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Utilisateur:Oumy kalsoum/Brouillon

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Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké
Fonctions
Juriste, Théologien
Biographie
Naissance
Mbacké Baol
Père
Mame Mor Anta Sali
Mère
Seydatouna Maryama Buso
Autres informations
Religion
Islam
Ordre religieux
Fondateur du Mouridisme

Historique[modifier | modifier le code]

La naissance du cheikh

Un Samedi, 15e jour du mois de Sha'ban de l'année 1270H [13 Mai 1854], Cheikh Ahmadou Bamba est né dans un village sénégalais nommé Mbacké Baol de l'union de Muhammad ibn Habibullah surnommé Serigne Mor Anta Sally, et de Seydatouna Maryama Buso plus connue sous le nom de "Jaaratul Laahi" [protégée d'Allah].

Sa filiation

Son père, Serigne Mor Anta Sally, était un grand savant dont les disciples affluaient des quatre coins du pays pour recueillir ses connaissances.

Également très respecté pour sa sagesse, jadis, il fut cadi de Lat Dior, roi d'une entité du nord-est du pays. Le regretté père du cheikh fut rappelé à Dieu entre 1880 et 1881 à Mbacké Kajoor.

Sa mère, Seydatouna Maryama Buso, doit son surnom de "Jaaratul Laahi " à sa dévotion sans failles dans sa pratique cultuelle et sa crainte révérencielle reconnue de tous à un âge très précoce.

La mère du cheikh, qui a finalement vécu seulement 33 années, s'est reposée en paix en 1866 dans un village appelé Poroxaan.

Son éducation[modifier | modifier le code]

Le cheikh a été initié à l'apprentissage du Livre Sacré, par son oncle maternel Serigne Mbusoobe et son grand-père paternel Tafsir Mbacké Ndume. Puis il conclura cet apprentissage auprès de son père. Par la suite, il apprendra de lui les sciences religieuses. Serigne Mor a été soutenu dans cette tâche, en particulier dans le domaine de la linguistique par le poète maure Mohammed al Fadhili Deymani, qui s'était établi dans le village de Ndiagne.

Les références doctrinales du cheikh

  • école théologique [Aqida]: Acharisme, qui est une école théologique de l'islam sunnite, fondée par Abu Al-Hasan al-Asharii.
  • Jurisprudence [Fiqh]: Malikisme qui est une des quatre écoles sunnites
  • Soufisme [Tasawuf]: initialement le cheikh fut affilié à la Qadiriyya [une des grandes branches du soufisme], voie qu'avait également choisi d'emprunter son regretté père, il prendra également le wird Tidiani, par la suite, il eût son wird.
  • Wird:  Al-Maxuusatu minal laahi.

En 1903, lors d'un de ses voyages en Mauritanie, le cheikh reçoit finalement son propre wird, symbole de la naissance 20 ans auparavant [en 1883], d'une nouvelle voie soufie.

Sciences religieuses enseignées: *L'unicité de Dieu (Tawhid)[modifier | modifier le code]

*La jurisprudence (Fiqh)

*Le soufisme (Tasawwuf)

*La grammaire arabe (Nahwu)

*La bonne conduite ou les convenances (adabs)

*Des conseils divers et des fatwas sur des sujets de divergence entre les savants

Sa pratique dévotionnelle[modifier | modifier le code]

L'une des constantes de la vie du cheikh était sa pratique cultuelle immuable indépendamment des événements ou de l'environnement.

Au cours de sa vie, il a composé des Xassaides sur divers thèmes :

  • le repentir
  • les prières
  • le Dhikr [répétition des noms divins]
  • Rendre grâce à Allah

Dans ses écrits, le cheikh a fait la part belle à son seul maître revendiqué [le Prophète ﷺ], d'où le titre de Xaadimu Rasuul.

Son Legs ou héritage[modifier | modifier le code]

Le regretté père du cheikh Ahmadou Bamba lui avait légué une école coranique où il continua à dispenser un enseignement traditionnel pendant les deux ou trois années qui suivirent sa mort. Jusqu'à ce qu'il reçoive l'ordre du Prophète ﷺ de s'ériger en réformateur et d'appeler au renouvellement de sa méthode de perfectionnement spirituel.

Le vendredi 27 Ramadan 1302 H (1883), le cheikh rassembla les enseignants et les élèves de l'école de Mbacké Kajoor et leur dit:

"le Prophète ﷺ m'est apparu pour me signifier que dorénavant, je devrais éduquer les âmes par al Himma et non me limiter à l'enseignement classique."

Par le passé, l'Islam a été bâti sur cela [al Himma]. Ainsi, en tant que digne réformateur du chemin, une fois tracé par le noble messager ﷺ, le cheikh a fondé son chemin sur cette pierre angulaire [al Himma] couplé avec une pure pratique cultuelle.

Aujourd'hui cette voie [le Mouridisme] a fini de faire le tour du pays avec des écoles coraniques et des résidences d'accueil et de communion des fidèles.

Elle a fini par dépasser les frontières pour se diffuser d'abord en Afrique et de plus en plus en Amérique et en Europe.

Cheikh Ahmadou Bamba a fondé 2 villages, nommés Touba et Darou Salam qui furent dédiés exclusivement à la recherche de l'agrément d'Allah et à l'enseignement religieux.

Il initia d'innombrables disciples qui fondèrent des villages et formèrent des milliers d'aspirants.

Il a placé le travail au cœur de sa méthode d'initiation avec des activités telles que l'agriculture, le commerce et l'élevage.

Le capital humain, ainsi formé, a largement participé à l'essor de plusieurs localités et à la santé économique générale du pays.

De nos jours, tous ces villages, dont certains sont devenus de grandes villes, restent exclusivement dédiés à l'islam et administrés selon la loi islamique.

En effet, ce sont des lieux d'apprentissage du Coran et des sciences religieuses et des lieux de pratique dévotionnelle et de travail licite.

Ainsi, aujourd'hui, une ville comme Touba n'a pas moins de 2000 écoles coraniques,1000 mosquées et une université islamique. Cette dernière dispense une grande panoplie de formations y compris l'enseignement du Livre Sacré.

Sur le plan de la production littéraire, Cheikh Ahmadou Bamba est purement et simplement un des écrivains les plus prolifiques de l'histoire de l'humanité.

Ses relations avec l'administration coloniale française

Polarisant la jalousie des chefs coutumiers de l'époque, mais également celle des rois animistes et de certains de ses coreligionnaires, le cheikh fît l'objet de nombreuses accusations diffamatoires qui ont participé à biaiser ses relations avec l'administration coloniale française.

En effet, flouée par les nombreuses dénonciations calomnieuses, elle a fini par prendre une mesure d'éloignement préventive.

Celle-ci consistait à le déporter au Gabon, afin de le mettre hors d'état de nuire. Peu importait qu'il soit mort, porté disparu, brisé ou bon pour l'asile, pourvu que cette nouvelle voie qui draine tant de fidèles passionnés prenne fin. Ainsi, disparaîtrait avec lui, le refus de soumission à un autre qu'Allah qui caractérise son enseignement.

Il fut exilé avec ce dessein caché, le 21 septembre 1895 [Rabi at-Thani 1313 H].

Après plus de 7 ans passés au Gabon sans que nul grief ne puisse lui être fait [par la grâce de son Seigneur]. Le 11 novembre 1902 [1320 H], Le pouvoir colonial décide de le ramener au Sénégal, où il fît son retour à Darou Mannan dans une maison construite pour lui, durant son exil, par son frère cadet, Mame Thierno Ibra Faty, à qui il intima l'ordre.

Quelques mois après son retour, les accusations mensongères reprirent de plus belle, obligeant l'administration coloniale à l'éloigner de nouveau.

Cette fois la Mauritanie fut choisie comme point de chute. Espérant que cette aura autour du Cheikh disparaisse au contact des savants maures qui pourraient l'impressionner.

Ce fut peine perdue, dès lors, de retour au Sénégal en 1325 H [1907], il fût assigné à résidence à Thieyene Djolof durant 5 ans. Puis il quitte Thieyene en 1330 H [1912] en direction de Njaaréem où il passera le restant de sa vie en résidence surveillée.

C'est à son rappel à Dieu, au mois de juillet 1927 [1346 H] qu'il fut amené à Touba qui sera à jamais sa dernière demeure.

Ses Vertus

Musulman, fervent pratiquant, sa crainte révérencielle et sa certitude de l'unicité divine font de Cheikh Ahmadou Bamba un savant hors du commun.

Sa contribution est remarquable dans tous les domaines des sciences islamiques. Il fut un véritable réformateur de la tradition prophétique

et un vulgarisateur de l'enseignement de son Maître.

Fédérateur, il reconnût l'imminence de tous les maîtres soufis qui l'ont précédé. De plus, il déclare que leurs voies mènent sans aucun doute à l'agrément d'Allah. Pour preuve, il a cheminé sur chacune d'elles avant de se consacrer exclusivement à son Maître [le Prophète ﷺ].

Sa vie durant, sa seule préoccupation fut l'Islam.

Grand artisan de la paix, il a toujours véhiculé un message de fraternité et de cohésion. À ce propos il disait : "abstenez-vous de prendre pour ennemi quiconque a prononcé la profession de foi [le musulman]".

Pacifiste, Cheikh Ahmadou Bamba s'appuyait exclusivement sur la science et la crainte révérencielle comme arme et viatique. Pour preuve, malgré toutes les abominations infligées par le pouvoir colonial on se rappelle de ce vers composé à son retour d'exil : "j'ai pardonné à l'ensemble des ennemis pour l'amour de celui qui m'en a débarrassé définitivement et point je ne me suis défendu." Faisant du cheikh une figure emblématique de la lutte pacifique contre l'oppression.

Sa précellence est attestée par sa rigueur dans l'accomplissement de toute recommandation divine.

Sa générosité était connue de tous et sa maison ne désemplissait jamais. En effet, les gens affluaient de toute part afin de solliciter ses dons, y compris de la Mauritanie. Parmi eux, le cheikh avait une grande affection pour les descendants du Prophète ﷺ afin d'honorer cette parenté avec son maître.

La méthode du cheikh fût d'initier ses disciples à la recherche de l'agrément d'Allah par les pratiques cultuelles et le travail. Il disait : "je n'ai guère en ma possession, la moindre clé de la félicité compatible avec le libertinage"

Il recommandait à ses disciples d'agir et de parler uniquement pour la face d'Allah et de purifier leurs intentions en permanence.

Son amour pour le livre Saint est un de ses traits distinctifs. Il s'attachait constamment à le lire, à le faire lire et à le faire dupliquer. Un exemplaire du Coran trouvait toujours acquéreur dans la demeure du cheikh.

Le quotidien de Cheikh Ahmadou Bamba était rythmé par ses écrits à la gloire du Tout-Puissant et ses panégyriques sur son Prophète ﷺ.

Sur ce plan, sa production littéraire est inestimable en quantité comme en qualité.

Il partageait son temps entre la lecture, l'écriture et l'enseignement religieux.

Il prêchait avec une pédagogie remarquable. Recommandant le bien avec une éloquence qui faisait fantasmer du paradis et interdisant le blâmable avec une véhémence qui terrorisait de l'enfer.

Comment parler des vertus du cheikh sans évoquer son courage et sa détermination sans faille à se poser en obstacle devant tout ennemi de l'Islam?

De 1895 à 1927, les années de privation de liberté, de provocation et de tortures à la fois physiques et psychologiques, sans la moindre représaille, suffisent pour témoigner de la résilience et de la constance de cet homme.

Il fut l'un des rares hommes connus pour avoir mis en échec la machine assimilationniste coloniale, sans payer au prix de sa vie et sans effusion de sang.

Pour conclure sur la singularité de cheikh Ahmadou Bamba, il est important de noter, qu'il est le seul maître soufi noir africain disposant de son propre Wird.

En effet son Seigneur lui a fait cet immense privilège par l'intermédiaire de l'intercesseur [le Prophète ﷺ].

Ce wird s'appelle le Wird Maaxuus[1] et il recommande vivement à tout aspirant de le pratiquer avec assiduité.

[2]

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (Ahmad ibn Muhammad ibn Ḥabīb Allāh) dit Khadimou ar-Rassoul en arabe : « serviteur privilégié du Prophète » et Serigne Touba (chef religieux, fondateur de Touba), né le 1853 à Mbacké-Baol, et mort le à Ndiareme diourbel, est un musulman sunnite, théologien asharite, juriste malékite fondateur de sa propre voie soufi. Il est l’une des figures les plus importantes du soufisme de la région du Sénégal en qualité de fondateur de la confrérie des Mourides. Il fut également un poète en langue arabe[3]. Il marque l'histoire de son pays dans le contexte de la colonisation française.

  1. Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Al Wirdoul Ma’houzu li wàssitatour-rassoulillàhi, Cheikh Mouhammadou Lamine DIOP ‘‘Dagana’’ (lire en ligne)
  2. Cheikh Mouhammadou Lamine DIOP DAGANA, « L'Abreuvement du Commensal dans la Douce Source d'Amour du Serviteur » Accès libre [PDF], sur http://khassidaenpdf.free.fr/khassida_pdf/Irwaou%20nadim-fr.pdf
  3. « Catalogue en ligne Daaray Kaamil », sur www.daaraykamil.uadb.edu.sn (consulté le )