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Reine de la Barbade
(en) Queen of Barbados
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Armoiries de la Barbade.

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Étendard royal de la Barbade.

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Élisabeth II, unique reine de la Barbade.

Création
Titre Sa Majesté
Abrogation
Première titulaire Élisabeth II
Dernière titulaire Élisabeth II
Résidence officielle Governement House[1]
Saint Michael (Barbade)

Liste des chefs d'État de la Barbade

La monarchie barbadienne est le système politique en vigueur à la Barbade entre 1966 et 2021. Le pays est alors une monarchie constitutionnelle parlementaire dans laquelle le monarque est le chef de l'État. La Barbade partage en outre son monarque avec le Royaume-Uni et d'autres États souverains appelés royaumes du Commonwealth. Ces pays étant indépendants les uns des autres, leurs Couronnes sont juridiquement distinctes. La monarchie est donc une institution distinctement barbadienne.

Ancienne colonie britannique, la Barbade obtient son indépendance le . La reine Élisabeth II reste chef de l'État, avec le titre de reine de la Barbade. La quasi-totalité de ses pouvoirs constitutionnels sont exercés par le gouverneur général de la Barbade, qui est son représentant dans l'île. En effet, comme d'autres pays du Commonwealth, le système politique de la Barbade est basé sur le système de Westminster, dans lequel le chef de l'État joue un rôle purement honorifique.

La monarchie est abolie le , date à laquelle la Barbade devient une république tout en continuant de reconnaître la reine Élisabeth II comme chef du Commonwealth, tandis qu'un président remplace la reine comme chef d'État.

Origines de la monarchie[modifier | modifier le code]

Timbre postal représentant une femme en médaillon portant une couronne.
Timbre émis à la Barbade à l'occasion du couronnement d'Élisabeth II (1953).

La monarchie barbadienne trouve ses origines dans l'histoire de la Barbade, d'abord colonie anglaise, puis partie intégrante de l'Empire britannique. La Barbade est revendiquée par le roi Jacques Ier d'Angleterre en 1625 mais n'est pas colonisée avant 1627, date à laquelle le gouverneur Charles Wolferstone établit, au nom de Charles Ier, la première colonie dans l'île[2]. Au XVIIIe siècle, elle devient l'un des principaux sièges de l'administration coloniale dans les Antilles britanniques. En raison du poids économique des droits de douane et des restrictions commerciales, certains Barbadiens — dont le greffier de l'Assemblée générale — tentent cependant de déclarer en 1727 que l'Act of Settlement 1701 a expiré dans la colonie, puisque le gouverneur Henry Worsley n'a pas reçu de nouvelle commission du roi George II lors de son accession au trône. Ils refusent donc de payer leurs impôts à un gouverneur dont ils ne reconnaissent pas l'autorité. L'avocat général de Grande-Bretagne confirme que Worsley est habilité à percevoir les taxes dues, mais celui-ci démissionne de son poste avant que la directive n'arrive à la Barbade[3].

Après avoir tenté en 1958 une fédération avec d'autres colonies antillaises, la Barbade demeure une colonie autonome sous l'égide du bureau des Colonies, jusqu'à son accession à l'indépendance en 1966 avec la signature, par la reine Élisabeth II, du décret d'indépendance de la Barbade. En effet, la loi sur l'indépendance de la Barbade du Parlement du Royaume-Uni a transformé la colonie de la Barbade en un État souverain doté d'une monarchie constitutionnelle indépendante[4],[5]. Le prince Edward, duc de Kent, représente la reine lors des célébrations de l'indépendance[6]. Le jour de l'indépendance, le prince ouvre la deuxième session du premier Parlement de la Barbade, au nom de la reine[2].

La Couronne barbadienne et ses aspects[modifier | modifier le code]

Photographie d'une pièce commémorative accompagnée d'une enveloppe.
Pièce commémorative émise à la Barbade pour les noces d'or de la reine Élisabeth II et de son époux (1997).

Le monarque barbadien (en l'occurrence, la reine Élisabeth II) a la particularité de régner sur un ensemble de royaumes, appelés royaumes du Commonwealth, dont le Royaume-Uni, ce qui signifie que la monarchie barbadienne a un caractère à la fois distinct et partagé[7]. En plus d'être le chef d'État honorifique de ces pays, le monarque est d'ailleurs le chef du Commonwealth. Bien que partageant le même souverain, les royaumes du Commonwealth sont des États indépendants les uns des autres, chacun possédant sa propre Couronne[7]. Ainsi, le rôle de la reine en tant que monarque de la Barbade est juridiquement distinct de sa position de monarque de tous les autres royaumes, y compris le Royaume-Uni[a],[5],[9]. En tant que chef de l'État barbadien, le monarque agit uniquement sur avis des ministres de la Couronne barbadiens. Après l'indépendance en 1966, la monarchie est donc devenue une institution exclusivement barbadienne[10].

Cette distinction est illustrée de plusieurs manières : la souveraine, par exemple, porte le titre spécifique de reine de la Barbade (voir infra)[11] et, lorsqu'elle agit publiquement en tant que telle, elle utilise, dans la mesure du possible, des symboles barbadiens, notamment le drapeau national du pays, des symboles royaux distincts[12]etc. En outre, conformément à la loi sur l'hymne national de la Barbade, à l'arrivée ou au départ de la souveraine ou d'un membre de la famille royale, seul l'hymne barbadien (In Plenty and In Time of Need) est joué[13]. Comme la reine réside au Royaume-Uni, elle est représentée dans le pays par le gouverneur général de la Barbade[7].

Les partisans de la monarchie affirment qu'elle maintient la stabilité du pays[14] ; le fait que le souverain se trouve habituellement à l'extérieur du pays signifie que le pouvoir exécutif légitime ne serait pas affecté par une éventuelle invasion de la Barbade, ou par un autre événement qui rendrait l'ensemble du gouvernement incapable de fonctionner[15]. Une telle situation ne s'est pas produite, mais il aurait pu en être autrement si l'opération Red Dog, qui visait la Dominique et probablement la Barbade, avait abouti[16].

Personnification de l'État[modifier | modifier le code]

La reine est considérée comme la personnification, ou la personnalité juridique, de l'État barbadien et l'État est désigné sous le nom de « Her Majesty in Right of Barbados » (« Sa Majesté du chef de la Barbade » en anglais)[17],[18]. La reine, en tant que monarque et non en tant qu'individu, est ainsi propriétaire de toutes les terres de l'État (appelées « terres de la Couronne »), de tous les bâtiments et équipements publics (appelés « biens de la Couronne »), ainsi que du droit d'auteur pour toutes les œuvres littéraires et artistiques (appelé « droit d'auteur de la Couronne »)[19],[20].

Rôle constitutionnel et prérogative royale[modifier | modifier le code]

La reine de la Barbade est théoriquement investie des pouvoirs d'un monarque constitutionnel, mais dans les faits, tous ces pouvoirs sont exercés par le gouverneur général de la Barbade, représentant de la reine, qui agit uniquement sur avis du Parlement et du gouvernement. Par conséquent, comme d'autres pays du Commonwealth, c'est une monarchie parlementaire. Quelques fonctions doivent néanmoins être remplies spécifiquement par la reine (par exemple donner la sanction royale à la nomination du gouverneur général) ou réclament à la fois l'accord de la reine et celui du gouverneur général. En outre, la reine de la Barbade n'intervient jamais directement dans les affaires politiques[7].

Pouvoir exécutif[modifier | modifier le code]

Pouvoir législatif[modifier | modifier le code]

Pouvoir judiciaire[modifier | modifier le code]

Relations internationales[modifier | modifier le code]

Titre de la reine[modifier | modifier le code]

Étendard royal de la Barbade.

La reine Élisabeth II possède officiellement un titre différent dans chacun de ses royaumes. Jusqu'en 1966, la Barbade fait partie de l'Empire britannique et Élisabeth II y règne en tant que reine du Royaume-Uni[11]. Après l'indépendance, un nouveau titre est adopté le et prend effet lors de sa publication au Journal officiel, le . À partir de cette date, le titre de la reine est le suivant[11] :

« Elizabeth the Second, by the Grace of God, Queen of Barbados and of Her other Realms and Territories, Head of the Commonwealth. »

« Élisabeth Deux, par la grâce de Dieu, reine de la Barbade et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth. »

Ordre de succession au trône[modifier | modifier le code]

Rôle culturel[modifier | modifier le code]

La Couronne et les honneurs[modifier | modifier le code]

La Couronne et les forces de défense[modifier | modifier le code]

La Couronne et les forces de police[modifier | modifier le code]

Symboles royaux de la Barbade[modifier | modifier le code]

Visites royales[modifier | modifier le code]

En 1966, après l'indépendance du pays, le cousin de la reine, le prince Edward, ouvre la deuxième session du Parlement de la Barbade[2], avant que la reine Élisabeth II elle-même, accompagnée de son mari, le prince Philip, ne fasse une visite de la Barbade, inaugurant notamment le Barclays Park[21] à Saint Andrew. À l'occasion de son jubilé d'argent en 1977, Élisabeth II revient à la Barbade, d'où elle part à bord du Concorde après s'être adressée au Parlement, réalisant son premier vol supersonique[2]. Elle se rend dans le pays en 1989 pour célébrer le 350e anniversaire de la création du Parlement[2]. En 2016, la reine félicite son peuple pour les cinquante ans de l'indépendance du pays et souligne l'affection de sa famille pour la Barbade ainsi que le développement de la nation au cours de cette période[22].

Républicanisme[modifier | modifier le code]

Si les débats sur le passage à une république remontent à plus de quatre décennies[23], le sujet est officiellement évoqué en 1998 dans un rapport parlementaire et réaffirmé en 2015 par le Premier ministre, Freundel Stuart, qui prévoit cette transition « dans un futur proche ». En 2003, la Barbade adopte pour ultime cour d'appel la Cour caribéenne de justice, en remplacement du Conseil privé du Royaume-Uni, ce qui est perçu comme un pas de plus vers le desserrement des liens avec la Couronne britannique[24].

Or, la Constitution de 1966 stipule que tout changement de position du monarque ou de son représentant doit être approuvé par les deux tiers des membres de chaque chambre du Parlement[25]. Forte de son écrasante victoire aux élections législatives de 2018, qui voient le Parti travailliste remporter la totalité des 30 sièges à l'Assemblée, au détriment du Parti travailliste démocrate de Freundel Stuart, la nouvelle Première ministre, Mia Mottley, entreprend en 2020 de doter la Barbade d'une nouvelle Constitution et de passer à un système républicain[26],[27]. Le , la république est effectivement proclamée et Sandra Mason devient la première présidente de la Barbade[28],[29].

La Barbade cesse d'être un royaume du Commonwealth, mais reste membre de l'organisation dirigée par Élisabeth II en tant que république du Commonwealth, comme, avant elle, le Guyana ou Trinité-et-Tobago[30]. De même, le drapeau, l'hymne national, le nom de la fête de l'indépendance et celui du pays restent inchangés[31],[32].

Un sondage réalisé par l'université des Indes occidentales entre le et le sur un échantillon de 500 Barbadiens d'origines diverses fait état d'un soutien relatif au régime républicain, avec 34 % de soutien total et 30 % d'indifférence. Sur le fait d'avoir leur propre président ou chef d'État, 51 % des personnes interrogées se prononcent en faveur d'un chef d'État ou d'un président élu ou sélectionné dans le pays, tandis que 12 % répondent qu'elles voulaient conserver la reine. Le sentiment est neutre s'agissant des effets de la transition sur la Barbade, 66 % des sondés optant pour la neutralité et 21 % répondant que l'effet sera positif[33],[34].

Liste des monarques barbadiens[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La Cour d'appel d'Angleterre a statué en 1982 que « bien qu'il n'y ait qu'une seule personne qui soit le souverain au sein du Commonwealth britannique […] en matière de droit et de gouvernement, la reine du Royaume-Uni, par exemple, est entièrement indépendante et distincte de la reine du Canada »[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Doug Lennox, Now You Know Royalty, Toronto, Dundurn Press, , 212 p. (ISBN 9781770704060), p. 102.
  2. a b c d et e (en) « The History », sur barbadosparliament.com (consulté le ).
  3. (en) Robert Hermann Schomburgk, The History of Barbados, Londres, Longman, Brown, Green and Longmans, , 777 p. (lire en ligne), p. 318.
  4. (en) « Barbados becomes a republic », sur commonslibrary.parliament.uk, (consulté le ).
  5. a et b (en) John T. Gilmore, « Barbados and the End of Monarchy », History Today, vol. 72, no 2,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Robert Holland, Susan Williams et Terry Barringer, The Iconography of Independence : 'Freedoms at Midnight', Londres, Taylor & Francis, , 164 p. (ISBN 9781317988656), p. 16.
  7. a b c et d (en) « Barbados », sur royal.uk, (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  8. (en) « Sue v Hill [1999] HCA 30; 199 CLR 462; 163 ALR 648; 73 ALJR 1016 (23 June 1999) », sur austlii.edu.au, (consulté le ).
  9. (en) « Other Caribbean realms », sur royal.gov.uk (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  10. (en) J.R. Mallory, « Seals and Symbols : From Substance to Form in Commonwealth Equality », The Canadian Journal of Economics and Political Science, Montréal, Blackwell Publishing, no 22 (3),‎ , p. 281-291 (ISSN 0008-4085, DOI 10.2307/138434, JSTOR 138434).
  11. a b et c (en) « Barbados: Heads of State: 1966-2021 », sur archontology.org (consulté le ).
  12. (en) E. M. C. Barraclough, Flags of the World, Londres, F. Warne, , 250 p. (ISBN 9780723220152), p. 101 : « The flag of the Queen of Barbados was displayed when Sir Garfield Sobers was knighted by her in February 1975, being a banner of the Arms, with the royal badge in the centre, as in other Commonwealth countries ».
  13. (en) « The National Anthem », sur gov.bb (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  14. (en) « Barbados », sur anglicanchurchworldwide.org (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  15. (en) « The Constitution of Barbados » [PDF], Bridgetown, Government Printer, , p. 37.
  16. (en) « Tull : Tell us about coup rumours », sur operationreddog.com, (consulté le ).
  17. (en) « Defence Act 1979 », sur barbadosparliament.com, (consulté le ).
  18. (en) « Treason Act 1980 », sur barbadosparliament.com, (consulté le ).
  19. (en) Shawn Cumberbatch, « More homes on the way », (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  20. (en) « Copyright Act 1998 » [PDF], sur wipo.int (consulté le ).
  21. (en) « Barclays Park, Barbados », sur barbados.org (consulté le ).
  22. (en) « A message from Her Majesty The Queen to the people of Barbados on the 50th Anniversary of Independence », sur royal.uk, (consulté le ).
  23. (en) Stéphanie Fillion, « Barbados Is Ready to Say Goodbye to the Queen », sur foreignpolicy.com, (consulté le ).
  24. (en) « Barbados to remove Queen as head of state next year », sur news.sky.com, (consulté le ).
  25. (en) Matt Qvortrup, « Barbados plans to remove the Queen as head of state without a referendum – is that a wise idea? », sur theconversation.com, (consulté le ).
  26. (en) « Barbados to transition to a parliamentary Republic in November », sur voice-online.co.uk, (consulté le ).
  27. Caroline Popovic, « Mia Mottley, première femme élue Premier Ministre de Barbade », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  28. (en) « Barbados to become a parliamentary republic by November 30 », sur barbados.loopnews.com, (consulté le ).
  29. J.L., « La reine Elizabeth II perd son trône à la Barbade », sur bfmtv.com (consulté le ).
  30. (en) Carolee Chanona, « Barbados to become a Sovereign Republic by November 2021 », sur caribbeanlifestyle.com, (consulté le ).
  31. (en) « Governor General Dame Sandra Mason to become first president of Barbados », sur Jamaica Observer, (consulté le ).
  32. (en) « Dame Sandra nominated to be first President of Barbados », sur nationnews.com, (consulté le ).
  33. (en) « Survey shows support for republic », sur barbadostoday.bb, (consulté le ).
  34. (en) Sheria Brathwaithe, « UWI poll: Republic preferred option », sur nationnews.com, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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