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Les États-Unis pendant la Première Guerre mondiale.

résumé


Du statut neutre des États-Unis à son entrée en guerre[modifier | modifier le code]

Statut difficile pour sa grande puissance[modifier | modifier le code]

En août 1914, les Américains sont étonnés par le déclenchement de la guerre en Europe. Malgré cela ils décident de rester neutre grâce à la proclamation dès le 4 août et le solennel appel du président Wilson à respecter leur stricte neutralité. Ceci fut d'ailleurs approuvé par la nation américaine.

Mais les États-Unis connu par leur grande puissance, avouent que le rôle de la neutralité n'est pas facile à jouer. Le problème est de savoir s'il convient d'autoriser les États en guerre, la France et la Grande-Bretagne, à lancer des emprunts auprès des banques américaines pour financer les commandes massifs qui traversent l'Atlantique (acier, fer, cuivre, explosifs, produits chimiques, coton, blé, viande, etc). Mais les Américains se demandent aussi s'il faut leur vendre des munitions car là encore, seules les puissances de l'Entente, qui ont le contrôle des mers, sont les seuls en mesure de profiter de cette situation. Par conséquent, Berlin répond en coulant les navires ennemis afin de tenter d'interrompre les achats alliés fait aux États-Unis. De leur côté, les pays alliés établissent un "blocus" des empires centraux afin d'essayer d'étrangler économiquement l'Allemagne.

Mais les Alliés vont plus loin en privant aussi les Allemands de produits alimentaires et de coton dès 1915, ce qui porte un énorme préjudice aux intérêts des États-Unis.

Par conséquent Washington est menacé tantôt par les Alliés à cause du blocus ou tantôt par les Allemands en raison de la guerre sous-marine mais cependant doit défendre sa neutralité.

Mais la destruction du paquebot britannique Lusitania, soupçonné de transporter des munitions, le 7 mai 1915, fait 2 001 victimes, dont 128 Américains, et provoque une vive émotion chez les américains. Cependant les États-Unis reste neutre malgré le blocus fait par les pays alliés ou encore la guerre sous-marine menés par les Allemands. Ceci a été réaffirmé avec force jusqu'en janvier 1917. De plus lors de la campagne électorale précèdent les élections présidentielles de novembre 1916, le président Wilson et son concurrent républicain, Hughes, avaient tous deux insisté sur la nécessité de tenir la nation en dehors de cette guerre. Cette proposition d'ailleurs répondait au vœu presque unanime du corps électoral.

Toutefois, la décision allemande, en janvier 1917, de déclencher une guerre sous-marine impitoyable oblige Washington, gravement touché dans ses intérêts, à réagir. En effet, les Allemands torpillent des navires américains mais en même temps une tentative du Reich pour provoquer une attaque du Mexique contre leur pays les indignent encore plus. Alors le 6 avril 1917, le président des Etats-Unis, Wilson, demande au congrès de déclarer la guerre à l'Allemagne. [1]

La préparation en guerre difficile des États-Unis[modifier | modifier le code]

En avril 1917, les États-Unis ne sont pas du tout prêts à mener une guerre à l'étranger. Pourtant, en quelques mois, la démocratie américaine met sur pied un vaste appareil militaire et industriel. De 200 000 hommes en avril 1917, l'armée passe à 4 millions en novembre 1918 avec la mise en place de la conscription.

L'économie nationale est placée sous le contrôle du gouvernement fédéral comme jamais auparavant dans l'histoire du pays. Le War Industries Board (Comité des industries de guerre), dirigé par Bernard M.Baruch à partir de mars 1918, contrôle le financement des achats de guerre, la répartition des matières premières entre les industries, décide des propriétés en matière de production, de distribution et de transport, intervient dans le domaine des prix. La Food Administration, confiée à Herbert Hoover, est chargée quant à elle de la régulation de la production agricole et de l'approvisionnement en produits alimentaires. Une Fuel Administration contrôle de son côté la production et le transport du charbon et du pétrole. L'exploitation des chemins de fer est confiée à une United States Railroad Administration à sa tête l'ancien secrétaire au Trésor, William Mc Adoo. Enfin, création d'un nouvel organisme, le National War Labor Board, qui s'efforce de régler les conflits entre syndicats et patronat.

La mobilisation des ressources du pays fait l'intention d'une politique de sensibilisation de l'opinion public. Mais au moment de la déclaration de l'entrée en guerre des Etats-Unis qui n'était pas l'unanimité des américains, est loins d'être au point. L'absence de toute attaque contre le pays empêche la création d'un vaste mouvement populaire pour cette entrée en guerre. Afin de convaincre le peuple, le président Wilson crée le Comittee on Public Information et choisit un journaliste énergique et dévoué, George Creel. Mais ce n'est pas tout conférenciers, écrivains, savants, artistes et acteurs participent à cette grande propagande. Par la suite, il y a une véritable hystérie collective contre les Américains d'origine allemande et contre tous les "radicaux", libéraux, socialistes ou progressistes opposés à la guerre. Certains Américains perdent alors tout sens de l'humour ou même de tolérence, car lorsque Sauerkraut ("choucroute") devient liberty cabbage ("liberté de chou") et que Hambourger s'appelle liberty sausage ("liberté de saucisses")! Plus sérieusement, le congrès vote l'Espionage Act le 15 juin 1917, puis le Sabotage Act le 20 avril 1918 et enfin le Sediction Act le 16 mai suivant.[2]

L'aide économique américaine[modifier | modifier le code]

L'Entente, alliance de pays contre l'Allemagne et les autres pays pour le nazisme, sont à un moment particulièrement critique au niveau économique et cela ne s'arrange pas avec l'entrée en guerre des Etats-Unis. L'offensive Nivelle, lancée à partir du 16 avril, vient de se solder par un grave échec. De plus le moral des poilus est au plus bas. Par ailleurs, le déclenchement de la révolution et la chute du régime tsariste en mars 1917, le rôle de la Russie dans les combats semble compromis.

Mais quand les pays alliés ont appris que les Etats-Unis sont rentrés en guerre cela provoque un grande espoir. Tout d'abord, dans le domaine financier, car leur situation sur ce plan est devenue très critique, pour ne pas dire exaspérée. A partir du 6 avril 1917, le gouvernement américain leur prête des sommes indispensables : au total, 10 milliards 350 millions de dollars d'avril 1917 à juin 1920. Grâce à ces crédits, les Alliés peuvent maintenant, et même augmenter, leurs achats en produits alimentaires, matières premières et matériel de guerre.

Ces prêts ne représentent qu'une partie des dépenses de guerre des Etats-Unis, estimées, pour la période d'avril 1917 à juin 1920, à 31,5 milliards de dollars. Il faut donc lancer des emprunts, créer de nouveaux et lourds impôts ainsi que de multiples taxes.

L'Amérique contribue également à résoudre le redoutable problème du tonnage : fournir les bateaux pour transporter le matériel en dépit de la guerre sous-marine menés par les Allemands. Le but de ces derniers est de couler 600 000 tonnes de navires marchands de l'Entente par mois, et le ravitaillement des Alliés est donc sérieusement menacé. La chambre de chantiers navals passe alors de 61 en avril 1917 à 341 en novembre 1918, et l'Emergency Fleet Corporation lance 821 000 tonnes de navires en 1917 et 2,6 millions en 1918.

Pour aider, les Américains créaient des blocus. Le 9 juillet 1917, le président Wilson signe une proclamation de débarquement général des Américains en Europe. Finalement, Washington impose la création d'un organisme interallié pour coordonner l'action des différents intervenants. cet organisme est appelé l'Allied Blockade Comittee.

En novembre 1918, le blocus de l'Allemagne s'est fait vraiment ressentir, ce blocus fait par les Américains, était seulement sous leur contrôle. [3]

La participation militaire américaine à la guerre[modifier | modifier le code]

Sa participation ne relève pas seulement d'une forme économique, des dollars et des bateaux, puisqu'en novembre 1918, 2 millions de "Doughboys" (les "Sammies" pour les Français) se trouvent en Europe, dont 1 million sur le front. Dès la fin d'avril et le debut de mai 1917, une mission française dirigée par le vice-président du Conseil Viviani et le maréchal Joffre, révèle aux dirigeants américains, ahuris, la gravité de la "crise des effectifs" de l'armée française.

Les Alliés ont désespérément besoin d'un recrutement d'urgence conséquent de troupes. Un premier contingent, qui débarque à Saint-Nazaire le 26 juin 1917, défile à Paris le 4 juillet. Le moral des Français remonte en flèche à la vue des uniformes américains.

Les soldats américains et le matériel apportés sont déposés dans 6 grandes bases installées dans les ports de Saint-Nazaire, Bordeaux, Le Havre, Brest, Marseille et La Rochelle. Le quartier général des services de l'armée ("Services of Supply") est installé à Tours tandis que le grand quartier général (G.Q.G) du chef du corps expéditionnaire, le général Pershing, s'implante à Chaumont, près du front.

Les chefs militaires français et anglais souhaitent mélanger les soldats américains dans les différentes unités existantes. En accord avec le président Wilson, Pershing, au contraire, veut maintenir l'unité de ses troupes sous son commandement et se voir affecter un secteur du front. A partir d'avril 1917, il exerce, aux côtés du général Haig pour l'armée Britannique et du général Pétain pour l'armée Française, "la conduite tactique de leurs armées" sous l'autorité du général Foch, "général en chef des armées alliées" qui assure "la direction stratégique des opérations militaires".

La première participation active des Américains à la bataille a lieu le 28 mai 1918, quand des éléments de la première division sont engagés près de Cantigny au sud-est d'Amiens. Puis la deuxième division américaine et des régiments de "marines" renforcent les troupes françaises dans le secteur de Château-Thierry, et chassent l'ennemi du Bois-Belleau entre le 6 et le 25 juin. Le 10 août 1918, la 1ère armée américaine, forte de 550 000 hommes sous le commandement de Pershing, se voit assigner un secteur de front correspondant au saillant allemand de Saint-Mihiel au sud-est de Verdun. Après le succès de cette opération, Pershing, le 26 septembre, lance ses troupes entre Meuse et Argonne sur front de 24 kilomètres, dans le cadre de la grande offensive déclenchée par Foch. Le 7 novembre, elles entrent dans les faubourgs de Sedan et, le 11 novembre, l'armistice est signé.

Les Américains ont évidemment contribué plus modestement que les autres alliés à la victoire si l'on considère qu'ils n'ont perdu que 116 000 hommes (53 000 tués au combat et 63 000 morts de maladie) alors que pour la France et la Grande-Bretagne cela n'as pas été la même chose : 1 385 000 pour les Français et 900 000 pour les Anglais. Cela s'explique la grand effort qu'avaient consacré les Alliés contre les grandes offensives Allemandes mais les forces américaines sont arrivées juste à temps pour les aider à supporter la dernière grande offensive.

Le 1er avril 1918, les Allemands avaient une supériorité numérique de 324 000 hommes sur le front occidental. A partir de juin, l'arrivé massive des Américains permet aux Alliés d'acquérir à leur tour l'avantage et donc de reprendre l'offensive. La contribution américaine à la guerre peut être qualifiée de décisive.

Le concours essentiel apporté par Washington ne doit pas faire oublier que la France a fourni au corps expéditionnaire américaine une grande partie de son équipement, sous forme de prêts ou de ventes. Elle lui procure en effet la totalité de ses canons, de ses obusiers, l'ensemble de ses chars, de ses avions, de ses canons à grande portée, des mitrailleuses et fusils-mitrailleurs, environs 10 millions d'obus et plus de 206 millions de cartouches. L'avantage de ses livraisons est double car cela permet de libérer des navires pour accélérer l'arrivée des troupes américaines et, de plus, les sommes gagnés par le vente de ces matériels viennent en déduction des emprunts en dollars.

Il faut dire que l'Amérique de la Première Guerre mondiale n'est pas encore celle de la Seconde. Elle n'a pas joué le rôle d'"arsena des démocratie". Toutefois, en novembre 1918, la production américaine est e plein essor, plus particulièrement dans le domaine des matériels d'artillerie et dans celui de l'aviation. Il ne fait aucun doute que, si la guerre s'était prolongée de quelques mois, son rôle serait devenu prépondérant. L'année 1919 aurait été "l'année des Américains", selon la formule d'André Kaspi.[4]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. d'après la première partie De la neutralité à la guerre
  2. d'après la deuxième partie Une nation en armes
  3. d'après la troisième partie L'aide économique
  4. d'après la quatrième partie La participation militaire

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Inventaire de La Grande Guerre, écrit sous la direction de François Lagrange.