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Généralités[modifier | modifier le code]
Une traduction en langue française de la philosophie de Spinoza tient en quatre volumes aux éditions Gallimard, soit un peu plus de mille pages. Cette considération ne laisse pas d'étonner si l'on est attentif tant au nombre de thèmes qui y sont traités qu'à la profondeur des analyses que Spinoza y trouve la place de poursuivre. En particulier, Spinoza fait partie de ces auteurs qui ont regroupé la quasi totalité de leur pensée en un ouvrage : l'Ethique. Quoique d'autres ouvrages du philosophe donnent un développement plus conséquent à des thèmes spécifiques, notamment les questions politiques et religieuses sont davantage débattues dans le Traité Théologico-Politique, le traité politiques et les lettres, le lecteur trouvera dans l'Ethique l'essentiel de la philosophie de Spinoza.
Éléments principaux de la philosophie de Spinoza[modifier | modifier le code]
La première chose qui frappe le lecteur de l'Éthique, c'est la forme même de l'ouvrage. Sa structure est en effet calquée sur celle des ouvrages de géométrie de l'époque. Ainsi, chaque partie de l'Éthique, appelée "Livre", s'ouvre sur une série de définitions et d'axiomes numérotés, à partir desquels sont démontrés des propositions. La démonstration de ces dernières renvoyant systématiquement à des définitions, des axiomes ou encore d'autres propositions antérieures. Comme on le voit sur le schéma ci-contre (fig 1), le développement des propositions donne vite à la structure argumentative de l'Éthique une complexité cyclopéenne. Ceci rend particulièrement complexe toute tentative de rendre compte des raisons précisent justifiant telle ou telle thèse de l'Éthique. Plus encore que de démonstration c'est de réseaux logiques dont il faudrait ici parler. C'est la raison pour laquelle, dans le cadre d'une approche globale de la philosophie spinoziste nous laisserons de manière générale de coté le détail de telles justifications pour nous concentrer avant tous sur les principales "thèses" du spinozisme.
Pour donner une idée globale de cette philosophie on peut ainsi commencer par survoler, concernant un certains nombre de thèmes, les points principaux dont on trouve mention dans cet ouvrage. On pourra mettre particulièrement l'accent soit sur ce qui joue un rôle important à l'intérieur du système de pensée spinoziste, soit sur ce qui distingue Spinoza dans la philosophie en général et de celle de ses contemporains en particulier.
- Métaphysique
- Infini
- Naturalisme
- Nécessité/déterminisme
- Immanence
- Connaissance
- Par la cause (lié à déterminisme/nécessité)
- Virtuellement sans limite
- Positive/empiriste (lié à passion/affection)
- Déterminante (rapport éthique)
- Nature Humaine
- Puissance (lié à déterminisme/nécéssité, immanence, par la cause)
- Passion/affection
- Liberté
Le principal texte de Spinoza traitant directement de métaphysique est le livre premier de l'Éthique intitulé "de Deo (de Dieu). Le texte s'efforce de dégager la nature de ce que Spinoza appelle Dieu redéfinissant ainsi tant la façon de concevoir l'acte divin de création de la Nature que la façon de penser cette dernière. Le premier point significatif du premier livre de l'Ethique, celui qui tranche à la fois avec la tradition scolastique et le cartésianisme naissant, c'est son point de départ - les éléments premiers à partir desquels Spinoza construit son discours déductif sur Dieu et la Nature. Tout comme Descartes, Spinoza ne part pas de l'acte de création de la Nature par Dieu pour fonder la connaissance des choses et leur explication. Mais au lieu de chercher à fonder la connaissance sur un sentiment de vérité inhérent à celui qui pense, il part des catégories métaphysique selon lesquelles on pense l'être à son époque. Disons qu'à l'époque de Spinoza on divise généralement les êtres en trois catégorie : Substance, Attribut et Modes.