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées SiteOfficiel"
  35. Schuurman 2001, p. 62.

Studios Hergé[modifier | modifier le code]

  • Histoire
    • Nécessité d'une équipe autour d'Hergé (ses précédentes collaborations [Tchang, ... ?], travaux, refontes d'albums, et ambition du diptyque lunaire)
    • Lancement des Studios (réflexions, locaux et société, embauches, détails des principaux artistes)
    • ... (effervescences des années 50, travaux attribués, missions, journal Tintin...)
    • Un certain désœuvrement (années 1960 et 1970, lassitude de Hergé, recherches de travaux publicitaires, Hergé ne travaille plus que pour faire vivre les Studios, reprendre infos de l'article L'Île Noire)
    • Mort d'Hergé et et destin des Studios sans le maître (jusqu'à la parution de Tintin et l'Alph-Art)
    • Institution préservant l'œuvre d'Hergé (Fondation puis Studios)
  • Travaux

https://amazoniebd.com/produit/tintin-herge-catalogue-studios-herge-n1/

https://amazoniebd.com/produit/tintin-herge-catalogue-studios-herge-n2/

https://amazoniebd.com/produit/tintin-herge-catalogue-studios-herge-n-3/

https://www.tintin.com/fr/fondation-herge

Intro Studios[modifier | modifier le code]

Les Studios Hergé sont la société fondée en 1950 par le dessinateur belge Hergé, afin de s'entourer d'artistes et autres assistants pour élaborer ses bandes dessinées, notamment Les Aventures de Tintin, ainsi que les produits dérivés. À partir de 1986, trois ans après la mort du maître, l'entité se consacre à la préservation de son œuvre, d'abord sous le nom de Fondation Hergé en tant qu'association sans but lucratif, puis, depuis 2006, sous le statut de société en retrouvant son nom initial de Studios Hergé.

Lors de l'essor des Aventures de Tintin dans les années 1940, Hergé s'adjoint d'Edgar P. Jacobs pour faire face à la quantité de travail requise par la création des nouvelles aventures, la refonte des précédentes, la mise en couleurs dorénavant exigée par l'éditeur Casterman et l'éxécution de nombreux travaux dérivés. L'irruption de la couleurs et le détail accru des décors enrichissent le dessin d'Hergé tout en le rendant dépendant d'autres artistes à qui déléguer ces tâches. Conscient de l'ambition du futur diptyque d'On a marché sur la Lune, Hergé crée les Studios Hergé pour structurer une équipe autour de lui, réunissant des dessinateurs capables d'adopter son trait, des coloristes, des documentalistes et du personnel administratif.

journal Tintin

désœuvrement des années 60/70

Hergé épouse une ancienne coloriste des Studios, Fanny Vlamynck, en 1977.

Après la mort d'Hergé en 1983, les Studios ne peuvent pas continuer Les Aventures de Tintin — respectant une demande d'Hergé — mais poursuivent brièvement une autre de ses créations, Quick et Flupke. Les héritiers du dessinateur décident ensuite d'arrêter toute production d'après son style et ferment en 1986 les Studios devenus vains. Dès lors, la Fondation Hergé reprend les locaux des Studios et les archives de l'auteur, avec pour objet de préserver et promouvoir ce patrimoine, tandis qu'une autre entité se charge de l'exploitation commerciale de l'œuvre. L'organisme redevient les Studios Hergé en 2006 et inaugure le musée Hergé en 2009.


https://tintinomania.com/tintin-vente-tintin-heritiers

Vol 714 pour Sydney[modifier | modifier le code]

  • Création de l'œuvre
    • Contexte d'écriture
      • Lassitude de Hergé, malgré le succès ✔️
      • Tintin et les Bigotudos, travail mis de côté ✔️
      • Engouement pour le paranormal et la vie extraterrestre ✔️
    • Élaboration de l'histoire ✔️
      • Un récit dérivé du précédent ✔️
      • Finalisation et fabrication, du journal Tintin à l'album ✔️
    • Sources d'inspiration
      • Intérêt pour l'ésotérisme et les pseudo-sciences ✔️
      • Personnages ✔️
      • Invention du Carreidas 160 ✔️
      • Décors : l'aéroport et l'île ✔️

https://archive.org/details/hergelignesdevie0000godd/page/n759/mode/2up?q=adelaide

https://www.forum-tintinophile.com/t2673-Tintin-et-les-Bigotudos.htm


[1].

[2].

Hergé abandonne finalement le projet des Bigotudos, qui sera utilisé pour la préparation de Tintin et les Picaros quelques années plus tard, mais il retient l'idée du détournement d'avion pour mettre au point le scénario d'une nouvelle aventure, Vol 714 pour Sydney[3].

Hergé est également influencé par les théories controversées sur les extraterrestres publiées par Robert Charroux dans son Livre des secrets trahis, paru en 1965[4],[5]. Le dessinateur reprend notamment l'hypothèse selon laquelle des extraterrestres ont laissé le témoignage de leur passage sur Terre en plusieurs points du globe par des réalisations monumentales ou des pétroglyphes[6]. Parmi les autres sources d'inspiration de l'album

comparaison avec Le ciel lui tombe sur la tête : https://www.otakia.com/1415/produit/bd/t33-le-ciel-lui-tombe-sur-la-tete-asterix/

Déjà en , son équipe avait mis en scène cette inactivité par une blague potache au retour de vacances d'Hergé.

Ventes de planches[modifier | modifier le code]

Les planches et dessins d'Hergé connaissent un grand succès sur le marché mondial de l'art depuis les années 1990[7],[8]. Un crayonné de la page 7 de Vol 714 pour Sydney est vendu aux enchères pour 157 900 euros en 2012[9]. L'année suivante, un crayonné de la page 53, offert et dédicacé par Hergé à son médecin en 1982, est adjugé à 135 000 euros[10],[11]. Encore en 2013, des crayonnés des planches 45 et 46 atteignent les 208 400 euros, alors un record pour des crayonnés de l'auteur[12]. En 2019, une planche de crayonnés concernant les pages 17, 22 et 23 est vendue pour 98 700 euros ; le dessinateur l'avait donné en 1969 au peintre abstrait espagnol Manuel Hernández Mompó après l'achat d'une de ses œuvres[13]. Un crayonné de la page 4 part à 160 000 euros en 2023[8].


https://www.actuabd.com/Des-planches-et-des-albums-historiques-d-Herge-en-vente-chez-Art-Research-Paris

https://www.artcurial.com/fr/lot-herge-georges-remi-dit-1907-1983-tintin-vol-714-pour-sydney-mine-de-plomb-pour-le-crayonne-de-0

2024, planches 45 et 46 : https://www.arp-auction.com/lot/148744/24256138-georges-remi-dit-herge-1907198search=vol+714&sort=num& / https://www.gazette-drouot.com/lots/24256138-georges-remi-dit-herge-1907-1983- / https://www.actuabd.com/Des-planches-et-des-albums-historiques-d-Herge-en-vente-chez-Art-Research-Paris

Élaboration de l'histoire[modifier | modifier le code]

  • chronologie :
    • Il trace ses crayonnés, qu'il confie à ses collaborateurs pour les ajouts purement techniques de décors ou de véhicules[c 1].
    • à la fin de l'année 1965, il n'en est qu'à la moitié des crayonnés de l'histoire[c 2]
    • Michel Greg, nouveau rédacteur en chef du journal Tintin, espère pouvoir proposer cette histoire pour le vingtième anniversaire du périodique en , aucune aventure inédit du héros éponyme n'y étant parue depuis quatre ans[c 2]
    • Hergé et les Studios commencent l'encrage des planches en [c 3]
    • l'achèvement des crayonnés et des planches encrées se fait progressivement, en parallèle de leurs parutions dans le journal[c 4]
    • Hergé termine les crayonnés des dernières pages au tournant de l'année 1967[c 5]
    • fin d'encrage des planches prévu à l'automne 1967[c 6]
    • [c 7] : "Ni Hergé, ni ses collaborateurs ne sont à l’abri d’une erreur. Ainsi, par mégarde, le numéro 33 est apparu deux fois dans la séquence des planches en voie d'achèvement, bouleversant la pagination totale de l'album. À ce stade, les crayonnés sont pratiquement terminés, alors que la mise au net n’en est qu’au milieu de l’épisode. C’est dire s’il faudra du temps pour découvrir l'erreur. Pour gagner l'équivalent d’une page, il n’y aura d’autre solution que de tailler dans le récit. Faudra-t-il supprimer certaines scènes, comme celle des coups de feu échangés à la planche 34 ou celle qui soumet Rastapoloupos au supplice du sparadrap arraché quelques cases plus loin ? Faudra-t-il renoncer à ce varan qui fait pourtant très «couleur locale » ou à ces effrayantes chauves-souris qui hantent les grottes de la région? La question ne se pose pas encore."
    • correction de l'erreur de numérotation : [c 8] "Hergé est à présent sur le point d'achever les crayonnés. Il rêvait de terminer l’album surune spectaculaire éruption volcanique, mais l’erreur de numérotation des planches l’a contraint à condenser sévèrement les dernières images."
    • Début septembre 1967, Hergé termine avec soulagement son travail sur l'aventure et prend des vacances[c 9],[note 1].



Au lieu du journal télévisé concluant l'aventure, Hergé prévoyait d'abord de relater l'épilogue à l'aide d'une fausse une de journal sur une pleine planche, dont la plupart des titres apporterait une information sur ce qui est arrivé aux personnages après leur départ de l'île, entremêlés d'autres échos sans rapport : des faits concernant les Dupond et Dupont, la Castafiore, et l'annonce d'un « pronunciamiento au San Theodoros » ramenant le général Alcazar au pouvoir, soit une transition vers Tintin et les Bigotudos à venir[15].

Sources d'inspiration[modifier | modifier le code]

Intérêt pour les pseudo-sciences[modifier | modifier le code]

« L’initié de Vol 714 pour Sydney est sans aucun doute le personnage du « célèbre Ezdanitoff de la revue “comète” »


De fait, si Ezdanitoff est un personnage assez comique, il semble qu’Hergé soit loin de vouloir s’en moquer. Dans Vol 714 pour Sydney, le savoir inépuisable de l’éminent Initié suscite l’admiration des personnages. Ezdanitoff est détenteur de savoirs et de pouvoirs; il est un personnage très positif et son rôle d’initié est primordial à l’intrigue »

L'Alph-Art[modifier | modifier le code]

https://tintinomania.com/tintin-yves-rodier-alphart

Le témoignage écrit d'Alain Baran

dans Familles je vous hais, l'explication que Peeters a soutenu d'écarter l'idée de faire achever l'album à Bob de Moor, à cause de son mauvais travail sur Picaros (repris de "Tintin et les héritiers" ?)

http://sources2tintin.canalblog.com/archives/2021/01/22/38772903.html : les références précises, dont l'article « Le gourou rouge de l'Oregon »

L'Île Noire[modifier | modifier le code]

goddin 2011 : la part d'Hergé dans le dessin de la refonte. A peut-être même laissé l'encrage à Bob de Moor

images :

Journal Tintin[modifier | modifier le code]

dans l'intro : Adressé aux « jeunes de 7 à 77 ans »

Tintin en Amérique[modifier | modifier le code]

https://issuu.com/artcurialbpt/docs/4235 : la couverture en couleurs

Résumés Or noir[modifier | modifier le code]

ZPAG IL Y A TOUT LÀ-DEDANS


https://www.tintin.com/fr/news/4278/tintin-prend-des-couleurs

résumé pour l'intro, sans trop de détails pour couvrir toutes les versions : Tintin et les Dupont et Dupond mènent l'enquête à propos de l'essence falsifiée qui envahit le marché, causant la destruction de tous les moteurs. La piste le fait remonter au Moyen-Orient, au Khemed, (tirer un résumé de ça) où une lutte de pouvoir oppose l'émir Ben Kalish Ezab au cheik Bab El Ehr, chacun financé par une compagnie de pétrole différente. Tintin retrouve le docteur Müller, devenu agent de la Skoil, alliée avec Bab El Ehr. Ce dernier enlève le fils de l'émir, Abdallah, pour le forcer à chasser la compagnie Arabex du territoire. Tintin déjoue ses plans et découvre sur lui le produit qui falsifiait l'essence.


(trouver une image pour chaque version)

Le résumé est de moins en moins détaillé pour ne mettre en avant que les transformations de l'histoire


Alors que des rumeurs de guerre se font persistantes, le marché est envahi par de l’essence frelatée qui fait littéralement exploser les moteurs… à explosion. Tintin, tout comme Dupond et Dupont, prend alors un paquebot pour enquêter au Moyen-Orient.

Au Khemed, une lutte de pouvoir oppose l’émir Ben Kalish Ezab au cheik Bab El Ehr, chacun financé par une compagnie de pétrole différente, respectivement l’Arabex et la Skoil Petroleum. Le docteur Müller, qui, sous le nom de Professeur Smith, se fait passer pour un archéologue, représente la Skoil. C’est un agent secret d’une « puissance étrangère », qui a pour mission de s’emparer des puits de pétrole, et qui peut saboter les réserves existantes grâce à un produit chimique, le N 14, et ainsi paralyser les armées en cas de guerre.

Dans la première version, Tintin est soupçonné d'être mêlé à un trafic de drogue, et est enlevé en voiture au moment de son transfert par des juifs de l'Irgoun qui le prenaient pour un des leurs, Salomon Goldstein, très ressemblant et doté comme lui d'une houppe. Au moment où les ravisseurs se rendent compte de leur erreur, ils sont interceptés par des hommes du cheik Bab El Ehr également à la recherche de Salomon Goldstein. Ils commettent à leur tour la même erreur, puis s'en rendent compte et abandonnent Tintin dans le désert après que celui-ci s'est évanoui par déshydratation. Dans la deuxième version de l'album, Tintin est soupçonné, à cause de documents cachés dans sa cabine, de vouloir livrer des armes à Bab El Ehr et est arrêté. Bab El Ehr le fait alors enlever, et le garde en otage jusqu'à ce qu’il s’aperçoive que Tintin n’est pas celui qu’il croit. La bande du cheik prend alors la direction du désert et abandonne Tintin quand celui-ci s'évanouit d'épuisement.

Dans les deux versions, Tintin revient à lui et surprend le Dr Müller en train de saboter un pipe-line. Puis il rencontre Dupont et Dupond, et tous trois arrivent dans la ville où se situe le palais de Ben Kalish Ezab. À ce moment-là, le Dr Müller enlève le jeune prince Abdallah pour obliger l’émir à chasser l’Arabex de son territoire et permettre à la Skoil de contrôler les puits de pétrole. Pour ne pas être soupçonné, il fait accuser de ses deux méfaits le cheik Bab El Ehr.

Tintin qui a compris son stratagème, va non sans peine faire libérer Abdallah, parfaitement satisfait de son enlèvement, du moment qu'il dispose de ses jouets et farces et attrapes. Avec le capitaine Haddock, il fera arrêter Müller. Il met la main sur le produit servant à falsifier l’essence (N 14) et l’envoie au professeur Tournesol. Celui-ci conçoit au bout de quelques semaines de recherches un « antidote » neutralisant les effets de ce produit dans l’essence, que Dupond et Dupont ingéreront par erreur dans le désert, croyant que c'était de l'aspirine.

Version interrompue du Petit Vingtième[modifier | modifier le code]

pas de rumeur de guerre


La voiture des Dupond et Dupont explose après un plein, de même que leur briquet à essence, qu'ils venaient de remplir[PV 1]. Le phénomène se répand à de nombreux véhicules, signe que le marché est envahi par de l'essence frelatée. Les deux policiers viennent en parler à leur ami Tintin. Accusant la Simoun, une entreprise de dépannage, de saboter l'essence pour se créer des clients, les détectives s'y font embaucher, sans trouver de piste. De son côté, le reporter s'enquiert de la situation auprès du directeur de la compagnie pétrolière Speedol, qui lui explique que le secteur pétrolier entre dans une grave crise à cause des explosions de moteurs, et l'informe qu'aucune trace de sabotage n'a curieusement été détectée[PV 2]. Menant l'enquête la nuit sur les docks, près des réservoirs, Tintin surprend une rencontre où est échangé un « produit » contre de l'argent, à un marin qui parle ensuite d'embarquer sur le pétrolier Speedol Star. Le lendemain, par l'entremise du directeur de la compagnie, Tintin monte lui aussi, en tant que radiotélégraphiste, à bord du Speedol Star, en partance pour Caïffa, au Moyen-Orient. Envoyés par la Sûreté, Dupond et Dupont sont engagés comme matelots sur le même bateau, pour enquêter sur un trafic de stupéfiants. À cause de leur manque de discrétion, le marin suspect les repère et en profite pour leur faire cacher un colis, en prétendant appartenir à Scotland Yard. Il tente ensuite de se débarrasser de Milou, le seul à l'avoir vu de face sur les quais l'autre nuit[PV 3].

À l'arrivée à Caïffa, la police maritime britannique vient inspecter le pétrolier pour contrebande de stupéfiants, et trouve de la cocaïne dans la cabine de Tintin, ainsi que dans le colis caché dans celle des Dupondt, qui ne parviennent pas à prouver être de la police[PV 4]. Tous trois sont arrêtés. Lorsqu'il est amené par les garde-côtes anglais, Tintin est aperçu par un jeune lié au terrorisme juif, qui le confond avec un dénommé Finkelstein, très ressemblant et doté comme lui d'une houppe, censé venir d'Europe pour organiser leur lutte contre les Arabes. Au cours du transfert de Tintin à la prison centrale, le réseau terroriste juif l'enlève en voiture en lançant une grenade asphyxiante sur les soldats qui l'escortent. Au moment où les ravisseurs se rendent compte de leur erreur, ils sont interceptés en rase campagne par des hommes du sheik Bab El Ehr, également à la recherche de Finkelstein. Une fois relâchés, Dupont et Dupond apprennent ce qui est arrivé à leur ami et partent dans le désert à la recherche de cette faction arabe[PV 5].

Dans son camp au beau milieu du désert, Bab El Ehr se rend compte que son prisonnier n'est pas Finkelstein, mais décide de le garder, de peur qu'il ne révèle leur emplacement aux Anglais. Un avion britannique les ayant survolé, le sheik décide de lever le camp pour se réfugier dans les montagnes, en emportant Tintin. Au cours de leur périple, ils abandonnent Tintin dans le désert après que celui-ci s'est évanoui par déshydratation. Pendant ce temps, les Dupondt son victimes des mirages, puis de leur sommeil, puisqu'ils finissent en prison après avoir conduit endormis à travers le désert, pour finir par encastrer leur Peugeot 201 dans une mosquée. Tintin revient à lui et, après une longue marche, en se fabriquant une baguette de sourcier, trouve une oasis[16].

et surprend le Dr Müller en train de saboter un pipe-line.


vient de reconnaître le docteur Müller, rencontré en Écosse

Des véhicules de l'armée britannique se rendent aussitôt sur les lieux de l'explosion[16].

Müller abandonne Tintin dans le désert

, voyant arrivé le simoun en une tempête de sable

contexte : les combats entre juifs (l'Irgoun nommément citée) et arabes pour le contrôle de la Palestine


[PV 6]


Au Khemed, une lutte de pouvoir oppose l’émir Ben Kalish Ezab au cheik Bab El Ehr, chacun financé par une compagnie de pétrole différente, respectivement l’Arabex et la Skoil Petroleum. Le docteur Müller, qui, sous le nom de Professeur Smith, se fait passer pour un archéologue, représente la Skoil. C’est un agent secret d’une « puissance étrangère », qui a pour mission de s’emparer des puits de pétrole, et qui peut saboter les réserves existantes grâce à un produit chimique, le N 14, et ainsi paralyser les armées en cas de guerre.

Dans la première version, Tintin est soupçonné d'être mêlé à un trafic de drogue, et est enlevé en voiture au moment de son transfert par des juifs de l'Irgoun qui le prenaient pour un des leurs, Salomon Goldstein,

Version couleurs achevée d'après-guerre[modifier | modifier le code]

La falsification

À l'aube d'une nouvelle guerre en Europe,

Dupond et Dupont, eux-mêmes victimes du phénomène, enquêtent, tout comme leur ami Tintin.

Sur ordre de la Sûreté, Dupond et Dupont se font passer pour des matelots sur le même bateau, pour enquêter sur une affaire d'espionnage[A 1]. À cause de leur manque de discrétion, le marin suspect les repère et en profite pour leur faire cacher un colis, en prétendant appartenir à l’Intelligence Service. Il tente ensuite de se débarrasser de Milou, le seul à l'avoir vu de face sur les quais l'autre nuit.

À l'arrivée à Haïfa, la Navy britannique vient inspecter le pétrolier pour espionnage, et trouve des documents compromettants dans la cabine de Tintin, ainsi que dans le colis caché dans celle des Dupondt, qui ne parviennent pas à prouver être de la police

Salomon Goldstein

Les équipes de secours se rendent aussitôt sur les lieux de l'explosion[16].

surpris par le khamsin


contexte : les combats entre juifs (l'Irgoun nommément citée) et arabes pour le contrôle de la Palestine

Tintin ne débarque plus à Caiffa (journal) / Haifa (album) dans ce qui serait la Palestine, alors sous mandat britannique. Il est arrêté par les Anglais, puis enlevé par des militants de l’organisation juive Irgoun (mentionnée dans l’album mais pas dans la version journal) qui l’ont confondu avec un certain Goldstein (Finkelstein dans la version journal), agent sioniste qui doit venir d’Europe. Il est ensuite enlevé par des Arabes, qui le conduisent auprès de leur chef Bab El Ehr. Tintin retrouve plus tard le docteur Müller, lequel travaille désormais pour le compte d’une compagnie qui tente par des moyens illicites de prendre le contrôle des puits de pétrole. Müller enlève ainsi le jeune prince Abdallah, le fils de l’émir Ben Kalish Ezab, pour obliger ce dernier à chasser de son territoire les concurrents anglais. La fin de l’album est la même.

https://www.tintin.com/fr/news/5335/tintin-en-terre-sainte : Après la fin de la prépublication dans Journal de Tintin en 1950, l'aventure paraît en album la même année. Hergé apporte des différences dans la version album, notamment le fait que Tintin ne débarque plus à Caiffa, une ville imaginaire du bord de la Méditerranée, mais à Haïfa, ville cette fois-ci réelle de Palestine, alors sous mandat britannique[17].

Contrairement à la version journal, l'organisation juive Irgoun est mentionnée dans l'album. L'activiste sioniste avec qui est confondu Tintin se nomme Finkelstein dans la prépublication et Goldstein dans l'album.


Tintin revient à lui et surprend le Dr Müller en train de saboter un pipe-line. Puis il rencontre Dupont et Dupond, et tous trois arrivent dans la ville où se situe le palais de Ben Kalish Ezab. À ce moment-là, le Dr Müller enlève le jeune prince Abdallah pour obliger l’émir à chasser l’Arabex de son territoire et permettre à la Skoil de contrôler les puits de pétrole. Pour ne pas être soupçonné, il fait accuser de ses deux méfaits le cheik Bab El Ehr.

Tintin qui a compris son stratagème, va non sans peine faire libérer Abdallah, parfaitement satisfait de son enlèvement, du moment qu'il dispose de ses jouets et farces et attrapes. Avec le capitaine Haddock, il fera arrêter Müller. Il met la main sur le produit servant à falsifier l’essence (N 14) et l’envoie au professeur Tournesol. Celui-ci conçoit au bout de quelques semaines de recherches un « antidote » neutralisant les effets de ce produit dans l’essence, que Dupond et Dupont ingéreront par erreur dans le désert, croyant que c'était de l'aspirine.

Version remaniée de 1971[modifier | modifier le code]

(les combats entre juifs (l'Irgoun nommément citée) et arabes pour le contrôle de la Palestine se transforment en lutte de pouvoir entre tribus locales, les policiers anglais sont arabisés et Haïfa devient la plus discrète Khemkhâh)

port de Khemkhâh

prépublication belge[modifier | modifier le code]

http://hillen661.eklablog.com/tintin-au-pays-de-l-or-noir-version-inedite-petit-vingtieme-p629864 : en trichromie, couleur à partir de la page 15

prépublication dans Cœurs Vaillants[modifier | modifier le code]

https://www.coeurs-vaillants.fr/index.php?page=serie-speciale-coeurs-vaillants

https://www.coeurs-vaillants.fr/index.php?page=coeurs-vaillants&annee=1940#23

Après l'arrêt de Cœurs Vaillants durant la débâcle, l'hebdomadaire paraît conjointement avec un autre journal de la même maison, pendant huit numéros spéciaux titrés Coeurs Vaillants - Âmes Vaillantes

Sans l'autorisation d'Hergé, ses dessins sont coloriés, avec des choix curieux comme le pull de Tintin rayé bleu et blanc et Milou rendu plus réaliste avec l'ajout de tâches sur son pelage

https://www.forum-tintinophile.com/t2015-Tintin-au-pays-de-l%27Or-Noir---pr%C3%A9publication-dans.htm

http://hillen661.eklablog.com/tintin-avg-en-couleurs-dans-coeurs-vaillant-p788380


Remaniements de 1971[modifier | modifier le code]

« Les textes arabes jusqu'alors fantaisistes furent remplacés par des traductions correctes, en particulier dans l'inscription sous le titre. Quelques aménagements de détails furent également apportés (tailles des onomatopées...). Hergé a conçu son histoire en fin 1939 et tenait, comme dans nombre d'albums précédents, à coller à l'actualité. Interrompue par la guerre et reprise en couleurs en 1948, cette aventure se déroule pour partie en Palestine, alors sous mandat britanique. L'IRGUN opère, opposée aux Anglais comme aux Arabes. Cette complexité politique n'étant plus compréhensible par les lecteurs de la génération suivante, Hergé adapta scénario et dessins en remplaçant la Palestine par un état arabe indépendant confronté à une rébélion interne. »

Analyse[modifier | modifier le code]

Un contexte de guerre[modifier | modifier le code]

Alors que la version de 1939-1940 n'y faisait pas mention, la version achevée de l'aventure met en avant des tensions internationales et l'imminence d'une nouvelle guerre, que ce soit dans les décors, les dialogues, dans plusieurs passages radio et surtout dans la mobilisation du capitaine Haddock (ref ?). Le fait que le sabotage de l'essence serait fatal pour les armées en cas de guerre est alors explicitement évoqué (ref ?).

[18].

La consonance allemande du nom du Dr Müller est sans équivoque en ce qui concerne la mystérieuse « puissance étrangère » qui cherchait à priver de carburants ses adversaires en cas de conflit, en s’emparant des puits de pétrole du Proche et Moyen-Orient et en sabotant l'essence[18]. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie a tenté désespérément de contrôler de grands territoires pétrolifères, notamment par la bataille du Caucase à l'Est[18].

Le « N14 » pourrait être fait d'azote — N, symbole de l'azote, et 14, le double de l'élément chimique —, produit à la base de certains explosifs[18].

Autre référence d'avant-guerre, Tintin compare les souterrains fortifiées de la villa du « professeur Smith » à la ligne Maginot[18].


Tintin au pays de l’or noir est un album à part dans les aventures de Tintin, l'un des plus exceptionnellement intégrés à la réalité historique, car il s'inscrit, dans sa première version, dans la toute fin de l'entre-deux-guerres, émaillée alors de rumeurs de guerre. Il se place d'ailleurs dans la continuité de l'album Le Sceptre d'Ottokar, le thème du sabotage de l’essence évoquant comme les deux précédentes aventures de Tintin les manœuvres pour déstabiliser les démocraties (par injection de fausse monnaie dans L’Île Noire, par une tentative d’annexion dirigée par un dénommé Müsstler — contraction évidente de Mussolini et Hitler — dans Le Sceptre d’Ottokar) tandis que la menace de la guerre s'y fait sentir tout au long des pages. Mais finalement, les pays finissent par trouver une solution, et le conflit semble évité.

Cette atmosphère pesante fait d'ailleurs étonnamment penser aux tensions de l'année 1938, durant laquelle Hitler réalisait l'Anschluss, et manifestait ses revendications sur la région des Sudètes, en menaçant de prononcer l'annexion unilatéralement, quitte à violer les conventions internationales. La crise fut finalement résolue par les Accords de Munich, le . Or justement, la chronologie de l'album est cohérente avec l'Histoire, puisqu'un calendrier affiche la date du Jeudi 18 août lorsque Dupond et Dupont espionnent la société de dépannage Simoun ; date qui est conforme au calendrier de 1938[19], et qui rend crédible la durée du déroulement de l'intrigue avec la réalité historique.

Références[modifier | modifier le code]

Renvois aux albums d'Hergé[modifier | modifier le code]

  • Version de prépublication de L'Or noir.
  1. « L'Or Noir, planches 1 et 2 » (p. 12 et 13 du Petit Vingtième du , 39e numéro de 1939), sur bellier.co (consulté le ).
  2. « L'Or Noir, planches 12 et 13 » (p. 12 et 13 du Petit Vingtième du , 43e numéro de 1939), sur bellier.co (consulté le ).
  3. « L'Or Noir, planches 17 et 18 » (p. 12 et 13 du Petit Vingtième du , 47e numéro de 1939), sur bellier.co (consulté le ).
  4. « L'Or Noir, planches 29 et 30 » (p. 8 et 9 du Petit Vingtième du , 1er numéro de 1940), sur bellier.co (consulté le ).
  5. « L'Or Noir, planches 33 et 34 » (p. 12 et 13 du Petit Vingtième du , 3e numéro de 1940), sur bellier.co (consulté le ).
  6. Modèle {{Lien web}} : paramètre « url » manquant. « L'Or Noir, planches et » (p. et du [ Petit Vingtième du , e de ]), sur bellier.co (consulté le ).
  • Version en album de Au Pays de l'or noir, 1950.
  • Version refondue de l'album Tintin au pays de l'or noir, 1971.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « alpha », mais aucune balise <references group="alpha"/> correspondante n’a été trouvée
Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « g », mais aucune balise <references group="g"/> correspondante n’a été trouvée
Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « p », mais aucune balise <references group="p"/> correspondante n’a été trouvée
Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « C », mais aucune balise <references group="C"/> correspondante n’a été trouvée
Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « s », mais aucune balise <references group="s"/> correspondante n’a été trouvée

  1. Goddin 1993, p. 133.
  2. Goddin 2007, p. 774.
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Hergé1963
  4. Patrick Mérand, La géographie et l'histoire dans l'œuvre d'Hergé, Sépia, impr. 2015, cop. 2015 (ISBN 978-2-84280-254-7 et 2-84280-254-3, OCLC 920859173), p. 97 à 101.
  5. Benoit Mouchart et François Rivière, Hergé, un portrait intime du père de Tintin, Paris, Robert Laffont, (ISBN 978-2221114469), xxiv.
  6. Labelle 2014, p. 111-112.
  7. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées sterckx
  8. a et b Olivier Delcroix, « 1,7 million d'euros pour la couverture de Tintin en Amérique, nouveau record pour un dessin d'Hergé en noir et blanc », sur lefigaro, Le Figaro, (consulté le ).
  9. « Bande dessinée : plus de 3 millions d'euros récoltés lors d'une vente aux enchères », sur capital.fr, Capital, (consulté le ).
  10. « Tintin : Une planche de Vol 714 pour Sydney adjugée 135.000 euros », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
  11. « Une planche de Vol 714 pour Sydney décolle littéralement… », sur tintin.com, (consulté le ).
  12. Olivier Decarre, « 21 novembre 2013 », sur boursier.com (consulté le ).
  13. « BANDE DESSINÉE & ILLUSTRATION, lot 119 : Hergé, Tintin, Vol 714 pour Sydney, Casterman 1968, Crayonné pour les planches n°17, 22 et 23 », sur danielmaghen-encheres.com, (consulté le ).
  14. Goddin 2007, p. 779.
  15. Goddin 1993, p. 133-134.
  16. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Figaro
  17. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées TerreSainte
  18. a b c d et e Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Beltran
  19. Voir http://kalender-365.de/calendrier.php?yy=1938


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « c », mais aucune balise <references group="c"/> correspondante n’a été trouvée
Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « note », mais aucune balise <references group="note"/> correspondante n’a été trouvée