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Utilisateur:JBouchez/Brouillon/Épidémie de choléra à Québec

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JBouchez/Brouillon/Épidémie de choléra à Québec
Le choléra à Québec en 1832, huile sur toile de Joseph Légaré, Musée des beaux-arts du Canada, no 7157. Dans cette toile, on remarque la population qui semble transporter des cadavres dans des charrettes, prouvant la rapidité à laquelle la maladie se propage.
Maladie
Agent infectieux
Origine
Date d'arrivée
juin 1832
Date de fin
octobre 1832
Bilan
Morts
3800

La première épidémie de choléra à Québec de 1832 représente la première arrivée du choléra sur le continent américain. La maladie vient d'Europe, alors touchée par la deuxième pandémie. Elle est apportée par une vague d’immigrants irlandais. Il y eut deux vagues de choléra qui ont touché la population, en 1832 et en 1834.

Pour prévenir l'épidémie sur le continent américain, on instaura une mise en quarantaine pour faire le tri des immigrants. Plusieurs précautions furent prises pour protéger la population, mais une épidémie était inévitable, compte tenu des ignorances et incertitudes médico-sociales de l'époque.


Contexte[modifier | modifier le code]

« Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. ». Son origine historique est l'Inde, plus particulièrement le Bengale.

La première pandémie de choléra (1817-1823) s'étend au sud-est asiatique et au moyen-orient, mais ne dépasse pas la Méditerranée orientale.

La deuxième pandémie de choléra (1824-1837) débute aussi au Bengale, mais elle franchit la mer Caspienne et la Méditerranée. Elle atteint Moscou en 1830. En février 1832, elle est à Londres et en mars à Paris. En avril, elle traverse l'Atlantique.

Origine[modifier | modifier le code]

Les mauvaises conditions hygiéniques durant la traversée des navires augmentaient considérablement la propagation de la maladie parmi les immigrants. Le choléra aurait été apporté par le brick «Carrick » parti de Dublin, alors touché par le choléra, en avril 1832. Durant la traversée, 42 passagers sur 173 meurent de choléra. Le navire parvient à Québec le 3 juin 1832[1].

Le choléra se transmettant par les mains sales (transmission orale et fécale), la population américaine se contamine par des aliments souillées ou par d’autres personnes déjà infectées. Les symptômes pouvaient faire peur à la population qui sortait de moins en moins de chez elle et faisait de moins en moins confiance à ses voisins[2]. L'épidémie touche New-York le 23 juin et Philadelphie le 5 juillet, et de là toute l'Amérique du Nord.

En Europe, l'Espagne et le Portugal sont parmi les derniers pays touchés. Le choléra apparait en Amérique Latine en 1833 (La Havane, plus de 8 000 victimes sur 65 000 habitants). La pandémie décline à partir de 1834[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]


Mesures et réactions[modifier | modifier le code]

Traitement à l’époque[modifier | modifier le code]

À l’époque, la médecine ne connaissait pas l'origine du choléra, ni ses voies de transmission. N’ayant pas d’organisation centrale comme aujourd’hui, chaque médecin était laissé à son propre compte. La plupart des moyens employés reflétaient les pratiques habituelles de l'époque : émétiques, purgatifs, saignées... pour les français, opium et calomel pour les britanniques. Plusieurs médecins indépendants cherchent un remède au choléra (huile de castor, arsenic, camphre, quinquina...). Des remèdes comme boire de l’eau froide ou chaude en grande quantité, en lavement ou en bains[1] pouvaient être publiés dans les journaux comme bonne méthode.

C’est l’essor des charlatans. La population donnait sa confiance en n'importe quelle personne qui pouvait améliorer la condition des malades ou même guérir leurs maux.

Création du bureau de santé[modifier | modifier le code]

En 1832, un poste de quarantaine est alors installé sur Grosse-Île, une île située à environ 50 kilomètres à l’est de la ville de Québec pour contrôler l'arrivée des nouveaux immigrants. L’épidémie de choléra continua de ravager les colonies malgré les efforts quarantenaires soutenus et les activités de décontamination menées à l’échelle locale[3].

Un bureau de santé, plus ou moins permanent, était de compétence provinciale. Il indiquait à sa population les impacts de la maladie et les précautions à prendre pour disposer des cadavres ou s’occuper des malades. Il informait la population du nombre de décès et du nombres d’immigrants qui arrivaient dans la ville concernée. Puisqu'il n'y avait pas de moyen de communication, les responsables des bureaux de santé devaient se rendre sur place eux-mêmes pour évaluer l'état des lieux[3].

L'arrivée du choléra en Amérique, à Québec 1832, est la première expérience moderne d'une maladie mondialisée, dont on a pu suivre clairement les routes maritimes. L'expérience acquise à cette époque représente les prémices d'une future politique internationale de santé publique (organisations internationales, procédures et contrôles sanitaires et techniques...)[1]. Elle prendra corps en 1851, à Paris, avec la première conférence sanitaire internationale contre le choléra.


Bilan[modifier | modifier le code]

Dans la région de Québec[modifier | modifier le code]

De juin à septembre 1832, la région de Québec comptabilise 3800 décès avec un taux de mortalité de 82/1000 soit le plus fort de tout le Bas-Canada qui subi un taux de mortalité de 46/1000[4].

Ailleurs dans le Bas-Canada[modifier | modifier le code]

L'épidémie de choléra emporte près de 12000 personnes dans le Bas-Canada, la classant parmi les plus importantes de la jeune histoire de la colonie[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Reinhard S. Speck, Cholera, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-33286-9), p. 646-648.
    dans The Cambridge World History of Human Disease, K.F. Kiple (dir.).
  2. Patricia G. Bailey; Geoffrey Bilson, « Choléra » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 4 mars 2015. (consulté le ).
  3. a et b « La santé publique : une histoire Canadienne »
  4. a et b Goulet, Denis et Robert Gagnon, Histoire de la médecine au Québec, 1800-2000 : de l'art de soigner à la science de guérir, Québec, Septentrion, (ISBN 978-2-89448-770-9 et 2-89448-770-3, OCLC 881423714, lire en ligne), p. 111


Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages

Denis Goulet et Robert Gagnon, Histoire de la médecine au Québec, 1800-2000 : de l'art de soigner à la science de guérir, Québec, Septentrion, , 450 p. (ISBN 9782894487709)


Articles, chapitres

Régis Corbin et Rénald Lessard, « Le choléra de 1832 : un artisan témoigne », Cap-aux-Diamants, vol. 2, no 1,‎ (ISSN 1923-0923, lire en ligne)

Michel barry, « La Grosse Île. Un devoir de mémoire », Continuité, no 85,‎ , p. 40-42 (lire en ligne)


Thèses et mémoires

Christian Duperron, Le choléra à Québec en 1932 Entre contagion et infection (mémoire de maîtrise), Québec, Université Laval, , 122 p.

Denis Goulet, Des miasmes aux germes. L'impact de la bactériologie sur la pratique médicale au Québec (1870-1930) (thèse de doctorat), Montréal, Université de Montréal, , 435 p.

Joseph Logan Atkinson, The Upper Canadian legal response to the cholera epidemics of 1832 and 1834 (thèse de doctorat), Ottawa, Université d'Ottawa, , 418 p. (lire en ligne)


Autres (temporaire)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]