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Charles Bernard Burguet, né le 10 décembre 1821 et mort le 9 mars 1879 à Bordeaux, est un architecte français et l'une des figures majeures de l'architecture municipale de la ville de Bordeaux. En 1842, il entre à l'École des Beaux-Arts de Paris. Élève d’Hippolyte Lebas[1], il est nommé architecte de la ville de Bordeaux en 1950.

Pendant 30 ans, il contribue au renouvellement du néo-classicisme bordelais, grâce à ses travaux tels que la construction de différents édifices importants de la ville : Musée de Beaux-Arts, le Château Palmer et l'ancienne école de médecine et de chirurgie de Bordeaux.

Ses activités comprenaient aussi des restaurations, notamment celles du fleuron du Grand Théâtre, où il travaille aux côtés du théoricien et praticien de la restauration, Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc[1]. L'architecte bordelais réalise aussi des transformations comme celles réalisées sur la Place de la Comédie et les façades sur le Jardin public.

Il est l'introducteur de l'architecture métallique à Bordeaux avec ses dessins pour la reconstruction en métal du marché des Grands-Hommes[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Charles Bernard Burguet, de son nom complet, est le fils d’Alexis Elisabeth Betzy Caillau et du médecin Jean Auguste Burguet, domiciliés au n° 41 de la rue Fondaudège à Bordeaux. Charles Burguet s'inscrit dans une lignée d'architecte puisque son grand-père paternel, Bernard Burguet, était lui-même architecte de profession[2].

Charles Burguet est d'abord formé dans l’atelier de son oncle, Jean Burguet (1788-1848), architecte. Le 8 octobre 1842, il obtient une lettre de recommandation pour poursuivre ses études et entrer à l’Ecole royale des Beaux-Arts, de Paris, et y restera quatre années (1846). Au sein de cette prestigieuse institution, Charles Burguet est le disciple du célèbre architecte français Hippolyte Lebas, professeur d'histoire de l'art qui dispense ses cours à l'Ecole de 1842 à 1856). L'enseignement de ce dernier est parfois critiqué, notamment par la Revue générale de l’architecture et des travaux publics, dirigée par César Daly. En effet, lors de ses enseignements, H. Lebas prend pour modèle, quasi-exclusivement, l’architecture de l’apogée de la période antique ; ce qui lui sera reproché.

Charles participe aux concours de 2ème classe de l’Ecole royale des Beaux-Arts jusqu’en 1847. Il obtient des médailles dans diverses matières telles que la construction, l’architecture, la perspective ou encore les mathématiques. Malgré de bons résultats, il ne passe pas le concours pour intégrer la 1ère classe, ce qui empêche toute envie de concourir au Grand prix de Rome.

En 1848, il revient travailler à Bordeaux car d’avantage attiré par l’aspect plus pragmatique du métier d’architecte. Il veut être sur le terrain et mettre à profit les innovations matérielles de son époque issues de la Révolution Industrielle. C'est à ce moment qu'il devient architecte municipal de la ville de Bordeaux.

L'architecte et son "style"[modifier | modifier le code]

Charles Burguet est l'architecte bordelais à qui l’on doit les plans de l’hôpital Saint-André. Il est alors influencé par néoclassicisme bordelais de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle.

Son premier chantier en tant qu’architecte de la ville est celui de l’église Saint-Martial à la fin des années 1840. Le clocher de celle-ci avait été retiré quelques années plus tôt car il présentait une menace pour la sécurité des usagers, en partie en raison de la nature marécageuse du sol. En 1851, le conseiller municipal Picard prend pleinement conscience de la volonté des usagers à retrouver un clocher pour cet édifice. Ainsi, Burguet propose un projet plus abordable financièrement et parvient dans le même temps à stabiliser la structure par un ingénieux système de pilotis. Ce clocher est un des échos des exemples parisiens contemporains tels que Notre-Dame-de-Lorette (réalisée par H. Lebas, entre 1823 et 1836).

En 1852, il est confronté à un défi : la construction d’une nouvelle sacristie (et choeur) pour l’église Saint-Michel. En effet, il n’a pas eu de formation le préparant à travailler sur un édifice de style gothique. Dans un premier temps, il mène une campagne de fouilles lors de laquelle il découvre une ancienne crypte. Il décide ensuite d’installer la nouvelle sacristie à cet emplacement. Il parvient également à restituer l’esprit gothique à travers une attention esthétique poussée. On lui demande ensuite, en 1859, de reconstruire le chœur architectural de l’édifice qui menace de s'effondrer. Il s'implique beaucoup dans ce chantier, tant pour négocier les prix avec les divers fournisseurs que pour produire une solution efficace au problème. Il réalise aussi dans cette église quelques années plus tard la réfection des maçonneries. Il met beaucoup de soin à respecter la véracité historique du lieu et ainsi à ne pas dénaturer le style de l’édifice qui illustre le glissement du gothique flamboyant vers la Renaissance.

Entre 1854 et 1856, il transforme le château Palmer en un édifice de style néo-renaissance s'inspirant du château Pichon-Longueville avec ses quatre tourelles d'angles rondes[3].

En 1874, il réalise la Faculté de Droit[4], place Pey-Berland, première des trois "palais" universitaires construits à Bordeaux à cette période, avec la faculté de médecine (actuel faculté de sociologie) et la faculté de lettres (actuel Musée d'Aquitaine).

Réalisations[modifier | modifier le code]

Charles Burguet, architecte bordelais de renom, a réalisé de nombreux monuments et a contribué au remaniement de nombreux bâtiments : des églises aux halles de marchés en passant par l'architecture de jardins.

Architecture religieuse (clocher d'église, presbytère)[modifier | modifier le code]

  • Le clocher de l’église Saint-Martial (1839-1840) à Bordeaux.
  • La reconstruction de l'église Saint-Michel chœur et sacristie (à partir de 1851).
  • Le dépositoire du cimetière de la Chartreuse (1852) à Bordeaux
  • Presbytère de l'église Saint-Pierre, 31-35 rue Leupold (1857)[5].

Architecture civile[modifier | modifier le code]

Hôtels, écoles, musées ou encore marchés, Charles Burguet est un véritable architecte eclectique, ne se limitant pas simplement à la conception d'architecture religieuse. Entre autres, il réalise :

Ecole de médecine et de chirurgie de Bordeaux, classé monuments historiques depuis le 13 septembre 1990

Ecoles[modifier | modifier le code]

Hôtels[modifier | modifier le code]

  • L'hôtel Calvet ou hôtel des Sociétés savantes, 1 place Bardineau (1851).

Hôpitaux[modifier | modifier le code]

  • L'Hôpital St-André (1821-1825) sur la place d’Armes (actuelle Place de la République).

Institutions culturelles[modifier | modifier le code]

Marchés[modifier | modifier le code]

  • L'Ancienne halle du marché des Grands-hommes (1864), détruite en 1961.
  • Le Marché de Lerme (1867).
  • Les Halles du marché des Chartrons (1869).
  • L'Ancien Grand Marché de Bordeaux (1875), détruit dans les années 1950 pour construire le Palais des sports.

Palais & châteaux[modifier | modifier le code]

  • Le Château Pichon-Longueville en Médoc (1850 et 1855) à Pauillac.
    Illustration du Château Palmer en 1898
  • Le Château Palmer (1855) : En 1854, Charles Burguet accepte de construire un édifice néo-classique au cœur des vignes de Palmer sur la commande des Frères Pereire. Le résultat est un palais gréco-romain "déguisé" en château médiéval, caractérisé par un fronton triangulaire, des baies en arc plein cintre et des portes ornées d'éléments en forme d'œufs et de flèches.[6]
  • Le remaniement de l'arrière du Palais de la Bourse, donnant sur les places Gabriel et Jean-Jaurès (1865).

Places publiques[modifier | modifier le code]

  • La Place Tourny (1853) à Bordeaux.
  • L'Ancienne fontaine de la place Mériadeck (1867), aujourd'hui située place du Colonel-Raynal.

Architecture de jardins[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Le comédien et réalisateur Charles Léon Levy a changé son patronyme à l'État civil pour prendre celui de "Charles Burguet"[7].

L'adresse actuelle de l'Hôpital Saint-André CHU de Bordeaux porte le nom de l'oncle de Charles Burguet : 1 rue Jean Burguet, 33000 Bordeaux.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Philippe Maison des sciences de l'homme Val de Loire, Sylvain Centre d'histoire de la ville moderne et contemporaine et Groupe d'étude de la ville régulière, L'urbanisme, des idées aux pratiques, XIXe-XXIe siècle: actes de la journée d'étude organisée à Tours le 8 mars 2006, Presses universitaires de Rennes, coll. « Espace et territoires », (ISBN 978-2-7535-0683-1)
  2. AGORHA - Institut National d'Histoire de l'Art, « Burguet, Charles » Accès libre, sur Agorha (consulté le )
  3. « Château Palmer - Appellations et Crus classés », sur www.abcduvin.com (consulté le )
  4. Notices biographiques des figures majeures de la construction des facultes bordelaises au XIXe siecle
  5. Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026), p. 296
  6. « Chateau Palmer | Palmer en son château », sur www.chateau-palmer.com (consulté le )
  7. Archives de Paris 9e en ligne, acte de naissance no 451 du 19/3/1872, avec mention de jugement recticatif de patronyme, vue 28/31

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Bauchal. Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français. 1887.
  • Delphine COSTEDOAT, « L’architecte municipal Charles Burguet à Bordeaux (1821-1879) : le pragmatisme en quête du juste paradigme » dans L’urbanisme des idées aux pratiques (XIXe-XXIe siècle), 2008.
  • Philippe Chassaigne (dir.) et Sylvain Schoonbaert (dir.), L’urbanisme des idées aux pratiques (XIXe-XXIe siècle), coll. « Espaces et Territoires », Presses universitaires de Rennes, 2008.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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